Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Furlan, le pari gagnant ?

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Par father-tom
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© Karim Chergui

Papin parti, le président Ginestet a déjà confirmé Jean-Marc Furlan comme successeur. L'officialisation devrait intervenir aujourd'hui. Retour sur le parcours d'un homme vers qui les regards sont désormais tournés, porte-étendard de ce nouveau Raci

Tout pourrait opposer Jean-Pierre Papin et Jean-Marc Furlan dans la personnalité, le caractère, le profil en général. Pourtant les deux hommes ont des points communs : ils sont tous les deux passés par Bordeaux comme joueurs, ont tous les deux fini leur carrière de joueur dans un club amateur (Libourne pour Furlan et Arcachon pour JPP), ils ont tous les deux entraîné leur club au niveau amateur, ils ont tous les deux fait remonter leur club à des divisions supérieures, ils ont tous les deux connu des débuts en L2 dans le monde professionnel (Troyes pour Furlan, le Racing pour JPP), et ils ont tous les deux fait remonter leur club en L1 dès la 1ère saison.

Les comparaisons s'arrêtent là, car la différence est qu'aujourd'hui, JPP est sur le carreau et qu'on ne saura jamais si il aurait réussi à maintenir le Racing en L1 après une remontée très chaotique. Jean-Marc Furlan, lui, l'a fait avec Troyes, dans la continuité d'un beau début de carrière dans le monde amateur puis professionnel.

Une montée pour commencer !

En 1998, Jean-Marc Furlan prend les rennes de l'équipe de Libourne Saint-Seurin qui évolue alors en CFA2. Dès sa 1ère saison, il fait remonter les « pingouins » en CFA. Dans la foulée de cette belle montée, les Aquitains manquent de peu l'accession en National en finissant 5ème de CFA. La saison qui suit est plus compliquée, peut-être à cause de l'objectif manqué de peu l'an passé... Les Libournais doivent se contenter d'une 11ème place en CFA. Il ne s'agissait en fait que de reculer pour mieux sauter... en avant.

La marche de l'Empereur...

En 2001-2002, la bande à Furlan va réussir des prouesses en Coupe de France. Le monde amateur est bigrement bien représenté par cette équipe qui fait tomber quelques grosses écuries : Lille, Metz et Châteauroux viendront mordre la poussière. Pour la 1ère fois de son histoire, le club atteint les ¼ de finale de cette compétition. Ce seront les Bastiais qui, lors des prolongations, sonneront le glas des vaillants amateurs. Un groupe est né et les Pingouins se sont trouvés un Empereur qui, c'est écrit, arrivera à les faire remonter en National. Malheureusement pour eux, cet excellent parcours en coupe aura laissé des traces. Libourne terminera finalement 6ème de CFA.

Les Pingouins s'installent en National

L'année suivante, en 2002-2003, forts de cette épopée galvanisante, Jean-Marc Furlan et son groupe retrouvent le National. La même année, en coupe, les Pingouins récidivent en éliminant Lyon (Champion de France en titre) puis Le Mans, avant de tomber contre Rennes. La saison 2003-2004, Libourne parvient à se maintenir confortablement en National à la 9ème place, pas une mince affaire pourtant. Ce sera sa dernière saison dans le monde amateur puisqu'il sera alors débauché par Troyes en L2.

Un, deux, Troyes... soleil !


Fin de saison 2003-2004, Troyes va mal. Le club ne réussit pas à remonter en L1 suite à sa relégation et, pire que ça, la DNCG relègue le club en National à cause de grosses difficultés financières. Mais suite à un appel, l'ESTAC sera finalement repêché en L2 pour 2004-2005. Thierry Gomez prend la présidence du club et fait alors appel à Jean-Marc Furlan. Disposant donc de moyens très limités, JMF connaît des débuts assez irréguliers avant de monter en régime avec un groupe qu'il découvre. La suite se passe de mieux en mieux, l'ESTAC s'impose avec Nancy et Le Mans comme un ténor de cette L2 et creuse une avance confortable. En fin de saison, Troyes termine à la 3ème place avec 65 pts derrière Le Mans (67 points) et Nancy (68 points). L'écart avec le 4ème est important : 8 points d'avance sur le « poursuivant » sedanais. La montée en L1 est nette, sans fioritures. Le soleil est au beau fixe au stade... de l'Aube.

