Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Putain deux ans !

Note
0.0 / 5 (0 note)
Date
Catégorie
Souvenir/anecdote
Lectures
Lu 4.974 fois
Auteur(s)
Par mediasoc
Commentaires
11 comm.
6713co.jpg
© italia67

Le 27 août 2011, nous étions nombreux à nous rendre à Forbach pour voir un match de CFA2. Drôle d'idée.

A l'époque, nous sortions déjà de deux ans de folie, au-delà du raisonnable. 2009 était l'année conclue par Montpellier ; pendant l'été Sa Sainteté Schilles se prenait la tête avec Philippe Ginestet et la saison commençait mal. S'en suivra une saison et une reprise ratées, des Londoniens ne sachant quoi inventer pour enfoncer le club... et après un été animé par Thomas Fritz, un premier passage théorique en CFA, les feuilletons de la reprise par Graeff et consorts... jusqu'au dépôt de bilan inévitable le 22 août 2011.

Frédéric Sitterlé était alors en première ligne avec Patrick Spielmann, président de l'Association Racing Club de Strasbourg qui avait repris les droits sportifs de la SASP précédemment liquidée. François Keller était devenu l'entraîneur du Racing par les circonstances, tenant les rôles de manager, d'entraîneur, de directeur de ressources humaines, de chauffeur de taxi ou encore de lavandière. De nombreux joueurs étaient encore à l'essai, seuls quelques uns avaient paraphés leur contrat. David Ledy en était le représentant le plus emblématique, ayant resigné pour quatre saisons.

Si le lundi, Patrick Spielmann faisait signer les contrats fédéraux en tant qu'employeur, ce fut l'équipe de Frédéric Sitterlé et notamment Dominique Crochu qui apporta les contrats pour qualification auprès de la FFF.

La veille du match, plusieurs dizaines de supporters s'étaient retrouvés pour nettoyer les principales tribunes de la Meinau, en prévision du premier match à domicile.

Mont Saint-Schlossberg


Le samedi, c'est pourtant un effectif extrêmement léger qui se présente au stade du Schlossberg de Forbach. La jeune recrue Billy Modeste est suspendue pour cette première rencontre. Anthony Sichi vient d'arriver à Strasbourg, n'ayant trouvé de club après son passage en National à Orléans. Faute de nouveaux équipements, il a fallu piocher dans l'armoire des maillots third "caca d'oie".

Dans les buts, Vauvenargues Kéhi n'est pas tout à fait novice, ayant gardé les bois en Coupe sous la responsabilité de Laurent Fournier. Sur le banc, c'est un jeune gardien des 18 ans qui fait office de premier remplaçant : Junior N'Tima, alias Le Coiffeur.

Après une première saison mitigée avec Laurent Fournier, Eric Nyatchou Ndema s'entraînait toujours avec le club grâce à une prolongation de sa licence amateur. Deux ans après, il n'aura laissé guère de souvenirs sportifs. A 22 ans, il serait toujours sans club bien qu'il vive toujours dans la région. En défense centrale, Ludovic Golliard avait accepté le challenge de la remontée, en provenance de la région parisienne qu'il souhaitait quitter pour sa qualité de vie. Son CV bien fourni en National et en CFA était un argument de poids ; ses performances sportives pendant deux ans se chargeant de convaincre le public. Unanimement, un joueur respecté et hautement respectable.

Toujours dans l'axe de la défense, la surprise vient de la présence de Steven Keller, en l'absence forcée de Billy Modeste. La carrière de Steven sera ralentie, voire stoppée, par de lourdes blessures qui ont nécessité de nombreuses opérations. Il s'entraîne aujourd'hui avec le groupe de François Keller, souhaitant toujours l'intégrer en DH une fois toutes ses possibilités rétablies. Il ne signera probablement pas de contrat fédéral, le Racing souhaitant encore garder une marge dans la masse salariale encadrée en accord avec la DNCG. Fermant le carré défensif, Vincent Guignery arrive sur le côté gauche, encore auréolé d'un titre de champion de CFA à Niort. Après deux saisons de loyaux services à Strasbourg, il rejoint son ancien club Libourne Saint-Seurin pour une saison en DH d'Aquitaine. Ludovic Falk, fruit du centre de formation, prend place sur le banc.

