Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Vanne à deux kopecks

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Par denpasar
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On se dit "chouette, un article pas très sympa sur Vannes", avant de déchanter : c'est pas drôle, Vannes, en fait. Et ils font rient que d'embêter le sénateur McCarthy.

(NDLR : cet article fait partie d'une série d'articles au ton décalé et résolument second degré. A lire avec précaution et humour !)

Les vicissitudes du Racing en Ligue 2 permettent, ponctuellement et c'est tant mieux, de mettre en lumière des no man's land du paysage footballistique national. Après avoir dominé le sentiment de honte qui nous gagne à l'heure d'affronter des clubs de seconde zone au palmarès virginal, il faut garder affutée notre conscience citoyenne. Et une étude circonstanciée du Vannes Olympique Club doit nous mettre la puce à l'oreille, à nous, dignes représentants d'une élite sportive tricolore et de ses valeurs. Car malgré un terroir rafraîchissant qui fleure bon les nitrates et le kouing-aman, il est légitime de s'interroger sur les véritables activités perpétrées du côté de la Rabine.

Peuplade gauloise repoussée vers l'Ouest jusqu'à se retrouver coincée devant une mer trop froide pour apprécier la baignade (l'Alsace est trop étroite pour accueillir tous les déshérités de la planète), les Vénètes sont surtout connus par l'entremise de Jules César, qui avait pour habitude de leur administrer des trempes. Beaucoup d'historiens se fondent sur le morne paysage morbihanais pour justifier le choix de leurs cousins, qui préférèrent s'installer dans une lagune insalubre entourée de marécages. Ils y fondèrent Venise, bientôt Sérénissime, et dominèrent le monde. Ceux qui nous intéressent fondèrent Vannes. Chacun son truc.

Alors que le Véloce Vannetais truste le petit monde du football local durant toute la première moitié du siècle dernier, apparaît en 1946, dans l'euphorie de la Victoire, l'Union Clisson Korrigan Vannes. L'ambiance en ville devient vite orageuse, et les derbys entre les deux équipes, alors en Division 3, enflamment une bonne partie du Morbihan. A tel point que le microcosme politique local décide d'arrêter les frais à la fin du siècle et tentent d'apaiser les tentions en profitant de la vague footix qui submerge la France en 1998. Les deux clubs fusionnent pour devenir le VOC. Les résultats ne se font pas attendre longtemps : le club remporte le titre de Champion de National et devient célèbre aux Pays-Bas. Jamais personne n'avait osé, en effet, reprendre à son compte l'acronyme de la Vereenigde Oostindische Compagnie, la Compagnie des Indes Orientales. Quelques Bataves font dès lors leur apparition dans les tribunes de la Rabine. Quand même, reprendre le nom d'une entreprise qui organisa pendant près de deux siècles le pillage systématique de l'Asie du Sud-Est au profit du colonisateur, ça à de la gueule ! Mais c'est aujourd'hui que le club vit la période la plus faste de son insipide histoire. Après être parvenu à faire enfiler son maillot à Didier Drogba (le club touchera d'ailleurs des subsides russes lors du transfert du joueur à Chelsea) puis à se qualifier pour la finale de la Coupe de la Ligue 2009, finalement remportée par Bordeaux, voilà les fiers bretons gambadant sur les pelouses professionnelles. Malgré ce paravent sportif, les motivations profondes des véloces vannetais restent impénétrables.

« L'homme n'est pas supérieur à l'animal car tout n'est que vanité », déclare David Duchovny dans un épisode d'X-files se déroulant en Armorique. Vannes... Vanité... le lien semble évident à l'observateur attentif. Quant un club probe et respectueux de son passé organise une rencontre amicale contre le Neuchâtel Xamax, sympathique club helvète dont la bonne santé financière n'a assurément rien à voir avec le blanchiment de l'or du Troisième Reich durant la dernière guerre, les néo-colonisateurs vannetais ont la folie des grandeur et tentent de fomenter une rencontre face... à la Corée du Nord. On croit avoir mal lu, bien sur. Ouest France aura simplement regardé du mauvais côté du 38e parallèle ! Pourtant, ce sont bien les soudards de Pyong Yang qui s'apprêtent à débarquer en terre Vénète. On aimerait dès lors avoir des réponses aux milles questions qui nous assaillent de la part de la société « A l'aise Breizh » ou des « Vox Populi », dont les membres prônent un soutien indéfectible à la politique menée par le Président du club. Le Racing risque t-il des représailles en cas de victoire face aux Bretons ? La prochaine chaîne humaine pro-Euro au jardin des Deux Rives risque t-elle de se prendre une ogive sournoisement lancée depuis la lointaine Corée ? Les cannettes de bière du Supporter vont-elles nous péter à la gueule ? L'arrivée de Pascal Camadini est-elle oui ou non téléguidée par le Pays du Matin Frais ? Guillaume Lacour risque t-il une vasectomie en cas de doublé ? L'axe du bien, dont les valeurs sont depuis longtemps l'apanage du Racing, va t-il céder face au diktat du président Kim Jong-Il ? Karadok, Chevalier de Vannes et compagnon du Roi Arthur, doit se retourner dans son auge. Vous tous, membres véloces du Gwened Olimpek Klub et anciens de l'Union Clisson Korrigan, sachez que malgré vos noms ridicules, vous êtes démasqués. Au gnouf !

denpasar

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