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A l'heure où tous ne jurent que par les blackberry, racingstub.com ne renonce à rien. Nous nous sommes procuré de vrais-faux documents en cellulose, qui éclairent d'un jour nouveau le départ du Président Jean-Claude Plessis. Salut, l'Artiste.
(NDLR : cet article fait partie d'une série d'articles au ton décalé et résolument second degré. A lire avec précaution et humour !)
« Jean Claude P., 6ème B, Collège Rudolf Diesel à Tours. Mon Journal. ».
Les mots sont tracés par une main juvénile. Les premières pages du journal sont toutes entières dédiées aux turpitudes de Monsieur Plessis-père, à des dessins d'automobile, et une certaine jeune fille à couette pour laquelle l'auteur semble concevoir un respect important.
Notre regard s'arrête soudainement ; après une ellipse de plusieurs décennies, le monologue reprend d'une écriture plus assurée ; c'est l'âge de raison. Le sujet des Mémoires pique au vif notre intérêt, puisque c'est du Racing qu'il s'agit.
12 Mars 2010
Cher Journal, c'est encore Jean-Claude. Tu m'avais manqué, depuis le temps ! Tu te souviens de notre pote, le Stylo ? Eh bien il est là, lui aussi ! Mais si, souviens-toi il s'appelle Reviens ! Reviens Waterman !
Ahlala. Allez ça suffit tous les deux, vous en mettez partout. Au boulot. Mon vieux, je ne sais plus où j'en suis, moi. J'étais là tranquille, je taquinais le goujon, avec la canne à pêche que les enfants m'ont acheté... Je ne te cache pas que c'est ennuyeux, la retraite, mais si je reste à la maison je suis obligé de boire de l'eau. Ou de regarder Plus Belle la Vie.
Et tout d'un coup, il apparut ! Il portait un col roulé, s'appelait Alain. Le genre petit gros, service commercial, premier de la classe. Tu vois la suite ? Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ; un trouble s'éleva dans mon âme éperdue... Je reconnus un gros contrat. « Vous bilez pas, c'est du télétravail, vous resterez à Toulouse ». Tu me connais, cher Journal, j'ai plongé ! 20 000 balles par mois ! Pas des anciens francs, banane, 20 000 de leurs euros là ! Ça fait... ça fait beaucoup quoi ! Une 607 sans les portières, au moins ! C'est parti pour une nouvelle vie, yii-haa !
25 Mars 2010
Note bien ça, cher Journal, le club c'est Strasbourg. J'ai failli gaffer plusieurs fois. A part ça, j'ai assuré comme une bête à la conf' de presse. Pour le budget, j'ai dit « Banco les gars, c'est 13M !», c'est mon porte-bonheur ça. Ça marchait à chaque fois quand la CGT PSA voulait une prime.
C'est à l'heure de l'apéro que j'ai eu une absence. Tout d'un coup je dis « Ça me fait chier que la réserve descende », comme ça ; je pensais au pinard évidemment, tu sais que les gamins m'ont encore sifflé dix-huit Haut Médoc pour leur dernière surboum !? Enfin je ne sais pas ce que les journaleux ont compris, mais ils avaient l'air d'accord.
10 Avril 2010
« Aulas tique » ! Un joli titre dans la presse régionale.
Je suis complètement love, cher Journal. Aulas m'avait invité à son « Bistrot K » à Londres. « On peut ramener son conjoint ? », que je lui demande. Il a moins rigolé quand il m'a vu arriver avec mon Al'. J'ai eu beau lui expliquer pour les 20 000 francs par mois, ça ne l'a pas épaté. Ces deux-là se boudent, je l'ai bien senti... Un moment Alain a crié « On n'a rien à se reprocher, vous pouvez appeler TRACFIN si ça vous chante ! De toute façon l'argent est bien rangé ! », tout rouge dans son col roulé. Jean-Michel a sifflé « Vous allez descendre en National quelques temps, ça vous calmera »... quelle ambiance ! Sacrés caractères ! En passant, je note qu'ils boivent du jus de pomme tous les deux ; faudrait qu'on arrête de nous gonfler avec les histoires de tension et d'artères !
