Gueule de bois en Champagne

C'est pourtant un Racing au grand complet qui se présente sur la pelouse d'un stade Auguste Delausnes en pleine réfection. JPP enregistrait notamment les retours de Deroff et Bellaïd, et avait laissé en Alsace ses deux recrues Bulgares, sans doute un peu justes.

Après un bref round d'observation, le Racing est le premier à se montrer dangereux à la sixième minute par une frappe apparemment cadrée du capitaine Yacine Abdessadki, détournée en corner par le gardien rémois Liébus. Mais à la 12ème, Reims fait une première fois sauter le bouchon : suite à un coup franc concédé puis dégagé par Habib Bellaïd, Tourenne récupère et adresse une belle passe qui lobe la défense du Racing mais ne surprend pas Julien Féret. L'attaquant champenois reprend superbement du gauche et trompe Cassard. Le Racing tente alors de réagir. Il domine les débats au milieu du terrain mais ne concrétise pas, à l'image de Tum qui se montre trop altruiste en ne prenant pas sa chance, ou encore d'Abdessadki qui ne peut reprendre un bon centre d'Eric Mouloungui suite à une jolie combinaison avec le même Tum (23ème). S'en suivent deux têtes non cadrées de Mouloungui et Bellaïd sur corner et un coup franc potentiellement intéressant qui finit dans le mur champenois. L'égalisation est proche sur un corner strasbourgeois dévié par N'Zigou qui manque de tromper son gardien. Le corner qui suit ne donne rien, si ce n'est un carton jaune pour Deroff. Le Stade de Reims aurait même pu doubler la mise juste avant la mi-temps si l'arbitre avait sanctionné une main de Bellaïd dans la surface, suite à un renvoi dans l'axe de Tum.

Après la pause, le match reprend sans Shiva Star N'Zigou. Le compatriote d'Eric Mouloungui a été mis KO lors d'un choc tête contre tête par un Ahmed Kantari par ailleurs peu à son avantage dans le jeu. Peu après, c'est au tour de Tourenne de devoir céder sa place sur blessure au jeune Chicot. Face à des Rémois courageux mais diminués par les nombreuses absences, le Racing domine et se crée la majeure partie des occasions : Mouloungui (48ème), Gameiro (55ème), ou Bellaïd sur un coup franc dévié, manquent tour à tour la cible. Une série d'occasions et quelques corner bien frappés mais mal repris peuplent ainsi la deuxième période jusqu'au remplacement de Kantari par Pascal Johansen (66ème). On voit donc Deroff changer de côté, Abdessadki passant arrière droit et laissant sa place au milieu au nouvel entrant qui n'aura pas démérité. Relation de cause à effet ou non, suite à cette réorganisation, Bellaïd, dont ce n'est pas la soirée, récolte un carton pour un tacle sur Fauré. Sur le coup franc qui suit, le même Fauré, bien seul, double la mise de la tête en trompant un Stéphane Cassard peu inspiré sur ce coup là. Le manque de réalisme alsacien atteint ensuite des sommets lorsque Tum trouve le poteau en reprenant presque malgré lui un centre de Cohade. Même l'expulsion du néo Rémois Siaka Tiéné ne parvient pas à remettre les Bleus sur les bons rails, le Stade de Reims se procurant au contraire une double occasion sur un contre. Cassard est cette fois impeccable et sauve les meubles. La fin de match est brouillonne, nerveuse et peu inspirée. La rentrée de Mathlouthi à la place d'un Gameiro peu en verve n'éclairant pas la lanterne bleue. Tout juste peut-on signaler un tir non cadré de Mouloungui à la 86ème minute. A l'image du leader messin et de tant d'autres équipes cette saison, le Racing laisse donc des plumes et trois points en Champagne.

Troisièmes ce soir et toujours dans la course pour la montée, les Strasbourgeois devront se reprendre dès vendredi face aux Girondins de Libourne-Saint Seurin. Ainsi, pour faire face au grand cru du bordelais, il ne saurait être question de servir un pinot noir frelaté au connaisseur public de la Meinau.