Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Nordine Sam : de Strasbourg à Constantine (1/2)

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Opéré des ligaments croisés du genou il y a peu, l'ancien pensionnaire du centre de formation est de passage à Strasbourg. Il revient avec nous sur son itinéraire le menant de Strasbourg en Algérie, en passant par la Suisse, Chypre et la Libye.

Sur son lit d'hôpital, Nordine Sam revient sur son parcours international. Jeune, il n'a pu jouer qu'un seul match avec les pros, sous les ordres d'Ivan Hasek. Aujourd'hui, Nordine Sam se définit comme un défenseur central, agressif sur le joueur, avec une bonne relance, une bonne vision du jeu, distillant souvent de longs ballons. Ouvert aux autres, il a une aura naturelle qui le mène souvent à être capitaine ou au moins grand frère. Côté négatif, il avoue également des erreurs de concentration et de marquage qui peuvent être préjudiciables dans un match.

Tu étais au centre de formation du RCS entre 1998 et 2004, où avais-tu fait tes classes auparavant ?

Je suis né et j'ai grandi dans la région de Toulouse. C'est Christian Mattiello qui m'avait repéré à l'époque dans l'équipe de jeunes de Midi-Pyrénées, lors d'un tournoi régional. A 15 ans et demi je débarque donc au centre de formation du Racing Club de Strasbourg, que j'avais choisi entre plusieurs clubs.

J'aurai passé 6 ans au Racing Club de Strasbourg, dont 1 comme professionnel. J'ai connu nombre d'éducateurs au club, notamment Jacky Canosi, Jean-Marc Kuentz, Yvon Pouliquen ou Jacky Duguépéroux. En CFA, mes coéquipiers s'appelaient François Keller et Claude Fichaux. Il y avait une grande génération de joueurs quand j'ai fait mes classes, que ce soit des Corentin Martins, Danijel Ljuboja en A, ou encore chez les jeunes Yacine Abdessadki, Nicolas Loison, Jacques Mohma, Guillaume Lacour, Fabrice Viau, Salim Arrache...

J'avais d'abord connu l'ancien centre de formation, puis nous étions dans la première génération à entrer dans le nouveau centre. J'ai énormément de bons souvenirs de l'époque et aussi de moins bons, comme le décès accidentel de Fabrice Viau qui a choqué tout le monde.

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Strasbourg, ça représentait quoi à l'époque pour toi, jeune footballeur ?

C'était un grand club avec de grands joueurs. Ça fait d'autant plus mal de se rendre compte de la situation actuelle. On gagnait contre Marseille à la Meinau.

Tu as joué beaucoup de matchs en CFA mais un seul en équipe première.

Le match à Ajaccio, c'est un grand souvenir. J'étais encore stagiaire, et Ivan Hasek nous a mis sur la feuille de match, Nicolas Loison, Fabrice Viau et moi. Je marquais un champion du monde, Bernard Diomède. L'entraîneur Ivan Hasek était en même temps strict mais il était aussi proche de ses joueurs. Il jouait même avec nous à l'entraînement de temps en temps. Comme d'autres, Duguépéroux notamment, Hasek voulait des joueurs qui travaillent beaucoup, ce qui est très bien pour moi.

Après ce match à Ajaccio, j'ai eu la chance de signer un contrat pro d'un an avec Strasbourg. Mais je gère mal le début de saison, je rentre de vacances avec un surpoids. Sur ce, je me blesse pendant la préparation avec le nouveau coach Antoine Kombouaré, ce qui ne m'aide pas. En janvier, j'ai une occasion d'aller à Laval mais le club strasbourgeois ne me laisse pas partir car Cédric Kanté et Abdelilah Fahmi partent à la CAN 2004. C'est un de mes gros regrets de ne pas avoir tout donné pour obtenir ma place au RC Strasbourg.

Passage en Suisse

J'arrive à La-Chaux-de-Fonds, en D2 suisse, et ça ne se passe pas très bien. Déjà j'habite à 1000 mètres d'altitude, et il fait -25 degrés à certains moments. Il n'y a pas un grand engouement. Je fais quand même une bonne saison. En fin de saison, je pars à Lucerne, où je retrouve déjà plus de professionnalisme, un stade plein, c'est un super club. On a directement fait champion, avec 31 matchs sans défaite. On est monté en Division 1. L'année suivante on s'est maintenu et on a fait une finale de Coupe qu'on a perdu contre Bâle, sur un pénalty imaginaire à la dernière minute. Le Brésil a joué contre nous en préparation de la Coupe du Monde 2006, on n'a pas beaucoup vu le ballon. Je sauve un énième but par un tacle sur la ligne et je peux échanger mon maillot avec Adriano (voir la vidéo).

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En préparation de la saison suivante, Ciriaco Sforza l'entraîneur me dit que je ne fais plus partie de ses plans. Je reviens alors à Strasbourg, où François Keller me laisse m'entraîner avec la réserve, pour m'entretenir.

Après deux ou trois mois, je vais à Nea Salamia. J'y retrouve un ancien, Gilles Domoraud, qui jouait là-bas. Pour l'accueil et l'intégration c'était formidable, il parlait le grec parce qu'il jouait déjà là-bas depuis plusieurs années. La saison d'après, il y avait aussi Jérémie Rodrigues, qui vient de Bischwiller, formé à Sochaux et qui avait joué à Boulogne, Gueugnon. Ali El Omari y était aussi, qui a joué au Portugal et à Créteil en D2. Dans la ville il y a 5 clubs, donc j'avais l'occasion de croiser Cédric Bardon, Vincent Laban, qui a participé à l'épopée de Anorthosis Famagouste. Il y avait le frère Cheyrou aussi et pas mal de Français. On y trouvait aussi Lamine Sakho ou Kaba Diawara. C'était la destination à la mode : il faisait bon vivre, les contrats étaient sympas. Il y avait du monde au stade, ils sont fanatiques de foot là-bas. Les affluences étaient bonnes, par rapport à la population là-bas, mais c'était de moins grandes ambiances qu'en Suisse à Lucerne, où c'est un peu à la Lensoise, ou qu'en Libye. En Libye, c'est des malades, ils arrivent 4 heures avant le match, le stade est plein à craquer, ils font la fête. A Constantine mon club actuel, c'est 60 000 au stade, voire 35 000 personnes en match amical !