14 Mai 2010
J'ai envoyé du bois dans la presse aujourd'hui, cher Journal. « Je n'ai pas reçu de fax d'encouragement de la part de la mairie. Je suis étonné ». Et vlan ! On m'a juré après coup qu'il y avait une sorte de mail, mais j'ai regardé à nouveau dans le bidule à fax, rien. Ils me prennent pour un bleu ou quoi ? Il faut dire que j'en ai gros sur la patate. J'aurais dû virer Janin plus tôt. Mais quand ils m'ont appelé, je venais de prendre une truite d'à peine 18cm... Obligé de la relâcher... Ça faisait beaucoup pour une seule journée. « Gardez Janin ! », je leur ai dit « je n'ai pas de raison de le changer ». Si j'avais su, j'aurais gardé la truite.
15 Mai 2010
« La descente est une option que nous n'avons pas du tout envisagée ». Tu l'avais noté celle-là, cher Journal ? Ah les truffes, il paraît qu'on est en National ! J'ai passé la soirée avec les potes chez Paulo, et on me réveille pour me dire ça... « J'ai la gueule de bois, vous vous en doutez. C'est monstrueux », là je ne mentais pas, je ne sais pas si c'est le mélange avec mes pilules pour le coeur, mais je voyais des étoiles ce matin... « Cette descente, je n'y étais vraiment pas préparé », on m'avait raconté pour la cocaïne, mais là je pense que c'est pire.
Enfin, au moins, l'avantage de bosser par téléphone, c'est que quand je suis aux toilettes ils croient qu'il pleut. Du coup j'ai fai dans le mélo, « Vous savez, moi, ma vie, elle est faite ; je suis arrivé il y a un mois et demi par plaisir ; et pour le moment, du plaisir, je n'en prends pas beaucoup ». Bien joué Jean-Claude ! J'ai senti que le journaliste avait honte de lui.
18 Mai 2010
Strasbourg. Courbis m'a envoyé une carte de Montpellier, « les 3 Grâces », avec des gonzesses sur la plage... Sympa. N'empêche, c'est encore une histoire sur le dos de Jean-Claude. « Putaing, y avait pas des numéros écrits sur la carte ? », qu'il me demande au téléphone, paniqué. «Si ! T'as du bol, pour une fois que je suis au bureau... 45-245-12 ? » Bingo ! C'est le code de son bracelet électronique. Quel étourdi, bon sang ! Il est embêté comme tout, Georges et Nicollin attendent le troisième pour le tarot...
Rolland avait même appelé le Racing dans la semaine pour retrouver sa fichue carte. Excédé, il a menacé Lacour d'envoyer des amis corses ... L'autre guimauve ne dort plus depuis une semaine ! Mais c'est Janin qui a été le plus impressionné. Il a raconté à Rolland que lui aussi, il avait des boulets au pied, et des gros ; mais apparemment l'autre a aussi perdu le code pour Marcos et Rodrigo, et il a carrément voulu faire la compo. Et là Pascal a craqué quand Rolland lui a demandé s'il n'avait pas un « grand cornichon devant qui peut mettre la tête, comme en décembre », il faut avouer que ça manquait de tact... Lacour l'a dit aussi, ça : « Il n'a pas fait dans les détails sur le plan tactique ». Enfin j'ai mis tout ça sur le dos d'Alain, tout le monde a vu qu'il était un peu amoureux de Coach Courbis sur RMC.
30 Juin 2010
Recalé, le dossier ! Je lui avais dit à Al', que ça n'allait pas marcher. Ahlala ! On aurait dit qu'il avait bu de l'eau, Monsieur Je-sais-tout ! Moi je dis pas, peut être que faire les dossiers dans le TGV pour Paris est « quelque chose de normal dans la finance ».
