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- Par meem
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De deux choses l'une : soit Strasbourg bat Colmar vendredi, soit Strasbourg ne bat pas Colmar vendredi. Et le dimanche qui suivra restera quand même celui des Rameaux. Ite, missa est.
Forcément, parler des Sports Réunis de Colmar, donc d'un derby d'Alsace, c'est compliqué. On peut toujours mettre une couche sur le Bas-Rhin et le Haut-Rhin, sur Strasbourg plutôt catholique et Colmar plutôt protestante (et encore, ce n'est pas Mulhouse), sur l'idée lamentable de placer la Cour d'appel à Colmar plutôt qu'à Strasbourg, sur Guy Roux, qui est né à Colombarium plutôt qu'à Argentoratum, sur les canaux, colombages et jardinières au rebord des fenêtres mais ça ne va pas départager nos deux villes.
On peut gloser sur les couleurs statistiquement rares du SRC (on dirait Sassuolo ou Mönchengladbach, c'est dire le mauvais goût de ces gens) mais à part ça, franchement, j'ai une crainte sérieuse : pour arriver à dire quelque chose d'intéressant, qui ne vexe pas inutilement ceux des supporters du RCS qui ont eu le malheur de naître, grandir ou déménager dans le Norin, va falloir parler foot. Et ça, c'est pas notre truc, ni à zottel, ni à jpdarky, ni à mézigue.
Alors du coup on va se moquer du stade de Colmar. 1234 places. Je les ai comptées. Hier soir, en quelques secondes, en passant sur l'autoroute, tel un Rain Man hexagonal. D'un club qui n'est jamais allé bien haut, qui n'a jamais affronté le Sturm Graz en Coupe à toto, mais qui a sorti Monaco en Coupe de France de football sur glace, le sport bâtard qui naîtrait des amours impossibles de Christian et Cyrille Pouget. Laissons tout de même aux fondateurs de ce stade la touche d'auto-dérision d'avoir nommé le machin Colmar Stadium. De nos jours ils auraient appelé leur boudoir Colmar Arena ou Stilnox Park, saluons l'effort.
Non mais en fait, Colmar est lisse. Trop lisse. Même la maison des Têtes, c'est lisse. Même le musée Unterlinden, c'est lisse et chiant comme une tisane de tilleul, malgré le retable d'Issenheim, une expo sur Charles Lapicque et la Déclaration des Droits de l'Homme et du citoyen. De toute façon, Colmar a la Déclaration française, Strasbourg abrite la Cour Européenne des Droits de l'Homme. Colmar présente une petite Venise, pendant que Strasbourg n'a rien de moins que la Petite France, tout simplement. Une pathétique ville en carton pâte du fin fond de la Ritoulie, sorte de Disneyland ridicule, grouillant d'américains en short dès les beaux jours arrivés, pour Colmar ; le Pays des Lumières, de l'escrime et du TGV pour Strasbourg. A partir de quoi, tout est clair : Strasbourg est une capitale là où Colmar est une aimable ville de province. Mais n'utilisons pas toutes nos munitions, il va bientôt falloir faire feu de tout bois pour décider de la future Kapitale de la Grande Région Orientale issue de la réduction préconisée par notre Tony Blair ibérique et tenter d'imposer Strasbourg dans ce rôle évidemment taillé à sa démesure.
D'ailleurs, même le classement de Colmar, un peu chiant, un peu lent, un peu émollient, est provincial : Colmar, c'est la Ventre mou's league du National. A cinq journées de la fin, on se bat pour savoir si on va finir plutôt 7ème ou plutôt 11ème. A côté de quoi, Strasbourg se bat pour savoir quels clubs la DNCG va dézinguer pour sauver le Racing, vu que le pré ne s'y prête pas et n'y prête pas main forte. Strasbourg, c'est AC/DC et les Ramones (y compris les dissensions internes), Colmar, c'est Noir Désir époque Des visages des figures. C'est poétique, c'est joli mais on pourrait finir par s'ennuyer.
Non, vraiment, il n'y a pas grand chose à dire de comique ou d'ironique. Marc Keller, Frédéric et Pascal Johansen y ont joué, comme Camillo Jerusalem (Don Camillo sur la via dolorosa, ils l'ont fait) et Oscar Heisserer en a été entraîneur. A l'époque la star s'appelait Jérusalem, aujourd'hui c'est Jude Varsovie. On est en pleine décrépitude aussi à Colmar, bientôt ils vont nous inventer un mec qui s'appellera Kévin Coventry ou Djezon Dniepropetrovsk.
Tiens ouais, on pourrait se moquer des joueurs qui ont un nom rigolo. Y a bien des mecs qui s'appellent Ki, Kakà ou Lolo. Et Lala. Eux ils ont M'Tir, qui est cousin de M'Passe et qui a épousé Mlle M'Contrôle. Ca pue le foot quand même tout ça et ça, c'est pas bon pour nous quand même.
