Baning, le nomade

Episode 1 : Pékin Express Formation

Albert Legrand Baning est certes né au Cameroun un beau jour de mars 1985 mais c'est bien en Chine que sa carrière footballistique va débuter. Il a à peine 16 ans - un âge auquel nombre de ses compatriotes rêvent encore des centres de formation européens - quand il se retrouve propulsé en Extrême-Orient. Il intègre finalement le fameux centre de formation du Dalian Shide un an plus tard.

On imagine aisément le choc culturel pour un adolescent de 17 ans passant du Cameroun à la Chine, mais le petit Albert n'a pas froid aux yeux, et semble prêt à tous les sacrifices pour satisfaire son ambition : devenir footballeur professionnel. Et son rêve va se réaliser, puisqu'il intègre en 2004 la D2 chinoise et la non-moins prestigieuse formation de Zhuhai Zhongbang - nouveau nom de Zhuhai Anping, bien évidemment - avec à la clé deux buts en une saison pour ce grand (1m93) milieu récupérateur.

En 2005, première promotion pour notre jeune camerounais, puisqu'il va évoluer dans l'élite du football chinois, au Shanghai Zobon - nouveau nom de Zhuhai Zhongbang, vous l'aurez deviné - avec une réalisation au terme de la saison. C'en est ainsi fini des aventures d'Albert en Chine, qui en quatre ans aura réussi son pari fou : passer pro de l'autre côté de la planète, avec désormais l'ambition de débarquer en Europe.

Episode 2 : Aarau sur la Suisse

L'Europe, il va la découvrir en Suisse, après un court retour de six mois au pays natal. Bilan chez les Helvètes : 17 matchs en Super League sous les couleurs du FC Aarau, trois buts et autant de passes décisives dans la besace. Mission accomplie donc pour notre jeune baroudeur. Son intégration en Europe est réussie, il est prêt à passer à la vitesse supérieure - en théorie : le Paris Saint-Germain.

Episode 3 : Pari perdu

Albert Baning débarque à l'été 2006 du côté du Parc des Princes, en signant un contrat de 4 saisons que l'on annonce plutôt lucratif pour notre natif de Douala. À son arrivée, il est présenté comme l'un des grands espoirs du football camerounais. Comme tant d'autres, diront les mauvaises langues.

Et force est de constater que les mauvaises langues auront eu du flair sur le coup. Albert Baning restera du côté parisien comme l'un des plus gros échecs de ces dernières saisons. S'il appartient toujours au club de la capitale, il n'a en effet disputé en tout que trois petits matches pour le PSG, dont une seule titularisation, depuis 2006. Un flop donc, et c'est par le prêt que Baning tente de trouver du temps de jeu, successivement à Sedan puis à Grenoble.

Epidose 4 : L'homme prêté

Ces deux mutations temporaires consécutives ont donc émaillé la suite de la carrière de Baning avec, à la clé, le temps de jeu tant désiré. Il dispute près de 50 matchs en deux saisons, et enchaîne les prestations plutôt convaincantes tant en défense centrale qu'à la récupération. Sedan souhaite même conserver son nouveau pilier défensif à la fin de son prêt, mais sans succès, finances oblige.

Des prêts, mais toujours pas de place au PSG. A l'été 2009, Baning rentre de son périple isérois, avec l'espoir fou d'enfin s'imposer à Paris, avec un nouvel entraîneur en la personne d'Antoine Kombouaré. Mais la concurrence est rude, et le Camerounais ne va disputer cette saison qu'une bribe de match - neuf minutes - en Coupe de la Ligue. Pas suffisant, un nouveau départ s'imposait : ce sera le Racing, mais cette fois pour un contrat, de cinq mois.

Episode 5 : Albert voit rouge à Pékin

L'un des épisodes les plus savoureux de la carrière d'Albert Baning ne se situe pas en club, mais avec les Lions Indomptables. En 2008, Baning est en effet sélectionné avec l'équipe camerounaise olympique. Retour en Chine donc, avec comme ambition une médaille.

Mais le rêve va vite tourner au cauchemar. Pour le premier match de groupe, le Cameroun est opposé à la Corée du Sud. Baning est titulaire mais se fait expulser en deuxième période. Il purge son match de suspension pour le deuxième match du groupe et n'est pas aligné pour le troisième. En revanche, le Cameroun se qualifie pour les quarts de finales face au Brésil, match pour lequel Baning est titulaire. Il se fait cependant siffler six fautes en 45 minutes, avec un avertissement à la clé. Et l'inéluctable se produit à la 52' : carton rouge pour le Camerounais, un peu trop énervé au goût du corps arbitral.

Des Jeux en forme de cauchemar donc pour le nouveau joueur du Racing qui, on l'espère, ne renouvellera pas ses performances olympiques sous le maillot bleu et blanc.