Bien sûr, les journalistes ne m'ont pas lâché après ça, même si ils ne devaient rien savoir. Kientz soupçonne René, le concierge, d'être une taupe. Une taupe dans l'équipe... Je demanderai à Evra ça, j'ai des relations. Enfin j'ai dû sortir deux-trois bobards, façon Peugeot de la belle époque : « Ce sera réglé dans cinq-six jours », et ces andouilles l'ont écrit !
Alain m'a aussi ramené quelque chose de ses vacances en Egypte, un « Jafar ». Quand je lui ai dit qu'un nouveau bibelot, ça fera plaisir aux gosses, il a fait une drôle de tronche.
21 Juillet 2010
Les choses ont bien changé en dix huit mois, c'est fou comme ça passe vite. Tu sais la dernière ? Al' me trompe. Voilà qu'il n'y en a plus que pour l'Egyptien. Alors j'ai été noyer mon chagrin avec Namur, tu sais, le journaliste. C'est un type bien ce gars là, comme tous les Belges en fait. Dommage qu'il s'en soit tenu à l'eau, paraît que « c'est pour écrire ». Ah, les artistes...
Et tu as lu ce qu'il a écrit le lendemain ? « Plessis n'est pas un homme de paille ». Ah ça en jette hein ! Je ne fais plus que comme les Londoniens me l'ont montré, « sans la paille ».
10 Août 2010
Qu'est ce qu'ils ont tous à m'embêter avec leurs recrues, hein ? Et les joueurs qui s'y mettent aussi. Ali m'a demandé tout à l'heure : « Je suis homologué, moi ? ». Je lui ai répondu que j'en savais rien, et que sa sexualité me concernait pas, ce que je voulais c'est qu'il soit qualifié. Il me reste un peu de cette répartie que tu me connais, Journal !
Il est gentil, Ali, il m'aide à comprendre ce qu'ils me disent tous. Il m'a montré un truc sur leurs Commodore 64 hier, « Faissbouk » qu'il a dit.
Et tu ne vas pas le croire, petit journal ! Tu sais la fille dont je dessinais les couettes et qui était dans ma classe, et bien je l'ai retrouvé ! Liliane qu'elle s'appelle ! Elle habite près de Paris. Alors tu me connais, j'ai sorti mon plus beau costume, tu sais celui avec des rayures orange, et je suis allé la voir. Elle est gentille Liliane, et elle veut même bien nous filer des « thunes » pour nous aider. « Après le gigolo, un club de foot miteux, ce coup-là, ils vont vraiment dire que j'ai perdu la boule ! », elle n'a pas tort. Enfin je crois qu'elle compte encore en anciens francs, c'est dommage, même Richert nous donnerait plus.
31 Août 2010
Les pieds dans l'eau en train de faire des petits châteaux de sable. On n'est pas bien à Toulouse, hein ? C'est Marcel hier soir à l'apéro qui m'a donné envie de faire le gosse. « Tchato, ça avance ? » qu'il me dit ! Il taquine, j'ai plus l'âge pour ça moi. Et en plus il en rajoute ! « Vous êtes dans le rouge à Strasbourg avec la DNCG hein ! » Là ils ne veulent pas me croire que je suis passé au petit blanc en Alsace. Hé, je travaille plus à Sochaux les gars, fini Henri Maire- le-prestige-de-l'Arbois !
7 octobre 2010
« Un pantin » ! Tu te rends compte, mon petit journal, moi, un pantin ! Tu ne le crois pas hein, j'en suis sûr ! C'est le présentateur de l'émission Planète Racing qui m'a dit ça. Il avait un nom de mineur chilien, Pablo ou Pedro. Décidément, ils ont drôlement changé à la TSF.
