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Suite de l'entretien avec Nordine Sam, de passage à Strasbourg suite à une blessure. Il nous parle de l'Algérie et du Racing en reconstruction.
En Libye, tu as croisé la route d'un ancien strasbourgeois, Haykel Gmamdia...
On a parlé un peu de Strasbourg. Haykel était prêté en Libye par un club tunisien, ça ne s'était pas bien passé pour lui à Strasbourg, et pour Strasbourg non plus, car on attendait beaucoup de lui. Sportivement, il était impressionnant dans le match de la Tunisie contre l'Argentine en Coupe de Confédérations, mais là, il ne m'a pas impressionné. C'est comme si c'était son frère qui jouait, à Strasbourg et après... Il n'a plus été titulaire très vite en Libye.
Après la révolution en Libye, direction l'Algérie.
Je suis parti dans le club doyen d'Algérie à Constantine. Des investisseurs ont beaucoup recruté à l'intersaison et ça ne se passe pas bien. Le père d'un ami m'avait dit que je ne m'adapterai jamais là-bas. C'est assez inexplicable. J'avais envie de jouer une fois en Algérie, mon père notamment m'y poussait. Je n'avais pas joué depuis 8 mois, mais il n'y a pas d'infrastructures, pas de préparation physique, pas de salle de musculation... J'ai toujours travaillé dans ma carrière, mais là je n'avais pas de bonnes conditions d'entraînement, ou de soins... En début de saison, je ne fais pas un seul match amical en défenseur central, je joue arrière droit. Le coach brésilien s'en va au bout du premier match. Je ne suis pas payé... Carton plein.
Tu vas au Koweit en essai...
Mon agent me trouve un club au Koweit pour faire un essai de 3 jours. Tout se passe bien, ils veulent me garder. A la fin de l'entraînement, je me fais les ligaments croisés du genou sur une action anodine. La blessure est trop grave pour que je puisse signer là-bas. Et me voici de retour en Alsace, où je repasse finalement tous les ans, toujours pour des raisons différentes.
L'Alsace et le RCS
A l'époque où j'arrive au RCS, en 98, je me souviens bien de la pub pour Loto Foot avec Pascal Nouma et sa choucroute. Je ne connaissais pas du tout l'Alsace, à part la situation frontalière avec l'Allemagne, et l'accent alsacien... Guy Freigenbrugel me cherche à l'aéroport, je vois les noms alsaciens sur la route... Après quelques années, j'apprécie beaucoup Strasbourg et je suis incollable sur tout ce qu'il s'est passé au RCS même après mon départ, avec les DNA, l'Alsace, les sites autour du Racing. J'ai toujours gardé contact avec François Keller et plein de joueurs, même actuels. J'ai connu beaucoup de jeunes qui sont sortis du club, lors de toutes les périodes que j'ai fait ici entre deux contrats. On ne sait pas encore si on s'installera ici après ma carrière. J'ai mes meilleurs amis ici. J'ai toujours suivi et toujours supporté le club.
François Keller a fait un boulot fantastique. Il avait 7 joueurs qualifiés une semaine avant de reprendre le championnat et à la trêve, le club était en Coupe de France et 3ème du championnat avec un match de retard. C'est inespéré. Pour moi la mission est plus qu'accomplie. il travaille 18 heures par jour, avec toujours le portable pas loin pour répondre et essayer de créer des choses. Pendant l'été, plus personne ne savait ce qu'il fallait faire, le staff, les joueurs. Par exemple, Jérémy Faug Porret, qui est en Bulgarie aujourd'hui, vit sa première expérience professionnelle. Il avait toujours ce rêve de découvrir le monde pro. Ça se passe très bien, ils sont 3ème à la trêve.
Aujourd'hui à Strasbourg, pour y être passé récemment, il a l'air d'y avoir une super ambiance, et les infrastructures sont formidable pour les joueurs, c'est du top niveau : stade, terrain d'entrainement, vestiaires. C'est malheureux d'être en CFA 2. Il y a eu beaucoup d'erreurs commises. Notamment le fait d'avoir donné à Furlan toutes les clés du club. Entraîneur, peut-être que c'était défendable, mais lui donner la double casquette de manager général-entraîneur, non ! Tu dois mettre quelqu'un avec lui. En France c'est très rare de donner cette double casquette, par exemple Laurent Blanc a mis beaucoup de temps à trouver ce rôle dans un club. A Strasbourg, Mac Cormack avait assumé financièrement une descente et on avait pu remonter avec un effectif quasiment inchangé, mais Ginestet n'avait pas les mêmes moyens pour assumer. Pareil quand Furlan devait être remplacé en fin de saison de Ligue 1, c'était beaucoup trop cher pour le sortir et reprendre quelqu'un d'autre.
