Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Goal-Durak, oui, c'est son nom

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Par athor
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Formé au Racing, où il n'a jamais su percer, Mustapha Durak est aujourd'hui le meilleur buteur du Gap HAFC, après avoir connu quelques galères. Portrait.

Issu de la communauté turque de Niedernai, le jeune Mustapha Durak est très vite repéré pour ses qualités footballistiques, au point de rejoindre le Racing dès l'âge de 10 ans. Pur produit du centre de formation, il s'affirme rapidement comme un véritable goléador dans les différentes catégories de jeunes. Des qualités que la DTN, René Girard en tête, ne manqueront pas de remarquer, en sélectionnant l'attaquant en équipe de France des moins de 16 ans, en compagnie de ses coéquipiers Quentin Othon et Jean-Christophe Lourde. Mais le pays d'origine de ses parents est également à l'affut, et Durak sera ainsi appelé par le sélectionneur de l'équipe de Turquie des moins de 17 ans. « Une ou deux sélections de chaque côté, pas plus, confie-t-il. J'ai hésité entre les deux pays et ce n'est pas nécessairement bien vu. Une petite erreur stratégique. »

Avec l'équipe des moins de 18 ans du Racing, celui qui est alors considéré comme le plus gros espoir du club à son poste flambe dès 2005, enchaînant doublés, triplés et autres prestation de haut vol. Logiquement, François Keller n'hésite pas à le retenir dans son groupe de CFA et même à le titulariser d'entrée face à Dunkerque début 2006. Mustapha Durak n'a alors que 17 ans. La saison suivante, malgré des blessures qui freinent quelque peu son élan, celui qui se décrit lui même comme un attaquant « aimant chercher la profondeur et qui n'hésite pas à décrocher », commence à s'installer dans l'équipe réserve, alignant 15 matchs (dont 3 comme titulaire), pour un but, tout en continuant d'enfiler les buts avec les moins de 18 ans.

Désormais devenu une valeur sûre du centre de formation, le buteur voit sa dernière année de contrat stagiaire comme une dernière étape avant le monde professionnel. Devenu titulaire en CFA, il est même le meilleur réalisateur de l'équipe avant sa déchirure à la cuisse fin octobre (4 buts en 7 titularisations et 4 entrées en jeu). Son retour à la compétition à la fin de l'année 2007 est accompagné d'une nouvelle inattendue. Dans l'après-midi du 31 décembre, alors que Mustapha avait prévu de fêter le réveillon de la Saint Sylvestre, il reçoit un appel de François Keller qui lui signifie que Jean-Marc Furlan, qui est confronté à une série de blessures en attaque, veut emmener le franco-turc en stage à la Grande Motte, avec le groupe professionnel. Une vraie surprise pour lui : « je ne m'attendais pas à partir quatre jours avec eux. J'étais vraiment content. Quand Kévin Gameiro s'est blessé au dos, je me suis dit que le coach allait peut-être me retenir pour Rouen. » Et effectivement, à l'occasion de ce 32ème de finale de coupe de France, le jeune espoir prend place sur le banc, puis sur le terrain, à la 82ème minute en remplacement de James Fanchone. À l'ultime minute de la prolongation, Durak est tout près de qualifier le Racing d'une tête croisée que le gardien adverse sort d'une manchette. « Sur le coup, j'ai vraiment cru que j'allais marquer. » Une entrée remarquée, mais qui sera au final la seule de Durak sous le maillot strasbourgeois. Car entre blessures et prestations moins convaincantes en réserve, la saison du joueur ne se termine pas comme elle avait commencée.

Le point d'orgue aura lieu en fin de saison: « je me suis retrouvé à faire le banc dans un match », explique-t-il, « je suis entré dans les arrêts de jeu mais je n'en voulais pas au coach, je respectais son choix. Par contre, mon père en tribune n'a pas apprécié. Après le match, il a été dire sa façon de parler à l'entraîneur. Et après cela, la situation s'est dégradée. » Résultat, sans contrat professionnel, le joueur dont Jean-Marc Furlan louait pourtant les « qualités de buteur sortant de l'ordinaire », quitte le Racing par la petite porte. Le début de la galère.