Tu veux que je te dise, j'en ai marre. En plus j'enterrais un pote hier, une « si-rose », d'après les toubibs. Attends, pas si rose que ça d'abord, et puis c'est aussi signe de bonne santé, j'en suis la preuve. En tout cas la cérémonie était émouvante ; au moment de la crémation, il y a eu une grande flamme bleue et une odeur de pastis, ça t'aurait plu, l'ami.
8 novembre 2010
La quille mon petit ! Je retourne taquiner le goujon dans le Sud. Ah ils nous ont bien eu les Anglais, avec leur « PME tranquille ».
Enfin, ils sont quand même gentils, avant de partir ils m'ont tous dit « fais des réserves, il y a peut être encore la pénurie ». Décidément, ils me prennent pour une truffe, j'en ai bien six caisses sans compter la remorque.
Ah oui, l'Anglais a voulu célébrer mon départ avec un 5 o'clock tea. Heureusement que je l'ai vite repris en lui rappelant qu'en France, cinq heures, c'est un apéro. Faudrait pas oublier Azincourt quand même ! Là, François Keller m'a dit que seuls les moins de 12 étaient présents pour la petite fête. J'ai fais une drôle de tête, si tu m'avais vu, ils me prennent pour un alcoolique ou quoi ? Je lui ai rétorqué que c'était un peu jeune pour le whisky, mais qu'on allait faire avec ce qu'on a, comme toujours ici. Et toc !
Bon... ça me fait un peu mal de tous les quitter, Journal, mais je dois aussi songer à ma carrière. Je pars ! Trois semaines au Sénégal, paradis de la pêche au gros.
Déconcertés par tant de révélations sur notre club, nous n'osons pas tourner la page. Ce n'est qu'au bout d'un long moment de repos que nous prenons vaillamment notre courage à quatre mains.
Soudain, une feuille tombe. En portant l'en-tête d'une société de manèges anglais, elle contrastait avec les paillettes roses du carnet. Nous la déplions précipitamment :
« Ils me traquent, c'est la fin. RDV le 9 novembre devant le stade, 17h30. Viens seul signé : balchoille».
Article rédigé par zottel et slade
« Jean Claude P., 6ème B, Collège Rudolf Diesel à Tours. Mon Journal. ».
Les mots sont tracés par une main juvénile. Les premières pages du journal sont toutes entières dédiées aux turpitudes de Monsieur Plessis-père, à des dessins d'automobile, et une certaine jeune fille à couette pour laquelle l'auteur semble concevoir un respect important.
Notre regard s'arrête soudainement ; après une ellipse de plusieurs décennies, le monologue reprend d'une écriture plus assurée ; c'est l'âge de raison. Le sujet des Mémoires pique au vif notre intérêt, puisque c'est du Racing qu'il s'agit.
12 Mars 2010
Cher Journal, c'est encore Jean-Claude. Tu m'avais manqué, depuis le temps ! Tu te souviens de notre pote, le Stylo ? Eh bien il est là, lui aussi ! Mais si, souviens-toi il s'appelle Reviens ! Reviens Waterman !
Ahlala. Allez ça suffit tous les deux, vous en mettez partout. Au boulot. Mon vieux, je ne sais plus où j'en suis, moi. J'étais là tranquille, je taquinais le goujon, avec la canne à pêche que les enfants m'ont acheté... Je ne te cache pas que c'est ennuyeux, la retraite, mais si je reste à la maison je suis obligé de boire de l'eau. Ou de regarder Plus Belle la Vie.
Et tout d'un coup, il apparut ! Il portait un col roulé, s'appelait Alain. Le genre petit gros, service commercial, premier de la classe. Tu vois la suite ? Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ; un trouble s'éleva dans mon âme éperdue... Je reconnus un gros contrat. « Vous bilez pas, c'est du télétravail, vous resterez à Toulouse ». Tu me connais, cher Journal, j'ai plongé ! 20 000 balles par mois ! Pas des anciens francs, banane, 20 000 de leurs euros là ! Ça fait... ça fait beaucoup quoi ! Une 607 sans les portières, au moins ! C'est parti pour une nouvelle vie, yii-haa !
