Bilan tribunes

Meinau : Maison.

C'était la grande incertitude de l'intersaison, tout du moins au niveau tribune. Plus de savoir dans quelle division allait évoluer l'équipe, la grande question était de savoir si le Racing jouerait dans son Jardin Haemmerlé : La MEINAU.

Le premier match face à l'ASIM a donc valeur de test et avec 9813 spectateurs – record de France de cinquième division SVP-, ce dernier sera réussi haut la main. Les fans du Racing peuvent donc rester à la Meinau, ce qui leur permet de ne pas trop se sentir éloignés de la galaxie du professionnalisme. Le record sera battu une seconde fois dans la saison lors du derby de la CUS ou CUSICO face à Schiltigheim : 10883 spectateurs. Malheureusement la planète CFA2 est hostile et le record ne sera plus battu malgré 2 tentatives au coeur du printemps interstellaire face à Vesoul puis Jarville.

L'essai est donc transformé et le supporteur du Racing n'a pas senti grosse différence entre un match de seconde division et de cinquième. Mis à part peut être les victoires successives de ses protégés. Au final c'est donc avec une moyenne de 6410, soit la 33ème affluence pour un stade de football français, que se finit la saison du Racing à domicile. Mais aussitôt acclimaté à son nouvel environnement, le supporteur du Racing quitte la planète CFA2 pour sa voisine jumelle la CFA, encore plus hostile et pleine de dangers. Il en est ainsi pour les explorateurs de l'espace infini.

CFA2 ton univers impitoyable 2.

Seconde zone d'incertitude après l'alunissage sur la planète CFA2 : les déplacements. Quelle sera l'apesanteur dans les stades de village, y aura-t-il de l'oxygène ? De la bière ? Autant de questions qui hantent les supporteurs. Le premier déplacement à Forbach est l'occasion de vérifier que le Racing a conservé le soutien de tous ses supporteurs et même plus. En effet à mesure que la division baisse et évidemment que les distances se raccourcissent, les supporteurs du Racing sont de plus en plus nombreux. Au total et selon le site www.UB90.com une moyenne de 125 fans strasbourgeois a été enregistrée sur la saison – coupe de France incluse -. Et au-delà des nombreux bus ou autres moyens de transports utilisés par les associations officielles – notamment le Tram face à Schiltigheim – il faut saluer la présence massive de supporteurs de tout âge et de toutes régions, venus apporter leur soutien au Racing.

A l'exception des stupides provocations des joueurs de l'ASIM, le Racing et ses supporteurs ont été reçus avec les honneurs et dans la bonne humeur par l'intégralité de ses adversaires. Cette plongée dans la planète amateur a permis de retrouver les vraies valeurs du football que sont la convivialité et le fair-play. Une expérience rafraichissante comparée au désert du professionnalisme. Il faudra la saison prochaine confirmée cette orientation migratrice des fans du RCS et cela malgré les destinations plus lointaines et souvent peu engageantes.

Ambiance, tifo, fumis ? Kezako.

Autant de mots qui n'existent pas dans le langage de la planète CFA2. L'ambiance se résume souvent à Dédé qui raconte une blague à la buvette, le tifo à Jean Mich' qui a ramené son drapeau à la buvette. Quant aux fumigènes c'est là encore le plus souvent Dédé ou Jean Mich' qui allument le barbecue ... à la buvette.

L'arrivée des remuants & bruyants supporteurs du Racing fait un peu tache dans ce paysage que l'on qualifierait sans peine de lunaire au niveau des supporteurs. L'adaptation a été réussie à domicile ou tout le public à fait comme si de rien était continuant à chanter, applaudir avec même une Ola en prime contre Chaumont. A l'extérieur, le support s'est souvent limité au minimum syndical. Pour ce qui est des tifos, quelques animations ont été réalisées dans le quart de virage et même ailleurs :

- Drapeaux alsaciens & choppe de bière géante face à Steinseltz
- Bandes bleues, blanches et noires retournées avec le logo du club et des UB90 lors du derby face à Schiltigheim. Pour le retour la tribune visiteur réservé aux Strasbourgeois se parera d'une banderole STRASBOURG accompagné de centaines de drapeaux représentant le blason de la ville.
- Animations réversibles encore une fois face à Saint Dié
- Animation ballon « baguette » / bouffez les ! face à Vesoul
- Animation RCS pour le dernier match face à Jarville
- Et enfin le tifo permanent représentant une vue artistique de la ville de Strasbourg.

Tout cela a contribué à redonner des couleurs au purgatoire du club sur la planète CFA2. Et pour se réchauffer lors du dernier match ce sont quelques fumigènes qui en toute discrétion ont été allumés dans le quart de virage nord ouest.

Contestation.

Après avoir connu une période troublée connue sous le nom de «long hiver de Jafar» lors de leur séjour sur la planète nationale, les fans du RCS s'attendaient à une période de tranquillité que certains appelaient déjà «l'été indien du renouveau». C'était sans compter sur le signe, indien également qui veut qu'au Racing il se passe toujours quelque chose.

Après 6 mois d'état de grâce et alors que le président du club Frédéric Sitterlé est présent à tous les matchs extérieur et domicile, la machine s'emballe et le Racing retombe dans ses travers. Dans «l'espace personne ne vous entendra crier» avait pour l'habitude de raconter les plus anciens fans du Racing. Ce ne fut pas le cas à la Meinau et si l'on évitera de refaire le match association contre Sitterlé, le public de la Meinau a su exprimer aussi bien à l'écrit qu'à l'oral son ras le bol d'une situation bancale qui perdure malheureusement encore.

Si on peut se réjouir de la ténacité et l'impact des supporteurs strasbourgeois sur la vie de leur club, il est évident qu'ils aspirent plus que tout à une saison calme uniquement jalonnée d'étapes sportives. L'avenir sera il radieux ? Vous le saurez en suivant les prochaines aventures spatiales des fans du Racing. Objectif : décrocher la lune, si ce n'est au moins la nationale !