Sans contacts au sortir de sa formation et mal préparé à la recherche d'un club, Mustapha Durak restera de longs mois dans le doute, malgré des rumeurs infondées et fantaisistes lui prêtant l'ouverture d'un Döner Kebab. Durant une saison entière, il alternera ainsi entre footings en forêt, préparation individuelle et entraînement à Louhans-Cuiseaux (National), à partir de janvier, mais sans pouvoir jouer. En effet, préférant attendre que d'autres clubs professionnels se manifestent, le joueur a laissé passé sa chance: « quand j'ai vu que je me faisais des illusions, leur équipe était formée. » A l'intersaison, sur les conseils d'un agent, il s'envole pour la Turquie et Izmir pour intégrer le club de D2 de Karsiyaka. Mais encore une fois, c'est la déception: « une fois sur place, les belles promesses n'ont pas été tenues. Que ce soit sur le plan financier ou sportif. Par exemple, on me promettait l'équipe A et sur place je devais intégrer la réserve. » Finalement, c'est son ancien coéquipier à Strasbourg Manfred Ekwé-Ebélé qui lui offrira enfin un club. Destination l'Excelsior Virton, en troisième division belge. Pas vraiment très sexy, mais l'essentiel pour le franco-turc est de jouer et d'oublier cette année de galères et de doutes. Dans une équipe qui lutte pour le maintien et dont l'attaque toussote, Durak, pourtant baladé entre l'axe et les côtés, réalise une saison honorable, avec un bilan de 8 buts et 5 passes décisives en 27 matchs.

Des performances qui lui ouvriront enfin les portes d'un club français. En compagnie de son coéquipier Kévin Jacmot, il signe à Gap, fraîchement promu en National. Si selon Patrick Bruzzichessi, l'entraîneur provençal, ce recrutement est surtout le fait de moyens financiers limités, les prestations de l'attaquant vont rapidement en faire un élément indispensable de son dispositif. Buteur à 4 reprises lors de la première partie de saison, Mustapha Durak semble avoir accéléré le rythme depuis le mois de janvier: un doublé face à Luzenac (victoire 2-0) puis un autre à Rodez (victoire 2-1), ainsi qu'un but, plus anecdotique, inscrit lors de la défaite contre Rouen. L'ancienne terreur des terrains annexes de la Meinau est en grande forme en ce début d'année, et ne manquera pas de mettre à mal la défense de son ancien club.

Sources


La Meuse Luxembourg
L'Alsace du 09/01/2008

athor

Commentaires (2)

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Stammtisch
  • iron-foot67 L'équipe 2 par contre est officiellement relégué avec les résultats de hier
  • lafoudre2 Aucun bon pronostic pour la dernière journée, une première pour moi
  • tenseur Ça ne passera pas chaque année
  • tenseur Notre maintien très probable tiens du miracle, tant le niveau du racing à été souvent décevant
  • titof67 Un joueur à 24 ans voir 26 peux déjà aider mais pas que des jeunes de 19 ans
  • takl +1000 pour le patriarcat
  • takl je vous laisse deviner à quel niveau je place l'instinct
  • takl si déjà on fait les trucs sans réfléchir, autant se laisser guider par l'instinct.
  • takl J'espère qu'on fera surtout avec ni tête
  • takl :)
  • lamazonienbleu Espérons qu'on construise avec cette base et qu il n'y ait pas un énorme chamboulement sans queue ni tête
  • lamazonienbleu Il y aura de nouveaux jeunes, espérons qu ils soient choisis aux bons postes et qu ils soient bons
  • lamazonienbleu Perso les joueurs d expérience je n y crois pas...
  • titof67 Pour moi il faut un joueur d'expérience par ligne. Et un gardien d'au moins 24 ans avec de la bouteille
  • tenseur En effet *
  • tenseur En effer
  • lamazonienbleu Curieux de voir le vrai sens du projet cet été
  • lamazonienbleu Pourtant il y une base de joueurs pour faire une très belle équipe aussi
  • lamazonienbleu Une meinau qui gronde et se vide.... Et tu deviens vite Troyes
  • lamazonienbleu Le départ des derniers vieux, des arrivées de nouveaux gamins sans cohérence sportive

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