25 Mars 2010
Note bien ça, cher Journal, le club c'est Strasbourg. J'ai failli gaffer plusieurs fois. A part ça, j'ai assuré comme une bête à la conf' de presse. Pour le budget, j'ai dit « Banco les gars, c'est 13M !», c'est mon porte-bonheur ça. Ça marchait à chaque fois quand la CGT PSA voulait une prime.
C'est à l'heure de l'apéro que j'ai eu une absence. Tout d'un coup je dis « Ça me fait chier que la réserve descende », comme ça ; je pensais au pinard évidemment, tu sais que les gamins m'ont encore sifflé dix-huit Haut Médoc pour leur dernière surboum !? Enfin je ne sais pas ce que les journaleux ont compris, mais ils avaient l'air d'accord.
10 Avril 2010
« Aulas tique » ! Un joli titre dans la presse régionale.
Je suis complètement love, cher Journal. Aulas m'avait invité à son « Bistrot K » à Londres. « On peut ramener son conjoint ? », que je lui demande. Il a moins rigolé quand il m'a vu arriver avec mon Al'. J'ai eu beau lui expliquer pour les 20 000 francs par mois, ça ne l'a pas épaté. Ces deux-là se boudent, je l'ai bien senti... Un moment Alain a crié « On n'a rien à se reprocher, vous pouvez appeler TRACFIN si ça vous chante ! De toute façon l'argent est bien rangé ! », tout rouge dans son col roulé. Jean-Michel a sifflé « Vous allez descendre en National quelques temps, ça vous calmera »... quelle ambiance ! Sacrés caractères ! En passant, je note qu'ils boivent du jus de pomme tous les deux ; faudrait qu'on arrête de nous gonfler avec les histoires de tension et d'artères !
14 Mai 2010
J'ai envoyé du bois dans la presse aujourd'hui, cher Journal. « Je n'ai pas reçu de fax d'encouragement de la part de la mairie. Je suis étonné ». Et vlan ! On m'a juré après coup qu'il y avait une sorte de mail, mais j'ai regardé à nouveau dans le bidule à fax, rien. Ils me prennent pour un bleu ou quoi ? Il faut dire que j'en ai gros sur la patate. J'aurais dû virer Janin plus tôt. Mais quand ils m'ont appelé, je venais de prendre une truite d'à peine 18cm... Obligé de la relâcher... Ça faisait beaucoup pour une seule journée. « Gardez Janin ! », je leur ai dit « je n'ai pas de raison de le changer ». Si j'avais su, j'aurais gardé la truite.
15 Mai 2010
« La descente est une option que nous n'avons pas du tout envisagée ». Tu l'avais noté celle-là, cher Journal ? Ah les truffes, il paraît qu'on est en National ! J'ai passé la soirée avec les potes chez Paulo, et on me réveille pour me dire ça... « J'ai la gueule de bois, vous vous en doutez. C'est monstrueux », là je ne mentais pas, je ne sais pas si c'est le mélange avec mes pilules pour le coeur, mais je voyais des étoiles ce matin... « Cette descente, je n'y étais vraiment pas préparé », on m'avait raconté pour la cocaïne, mais là je pense que c'est pire.
Enfin, au moins, l'avantage de bosser par téléphone, c'est que quand je suis aux toilettes ils croient qu'il pleut. Du coup j'ai fai dans le mélo, « Vous savez, moi, ma vie, elle est faite ; je suis arrivé il y a un mois et demi par plaisir ; et pour le moment, du plaisir, je n'en prends pas beaucoup ». Bien joué Jean-Claude ! J'ai senti que le journaliste avait honte de lui.