A Chypre, tu as joué en D2 et en D1 ?

Oui, à l'origine j'avais signé deux ans et demi. Les premiers six mois, en D1, on n'a pas réussi à se maintenir et le club ne voulait pas me laisser partir, donc on a joué en D2 et on est remonté tout de suite en D1.

La première division c'est pas mal en termes de niveau, il y a beaucoup d'étrangers, de Portugais notamment... Ça peut jouer en Ligue 2. Mais le foot là-bas c'est complètement différent, c'est semi-pro, il y a moins de sérieux. Les salaires sont versés assez aléatoirement, alors qu'en France, quand j'étais au RCS, le salaire était toujours versé en temps et en heure. On s'occupe de toi de A à Z en France. Beaucoup de joueurs ne s'adaptent pas à Chypre à cause de ça. Je ne termine pas mon contrat, je suis encore en procès avec eux car les salaires n'étaient plus versés. Ça devrait passer bientôt devant les tribunaux. A la fin, le coach était parti, beaucoup de joueurs aussi. Ma femme venait d'accoucher et alors on est rentré en France. Je suis alors allé en Roumanie (au Gaz Metan Medias, en D1) mais ça n'a rien donné. J'ai fait la préparation avec le Racing et François Keller. Il était super, j'ai même fait des matchs amicaux avec la réserve.

Ensuite, j'ai eu une proposition d'un club libyen, Al Nasr Benghazi.

Comment es-tu allé en Libye ?

J'ai été contacté par un agent qui m'avait signalé qu'il étaient intéressés par mes services. J'avais envie de découvrir cette partie du monde. On s'est mis d'accord et on a tenté l'aventure. Je me suis renseigné un peu avant, j'y vais d'abord seul. Tout se passe très vite, je suis dans l'inconnu. J'arrive sur place, on va dans les locaux, on rencontre le président, maillot, photo, et le lendemain j'arrive à l'entraînement. Si j'avais fait France-Libye dans la foulée, la différence aurait été certainement trop grande, mais le fait d'être passé par Chypre ça m'a bien aidé.

J'ai rencontré des gens fabuleux, c'était une expérience humaine de malade. Les gens sont super gentils avec toi, ils t'aident pour tout, sans attendre de retour. J'habitais dans une super maison, en famille. Ma femme, européenne, était dans un autre monde, elle n'était pas voilée dans un pays où toutes les femmes le sont... La femme et les filles de mon propriétaire sortaient avec ma femme quand j'étais en déplacement. Plein de gens inconnus nous reconnaissaient, et nous aidaient beaucoup, même pour faire les courses, ils nous offraient plein de choses. Un jour, on devait chercher un pédiatre, et des gens se sont mis en quatre pour en trouver un qui parlait français, dans un grand hôpital de la ville.

On devait jouer sur quatre compétitions, le championnat, la coupe, et les coupes continentales. Comme la préparation avec François était très bonne, j'ai pu entrer dans l'équipe tout de suite, j'ai enchaîné les matchs dès mon arrivée. Je suis dans l'équipe-type de la Coupe Arabe. Le deuxième match on jouait contre un autre club de la ville, il y avait 2000 personnes à l'entraînement qui nous poussaient pour le match. On était obligé de venir en bus à l'entraînement, tellement il y avait de monde. Pour eux c'était le match de leur vie. On a joué contre le club d'Haykel Gmamdia et je suis élu par la TV homme du match, ce qui a permis d'être adopté très vite.

Il y a un grand stade de 80 000 places, mais en préparation de la CAN 2013 en Libye, il est en travaux alors ils ont construit un stade moderne de 20 000 places, un peu à l'anglaise, avec pelouse synthétique dernière génération.

C'était formidable là-bas, j'ai encore beaucoup de contacts. Je vais devoir y retourner car j'ai encore toutes mes affaires là-bas. J'ai eu beaucoup de chance par rapport aux événements. On était à Tripoli pour préparer une finale. Mais j'ai été suspendu pour un papier administratif qui était arrivé trop tard, alors ils m'ont laissé rentrer en France dix jours. Mes coéquipiers m'ont averti que ça chauffait, la veille du match qu'ils devaient jouer. Après, les téléphones étaient coupés, impossible de prendre des nouvelles sur place. Je passais ma journée devant les chaînes d'informations.

La suite prochainement

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  • takl Kurzawa il a arrêté de courir à 25 ans, il a été augmenté à 29, depuis il en fout moins qu'un délégué du personnel
  • takl Les sportifs > la SNCF
  • takl d'ailleurs la retraite sportive à l'aube de la quarantaine, on en parle de ces privilégiés?
  • takl et même leur virginité pour certains
  • athor Il a 18 ans, ça ira donc
  • takl A 21 ans ils ont perdus leurs dents de lait, ça vaut plus rien
  • takl 21? Putain on n'est pas un Ephad!
  • athor Quitte à ne recruter que des U21, faut aller chercher Gessime Yassine !
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  • takl tu risques 10 ans de taule pour un salaire de footballeur, c'est un choix à faire
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  • athor Si ce "championnat" voit le jour, il ne remplacera pas les championnats nationaux pour les réserves
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