Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Ducrocq (bien) en jambes

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Par manwithnoname
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Désireux de renforcer sa base défensive, le Racing s'est attaché les services de l'ancien Parisien et Havrais Pierre Ducrocq, une valeur éprouvée du championnat de France désormais chargée d'endosser le rôle du « troisième homme ».

Depuis plusieurs semaines, le Racing était à la recherche d'un défenseur central de complément, capable de pallier une éventuelle défection d'Habib Bellaïd ou de Greg Paisley, sans souffrir de temps d'adaptation et susceptible d'accepter son rôle de remplaçant. Ces exigences ont conduit les dirigeants strasbourgeois à écarter tour à tour les pistes Perquis, Afanou, Dao, Bodor pour se concentrer sur le seul dossier Pierre Ducrocq. La signature de celui-ci, qui boucle, avec celle d'Alvaro Santos, le mercato estival du côté du Racing, s'inscrit donc dans la lignée de la stratégie générale de recrutement dessinée par Jean-Marc Furlan : trouver un joueur aguerri aux joutes du championnat de France, si possible expérimenté, et avec une mentalité suffisamment positive pour ne pas perturber l'équilibre et la cohésion du groupe façonné par l'entraîneur strasbourgeois. A 30 ans passés, Pierre Ducrocq signe là son retour en Ligue 1, en toute discrétion, après plusieurs années à végéter en Ligue 2 sous le maillot havrais. Portrait d'un joueur revanchard, ancien espoir issu de la formation parisienne, désireux de retrouver les feux de la Ligue 1, mais suffisamment lucide pour se contenter de la place de « troisième homme » qui l'attend.

Une jeunesse francilienne
Enfant de la banlieue parisienne, né à Pontoise le 16 décembre 1976, c'est vers l'âge de 6 ans, sous la houlette de son père, alors entraîneur à l'école de foot de Saint-Ouen l'Aumône, que Pierre Ducrocq connaît ses premières émotions de footballeur. Repéré vers l'âge de douze ans, après un brillant parcours en sélections régionales de jeunes, courtisé par des clubs comme Auxerre, Monaco, Sochaux ou le Paris SG, Pierre préfère rejoindre l'INF Clairefontaine, avant de rejoindre deux ans plus tard le club de son coeur et de sa région, en 1991, le centre de formation du Paris Saint-Germain. C'est là qu'il fait connaissance et se lie d'amitié avec Grégory Paisley, son grand ami, Didier Domi, Djamel Belmadi ou encore Nicolas Anelka. Tout en gravissant les échelons vers l'équipe professionnelle, Pierre se voit régulièrement sélectionner en équipes nationales de jeunes, notamment juniors, cadets et militaires.

Les années Paris Saint-Germain
A 18 ans, Luis Fernandez fait appel au jeune milieu défensif pour intégrer le groupe professionnel et il joue son premier match, au Parc des Princes, le 24 janvier 1995, lors du huitième de finale de la Coupe de la Ligue, remporté deux buts à un face à l'Olympique Lyonnais. En cette année faste, le Paris SG, un an après son titre, termine troisième du championnat, remporte le doublé Coupe de France (contre... Strasbourg) – Coupe de la Ligue, et atteint les demi-finales de la Ligue des Champions, mais, barré par une concurrence de taille au milieu (Le Guen, Bravo, Guérin, Valdo, Ginola), Ducrocq doit se contenter de deux petites apparitions en championnat. La saison suivante est toute aussi décevante, sur le plan personnel, puisqu'il ne fait qu'une très courte apparition dans une équipe qui tourne encore en plein régime. En accord avec Ricardo, qui a succédé à Fernandez, et désireux de faire ses preuves, il accepte de partir en prêt à Laval, en Ligue 2, pour la saison 1996-1997, où il dispute 35 matches et s'aguerrit au contact d'un championnat réputé physique. Quand il revient pour la saison suivante, il prend pied dans l'effectif parisien, qui, cette année-là, réalise un nouveau doublé Coupe de France - Coupe de la Ligue, et en profite pour jouer vingt-et-un matches au total, dont deux de coupe d'Europe.
Ce n'est que lors de la saison 1998-1999 que Ducrocq devient un des éléments-clés du Paris Saint-Germain, après le départ de toute une génération qui a laissé nombre de places vacantes dans l'entrejeu. Cette année-là, le club, frappé par la crise de maturité et l'instabilité chronique qui ne vont cesser de se perpétuer les saisons suivantes, connaît trois entraîneurs différents (Giresse, Jorge, Bergeroo), mais Ducrocq réussit à conquérir à chaque fois leur confiance : il dispute ainsi vingt-huit rencontres de championnat et est appelé en avril 1999 par Roger Lemerre pour intégrer le groupe de l'équipe de France A'.
Sous la direction de Philippe Bergeroo, Pierre Ducrocq conforte son statut de pièce maîtresse du dispositif parisien et de titulaire indiscutable, puisqu'en cette saison 1999-2000, qui voit le Paris SG terminer second du championnat, il aligne 33 matches. Sa situation se dégrade pourtant dès la saison suivante, puisque le recrutement onéreux et orienté « banlieue » (Anelka, Dalmat, Luccin, Distin...) s'avère être un bide monumental, eu égard aux efforts consentis par le président Perpère. Paris s'embourbe dans la crise, au point que Bergeroo est débarqué dès décembre pour laisser place à la deuxième ère Fernandez. Celui-ci, décidé à façonner une équipe à son image, écarte immédiatement Ducrocq au profit de Mikel Arteta, voire du Brésilien Vampeta. Ducrocq fréquente alors assidûment le banc de touche, pendant que l'équipe enchaîne les résultats calamiteux, et doit alors se contenter de quelques apparitions anecdotiques.

