Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Le Racing à la croisée des routes

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Par magellan
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© chris

Strasbourg signifie, de son nom latin (Strateburgum) , la « ville à la croisée des routes ». Aujourd'hui le Racing, pointant au fond du classement malgré le redressement spectaculaire du club, se trouve, lui aussi, « à la croisée des routes ».

La contradiction !

Strasbourg, club stable parmi les instables, surnommé l'OM de l'Est - et pourquoi pas le sous-PSG - en raison du nombre d'entraîneurs consommés, de la quantité de crises existentielles, et aussi de l'absence de résultats durables, pointe une nouvelle fois en position de relégable.

Pourtant, sur tous les autres plans de la vie du club, ce dernier semble être sur une belle voie, du record d'abonnés à la pacification d'avec l'omnisports, du développement marketing au centre de formation, de la présence d'un des meilleurs entraîneurs de son histoire à la structuration du club à tous ses niveaux, et surtout de l'effacement en deux saisons d'une dette de 11 millions d'euros à la reconstitution dans le même laps de temps d'un capital joueurs dont la valeur, au moins dans le futur, ne fait pas de doute (Keita, Haggui, Alex Farnerud, Boka, ...).

Enfin, ce club, souvent secoué par ce qu'on a appelé le microcosme strasbourgeois, semble s'en être davantage prémuni, d'abord par le désengagement de la mairie en 1997, ensuite par la constitution d'un actionnariat à priori stable et cohérent depuis le retrait de Philippe Ginestet au cours de cette année. Il lui reste cependant à faire face à la succession du président actuel, que son expérience de 75 ans destine à Marc Keller, l'actuel manager général, sans doute pour permettre à celui-ci de continuer un travail si bien commencé en maintenant une cohésion au sein des plus hautes instances du club.

Et pourtant le club est 19ème au quart du championnat, une contradiction que ce même Marc Keller résume par la formule : « tous les voyants du club sont au vert, sauf l'équipe première ».


Symbolique Niang

Comment le Racing est-il arrivé à cet état de fait après une fin de saison 04/05 tout à fait emballante à défaut d'être totalement convaincante ? A l'intersaison, le club a recruté plusieurs joueurs (Pontus Farnerud, Diané, Hosni, Puydebois, Gmandia) en ne perdant que deux titulaires de l'an passé. Niang, qui perforait les défenses la saison passée, était-il donc « la » pièce dont l'absence disloque le nouveau Racing en un puzzle désordonné ? En effet, tout le monde s'accorde à dire que le Racing produit un beau jeu, dont la tare est... de ne pas mettre la balle au fond.

En ne retenant pas Niang, ou en le remplaçant aussi maladroitement, la politique de Keller a visiblement manqué d'ambition immédiate. Cela est d'autant plus flagrant que cette saison sera déterminante pour faire franchir un cap au Racing, tant le poids des droits télé distribués selon le classement final sera lourd. Le moment serait singulièrement mal choisi pour glisser en L2, d'autant que ce serait une manière peu élégante de célébrer le centenaire du club. Ou alors un hommage ironique aux incessantes crises du passé (rire jaune) !

S'il ne faut pas insulter l'avenir, il ne faut pas davantage cracher sur le présent. Marc Keller l'apprend à ses dépends en ayant mal remplacé Niang, par des joueurs trop jeunes ou inadaptés. A l'aune de l'impatience, cette attitude peut être tout à fait critiquable et rageante. Elle l'est aussi à l'aune de la peur d'un Racing qui rate un coche décisif.
Plus d'un président aurait, à l'aide de sa fortune personnelle, investit sur un ou plusieurs joueurs clés. Il aurait ainsi parié sur l'avenir du club, effectuant par la même une fuite en avant susceptible de se retourner contre le club. Le cas a été assez fréquent dans le football en général - et au Racing en particulier - pour que l'hypothèse soit plausible.


Le Racing a quel air ?

A ce fonctionnement un peu paternaliste et en d'autres temps considéré comme très peu professionnel, à ce fonctionnement où tout dépend de la qualité du « coup » recruté et de son envie de jouer, Keller préfère le lent développement du club, sur ses ressources financières propres, dans la sécurité de choix mûrement réfléchis.

Keller est à l'inverse de Ginestet : il vise absolument à détacher le club des aléas du quotidien. Toutes ses actions sont conçues à long terme (âge des recrues, centre de formation, esprit des joueurs, mise en place des hommes au sein du club, hymne, .... ). Ainsi, vendre Niang, c'était vraisemblablement pour lui, contribuer à l'équilibre financier du club et partager les risques en misant sur plusieurs joueurs en devenir, plutôt que sur un seul Niang susceptible de se blesser ou susceptible tout court...

S'il ne fallait retenir qu'une seule certitude à propos de la politique de Keller, ce serait celle-ci : sa politique n'est pas à effet immédiat, son ambition est fondamentalement à moyen-long terme. De là, sans doute, cette impression de manque d'ambition pour le Racing, là où une ambition supérieure mise sur une construction solide et lente.


Le conte de Bassila

Les gens trop pressés par le développement du club, pourraient tirer bénéfice de ce qui est arrivé à Christian Bassila, car le public strasbourgeois fût tant puni de son impatience, que l'épisode pourrait devenir un vrai « conte de Bassila » , racontable à la veillée, pour l'édification des petits enfants, et des grands aussi.... comme tous les contes.

Il était une fois... Christian Bassila, un joueur du Racing dégingandé, peu élégant et pas toujours très performant. Sa grand taille et sa bonne volonté, le coeur qu'il mettait à l'ouvrage, lui avaient cependant fait rendre bien des services au club. Mais lorsque la Vox Populi de la Meinau découvrit le sémillant Keita, bien talentueux et brillant, elle congédia de rude manière le grand Christian dont elle estimait les services insuffisants. Malheureusement le jeune prodige scintillant sur la pelouse de la Meinau, se blessa pour de longs mois. Le Racing se trouva alors fort dépourvu en milieux défensifs « physiques » lorsque l'hiver fût venu.
L'affaire fût d'autant plus pitoyable que le club, qui était également en peine d'attaquants, n'avait droit qu'à un seul joker avant la Noël.


« La prévision est difficile, surtout lorsqu'elle concerne l'avenir »

« La prévision est difficile, surtout lorsqu'elle concerne l'avenir » disait l'humoriste Pierre Dac. Les possibilités d'un joker, du mercato d'hiver, de l'acclimatation d'une bonne part des recrues, existent. La saison ne sera pas celle que les supporters ont espérée, bien sûr, mais le Racing peut encore redresser son classement. Et si le travail a tendance à payer, le travail à moyen-long terme de Keller devrait voir ses efforts récompensés de belle manière.

N'est-ce pas au coeur de l'hiver de décembre, quand les nuits sont au plus long et que les glaciaux janvier et février se laissent deviner à l'horizon, que naît déjà le printemps et la lumière retrouvée ?

Les supporters sauront-ils attendre le printemps du Racing ?
Strasbourg à la croisée des routes....

magellan

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