Beauvais - RCS, côté tribunes

Après le match indigent de Plabennec, le Racing se devait de réagir et de nous montrer qu'il s'agissait plus d'une erreur de parcours que d'une faiblesse véritable. Le match contre Beauvais, solide équipe de National, tombait à pic. En plus, les joueurs de l'ASBO n'avaient pas encore gagné à domicile, l'occasion pour nos protégés de réaliser un bon coup ?

Les supporters alsaciens ne s'y sont pas trompés et ont donc fait l'effort du déplacement. Près de 80 Strasbourgeois investissent les tribunes visiteurs pour le coup d'envoi. Déplacement si massif que la billetterie se retrouve un moment en rupture de tickets visiteurs. Comme quoi, Strasbourg peut encore surprendre à certains niveaux. En attendant, on s'étonne d'apprendre que Jean-Claude Plessis est au stade Bonal.

Dans les autres tribunes, les Beauvaisiens répondent aussi présents avec environ 1800 personnes. Le stade ne donnait pas l'impression de sonner creux comme contre le Paris FC.

Dès l'annonce de la composition de l'équipe, les chants démarrent, et comme souvent, occultent le reste des tribunes et le kop adverse. D'ailleurs, la récompense vient assez vite car au bout d'une minute et quarante secondes, Mathlouthi transforme un pénalty. Il enjoint ses coéquipiers à venir eux aussi célébrer l'ouverture du score avec nous. C'est également l'occasion pour les stadiers de se manifester une première fois en essayant difficilement de faire descendre la poignée de supporters qui ont escaladé les grilles. Mais on y reviendra.

Bref, ça part bien, la motivation est là. Malheureusement, le plaisir est de courte durée car à la 6', les Beauvaisiens égalisent sur une erreur bête en défense.

Douche froide pour le peuple bleu. D'ailleurs, en parlant de douche, remercions le stade Pierre Brisson qui a la bonne idée d'être couvert car, même s'il fait bon, une pluie aussi fine qu'insidieuse tombe par intermittence sur la pelouse.

Qu'à cela ne tienne, les supporters ne se découragent pas et continuent de chanter avec ferveur, comme vous pourrez le constater ici.

A cinq minutes de la mi-temps, les joueurs de Beauvais remettent une banderille et repassent devant au tableau d'affichage. Entre temps, les joueurs alsaciens ne sont quasiment pas sortis de leur moitié de terrain. Score pas immérité donc, et surtout le désagréable sentiment que les joueurs n'arriveront jamais à marquer.

En National, pas de challenge à la mi-temps. Mais les supporters s'offrent malgré tout la fantaisie de changer de tribunes pour rester en face du but du Racing. Le temps de faire un tour de stade suffira pour déclencher des échauffourées avec les stadiers. Que s'est il passé ? D'après les on-dit, les stadiers auraient voulu empêcher notre transhumance et auraient été un peu trop brusques. En même temps, il se dit bien que « "on" est un con ».

Après cet échange cordial avec les hommes en jaune, et les huées du public de Beauvais, le match reprend.

Les joueurs abordent cette deuxième mi-temps avec plus de volonté et de motivation. Motivation un peu perdue par les supporters dans leurs chants. On ressent surtout du désarroi devant les occasions manquées par Genghini, ou Dicko. De l'exaspération, aussi, devant l'arbitrage parfois à deux vitesses. Un arrêt de jeu est quand même l'occasion de faire preuve de créativité en entonnant un « José Beauvais » assez cocasse.

Ça finit en grève des chants pendant les dix dernières minutes, laissant juste la place à des signes d'énervement. Le public est manifestement agacé. En face, le kop beauvaisien (les Salamandres) a repris des couleurs et est bien soutenu par le reste du public qui entonne des « Beauvais, Beauvais » forts à propos.

Le match se finit et le Racing s'incline, encore, a-t-on envie de dire (mais "on" est un con).

Le public alsacien chante des « zéro, zéro, zéro » pour ne retenir que la partie édulcorée. Courageux, l'ex-capitaine Damour vient affronter la fronde pour s'expliquer. Bientôt rejoint par Sikimic, Outrebon et Gurtner.

Quand on se souvient que l'année dernière les joueurs ne venaient même pas saluer, on se dit que même si la défaite est toujours là, au moins quelque chose a changé dans l'état d'esprit.

La discussion avec les joueurs est relativement animée. Outrebon nous expliquant qu' « ils ont été nuls contre Plabennec mais que ce match n'était pas mauvais, qu'ils se sont procuré des occasions », ou encore qu' « il faut comprendre que certains joueurs étaient en CFA l'année dernière et se retrouvent aujourd'hui titulaires, on peut pas faire de miracles...». Sikimic explique lui que « l'important est que nous soyons toujours là la semaine prochaine contre Fréjus ».

Une discussion engagée mais qui a le mérite de calmer les supporters. Les quatre porte-paroles repartent sur une nouvelle salve d'applaudissements. Oui, on a été relativement convaincus, oui on les a excusés et oui, on sera sûrement encore là les prochaines fois. Mais bon, peut-être que "on" est un con finalement...