Un maintien vaut mieux que deux tu l'auras...

2005-2006 s'annonce difficile en L1. Les trois promus, Nancy, Le Mans et Troyes n'affolent pas les bookmakers. Si Nancy semble disposer d'un effectif et d'une dynamique pouvant laisser penser à un maintien, c'est beaucoup moins le cas de Troyes et du Mans. L'ESTAC entame cette saison commando avec le 19ème budget de L1, juste devant des Ajacciens qui eux pouvaient se targuer de disposer d'un effectif de L1.

Le groupe s'appuie sur quelques joueurs aux parcours entre L1 et L2, parfois chaotiques, anciens grands espoirs ou jeunes talents en devenir. Les têtes d'affiches sont les Paisley, Montero, Nivet, Faye ou Grax. Les recrues Le Crom, Dujeux et Danic viennent s'y rajouter. Pas du clinquant sur le papier. En comparaison, le Racing avec ses 24,5 M€ fait figure de nabab...

JMF relève le défi !

Pourtant, l'ESTAC jouera les empêcheurs de tourner en rond pour de nombreux clubs. Après des débuts très difficiles malgré un 1er fait d'armes chez l'ogre lillois défait 2-1 sur son terrain, l'ESTAC prendra son envol véritablement à partir de la 14ème journée. Tomberont également : Nantes, Rennes, Ajaccio (2x), Sochaux, Lille pour la 2ème fois, Metz, Toulouse. Grâce à une fin de saison canon, l'équipe de Furlan finit 17ème mais se maintient assez largement avec 39 points, poursuivie par Ajaccio (33 pts), le Racing et Metz (29 points). Dans ce contexte peu favorable, l'entraîneur troyen aura réussi à relever un pari peu évident.

Entre exploits, désillusions et 1ers tourments...

Après un maintien accroché on ne sait trop comment, les Troyens vivent une intersaison... calme et sereine. Obligés de se séparer de Grax, grand homme de la saison écoulée que Monaco souhaitera conserver, les Aubois récupèrent le prometteur Gigliotti. Ferreira vient muscler le côté droit de la défense, Barbosa densifier le milieu de terrain, le technicien Lachuer rejoint aussi l'ESTAC, comme Boucansaud ou encore le brésilien Weldon qui est prêté par Cruzeiro. Bizarrement, l'effectif semble plus solide d'autant qu'il y aura peu de départs marquants. Pourtant, le départ de Grax aura porté préjudice en attaque, malgré les 9 buts de Gigliotti.

La saison de Troyes est difficile, la faute à un cycle « aller » calamiteux. A son terme, l'ESTAC a le même nombre de points que l'an passé : 39. La différence réside dans un championnat plus resserré avec moins d'élasticité entre le haut et le bas de tableau. 39 pts ne suffiront pas aux Troyens cette fois. Dans ces 39 pts, on retrouve quelques beaux exploits lors du cycle retour : des victoires contre Saint-Etienne (3-1), contre l'ogre lyonnais (1-0), Bordeaux (1-0), un 3-0 infligé aux Merlus lorientais, un nul 0-0 ramené de Monaco, et la pâtée au RC Lens (3-0). Mal partis donc, les Troyens auront su relever la tête et ne jamais abdiquer. Jean-Marc Furlan, taxé de défaitisme par une frange de supporters, démontre que la lucidité du discours n'exclue pas la motivation ni le professionnalisme. Et le dernier match en apothéose contre Lens (3-0) illustre le comportement « digne » d'une équipe qui se sera battue jusqu'au bout malgré l'issue déjà connue.

Amnésie des coeurs et esclandres

Peu de temps avant la fin de saison, alors que le maintien est déjà fortement compromis, les 1ers nuages apparaissent au-dessus de la tête du coach troyen. Critiqué et dénoncé par une frange du public déçue de cet épilogue et à la recherche d'un coupable, Jean-Marc Furlan voit son bilan des deux dernières années complètement jeté aux oubliettes. Le président troyen Thierry Gomez, avant la fin de saison, lui expose la suite : si Troyes ne se maintient pas, Furlan quitte le club ; si Troyes se maintient (très improbable à ce moment-là déjà), il sera reconduit avec une diminution de salaire. Deux perspectives qui incitent l'entraîneur de l'ESTAC à prendre les devants en annonçant aux joueurs et à la presse son futur départ, prenant ainsi de court son président avant même la fin de saison. Le divorce est consommé.

