Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Forbach - RCS, côté tribunes

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Côté tribunes
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© rcstrasbourg67

Ce match contre Forbach pouvait constituer un premier avant-goût des timides et toutes relatives embellies autour du RCS depuis quelques jours. Les supporters qui se sont rendus sur place n'ont pas été déçus.

Dis Papa, c'est encore loin ? ...


Se rendre à Forbach est déjà quelque chose d'assez original en soi - à moins d'y avoir de la famille, ce que je ne vous souhaite pas, bien évidemment. Mais parvenir au stade du Schlossberg relève véritablement de l'aventure voire d'une chasse aux trésors digne de Philippe de Dieuleveult (je vous parle d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître).
Une fois la bonne direction vaguement trouvée, vous suivez toutes les voitures immatriculées 67 et 68 déjà garées sur le chemin et il vous faut ensuite gravir une pente au pourcentage d'inclinaison qui oblige à repasser en première et à utiliser la moitié d'un plein d'essence. Un bon rodage si vous venez d'acquérir un véhicule tout neuf.
Au bout du dernier virage, voici le site tant convoité dont vous apercevez essentiellement l'enceinte en pierre rappelant un peu le Mur Païen et une petite tourelle évoquant davantage un château en Légo. Un décor type 16ème siècle plutôt original donc, qui cache le stade de football encadré par un grillage et entouré de sa piste d'athlétisme et ses terrains de lancer de poids, marteaux et autres instruments non autorisés lors des cours d'EPS. Rappelons que le stade du Schlossberg n'est pas réservé au football. Il dispose d'une piste d'athlétisme et est également utilisé tous les ans pour le meeting international d'athlétisme de Forbach.

Il n'y a pas foule devant l'unique guichet, si bien que l'entrée au stade se fait tranquillement à travers ce qui semble être également l'unique portillon pour accéder à l'enceinte. Une personne à l'entrée vérifie le billet et vous voici libre d'aller ou bon vous semble dans le stade. Pas de sécurité, pas de policier, pas de barrière, un sentiment de liberté totale qui dépayse les supporters habitués aux divisions supérieures.

Le Schlossberg comporte une seule grande tribune couverte où se réfugient tous les spectateurs vu le mauvais temps annoncé. Première grosse surprise : le stade est quasiment vide et ce sont surtout des supporters du Racing qui le garnissent (sentiment confirmé tout au long du match). Les UB90 ont affrété un bus pour l'occasion et de très nombreux autres supporters ont fait le déplacement par leurs propres moyens : des visages connus pour ceux qui se déplacent mais aussi beaucoup de nouveaux visages de supporters habitant les environs ou ayant fait le déplacement depuis l'Alsace. Un maillot ou une écharpe suffit à embrayer la conversation et on se rend compte que pour certains Forbach est le premier déplacement depuis bien longtemps (« je ne vais plus au Racing depuis des années mais là je voulais venir »). Pour d'autres, c'est le premier déplacement, tout simplement !
Notons aussi des supporters du Racing habitant en Lorraine et qui sont venus voir « leur » Racing, des journalistes locaux et alsaciens, des supporters ayant monté leur propre radio pour retransmettre le match ou filmant la rencontre par leurs propres moyens. La mobilisation semble générale.

Le match n'a pas encore commencé que les UB90 donnent déjà de la voix. Le nom de Ledy est scandé mais il ne réagira pas, le visage extrêmement concentré tout comme tous les autres joueurs chez qui on peut ressentir un mélange de concentration, et de pression sans doute aussi. Notons enfin la présence de Frédéric Sitterlé qui restera discret durant toute la rencontre mais qui fut également très accessible de l'aveu de ceux qui ont entamé des brins de discussion avec lui.

Comme un match amical mais pas pareil du tout


Le match débute devant environ 600 spectateurs et sous la pluie. Alors que les joueurs sortent d'un tunnel sous la pelouse, les UB90 s'époumonent derrière une banderole « De l'UEFA en CFA, les Strasbourgeois sont toujours là ! ». Le premier but strasbourgeois fait vite exploser les coeurs et l'ambiance monte d'un cran, mais à la mi-temps personne n'est réellement rassuré au vu de la prestation d'ensemble. La pause est l'occasion de faire le plein de vraies bières avec de l'alcool dedans, précieux sésames obtenus après l'achat de jetons qui permirent des tentatives audacieuses et souvent réussies pour obtenir plus de bières que prévu : « Je n'ai que deux bières ? Mais je vous avais donné cinq jetons ! » et le serveur de répondre « Ah bon ? Ben voici vos trois autres bières ! ». A ce prix-là, même la bière à la sortie d'usine revient plus cher.

La deuxième période reprend avec une ambiance qui ne cesse de grimper et des chants dont l'écho résonnent dans la tribune en pierre de l'autre côté et la forêt juste derrière. Les trois autres buts du Racing rassurent tout le kop de Strasbourgeois réuni en tribune qui se met alors à chanter un tube ressorti du grenier « Quatre buts au fond des caisses, c'est vraiment un festival ».
Au fur et à mesure du match, on peut apercevoir de plus en plus de gens assis taper dans les mains et encourager le Racing. A ce moment-là, chacun se rend compte du nombre important d'amoureux du RCS présent lors de ce match, ce qui se confirme encore lorsque les UB lancent à la fin du match « lève-toi si t'es Strasbourgeois ! ». Cette soirée est définitivement irréelle.

L'arbitre siffle la fin du match, les joueurs du RCS se congratulent et les supporters grimpent au grillage pour les féliciter. Sur le coup, on se rend compte que les jeunes joueurs ne savent pas trop comment s'y prendre : doivent-ils s'approcher ? Taper dans les mains ? Qu'attendent les supporters exactement dans pareil cas ?
On sent que ce phénomène est totalement nouveau pour eux, alors ils applaudissent sans trop s'approcher puis regagnent doucement les vestiaires pris petit à petit par un début d'euphorie tout en regardant tous les supporters hurler « Nous avons le Racing dans le coeur ». Assurément, pour la plupart, ce match constitue un véritable baptême où ils ont pris conscience que le Racing, sur le terrain, c'était désormais eux.

Vivement la suite !


En quittant le terrain, quelques joueurs de Forbach applaudissent les supporters strasbourgeois qui les applaudissent à leur tour ; ça aussi ça change... Dans les tribunes, tout le monde a le sourire, chante et reprend quelques bières. En sortant du stade, les voitures klaxonnent de toutes parts, rappelant à certains, à un degré moindre bien entendu, ces sorties de match à la Meinau après une victoire des bleus et blancs. On est tous en train de vivre un épisode de « Retour vers le futur » ou « de la quatrième dimension » en 5ème division !

Moins de deux heures de route plus tard, tout le monde est rentré chez lui avec toujours ce sourire qui ne veut pas partir et ce sentiment de redécouvrir au fin fond de notre mémoire quelque chose dont nous avons été sevrés pendant si longtemps : c'était donc ça le plaisir ?

id

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