Après il y a l'histoire Gress, l'histoire Janin... Tu rames en pleine mer. C'est fou que le club ait raté son objectif à chaque dernier match de la saison. A Montpellier tu joues le match décisif, alors que tu devais être dans le train pour la Ligue 1 depuis longtemps. Montpellier qui est monté, puis qui se retrouve en Europa League, puis leader de la Ligue 1. L'année suivante à Châteauroux pareil, avec Jean-Pierre Papin comme entraîneur, qui a dû remonter ses joueurs comme des pendules. C'est le football... On a aussi eu le spécimen Jafar comme Président... L'année dernière j'ai vu des matchs, avec le coach Fournier qui a fait du super boulot, les joueurs sont restés entre eux, le groupe a sauvé la saison en restant soudés, en vivant bien ensemble.
Le Racing se reconstruit sur de nouvelles bases maintenant...
Il faut repartir de l'avant. Je suis de tout coeur avec Strasbourg. François est un très bon entraîneur. Quand je faisais des préparations avec lui, et que j'allais dans un autre club, je me faisais un peu chier. C'est un mec qui aime son métier. Toutes les semaines c'est varié à l'entraînement. Il est très proche de son groupe. Les joueurs le sentent et lui rendent. La saison passée il a obtenu le titre de CFA2.
Comment se présente la suite pour toi ?
Ma dernière saison est à oublier, entre la révolution en Libye, un choix de carrière discutable et les croisés, je vais devoir beaucoup travailler ces six prochains mois pour revenir. On verra cet été, j'aurai encore un an de contrat avec mon club algérien.
Je ne sais pas du tout si je rejouerai un jour en France. Si je peux aider le RCS dans l'avenir, dans le projet de reconstruction, ça sera avec grand plaisir. J'ai ce poids de ne pas avoir réussi avec Strasbourg, mais je sais que je suis le premier fautif. Je n'ai jamais joué à la Meinau. Il y a quelques années je n'aurai jamais pensé jouer en Libye, ou faire le parcours que j'ai fait.
Merci à Nordine Sam pour son accueil et bon courage à lui pour sa rééducation.
On a parlé un peu de Strasbourg. Haykel était prêté en Libye par un club tunisien, ça ne s'était pas bien passé pour lui à Strasbourg, et pour Strasbourg non plus, car on attendait beaucoup de lui. Sportivement, il était impressionnant dans le match de la Tunisie contre l'Argentine en Coupe de Confédérations, mais là, il ne m'a pas impressionné. C'est comme si c'était son frère qui jouait, à Strasbourg et après... Il n'a plus été titulaire très vite en Libye.
Après la révolution en Libye, direction l'Algérie.
Je suis parti dans le club doyen d'Algérie à Constantine. Des investisseurs ont beaucoup recruté à l'intersaison et ça ne se passe pas bien. Le père d'un ami m'avait dit que je ne m'adapterai jamais là-bas. C'est assez inexplicable. J'avais envie de jouer une fois en Algérie, mon père notamment m'y poussait. Je n'avais pas joué depuis 8 mois, mais il n'y a pas d'infrastructures, pas de préparation physique, pas de salle de musculation... J'ai toujours travaillé dans ma carrière, mais là je n'avais pas de bonnes conditions d'entraînement, ou de soins... En début de saison, je ne fais pas un seul match amical en défenseur central, je joue arrière droit. Le coach brésilien s'en va au bout du premier match. Je ne suis pas payé... Carton plein.
Tu vas au Koweit en essai...
Mon agent me trouve un club au Koweit pour faire un essai de 3 jours. Tout se passe bien, ils veulent me garder. A la fin de l'entraînement, je me fais les ligaments croisés du genou sur une action anodine. La blessure est trop grave pour que je puisse signer là-bas. Et me voici de retour en Alsace, où je repasse finalement tous les ans, toujours pour des raisons différentes.
