Bâle neuves

Peut-être refroidis par la première application du « pass sanitaire », par les habituels embouteillages estivaux sélestadiens ou tout simplement le début des vacances, les supporters alsaciens ne se sont pas bousculés au Colmar Stadium. Si la tribune d'honneur s'est finalement bien garnie, la petite en face a permis d'appliquer les normes de distances physiques et peu d'entre eux avaient opté pour les billets pelouse à 5€. Notons la présence pacifique de quelques tuniques bâloises.

Placé sous le signe du luxe et de la volupté suite au partenariat avec la Cheneaudière de Colroy-la-Roche (ne pas connaître cette endroit est une faute selon l'enthousiaste speaker colmarien, qui a visiblement un compte en banque bien garni), le match est symboliquement lancé par les présidents « du » SR Colmar Guy Meyer et Marc Nagor, en compagnie de Marc Keller et du truculent édile Eric Straumann.

Conformément aux prévisions, Julien Stéphan aligne un premier onze mixte comprenant deux jeunes, un retour de prêt (Zemzemi) et l'unique recrue Karol Fila. Au gré de la première période, un dispositif asymétrique émergera aux yeux avertis du Stadium, laissant le flanc gauche au Tunisien.


Capitaine (d'un jour ?), Ludovic Ajorque démontre qu'il n'a rien perdu de son abattage, tandis que Moïse Sahi donne le tournis à l'arrière-garde suisse et en met plein les mirettes aux spectateurs, qui le voient pour la première fois en chair et en os.
Mais sur une protection de balle cafouillée par le novice Elimbi, qu'un Bingourou Kamara hésitant n'a su ou pu rattraper, l'attaquant bâlois Kaly Sène ouvre le score dès la 4ème minute.

Des sifflets nourris dévalent les travées colmariennes et à peine assise, la moitié du public quitte le stade en proférant des noms d'oiseaux... Rien de tout cela évidemment, le rectangle vert a beaucoup trop manqué à tout le monde pour attacher une importance démesurée à cette bafouille défensive.

Surtout que le Racing affiche un visage relativement séduisant. Les incursions dans la surface suisse sont certes rares et mal conclues, mais on note déjà certaines options promues par Stéphan, comme l'effort pour récupérer sitôt le ballon perdu ou une préparation axiale avant de chercher le jeu sur le côté.

Très remuant, le petit Sahi est dans tous les bons coups, la doublette Bellegarde-Prcic essaie de mettre sa patte sur la rencontre mais ne s'épargne pas quelques pertes de balle dangereuses coupées laborieusement par Sissoko, replacé en défense centrale.



Comme de coutume dans ces galops d'essai de juillet, le onze strasbourgeois est modifié dans son intégralité à la pause. Cette fois Adrien Lebeau occupe une position mixte sur le flanc droit. Les cadres se nomment à présent Djiku, Liénard et Diallo.

C'est toutefois un mineur qui se distingue. Hélas la tête hors cadre du petit Aymeric Ahmed, totalement démarqué, montre qu'il lui reste encore beaucoup à apprendre de moniteurs professionnels.

Le FC Bâle, dans son quatrième match de préparation, ne montre pas grand chose et doit faire avec une rotation réduite. Sur une percée dont il a le secret et dont il avait d'ailleurs perdu la recette depuis un an, Majeed Waris est déséquilibré dans la surface de réparation.
Chahiri se charge du penalty mais envoie une frappe à mi-hauteur facilement détournée par Felix Gebhardt, digne héritier de Yann Sommer.



Le Sénégalais Sène manque le doublé sur un bon service de Chipperfield, dont le papa Scott avait affronté Strasbourg en UEFA 2005/06.

La rencontre s'achève sur un succès helvète (1-0), prochaine épisode, aux notes cette fois jazzy, de la présaison strasbourgeoise mardi à Montreux, face aux jeunes garçons de Berne.