Première à la Rabine ?

18 jours sans le moindre match. Une telle période a certes de quoi nourrir l'impatience des supporters, mais elle est surtout compliquée à gérer pour un staff. Après une intéressante série de cinq rencontres sans défaite, conjuguée à un mercato prometteur et surtout nécessaire, François Keller aurait sans doute préféré pouvoir enchaîner. Mais Ulla et son cortège de précipitations ont, en plus d'avoir noyé la Bretagne et provoqué d'innombrables dégâts, rendu la pelouse du stade de la Rabine impraticable. Résultat des courses, les joueurs du Racing ont pu fêter la Saint-Valentin ailleurs que sur un terrain. Pour meubler cette trêve forcée, pas de match amical, mais un programme d'entraînement renforcé avec des journées à deux séances et du rab de préparation physique, concoctée par le nouveau venu Nicolas Mayer. De quoi faciliter l'intégration des recrues, notamment Alexandre Mendy et Sébastien Ribas, et panser les blessures de certains.

Avec la séance de rattrapage de vendredi dernier, le RCS se présente toujours dans sa position de premier non relégable, mais pourrait, en cas de succès, faire un bond en avant au classement, et envisager une seconde partie de saison tranquille, dans la chaleur du ventre mou. Pas évident au regard du bilan famélique hors de la Meinau (4 nuls et 6 défaites), illustré par l'absence de victoire à l'extérieur, une "performance" partagée avec Uzès et Vannes.

François Keller a eu l'embarras du choix au moment de coucher sur la feuille la liste des 16 joueurs pour ce voyage en Bretagne. Outre les absences de Sabo et de Sikimic (suspendus), ainsi que de Ledy, Donzelot et Amofa (blessés), ce sont Noro, Genghini et Benedick qui resteront à Strasbourg. Freinés à plusieurs reprises par des pépins physiques, ces trois là auront fort à faire pour rattraper le train du groupe de National, surtout si l'équipe poursuit son redressement. A Vannes, le groupe strasbourgeois affiche un visage plutôt offensif, à l'opposé des dernières productions à l'extérieur. Les retours de Julien Perrin et de Robin Binder laissent donc présager un onze de départ ambitieux. Prometteur lors de ses deux dernières entrées en jeu, Alexandre Mendy pourrait ainsi se voir offrir sa première titularisation.



Du côté de Vannes, on vit une saison noire. Bien positionné au classement l'année dernière, le VOC avait effectué un recrutement plutôt intéressant et affichait des ambitions de première moitié de tableau. Mais un départ catastrophique, puis une série noire à l'automne (4 défaites consécutives entre la 10ème et la 13ème journée) ont plongé le club dans la zone rouge. Pire, la DNCG a infligé une sanction de 4 points, ramenée à 3 en appel, au classement. Le tribunal administratif doit encore statuer, mais cette affaire ne fait qu'alourdir le contexte. Sur le terrain, les hommes de Thierry Froger restent sur une défaite à Fréjus vendredi dernier. Un résultat trop habituel à l'extérieur, que l'entraîneur explique par l'attitude des joueurs: « On a une équipe de joueurs, pas de combattants. Et il va falloir faire avec, mais simplement en acceptant les duels... On ne joue pas assez simple. Le jeu c'est une chose, mais le plus important est d'être efficace. Jouer, c'est pour porter le danger, pas seulement pour jouer... Là, on n'est pas assez percutant. » Pour s'en sortir, les Morbihannais vont donc chercher à renoncer au jeu pour s'orienter vers un esprit plus guerrier.

Pour affronter le Racing, Vannes s'appuiera sur ces cadres défensifs Kodjia, Youga et l'ancien Strasbourgeois Steven Pelé, ainsi que sur Adrien Thomasson (5 buts cette saison) et ce bon vieux David Suarez aux avants postes. Sur le papier, l'effectif vaut sans doute plus que sa 17ème place. Au Racing de prendre ses distances, et d'écarter quasi-définitivement un adversaire pour le maintien.