A partir de quoi, je crois qu'on est mal. Vraiment. Saint Standard & Poor's priez pour nous. A vous Cognacq-Jay.
Article co-écrit sur un coin de table par Schutzenberger zottel, Chimay jpdarky et Gösser meem
On peut gloser sur les couleurs statistiquement rares du SRC (on dirait Sassuolo ou Mönchengladbach, c'est dire le mauvais goût de ces gens) mais à part ça, franchement, j'ai une crainte sérieuse : pour arriver à dire quelque chose d'intéressant, qui ne vexe pas inutilement ceux des supporters du RCS qui ont eu le malheur de naître, grandir ou déménager dans le Norin, va falloir parler foot. Et ça, c'est pas notre truc, ni à zottel, ni à jpdarky, ni à mézigue.
Alors du coup on va se moquer du stade de Colmar. 1234 places. Je les ai comptées. Hier soir, en quelques secondes, en passant sur l'autoroute, tel un Rain Man hexagonal. D'un club qui n'est jamais allé bien haut, qui n'a jamais affronté le Sturm Graz en Coupe à toto, mais qui a sorti Monaco en Coupe de France de football sur glace, le sport bâtard qui naîtrait des amours impossibles de Christian et Cyrille Pouget. Laissons tout de même aux fondateurs de ce stade la touche d'auto-dérision d'avoir nommé le machin Colmar Stadium. De nos jours ils auraient appelé leur boudoir Colmar Arena ou Stilnox Park, saluons l'effort.
Non mais en fait, Colmar est lisse. Trop lisse. Même la maison des Têtes, c'est lisse. Même le musée Unterlinden, c'est lisse et chiant comme une tisane de tilleul, malgré le retable d'Issenheim, une expo sur Charles Lapicque et la Déclaration des Droits de l'Homme et du citoyen. De toute façon, Colmar a la Déclaration française, Strasbourg abrite la Cour Européenne des Droits de l'Homme. Colmar présente une petite Venise, pendant que Strasbourg n'a rien de moins que la Petite France, tout simplement. Une pathétique ville en carton pâte du fin fond de la Ritoulie, sorte de Disneyland ridicule, grouillant d'américains en short dès les beaux jours arrivés, pour Colmar ; le Pays des Lumières, de l'escrime et du TGV pour Strasbourg. A partir de quoi, tout est clair : Strasbourg est une capitale là où Colmar est une aimable ville de province. Mais n'utilisons pas toutes nos munitions, il va bientôt falloir faire feu de tout bois pour décider de la future Kapitale de la Grande Région Orientale issue de la réduction préconisée par notre Tony Blair ibérique et tenter d'imposer Strasbourg dans ce rôle évidemment taillé à sa démesure.
D'ailleurs, même le classement de Colmar, un peu chiant, un peu lent, un peu émollient, est provincial : Colmar, c'est la Ventre mou's league du National. A cinq journées de la fin, on se bat pour savoir si on va finir plutôt 7ème ou plutôt 11ème. A côté de quoi, Strasbourg se bat pour savoir quels clubs la DNCG va dézinguer pour sauver le Racing, vu que le pré ne s'y prête pas et n'y prête pas main forte. Strasbourg, c'est AC/DC et les Ramones (y compris les dissensions internes), Colmar, c'est Noir Désir époque Des visages des figures. C'est poétique, c'est joli mais on pourrait finir par s'ennuyer.
Non, vraiment, il n'y a pas grand chose à dire de comique ou d'ironique. Marc Keller, Frédéric et Pascal Johansen y ont joué, comme Camillo Jerusalem (Don Camillo sur la via dolorosa, ils l'ont fait) et Oscar Heisserer en a été entraîneur. A l'époque la star s'appelait Jérusalem, aujourd'hui c'est Jude Varsovie. On est en pleine décrépitude aussi à Colmar, bientôt ils vont nous inventer un mec qui s'appellera Kévin Coventry ou Djezon Dniepropetrovsk.
Tiens ouais, on pourrait se moquer des joueurs qui ont un nom rigolo. Y a bien des mecs qui s'appellent Ki, Kakà ou Lolo. Et Lala. Eux ils ont M'Tir, qui est cousin de M'Passe et qui a épousé Mlle M'Contrôle. Ca pue le foot quand même tout ça et ça, c'est pas bon pour nous quand même.
A partir de quoi, je crois qu'on est mal. Vraiment. Saint Standard & Poor's priez pour nous. A vous Cognacq-Jay.
Article co-écrit sur un coin de table par Schutzenberger zottel, Chimay jpdarky et Gösser meem
