(NDLR : cet article fait partie d'une série d'articles au ton décalé et résolument second degré. A lire avec précaution et humour ! qu'est-ce qu'on va rigoler les copains, hi hi hi.)

Géographie

L'Union de la Jeunesse Arménienne Maccabi Paris Métropole est un club de football évoluant en CFA (4ème division) fondé en 2012 avec la fusion de L'UJA Alfortville et le SC Maccabi Paris. Le club est basé au carrefour Pompadour, dans le Val-de-Marne, en proche banlieue parisienne.

Alfortville est une commune française située à 3 km au sud-est de Paris (Porte de Bercy), dans le département du Val-de-Marne et la région Île-de-France. Il est bon de le préciser d'emblée, car on ne trouve nulle trace de la mention de la Région où se situe Alfortville, du coup, ce n'est pas facile. Bon, la Région, c'est fait.

Alfortville fait partie de la Communauté d'agglomération Plaine centrale du Val-de-Marne et du syndicat Paris Métropole. Avant la création du département du Val-de-Marne, le 1er janvier 1968, la commune faisait partie du département de la Seine. Le nom de la ville est drôlatique. Cependant, « Ah, le fort vil » a déjà été utilisé il y a deux saisons pour un titre de la même série. Alors bon. Du coup l'équipe des scénaristes vous propose une vidéo de Marthe Villalonga (Alfortvillalonga, huh huh) avec du Lalanne et du Guy Lux dedans : Pouet pouet gag . Rires. La ville c'est fait. Hop, le club, donc le football.

Le sport

Le football est un sport dans lequel deux équipes de 11 joueurs s'affrontent sur un terrain le plus souvent gazonné. La victoire est donnée à l'équipe qui aura réussi à faire parvenir à plus de reprises que l'équipe adverse un « ballon« au delà d'une ligne dénommée « ligne de but » et entre deux montants en général métalliques que l'on appele « poteaux ». Le jeu tolère les situation d'égalité à l'issue d'une rencontre dans la configuration dite « championnat » ou dans le cas des matchs dits de « poule ». Nous n'entrerons pas dans les détails sur les autres configurations de match, mais sachez qu'il y a 17 règles ou « Lois du Jeu » qui régissent ce sport, ni plus, ni moins.

Puisque nous sommes dans le sujet des règles du jeu, il est bon de savoir que c'est Sheffield qui a vu naître le premier club non scolaire, et, incidemment, c'est à Sheffield que furent testées certaines innovations du jeu, comme l'introduction d'une barre transversale ou du coup de pied coin, volontiers appelé « corner » par nos chers jeunes, les polissons. Les bases étant posées quant au sport, la case « information pertinente » est checkée. Allons maintenant bien rire en parlant du club, on va se poiler les copains.

Le club

On en dirait beaucoup sur le caractère sacré du nom des clubs en s'attardant sur l'histoire de l'Union de la Jeunesse Arménienne Maccabi Paris Métropole (UJAMPM). La norme ISO 9001 appliquée au sport inclut une procédure de révision de nom parfaitement limpide :

1) un des mots désignant le club est-il utile, oui/non ?
2) si la réponse est non, réformer le nom du club suivant les recommandations de Philippe Richert
3) dans tous les cas de figure s'assurer que Zahia est majeure.

Il y a donc eu de l'abus. On parle de « jeunesse arménienne », alors que la dernière vague de jeunes gens à l'origine de l'UJA a l'âge du franco-arménien Charles Aznavour, le fossile essoufflé auquel on conservera un peu de tendresse pour son unique chanson digne d'être retenue « Viens voir les comédiens ».

« Viens voir les comédiens » est une chanson extraordinairement enjouée, qui prend tout son intérêt à l'entrée des joueurs d'un stade de football, en ouverture d'un débat politique, ou pendant une amputation. A ses propres dires jpdarky sifflotait distraitement « viens voir les comédiens » au début de son oral du CNRS, ce qui lui coûta le centième de point fatal - la banane tour-de-taille en cuir, les birkenstoks avec chaussettes, le bout de salade dans les incisives et la crotte de nez apparente n'étant en revanche pas éliminatoires.

Mais « Viens voir les comédiens » est-elle suffisante pour que la jeunesse arménienne reste pétrifiée éternellement dans sa juvénilité, comme un nu de Praxitèle ? D'abord c'est assez vexant de dédaigner la vieillesse arménienne, qui remonte à la plus haute antiquité. Elle est antérieure à Thucydide qui n'en parle guère. Sur ce sujet-là, Hérodote lui-même était à la limite du bluff : ne dit-il pas « La vieillesse arménienne on l'a pas encore vue avec MadaM. Martini, elle a dit au troisième trimestre, mais j'ai l'intuition que c'est sûrement un naufrage » ?

Parler de « jeunesse arménienne » est terriblement clivant et coupe le club de l'UJAMPM de son public senior. Ce qu'il fait qu'il ne reste pas lourd. Or il est suffisamment difficile de distinguer l'Arménien du Tourangeau pour négliger les points de repère comme les stades de foot. Et l'on entend encore trop qu'il suffit de repérer un nom en « -ian » ou « -poula Edel » pour avoir affaire à coup sûr à un Arménien. Les nuances sont légions et les Arméniens cryptiques sont armées; Charles s'appelle en fait Aznavourian, Milou s'appelle Rantanplian, tandis que Lady Gaga n'est pas Ledy Gnangnan et Sikimic n'a rien à voir avec Sikimichiant. Que ce soit clair.