L'Alsace et le RCS
A l'époque où j'arrive au RCS, en 98, je me souviens bien de la pub pour Loto Foot avec Pascal Nouma et sa choucroute. Je ne connaissais pas du tout l'Alsace, à part la situation frontalière avec l'Allemagne, et l'accent alsacien... Guy Freigenbrugel me cherche à l'aéroport, je vois les noms alsaciens sur la route... Après quelques années, j'apprécie beaucoup Strasbourg et je suis incollable sur tout ce qu'il s'est passé au RCS même après mon départ, avec les DNA, l'Alsace, les sites autour du Racing. J'ai toujours gardé contact avec François Keller et plein de joueurs, même actuels. J'ai connu beaucoup de jeunes qui sont sortis du club, lors de toutes les périodes que j'ai fait ici entre deux contrats. On ne sait pas encore si on s'installera ici après ma carrière. J'ai mes meilleurs amis ici. J'ai toujours suivi et toujours supporté le club.
François Keller a fait un boulot fantastique. Il avait 7 joueurs qualifiés une semaine avant de reprendre le championnat et à la trêve, le club était en Coupe de France et 3ème du championnat avec un match de retard. C'est inespéré. Pour moi la mission est plus qu'accomplie. il travaille 18 heures par jour, avec toujours le portable pas loin pour répondre et essayer de créer des choses. Pendant l'été, plus personne ne savait ce qu'il fallait faire, le staff, les joueurs. Par exemple, Jérémy Faug Porret, qui est en Bulgarie aujourd'hui, vit sa première expérience professionnelle. Il avait toujours ce rêve de découvrir le monde pro. Ça se passe très bien, ils sont 3ème à la trêve.
Aujourd'hui à Strasbourg, pour y être passé récemment, il a l'air d'y avoir une super ambiance, et les infrastructures sont formidable pour les joueurs, c'est du top niveau : stade, terrain d'entrainement, vestiaires. C'est malheureux d'être en CFA 2. Il y a eu beaucoup d'erreurs commises. Notamment le fait d'avoir donné à Furlan toutes les clés du club. Entraîneur, peut-être que c'était défendable, mais lui donner la double casquette de manager général-entraîneur, non ! Tu dois mettre quelqu'un avec lui. En France c'est très rare de donner cette double casquette, par exemple Laurent Blanc a mis beaucoup de temps à trouver ce rôle dans un club. A Strasbourg, Mac Cormack avait assumé financièrement une descente et on avait pu remonter avec un effectif quasiment inchangé, mais Ginestet n'avait pas les mêmes moyens pour assumer. Pareil quand Furlan devait être remplacé en fin de saison de Ligue 1, c'était beaucoup trop cher pour le sortir et reprendre quelqu'un d'autre.
Après il y a l'histoire Gress, l'histoire Janin... Tu rames en pleine mer. C'est fou que le club ait raté son objectif à chaque dernier match de la saison. A Montpellier tu joues le match décisif, alors que tu devais être dans le train pour la Ligue 1 depuis longtemps. Montpellier qui est monté, puis qui se retrouve en Europa League, puis leader de la Ligue 1. L'année suivante à Châteauroux pareil, avec Jean-Pierre Papin comme entraîneur, qui a dû remonter ses joueurs comme des pendules. C'est le football... On a aussi eu le spécimen Jafar comme Président... L'année dernière j'ai vu des matchs, avec le coach Fournier qui a fait du super boulot, les joueurs sont restés entre eux, le groupe a sauvé la saison en restant soudés, en vivant bien ensemble.
Le Racing se reconstruit sur de nouvelles bases maintenant...
Il faut repartir de l'avant. Je suis de tout coeur avec Strasbourg. François est un très bon entraîneur. Quand je faisais des préparations avec lui, et que j'allais dans un autre club, je me faisais un peu chier. C'est un mec qui aime son métier. Toutes les semaines c'est varié à l'entraînement. Il est très proche de son groupe. Les joueurs le sentent et lui rendent. La saison passée il a obtenu le titre de CFA2.
Comment se présente la suite pour toi ?
Ma dernière saison est à oublier, entre la révolution en Libye, un choix de carrière discutable et les croisés, je vais devoir beaucoup travailler ces six prochains mois pour revenir. On verra cet été, j'aurai encore un an de contrat avec mon club algérien.
Je ne sais pas du tout si je rejouerai un jour en France. Si je peux aider le RCS dans l'avenir, dans le projet de reconstruction, ça sera avec grand plaisir. J'ai ce poids de ne pas avoir réussi avec Strasbourg, mais je sais que je suis le premier fautif. Je n'ai jamais joué à la Meinau. Il y a quelques années je n'aurai jamais pensé jouer en Libye, ou faire le parcours que j'ai fait.
Merci à Nordine Sam pour son accueil et bon courage à lui pour sa rééducation.
