Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

« Le Racing, ma maison ! » (1/2)

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Par bluefever67
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De Jong : droit devant ! © anais

Alsacien aux contours orangés, Tommy de Jong est aujourd'hui le capitaine de l'équipe réserve en DH, où il officie en tant que "grand frère". Rencontre avec un garçon bien dans sa peau et ses crampons, malgré un parcours semé d'embûches.

Tommy : ses débuts, ses premiers contacts avec le Racing...


(racingstub.com) Tout d'abord, petit coup d'oeil dans le rétroviseur. Comment et où se sont passés tes premiers contacts avec le football ?
Tommy De Jong : J'ai commencé le football à l'âge de 3 ans à Herrlisheim en compagnie de ma mère qui était entraîneur. Je suis resté dans mon village jusqu'en 2e année de Benjamins (actuellement U13), avant d'aller au Racing en 13 ans, 1ère année (U15). J'ai commencé au Racing en 13 ans DH, 15 ans Nationaux, 18 ans Nationaux, où j'ai notamment gagné la Coupe Gambardella et la Coupe d'Alsace.

Quelles ont été tes premières idoles ?
Tout d'abord, j'étais fan d'Alexander Mostovoï qui était un joueur technique, très très bon. Il y aussi eu les années Martins... Des bons joueurs, toujours en mouvement, tout ce que j'aime dans le football !

Tu as donc débuté au FC Herrlisheim où tu évoluais à un poste plutôt offensif. Quels souvenirs gardes-tu de cette époque ?
J'ai toujours les mêmes amis à Herrlisheim avec lesquels j'ai joué. Ça m'a apporté pendant un certain moment de la confiance, car j'évoluais devant à Herrlisheim et ça se passait très bien. Au Racing, je suis redescendu d'un cran, j'ai joué 10, 6 lors de la Gambardella et pendant quelques années. Maintenant, depuis que je suis revenu à Strasbourg, j'essaye de donner le maximum à un poste d'attaquant et ça se passe plutôt bien pour l'instant.

Comment se sont déroulés tes premiers contacts avec le Racing ?
Lors des premiers contacts, j'étais très jeune...Ça a commencé quand j'étais en Poussins sous les ordres de Mme Paulus, qui voulait que j'aille là-bas. Mais à mon âge, l'école était plus importante que le foot. De plus, le FC Herrlisheim n'était pas moins bon que le Racing dans ma catégorie, donc je ne voyais aucune raison de rejoindre le Racing. C'était à 30 km de chez moi, cela aurait impliqué beaucoup de kilomètres et de fatigue. Inutile car je pouvais faire tout ça à Herrlisheim avec mes potes ...

Le Racing est donc venu vers toi très tôt. Qu'est-ce qu'on ressent lorsque le « grand » Racing toque à sa porte ?
De la fierté. Une grande fierté car mon père a aussi joué au Racing. A l'époque, c'était encore le « très grand » Racing. J'ai signé ici en 1999, avec la génération des Baticle, Djetou... : c'était du très haut niveau. A ce moment-là, je pensais évidemment plus jouer en Ligue 1 qu'en CFA2. Par la suite, ma trajectoire a été différente de tous les joueurs qui sont en CFA2. Si je suis revenu ici, c'est précisément pour encadrer les jeunes de la réserve, essayer de faire un peu le grand frère, et ça se passe plutôt bien. Je vais essayer, avec mes coéquipiers, de maintenir l'équipe en DH en marquant le plus de buts possible. Concernant le CFA2, je sais que je ne jouerai quasiment pas, ou pas du tout. Mais je prends du plaisir avec les jeunes : j'espère qu'ils le ressentent et qu'ils continuent à travailler pour qu'ils puissent un jour jouer en CFA2 et remonter le club le plus haut possible.

En 2004/2005, tu fais tes débuts en CFA face à Louhans-Cuiseaux. Quels sentiments t'ont animé à ce moment-là ?
Je me suis dit que je n'étais pas parti de la maison à douze ans pour rien. C'était super important parce que j'ai beaucoup donné de moi. Les gens de l'extérieur, qui viennent juste au match, ne peuvent pas forcément comprendre. On parle souvent de l'argent et des millions des footballeurs. Il ne faut pas oublier que, derrière ça, il y a tous les autres... Quand tu pars à l'âge de douze ans, tu oublies tes potes sans vraiment les oublier, car, dans un centre de formation, tu es cloîtré 24h/24, tu ne penses qu'au foot et à l'école. Quand quelqu'un ne réussit pas dans le foot, il n' y a que l'école qui puisse l'aider à sortir la tête de l'eau.
C'est intéressant de faire ses premiers matches en CFA à seize ans, alors que l'équipe première est encore en Ligue 1, car on peut rêver d'accrocher une place dans cette équipe. Mais les choses ne vont pas tout le temps dans le sens que l'on veut, alors il faut s'accrocher !