Parallèlement, un joueur troyen sort de l'ombre pour critiquer les méthodes de Jean-Marc Furlan : Jean-Louis Montero. La cause de ses griefs ? « Son écartement du groupe » au profit du brésilien Demetrius Ferreira, alors que Montero estime, de son seul chef, mériter la titularisation. Il reproche également au coach de l'ESTAC d'avoir déclaré que certains joueurs troyens n'ont pas le niveau de la L1 pour l'enchaînement de plusieurs rencontres (dont Montero). L'issue de fin de saison donnant pourtant assez largement raison à JMF. Ce dernier répondra alors par voie de presse, à propos de Montero : « C'est un garçon extrêmement orgueilleux et très égocentrique. Avec d'énormes qualités certes et merveilleux. Mais quand tout va dans le bon sens... ». Finalement, le joueur résiliera son contrat et actuellement, n'a toujours pas retrouvé un club de L1 prêt à l'accueillir.

Et maintenant, le Racing !

Le bilan de Jean-Marc Furlan peut sembler plutôt positif donc. Il aura connu trois montées avec des clubs qui ne présentaient pas d'avantages concurrentiels démesurés, des maintiens peu évidents (en national et en L1). Seul son dernier échec avec Troyes, qui peut être à relativiser au vu de la concurrence en L1 et des moyens à sa disposition pour y faire face, ainsi que son approche dans le litige avec Montero, peuvent être des sources d'interrogation. Une interrogation très ouverte ceci dit, car il est bien difficile de se baser sur des déclarations de presse pour se faire une idée précise sur les personnalités de Montero et de Furlan, ni donner gain de cause à l'un ou l'autre, même si un joueur n'a pas à faire l'équipe à la place du coach, et qu'un coach se doit de respecter ses joueurs. Mais dans le doute, mieux vaut s'abstenir.

La seule chose à espérer c'est que Jean-Marc Furlan, très intéressé par le challenge du Racing puisqu'il aura attendu l'épilogue du dossier JPP malgré plusieurs sollicitations d'autre clubs de L1, dissipera les doutes sur ces derniers épisodes et saura relever avec le Racing les mêmes défis qu'il a su relever par le passé. Et pour cela, la seule chose à faire est de lui souhaiter la bienvenue et beaucoup de réussite avec le Racing !

father-tom

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  • lamazonienbleu En plus pour un dernier hommage à Gameiro et à la Meinau version 1984, il faut une victoire !
  • lamazonienbleu Bizarre tous les stubistes qui espèrent une victoire de Metz... Perso je n'y arrive pas
  • nicolesse68 Hopla un dernier match avant les vacances.
  • hoernel Il faudra rendre un grand hommage a kevin dimanche prochain
  • rutchi35 1.67 buts/match sur la phase retour
  • rutchi35 C'est pas honteux, vu qu'elles sont européennes cette saison et/ou en phase de l'être la saison prochaine
  • rutchi35 Le Racing n'a pris aucun point sur la saison contre seulement 4 équipes (PSG;Lens;Monaco;Nice)
  • fabsgugu Depuis le départ de Sels, on se prend 2 buts par match, avant on était à environ 1.2...
  • arthas Mais ça en dit long quand même
  • arthas Certes il suffirait d'une victoire pour que ce ne soit plus le cas
  • arthas On est relégable sur la base des matchs retour
  • arthas Elle a même été mauvaise en général
  • rutchi35 Le Racing a marqué 7% de buts/m en plus mais a encaissé 29% de buts/match en +
  • rutchi35 La phase retour a été laborieuse pour le Racing, surtout en défense
  • innomine même si on visait le top 10 (desfois qu'on ait des joueurs potables qui arrivent)
  • innomine il apporte de la hargne, de l'expérience et il est polyvalent. Il a largement sa place dans le groupe l'année prochaine
  • innomine même si Guilbert est globalement mauvais cette saison (à l'exception de 2-3 matchs en central)
  • arthas Le jour où ils seront surpassés, Perrin et Guilbert partiront déjà d'eux-mêmes
  • arthas Qu'on s'occupe de celui du latéral gauche, ailier, gardien ...
  • arthas Et surtout on a de vrais soucis sur d'autres postes

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