18 Mai 2010
Strasbourg. Courbis m'a envoyé une carte de Montpellier, « les 3 Grâces », avec des gonzesses sur la plage... Sympa. N'empêche, c'est encore une histoire sur le dos de Jean-Claude. « Putaing, y avait pas des numéros écrits sur la carte ? », qu'il me demande au téléphone, paniqué. «Si ! T'as du bol, pour une fois que je suis au bureau... 45-245-12 ? » Bingo ! C'est le code de son bracelet électronique. Quel étourdi, bon sang ! Il est embêté comme tout, Georges et Nicollin attendent le troisième pour le tarot...
Rolland avait même appelé le Racing dans la semaine pour retrouver sa fichue carte. Excédé, il a menacé Lacour d'envoyer des amis corses ... L'autre guimauve ne dort plus depuis une semaine ! Mais c'est Janin qui a été le plus impressionné. Il a raconté à Rolland que lui aussi, il avait des boulets au pied, et des gros ; mais apparemment l'autre a aussi perdu le code pour Marcos et Rodrigo, et il a carrément voulu faire la compo. Et là Pascal a craqué quand Rolland lui a demandé s'il n'avait pas un « grand cornichon devant qui peut mettre la tête, comme en décembre », il faut avouer que ça manquait de tact... Lacour l'a dit aussi, ça : « Il n'a pas fait dans les détails sur le plan tactique ». Enfin j'ai mis tout ça sur le dos d'Alain, tout le monde a vu qu'il était un peu amoureux de Coach Courbis sur RMC.
30 Juin 2010
Recalé, le dossier ! Je lui avais dit à Al', que ça n'allait pas marcher. Ahlala ! On aurait dit qu'il avait bu de l'eau, Monsieur Je-sais-tout ! Moi je dis pas, peut être que faire les dossiers dans le TGV pour Paris est « quelque chose de normal dans la finance ».
Bien sûr, les journalistes ne m'ont pas lâché après ça, même si ils ne devaient rien savoir. Kientz soupçonne René, le concierge, d'être une taupe. Une taupe dans l'équipe... Je demanderai à Evra ça, j'ai des relations. Enfin j'ai dû sortir deux-trois bobards, façon Peugeot de la belle époque : « Ce sera réglé dans cinq-six jours », et ces andouilles l'ont écrit !
Alain m'a aussi ramené quelque chose de ses vacances en Egypte, un « Jafar ». Quand je lui ai dit qu'un nouveau bibelot, ça fera plaisir aux gosses, il a fait une drôle de tronche.
21 Juillet 2010
Les choses ont bien changé en dix huit mois, c'est fou comme ça passe vite. Tu sais la dernière ? Al' me trompe. Voilà qu'il n'y en a plus que pour l'Egyptien. Alors j'ai été noyer mon chagrin avec Namur, tu sais, le journaliste. C'est un type bien ce gars là, comme tous les Belges en fait. Dommage qu'il s'en soit tenu à l'eau, paraît que « c'est pour écrire ». Ah, les artistes...
Et tu as lu ce qu'il a écrit le lendemain ? « Plessis n'est pas un homme de paille ». Ah ça en jette hein ! Je ne fais plus que comme les Londoniens me l'ont montré, « sans la paille ».
10 Août 2010
Qu'est ce qu'ils ont tous à m'embêter avec leurs recrues, hein ? Et les joueurs qui s'y mettent aussi. Ali m'a demandé tout à l'heure : « Je suis homologué, moi ? ». Je lui ai répondu que j'en savais rien, et que sa sexualité me concernait pas, ce que je voulais c'est qu'il soit qualifié. Il me reste un peu de cette répartie que tu me connais, Journal !
Il est gentil, Ali, il m'aide à comprendre ce qu'ils me disent tous. Il m'a montré un truc sur leurs Commodore 64 hier, « Faissbouk » qu'il a dit.