Ton coach à l'époque se nommait François Keller. On sait que tu as une relation privilégiée avec lui. Comment le définirais-tu ?
Aujourd'hui, le Racing a besoin d'un entraîneur qui aime le Racing. François Keller est un Alsacien qui connaît très bien le club, comme son frère qui a passé quelques années en tant que directeur général. Je pense que c'est la personne parfaite pour reconstruire le Racing. Si, un jour, Marc Keller pouvait faire quelque chose pour le Racing, ça serait bien car, quand il était là, il a su remettre les comptes à flot dans une situation qui n'était pas facile et beaucoup de gens l'ont oublié. Je suis bien placé pour dire qu'il a fait du bon boulot. A l'avenir, c'est une personne qui peut rentrer dans le projet de reconstruction du club.

La Gambardella, sacre d'une génération dorée


En 2006, tu remportes la Coupe Gambardella avec les jeunes du Racing face à l'OL de Benzema et Ben Arfa. C'est un de tes plus beaux souvenirs ?
Gagner un titre avec le club de son coeur à l'âge de 17-18 ans, c'est important. C'est la plus belle chose que l'on puisse gagner au foot, mis à part la Ligue 1, mais ça, peu l'ont fait à 18 ans... A cette époque, on avait une bonne équipe, on était sereins, c'était excellent ! Autant je n'ai jamais signé pro au Racing, autant c'est la chose qui m'a le plus fait vibrer ! C'est l'accomplissement d'une année, avec des mecs géniaux, une année de CFA qui s'est très bien passée aussi. Soulever un trophée avec le Racing, avec du recul, c'est le top, en sachant que je n'en ai pas soulevé d'autres avec Strasbourg (à part la Coupe d'Alsace). Même si je n'ai pas soulevé la Coupe de la Ligue ou de France en pro, je l'ai fait en jeunes. C'est énorme ! On ressent énormément de fierté. Après, je n'ai pas eu la chance, comme Kévin Gameiro, de percer en pro assez vite.

C'est la meilleure équipe dans laquelle tu as évolué ?
Je ne sais pas, mais c'est la seule avec laquelle j'ai gagné autant de trophées et des trophées majeurs, car la Gambardella, il n'y a rien au-dessus. J'ai eu la chance d'évoluer à 16 ans avec les 18 ans Nationaux, avec Habib Bellaïd ou Ricardo Faty qui sont encore dans une carrière bien définie, où ils jouent en 1ère-2e divisions. On avait une très bonne équipe aussi. Au Racing, je n'ai jamais joué dans une équipe qui n'était pas performante.

As-tu encore des contacts avec certains de tes ex-camarades ?
J'en ai encore pas mal. Je vois encore Jean-Alain (Fanchone) qui s'entraîne encore ici. Beaucoup ont des trajectoires différentes, notamment en Ligue 2, comme Stéphane Tritz ou Anthony Weber. On essaye de se voir une fois par an tous ensemble. J'essaye aussi de rester en contact avec Jérémy Grimm, car il joue à Colmar. On était une bande de potes et on l'est restés, et c'est le principal !

Un parcours semé d'embûches


Après la Gambardella, tu ne devais avoir qu'une envie : intégrer le groupe pro. Avec temps et la réflexion, pourquoi n'as-tu pas eu ta chance ?
C'est très simple : l'année où je dois signer pro, il y a Jean-Pierre Papin au club, et 35 pros au Racing ! Quand t'es jeune, la seule chose qui peut te faire passer au-dessus, ce sont les blessures ou les suspensions. Avec 35 pros, c'est difficile de rentrer dans le groupe. Ça fait partie du foot, on sait qu'il faut avoir un peu de chance au bon moment dans ce domaine. Je n'ai peut-être pas été là au bon moment... Ce n'est pas grave, mais un peu embêtant quand on voit ses potes, un ou deux ans après, jouer au Stade de la Meinau et faire vibrer les supporters...C'est vraiment quelque chose qui me manquera, sûrement à un moment donné dans ma vie, de ne pas avoir pu faire ça.

