Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Corsica Dell'Arte

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Après-match
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Par slade
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Corses affreusement blessés (vue d'artiste) © allez-racing

Vendredi soir le talent était dans le jeu d'acteur, rappelant à tous que le National, c'est dégueulasse.

Accueillir des Corses est toujours un événement spécial, tant leur réputation les précède. La dernière fois que des joueurs de l'île de beauté étaient venus, cela s'était si mal passé que certains spectateurs confiaient en garder une rancoeur amère. Pour autant il ne semble pas y avoir une réaction vraiment agressive en tribunes. En réalité, tous se concentrent sur le Racing et sa série de 4 matchs sans défaite, même s'il flirte toujours dangereusement avec la zone rouge.

François Keller dispose pour l'une des premières fois de la saison d'un effectif suffisamment étoffé pour réaliser de véritables choix au moment de la convocation du groupe de 16 joueurs. Julien Perrin ne prendra donc pas place sur le terrain ou le banc mais cela n'est au final qu'une demi-surprise, tant il semble loin de son meilleur niveau. Benjamin Genghini, manifestement pour lui permettre de recouvrer pleinement ses moyens physiques, passe de la titularisation à la non-convocation.
Autre choix fort, celui de la titularisation de la recrue uruguayenne, jalousée par la ville de Dijon toute entière – mille personnes, donc -, Sebastian Ribas mais également la présence au début du match du défenseur reconverti ailier Francisco Donzelot.

Il est 20h30, le match peut débuter sous une musique d'entrée des joueurs lancée en boucle depuis des heures déjà.

Equipe



Le début de match est un peu brouillon avec des pertes de balles sur des passes au milieu de terrain mais somme toute relevé par l'engagement et les propositions vers l'avant des deux équipes. A ce petit jeu, l'aile droite du Racing fait montre de son talent de vitesse avec le duo Pinaud-Donzelot mais reste toutefois loin du niveau auquel on peut espérer les deux joueurs. En effet, chacun ayant déjà joué aux deux postes et présentant les mêmes caractéristiques physiques, tous deux sont certes aptes à jouer le même jeu de percussion et de vitesse mais aussi tentés d'empiéter sur le terrain de l'autre. Ainsi, le point fort alsacien se neutralise tout seul, les montées balle au pied annihilent toute velléité de célérité dans les transmissions entre les deux hommes.
L'aile droite semble aussi être le principal atout du Gazelec, à moins qu'il ne joue sur le manque d'automatisme de duo maintes fois modifié et des faiblesses du défenseur central gauche alsacien, Billy Modeste. Aux alentours de la 10ème minute, une perte de balle du défenseur dans une zone de terrain certes anodine, permet une attaque ajaccienne débouchant sur une déviation molle de l'ancien Strasbourgeois Tristan Do. Guillaume Gauclin se manque complètement et laisse la balle filer entre ses jambes.

Le reste de la première période ne sera qu'une infinie et déplorable succession de longues transversales manquées, de passes perdues au milieu de terrain, de tacles appuyés ou inutiles – l'un d'eux provoquera la sortie de deux des joueurs avant même la fin de la mi temps, Donzelot cédant sa place à Belhameur -, ou de hors-jeux plus ou moins correctement évalués par le trio arbitral.
Donzelot laisse donc ses partenaires avec un schéma tactique étant plus ou moins équivalent à cela :

Equipe



Sebastian Ribas se trouve donc bien seul à la pointe de l'attaque strasbourgeoise, pris en étau entre une défense agressive qui ne manque pas une occasion de le faire courir inutilement, et ses propres coéquipiers dont les transmissions doivent lui faire regretter amèrement son choix de signer en Alsace. Toutefois, l'Uruguayen fait preuve d'un grand sang-froid pour ne pas assommer son vis-à-vis lorsque celui si le câline avec ses coudes, d'une générosité dans ses efforts pour aller presser le gardien adverse jouant la montre, jouer au ramasseur de balle tout au long du match ou faire des appels sur chaque maigre ballon d'attaque.
Et si en cette première mi-temps il lui est impossible pour lui de prouver son talent avec un ballon, il dispose d'une palette intéressante dans le jeu sans ballon, notamment dans ses appels.


La seconde mi-temps ne sera que la suite de la première, rappelant à tous que le National c'est surtout des colosses qui s'envoient des ballons sur 30 mètres au petit Janin la chance.
Cette période qui s'étire avec le temps additionnel sur près de 55 minutes sera surtout marquée par les trésors d'inventivité que trouvent les Corses pour gagner du temps. Les simulations grotesques se multiplient et de nombreux reproches sont faits au trio arbitral. Les choses doivent néanmoins être remises dans leur contexte : nul doute que les arbitres ont commis des erreurs dans leurs appréciations des faits de jeu mais ils ne peuvent malheureusement pas grand chose quand un Corse se roule au sol après un tacle sinon arrêter le jeu, c'est la règle. Le « talent » des visiteurs vendredi soir fut donc de choir au moment opportun, quand la défense est à la limite.