Au milieu, Thomas Martin arrive du Havre après quelques dizaines de match avec l'équipe réserve. Il fait la paire avec Joris Ursch, un jeune du centre de formation strasbourgeois. Tous les deux quitteront le club après la montée en National, le premier pour Quevilly (CFA), le second pour l'US Sarre-Union (CFA). Le jeune Adel Benchenane, récent champion de CFA2 avec bon nombre de ses camarades, assure la mène du jeu. Après avoir dépanné à de nombreux postes (d'arrière latéral à avant-centre), Adel a récemment rejoint le club de Kehl pour débuter une carrière en Allemagne.

Le Castelroussin Gauthier Pinaud a rejoint le groupe de François Keller sur la pointe des pieds. Après deux saisons avec des hauts et des bas, l'ailier se reconvertit arrière-droit pour la bonne cause et l'absence sur blessure de Francisco Donzelot. Sa hargne sera appréciée par le public strasbourgeois. De l'autre côté de l'attaque, c'est le jeune Alexandre Gisselbrecht qui fait sa première apparition avec l'équipe principale. A 17 ans, il devient même le premier héros de la reconstruction en poussant la balle au fond du but de Forbach dès la troisième minute. Depuis, après de nombreuses blessures lui aussi, il s'aguerrit avec l'équipe réserve, tout en étant à la disposition du groupe de National, en cas de besoin.

En attaque, David Ledy est resté fidèle à Strasbourg après une première saison pleine en National, qu'il retrouve aujourd'hui avec une plus grande aura qu'en 2010-2011. Enfin, sur le banc prend place Tommy De Jong, de retour au Racing le temps d'une saison. Après une saison à Steinseltz, il officie cette saison pour les Pierrots Vauban.

Autour du match


Après un été mouvementé, les supporters doivent alors s'adapter au Championnat de France Amateur 2. Ce 27 août 2011, il faut comprendre que la victoire rapporte quatre points, le nul deux points, la défaite un point et que le forfait ne rapporte rien. Il faut également s'habituer à ne plus être autant médiatisé et c'est la mort dans l'âme que Colmar devient l'élite régionale. Les déplacements sont heureusement plus courts, permettant aux aficionados d'être fidèles à leur club. Pas de fouille à l'entrée et des supporters adverses inexistants sinon discrets.

Ce jour-là, les joueurs ne sont pas encore reconnaissables dans la rue. Ils ont beau s'appeler Martin, De Jong, Modeste ou Sow, ils ne sont pas aussi connus que Marvin, Nigel, Anthony ou Moussa.

L'adversaire du soir a également dû s'adapter à l'arrivée massive de supporter dans la tribune du Schlossberg. Une surprise tout à fait bonne pour les finances du club et de la buvette. On y verra même un personnage, aujourd'hui en orbite, succomber à un breuvage alcoolisé, dans l'euphorie de la victoire. Les plus fidèles arborent une banderole "De l'UEFA en CFA : les Strasbourgeois sont toujours là", tandis que les chants sont livrés avec ferveur. Libérés des Londoniens, quelques personnes reviennent voir le Racing.

A la table de la presse, on y retrouvait les chroniqueurs des DNA, de l'Alsace ou encore du Républicain Lorrain. A l'époque Total Sport Live n'existait pas mais "RCS Live by UPLR" était déjà présent à travers la radio et un live par Facebook. France 3 Alsace et StrasTV ont également couvert le match. Des stubistes y vont également de leur vidéo :



Difficile de réaliser que deux ans - déjà - sont passés. Le calvaire aura paru long et nous avons tous une mémoire dont les détails s'effacent avec le temps. Aujourd'hui, bon nombre d'entre nous évoquent déjà la Ligue 2. Il y a quelques jours, les avis définitifs pullulaient déjà après la première défaite de la saison. Comme dirait le grand philosophe schilles1979 : "l'histoire s'écrit plus qu'elle ne s'apprend". Espérons que les passionnés du Racing gardent en mémoire ces deux ans de reconstruction dans le monde amateur.

mediasoc

Commentaires (11)

Flux RSS 11 messages · Premier message par strohteam · Dernier message par iuliu68

Commenter


Connectés

Voir toute la liste


Stammtisch

Mode fenêtre Archives