Intervention intempestive

(gros larsen dans le haut-parleurs, un groupe de 3 personnes dont une munie d'une pancarte « AA« envahit l'estrade et un homme chope le micro pendant que ses acolytes lèvent le poing droit vers le ciel en baissant la tête (vers le sol))



- Zorky (khiouounn) Bonsoir ! Je suis le Commissaire Zorky, guide spirituel des « AA »... Non monsieur, nous ne sommes pas les alcooliques anonymes, non, nous sommes la Résistance, nous sommes les « Anti A », on veut nous faire taire, Stéphane Godin ne répond plus à nos fax, Barbara Schuster ne nous dit même plus bonjour, on l'a compris, notre mouvement dérange. Non au A de RCSA ! Oui au nom historique !

- La majorité dans la salle Ta gueule ! On veut du foot, des buts, de la D1, de la Ligue des Champions, on s'en fout de tout le reste ! On veut des blagues sur Alfortvile, rire des noms des joueurs, tout ça avec recul et second degré !

- Zorky (mépris ostensible) Peuple du Racing, lève toi ! L'identité de notre club a été vendue pour un plat de lentilles au mépris de toute dignité et en utilisant des arguments spécieux, c'est notre club qu'on assassine, il est mort, il n'est plus, en massacrant son nom et son écusson c'est sa gestalt même qui est ravagée, et, partant, c'est son ontologie même qui est défigurée.

- Dattel hum, patron, vous êtes sur de l'aspect fédérateur de votre truc là ?

- Zorky De kwa ? Mais, non, lachez moi, arghlll ! (des stewards saisissent les manifestants) C'est la liberté qu'on assassine, à travers moi c'est l'âme du Racing qu'on cherche à déstabiliser... je... haaa (pluie de coups de tonfa) ... mais, rhaaa, je SUIS le Racing ... (torture à base de chatouilles) hih hih hi haa beuarrr... ce club m'appartient parceque j'ai un abonnement, MERDE ! Mais... glouurgggg... la pureté, la pureté, enfin quoi, vous violez a pureté...

-Dattel (en train de se faire gazer par les CRS) keuh keuh keuh... mais c'est qui ce type qui est venu avec nous patron ? khoff khoff

-Zorky (contraint dans une camisole) ... je ne sais pas ... jamais compris c'qu'il foutait là ... (à la cantonade) Nous sommes AA. Nous sommes Légion. Nous ne pardonnons pas. Nous n'oublions pas. Redoutez-nous. Mais Aïïïe-heuuu !

Silence qui cache mal l'embarras général devant cette démonstration grotesque

Veuillez excuser les auteurs pour l'interruption temporaire du papier indépendante de leur volonté causée par une frange minoritaire mais bruyante d'atrabilaires rétrogrades.

L'histoire du club

Reprenons où nous en étions.

L'Union de la jeunesse arménienne est donc une des figures de proue du jeunisme moderne, qui se définit au moins autant, on le sait, par la passion de l'avenir que la haine du passé, et ça c'est pas sympa pour les dinosaures.
D'ailleurs la plupart des vieux refusent, par principe, de jouer pour l'UJAMPM, même Pascal Camadini qui est pourtant toujours vert.

L'UJAMPM n'a pourtant pas abdiqué toute idée de filiation, de cette part de l'identité qui est reçue. Elle demeure en effet arménienne - elle n'est pas uniquement le club de la « Jeunesse ignare et contente d'elle, qui a des problèmes à cause de Biactol et qui est nulle en géo ». Elle n'a pas été rachetée par Carousel Finances; Ibahimovic n'y est jamais venu pour déclarer que finalement, il referait bien un saut à Milan parce qu'il y a oublié sa brosse à dents à l'hôtel.

L'UJAMPM est fidèle à elle-même comme un touriste allemand aux Baléares. Fatalement - c'était durant une soirée rallye spéciale « sud parisien » - la jeunesse arménienne rencontra le MacCabi Paris. Malgré l'aspect salade niçoise de cette union et la dangereuse croissance du nom du club, il s'agissait, là aussi, d'un club émanant du mouvement sportif d'un peuple millénaire et soucieux de son passé. Un peuple à l'âme incomparablement riche et insaisissable, qui donna tant de génie que notre bibliographie peine à tous les réunir - retenons tout de même McDonald (Ronald), s'il n'en fallait qu'un. Autant dire que le Maccabi c'est pas des rigolos, et même les dimanches, où certains les ont déjà vu travailler (on parlera avec respect des Maccabi du dimanche).

Conclusion avec encouragements

Voilà pour l'histoire de l'UJAMPM, au nom compliqué comme un sponsor du Racing, mais qui a une certaine logique interne, un peu comme le password de jpdarky, qui n'est à y bien regarder que la première page de Salammbô à l'envers suivie de sa date de naissance. Pour cette raison-même, ne cryptons pas nos encouragements ; allez Racing !

Article co-écrit avec @Zottel.