Et tu ne vas pas le croire, petit journal ! Tu sais la fille dont je dessinais les couettes et qui était dans ma classe, et bien je l'ai retrouvé ! Liliane qu'elle s'appelle ! Elle habite près de Paris. Alors tu me connais, j'ai sorti mon plus beau costume, tu sais celui avec des rayures orange, et je suis allé la voir. Elle est gentille Liliane, et elle veut même bien nous filer des « thunes » pour nous aider. « Après le gigolo, un club de foot miteux, ce coup-là, ils vont vraiment dire que j'ai perdu la boule ! », elle n'a pas tort. Enfin je crois qu'elle compte encore en anciens francs, c'est dommage, même Richert nous donnerait plus.
31 Août 2010
Les pieds dans l'eau en train de faire des petits châteaux de sable. On n'est pas bien à Toulouse, hein ? C'est Marcel hier soir à l'apéro qui m'a donné envie de faire le gosse. « Tchato, ça avance ? » qu'il me dit ! Il taquine, j'ai plus l'âge pour ça moi. Et en plus il en rajoute ! « Vous êtes dans le rouge à Strasbourg avec la DNCG hein ! » Là ils ne veulent pas me croire que je suis passé au petit blanc en Alsace. Hé, je travaille plus à Sochaux les gars, fini Henri Maire- le-prestige-de-l'Arbois !
7 octobre 2010
« Un pantin » ! Tu te rends compte, mon petit journal, moi, un pantin ! Tu ne le crois pas hein, j'en suis sûr ! C'est le présentateur de l'émission Planète Racing qui m'a dit ça. Il avait un nom de mineur chilien, Pablo ou Pedro. Décidément, ils ont drôlement changé à la TSF.
Tu veux que je te dise, j'en ai marre. En plus j'enterrais un pote hier, une « si-rose », d'après les toubibs. Attends, pas si rose que ça d'abord, et puis c'est aussi signe de bonne santé, j'en suis la preuve. En tout cas la cérémonie était émouvante ; au moment de la crémation, il y a eu une grande flamme bleue et une odeur de pastis, ça t'aurait plu, l'ami.
8 novembre 2010
La quille mon petit ! Je retourne taquiner le goujon dans le Sud. Ah ils nous ont bien eu les Anglais, avec leur « PME tranquille ».
Enfin, ils sont quand même gentils, avant de partir ils m'ont tous dit « fais des réserves, il y a peut être encore la pénurie ». Décidément, ils me prennent pour une truffe, j'en ai bien six caisses sans compter la remorque.
Ah oui, l'Anglais a voulu célébrer mon départ avec un 5 o'clock tea. Heureusement que je l'ai vite repris en lui rappelant qu'en France, cinq heures, c'est un apéro. Faudrait pas oublier Azincourt quand même ! Là, François Keller m'a dit que seuls les moins de 12 étaient présents pour la petite fête. J'ai fais une drôle de tête, si tu m'avais vu, ils me prennent pour un alcoolique ou quoi ? Je lui ai rétorqué que c'était un peu jeune pour le whisky, mais qu'on allait faire avec ce qu'on a, comme toujours ici. Et toc !
Bon... ça me fait un peu mal de tous les quitter, Journal, mais je dois aussi songer à ma carrière. Je pars ! Trois semaines au Sénégal, paradis de la pêche au gros.
Déconcertés par tant de révélations sur notre club, nous n'osons pas tourner la page. Ce n'est qu'au bout d'un long moment de repos que nous prenons vaillamment notre courage à quatre mains.
Soudain, une feuille tombe. En portant l'en-tête d'une société de manèges anglais, elle contrastait avec les paillettes roses du carnet. Nous la déplions précipitamment :
« Ils me traquent, c'est la fin. RDV le 9 novembre devant le stade, 17h30. Viens seul signé : balchoille».
Article rédigé par zottel et slade