L'échec Derby County et le départ au Havre
Luis lui ayant fait comprendre qu'il n'aurait pas sa chance, il accepte en octobre 2001 de rejoindre en prêt les rangs de la modeste équipe de Derby County : l'expérience anglaise va vite tourner au cauchemar, puisque les « Rams » de Derby ne font pas illusion en Premier League, se traînant dans la zone rouge toute la saison pour finir 19ème en fin de parcours. L'année d'après, non sans un pincement au coeur, il prend la direction du Havre, alors fraîchement promu en Ligue 1.
Au Havre, Pierre Ducrocq va changer de statut : il n'est plus le petit jeune du cru, qui tentait de s'imposer dans l'entrejeu parisien, et dont le temps de jeu varie en fonction de la confiance que lui accorde l'entraîneur en place. A 26 ans, il est désormais l'un des cadres de l'équipe, en compagnie, notamment, de son ami Greg Paisley et d'Alexander Vencel. Mais la jeunesse et la fraîcheur des jeunes formés au club ne suffisent pas à éviter au Havre la relégation en fin d'exercice.
Malgré la descente en Ligue 2, Ducrocq décide de poursuive l'aventure. De cette expérience havraise, qui durera au total cinq saisons, il garde un souvenir mitigé : «quand nous sommes descendus en L2 avec Le Havre, lors de ma première année là-bas, le président m'a proposé un challenge sur deux ans pour remonter. Je l'ai relevé mais malheureusement, nous ne sommes pas montés. Comme nous nous apprécions mutuellement beaucoup avec le président, nous avons de nouveau tenté le pari la troisième année : il m'a fait un bon contrat et m'a proposé de rester. Il y avait Jean-Michel Lesage et des joueurs de l'équipe de France Espoirs comme Digard et Mandanda. Une fois de plus, j'ai relevé le challenge, mais c'était chaud et j'ai dit stop. C'est plus l'aventure humaine qui m'a fait rester aussi longtemps au Havre ». Durant ces années dans l'anonymat de Ligue 2, Ducrocq devient même capitaine d'une équipe havraise qui alterne les bons et les mauvais résultats, frôlant à quelques reprises l'accession en Ligue 1, évitant de peu la descente en National en 2004-2005. C'est d'ailleurs cette même saison que son entraîneur Thierry Uvenard prend l'initiative de le replacer en défense centrale, reconversion réussie dans les premiers temps, moins heureuse la dernière saison, où les supporters l'incriminent volontiers d'une fébrilité et d'une capacité à se trouer qui, selon eux, leur auraient en partie coûté la montée. C'est probablement en raison de ses performances jugées peu convaincantes que Pierre Ducrocq est finalement laissé libre par son club à la fin de la saison 2006-2007.

L'étranger ou la Ligue 1 ?
Pierre Ducrocq ne s'est jamais caché qu'il ne se plaisait pas en Ligue 2 : « en L2, ça ne repart pas systématiquement de derrière comme en L1 : ça balance beaucoup. Le plaisir est donc beaucoup plus collectif qu'individuel ». Libre cet été, il n'avait donc aucune envie de rééditer l'expérience, et, conscient de s'être fait oublier des recruteurs de Ligue 1, prospectait à l'étranger afin d'y retenter de nouveau sa chance. Ses contacts avec le club turc de Bursaspor, puis avec le Maccabi Tel Aviv ayant capoté à la dernière minute, Ducrocq a alors saisi la perche que lui tendait le Racing et Jean-Marc Furlan, la voyant comme une opportunité inespérée de retrouver le plus haut niveau, même en tant qu'homme de l'ombre. Le joueur est tout à fait conscient que, sauf blessures ou suspensions à répétition, son temps de jeu cette saison sera faible : « Je n'ignore pas que ça va être compliqué, mais je suis là pour mettre une pression positive sur Habib Bellaïd et mon ami Greg Paisley. Après, au gré des suspensions, des blessures ou d'un calendrier chargé, je jouerai sans doute. Sans compter que je peux dépanner au milieu. En L1, on a besoin de tout le monde. Il faut juste être patient. ». Jean-Marc Furlan, lui, n'a pas caché sa satisfaction d'avoir décroché la signature de Ducrocq : « Nous avions la possibilité de prendre un jeune. Mais des jeunes, nous en avons déjà. Nous préférons miser sur l'expérience. Nous avons des assurances sur la mentalité du garçon. C'est le meilleur choix du moment. Sans compter que je peux éventuellement l'utiliser dans l'entrejeu, puisqu'il est milieu de formation ». Une arrivé discrète, donc, mais une arrivée où tout le monde y trouve finalement son compte.

Sources :
- Planete PSG
- Foot 365

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