L'action caractéristique de cet état d'esprit si particulier, mêlant les plongeons italiens et la mauvaise foi française – comment ça des clichés ? -, est sûrement celle où le tampon de Filipi éjecte Belhameur de sa course le long de la ligne. Tantôt tordu de douleur tantôt rendant son dernier soupir après ce choc si brutal pour un défenseur central face à un ailier de 60 kilos, le défenseur ajaccien ne peut qu'obliger l'arbitre à arrêter le jeu et à tenter mollement de calmer les esprits. Les provocations stupides de leurs adversaires d'un soir font sortir de leurs gonds certains Strasbourgeois, Ali Bamba en sera seul sanctionné. Un carton jaune est distribué dans la confusion générale pour le stade, au capitaine du Gazelec déjà averti. Les tribunes se lèvent, la sécurité s'empresse de tenter de contenir ces effusions, François Keller et son staff manifestent leur agacement et le speaker - moment à la fois rare et totalement incompréhensible – appelle l'arbitre mais la sono grince un incompréhensible « Monsieur l'arbitre, ghkghk gjkflie kfjh s'il vous plaît ».
En réalité, le carton de l'incompréhension fut distribué au joueur à terre par l'intermédiaire de son capitaine, debout pour une fois. Les arbitres sont donc à disculper sur ce point et la faute est entière à reposer sur les épaules des joueurs du Gazelec. Toutefois, on peut légitimement s'interroger sur la couleur du carton, qui aurait du tendre vers une couleur plus foncée tant les fautes se faisaient fréquentes et « méchantes » (pour la bonne faute et la mauvaise faute, demandez à votre chasseur préféré).


Pour mieux vous faire une idée, je vous invite grandement à vous reporter à l'excellente vidéo réalisée par mediasoc :





Cette seconde période verra aussi poindre les trois seules véritables occasions du match. Gauclin répond présent sur une frappe à bout portant d'un attaquant laissé totalement seul à quelques mètres à peine de la ligne de but sur un centre à raz-de-terre et sauve l'espoir d'un retour des Bleus et Blancs.
Sebastian Ribas se procurera la première véritable occasion du match, si l'on enlève les têtes trop enlevées ou décroisées de Jérémy Grimm en première période, auteur malgré tout d'un match d'une solidité remarquable en défense contrastant avec son partenaire Billy Modeste. Le néo-Strasbourgeois place une tête sous la barre comme il peut et que Clément Maury vient dévier d'un poing ferme.
Mamadou Bah, lui aussi relativement solide et qui semble retrouver une certaine aisance balle au pied, exécute un très bon retourné acrobatique qui oblige Clément Maury à réaliser une parade réflexe, Billy Modeste à placer une tête facile deux mètres au dessus et l'arbitre à siffler un hors-jeu.

La composition se modifie donc quelque peu pour tendre vers :

Equipe



Au final, sur l'une des toutes dernières actions du match, un corner tiré au premier poteau offre l'occasion à Tristan Do de remercier son club formateur en apposant ses mains sur le ballon. « Seba Ribas » en profite pour inscrire son premier but pour son premier match, d'un penalty transformé mollement en plein centre. Mais qu'importe la manière, seule compte l'ivresse du but pour un stade en liesse qui ne manque pas de saluer au passage les Ajacciens au bord du terrain.

La fin du match sifflée permet de saluer la très bonne entrée d'Alexandre Mendy dans un match totalement fermé pour un attaquant. Jouant de son physique, il perturba les milieux défensifs et les défenseurs centraux, et se proposa en point d'appui très utile par son jeu en une touche de balle pour ses partenaires. A noter également qu'il semble disposer de certaines qualités dans le contrôle du ballon qui risquent de faire de lui un titulaire et qu'il aurait dû normalement bénéficier d'un penalty peu après son entrée, comme lors de son premier match la semaine dernière. Fut tout aussi bon Gauthier Pinaud, solide et volontaire, portant la balle vers l'avant en bon exemple pour ses coéquipiers et qui semble indétrônable de son poste de latéral droit désormais.
Dimitri Liénard a quant à lui déçu par son jeu mais cela peut probablement s'expliquer par la défense d'énergie phénoménale dont il usa pour tenter de trouver ou d'apporter des solutions au jeu. Décevants aussi, Oliveira et Sabo, qui n'ont jamais réussi à peser dans le cours du match autant que lors de la semaine passée, avec une mention particulière pour la transparence de l'ancien marseillais.

Après une victoire nette contre le quatrième, la semaine suivante le Racing va chercher au physique un point face au troisième, sans la manière mais avec des qualités à la fois propres et indispensables au National pour espérer renverser le cours d'un match.

slade

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Stammtisch
  • tenseur Ça ne passera pas chaque année
  • tenseur Notre maintien très probable tiens du miracle, tant le niveau du racing à été souvent décevant
  • titof67 Un joueur à 24 ans voir 26 peux déjà aider mais pas que des jeunes de 19 ans
  • takl +1000 pour le patriarcat
  • takl je vous laisse deviner à quel niveau je place l'instinct
  • takl si déjà on fait les trucs sans réfléchir, autant se laisser guider par l'instinct.
  • takl J'espère qu'on fera surtout avec ni tête
  • takl :)
  • lamazonienbleu Espérons qu'on construise avec cette base et qu il n'y ait pas un énorme chamboulement sans queue ni tête
  • lamazonienbleu Il y aura de nouveaux jeunes, espérons qu ils soient choisis aux bons postes et qu ils soient bons
  • lamazonienbleu Perso les joueurs d expérience je n y crois pas...
  • titof67 Pour moi il faut un joueur d'expérience par ligne. Et un gardien d'au moins 24 ans avec de la bouteille
  • tenseur En effet *
  • tenseur En effer
  • lamazonienbleu Curieux de voir le vrai sens du projet cet été
  • lamazonienbleu Pourtant il y une base de joueurs pour faire une très belle équipe aussi
  • lamazonienbleu Une meinau qui gronde et se vide.... Et tu deviens vite Troyes
  • lamazonienbleu Le départ des derniers vieux, des arrivées de nouveaux gamins sans cohérence sportive
  • lamazonienbleu Faudrait pas grand chose pour que ça s ecroule
  • tempest La chance du racing est qu'actuellement les clubs promus de L2 sont tous plus ou moins des canard boîteux

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