Du coup, tu t'exiles à Martigues en National, où tu ne joues que 2 matches. Tu gardes quoi de cette aventure ?
J'essaye de ne garder que le positif partout où je suis allé, même si c'est difficile quelques fois. C'est vrai que je suis allé à Martigues pour jouer en National. C'était difficile car j'avais un agent qui travaillait avec d'autres joueurs de National, et, à ce moment-là, Martigues voulait absolument recruter un mec de Châtellerault. L'agent m'a mis dans la transaction alors que Martigues ne me voulait pas spécialement à la base... J'étais arrivé pour le National, et je me suis retrouvé en DHR, qui est l'équivalent de l'Excellence en Alsace. C'était une bonne expérience tout de même car ça m'a fait grandir plus vite que les autres, et partir ensuite aux Pays-Bas, ça m'a fait du bien. Je prends le maximum de bonnes choses, même dans les mauvaises passes. C'est ce qui me fait avancer. On est montés tout de même de l'Excellence en DH et, personnellement, je trouve que c'est toujours gratifiant quand on peut aider un club, j'ai donné le maximum. Le positif, tout le temps !

Après, direction donc la 2e division néerlandaise et Dordrecht. Tu joues 12 matches, tu sembles avoir la confiance du coach et tu rencontres notamment le grand Feyenoord... Quel regard portes-tu sur cette expérience avec du recul ?
Un super souvenir, c'est ce qui m'a aussi beaucoup aidé car, un mois avant de jouer Feyenoord, face à des joueurs comme Van Bronckhorst, Landzaat ou Tomasson, je jouais en Excellence française, comme quoi le foot n'est pas une science exacte ! Ce n'est pas parce que l'on ne réussit pas dans un championnat que l'on ne va pas réussir dans un autre. Mes six premiers mois à Dordrecht se sont super bien passés. On a joué contre Feyenoord, la Haye... Dans un club comme ça, dans un championnat où la politique nationale est beaucoup plus forte qu'ailleurs, à partir du moment où ils y a des problèmes financiers, on se sépare des joueurs étrangers.... Il faut faire avec, même si c'est difficile. Là-bas, je m'étais dit que j'avais fait douze matches en six mois en D2 hollandaise, que j'allais trouver mon équilibre. Au final, il y eu plein de complications. C'est ce qui fait la vie d'un footballeur, ce n'est pas facile tout le temps. Ça a été une bonne expérience aussi, j'ai pu parfaire mon anglais pendant six mois, j'ai appris le néerlandais, la langue de mon grand-père, c'est gratifiant.

De Jong : made in Holland


On sait que tu es naturellement supporter des « Oranje » et un grand fan de Wesley Sneijder, non ?
C'est vrai, je le suis et je le suivrai toujours. Sinon, je suis Français avant tout. L'Équipe de France, c'est l'équipe que je supporte en premier lieu. Ensuite, je supporte les Pays-Bas pour des raisons familiales et affectives. Mon frère habite là-bas, donc je ne peux pas faire comme s'il n'y avait aucune attache ! L'Ajax est aussi une équipe qui me fait rêver car je suis un peu Hollandais et fier de l'être. Sneijder ou Van der Vaart sont des joueurs de foot qui ont la même philosophie que moi et que j'adore !

Les Pays-Bas sont d'ailleurs déjà qualifiés pour l'Euro 2012, la France est, elle, bien partie pour les rejoindre. En cas de France-Pays-Bas à l'Euro, tu supportes qui ?
En fait, ça dépend avec qui je vais le regarder ! Si je vais le regarder avec mes parents, ça sera la France, et si je le regarde avec mon frère, ça sera sûrement la Hollande, parce que j'ai pas envie de me faire retourner après le match ! (rires) 0-0, ça sera parfait !

En 2009/2010, après ton exil aux Pays-Bas, François Keller te fait revenir au Racing. C'était une offre que tu ne pouvais refuser ?
Oui. A ce moment, j'avais fait des essais à l'Espanyol Barcelone où ça s'était très bien passé et où ils me proposaient de signer professionnel pour une durée de 3 ans. Mais après, dans le football, il y a aussi les à-côtés, les agents et tout ça, et c'est vrai qu'à ce moment-là, mon agent pensait que je pouvais toucher plus, ce que moi, je ne savais pas personnellement... François m'a donc bien aidé sur ce coup car j'étais un peu dans le trou. Difficile de se dire qu'on qu'on peut signer dans un club de Liga voisin du grand Barça... Après, on se dit qu'on aura une autre chance, un autre club. Je ne me suis pas rabattu sur le Racing par dépit, car ça me fait toujours plaisir de revenir ici : le Racing, c'est un peu ma maison. François a toujours été là pour moi. Je ne le remercierai jamais assez, et ça fait du bien de compter sur quelqu'un comme ça dans ce milieu de requins. Quand on est supporter, on n'imagine pas un centième de ce qui peut se passer.

Retrouvez la seconde partie de l'entretien avec Tommy De Jong ici.

bluefever67

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