Interro surprise !

Dur, dur la deuxième année pour le Racing, qui doit passer par la session de rattrapages cette saison encore afin d'espérer remonter à l'échelon supérieur. Cependant, les sales notes s'enchaînent.

Vendredi soir, le club va devoir plancher à nouveau et sauver ce qui peut encore l'être à la Rabine, dans l'antre du Vannes Olympique Club, plus connu sous le nom du "Voque" dans la confédération des beaufs de France, avec ses dérivées "Vioque" et "Viandox".

Mais c'est quoi le VOC au fond ? Encore un de ces clubs venus de nulle part qui tente de faire son nid dans le monde professionnel ? Encore un club d'illustres amateurs venus prendre des points au RCS ?

Ah ! Qu'il est loin le temps où des Chaumont paradaient en Division 2 avant de se faire fesser tout rouge par un Racing verdoyant. Aujourd'hui, tout est différent, la bonne vanne !

Vannes, c'est donc l'archétype du club que personne ne connait et que personne n'a envie de connaître dans le monde du foot pro. Un club au stade fantasque qui figurerait à coup sûr au premier plan des pérégrinations footballistiques de Paolo.

Et pourtant, ce club aurait très bien pu se faire une place au soleil en Europa League cette saison. Il est donc temps de revoir nos leçons. A vos cahiers !

Leçon 1 : Géographie

Vannes est une ville bretonne d'environ 53 000 humains et 8 700 hermines, chef-lieu du Morbihan et charmante bourgade très prisée par les touristes (enfin, d'après Wikipédia). Selon une source plus sensible aux différents comportements de l'homme dans la société, Vannes est une ville de vieux qui passent leur journée à regarder les touristes aller et venir à la terrasse d'un bon vieux café qui sert de la cervoise froide (Désencyclopédie).

Comme il ne s'y passe rien, l'implantation du football y est donc idéale. Un quinzième club breton passe donc professionnel sans faire de bruit, alors que si Vannes se situait dans la banlieue de Lille, le phénomène aurait fait grand bruit dans notre cher pays aux cultures si variées. En effet, un club de poivrots ça passe toujours mieux, quand dans le même temps le coefficient de consanguinité (C) plutôt faible en Bretagne. On y estime couramment que C n'est pas significativement différent de 0, et on s'en tient à la si peu croustillante hypothèse H0 : l'endogamie familiale est pratique moins courante dans l'Ouest qu'au Nord, ou chez les Habsbourg d'Espagne.

Allez les gars, on est au XXIème siècle, mince.

Leçon 2 : Histoire

Le cours d'histoire est plutôt svelte, le VOC n'existe que depuis 1998. Et en France, ce club n'existe vraiment que depuis le 25 avril 2009, et encore... En témoigne la conversation entre Christian et Jean-Michel la veille d'un match face à Bordeaux :

- Qui c'est qui joue c'soir ?
- Bordeaux
- Cont' qui ?
- Vannes
- Rennes ?
- Nan Vannes
- Qu'est c'c'est qu'ça ?

Pour faire court, le club est arrivé dans le gratin du foot français à l'issue de la saison 2004-2005, en accrochant un billet pour le National. Sous l'impulsion du coach présent depuis 2002, Stéphane Le Mignan, tout s'est accéléré. En 2007, malgré un parcours moribond en championnat, le club trouve les ressources pour aller jusqu'en 1/4 de finale de la Coupe de France, se faisant sortir par l'OM au Vélodrome. En 2008, Vannes monte en Ligue 2 à la surprise générale, et réalise une première saison à ce niveau plus qu'honorable, jouant les troubles-fêtes jusqu'à la mi-saison et réalisant un très beau parcours en Coupe de la Ligue, le menant jusqu'en finale, une performance exceptionnelle pour ce club valeureux. Malheureusement, le club bol de lait fut le plus fort, tuant le match en 13 minutes chrono (3-0 ; 4-0 au final).

Cette saison, Vannes ne fait pas de bruit, et se situe dans une posture similaire au Racing, tant au plan comptable (32 points, 7 victoires, 11 nuls, 9 défaites) qu'au niveau du jeu.

Leçon 3 : Economie - Sociologie

Quels sont réellement les objectifs du VOC ? Ses finances lui permettent-ils d'aller plus hauuuut ? Malheureusement, il semblerait que non puisque ce n'est pas le célèbre refrain de Tina Arena qui a été choisi pour refléter la politique du club. Allez, on fait une pause, le temps de savourer le véritable hymne vannetais.

Niveau infrastructures, Vannes joue au stade de la Rabine, situé à côté de l'école de musique. Stade très pittoresque, puisqu'on y accède par l'école justement. Fraîchement rénové, il est aujourd'hui plus conforme à un club de standing Ligue 2. Pour les courageux qui feront le déplacement, l'accueil des adversaires y est plutôt courtois.
Quid des supporters d'ailleurs ?
Il existe à l'heure actuelle deux groupes de supporters.

- Les Hermines est une association de supporters créée en 2006. Groupe plutôt réservé, il correspond globalement à la description du peuple vannetais plus haut. En outre, l'hermine est plutôt active en pleine nuit, où elle s'en va chasser. Peu de chance donc de voir du mouvement de ce côté là.

A noter que si le Racing mène 0-4, les Hermines sont tout à fait capables de lancer une Ola (cf. Bordeaux - Vannes, quelle ferveur !).

- Plus actif, le VOC Populi est un groupe plus récent, créé en 2009. Remarquable comme action visant à animer le stade, tel le service de gériatrie dans une maison de retraite. Le VOC Populi est également un groupe cosmopolite, composé de supporters lensois, havrais, ruthénois, strasbourgeois... A suivre !

Leçon 4 : Statistiques et Démographie

Une revue d'effectif de la formation vannetaise s'impose. En effet, le VOC est un véritable refuge de vieilles gloires passées. Il y a quelques années, bon nombre de joueurs tenaient encore la route en Ligue 2, voir en Ligue 1, à savoir le gardien Gérard Gnanhouan, les ex-nantais Pascal Delhommeau et Loïc Guillon, le sochalien Fabien Boudarène, le globe-trotter Cédric Liabeuf, le grenblois Biagui Kamissoko, le montpelliérain Valery Mézague, le lorientais Kemal Bourhani, etc.
Mais ce ne sont pas les joueurs les plus convaincants du club à l'heure actuelle. On entend plus régulièrement parler des performances de Frédéric Sammaritano ou Ghislain Gimbert.

A noter également la présence dans l'effectif vannetais de Franck Dja Djedje, qui est un membre correct de la troupe bretonne.
Cette charmante bande de scouts est chapeautée par Stéphane Le Mignan, jeune entraîneur présent depuis 2002 comme déjà écrit plus haut.

Le VOC présente donc la singulière particularité de ne pas accueillir que d'illustres inconnus dans son équipe, comme son statut de club anonyme le laisserait supposer. Ce point est donc important dans la leçon, un facteur de plus à ne pas sous-estimer.

Pour les statistiques, Vannes n'a pris que 16 points en 13 matchs à domicile cette saison et a enregistré sa dernière victoire à domicile le 18 décembre contre Bastia.
Un coup à jouer ?

La cour de récré

C'est à peu près tout ce qu'il y avait à dire sur le VOC, et c'est sans doute beaucoup trop. Vendredi, le Racing ne devra pas faire dans la dentelle et foncer dans le tas au risque de connaître une fin de saison compliquée. Il en va de même pour nos amis les hermines, qui n'ont plus vraiment le droit à l'erreur devant leurs supporters.

Allez, kenavo !