Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

William Prunier

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5.0 / 5 (1 note)
Date
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Portrait
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Par conan
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Portrait du grand guerrier blond à la carrière atypique dans le monde merveilleux du football Français des années 90, aujourd'hui entraîneur de l'US Colomiers.

Pour se faire l'idée de qui était le joueur William Prunier, une photo suffit. Celle de la couverture d'un France Football datant du printemps 1993. Il est en sueur, le reste de cheveux bonds en bataille. Un peu de sang ruisselle sur son front cabossé. Il est en larmes et enlace un de ses coéquipiers. Le guerrier sensible vient, avec son équipe de l'AJ Auxerre, de se qualifier pour les demi finales de la Coupe UEFA sur le terrain du grand Ajax Amsterdam.

Le stoppeur fait partie d'une génération 1966/1967 pour le moins talentueuse à l'AJ Auxerre : Eric Cantona, Basile Boli, Pascal Vahirua, Christophe Cocard, Lionel Charbonnier, William Prunier... C'était les années de gloire des hommes de Guy Roux à la fin des années 80 début des années 90. Les Bourguignons régalent le championnat de France avec leur fameux 4-3-3, leurs ailiers, leurs contres assassins et le charisme unique de leur entraîneur. Mieux, ils offrent quelques folles soirées de Coupe d'Europe, s'offrant le scalp du Sporting du Portugal, du Milan AC ou de Liverpool sur leur pelouse de l'Abbé Deschamps. Malheureusement, la qualification leur échappait souvent, faute de vice et d'expérience.

William Prunier est promu capitaine de cette joyeuse bande. Défenseur de devoir comme il est de bon aloi de le dire, c'est un grand costaud, dur sur l'homme qui de fait pas dans la finesse. Il effectue le parcours classique : champion de France junior, première titularisation à 18 ans, pilier de la défense Auxerroise. Sauf que sa carrière bascule dans l'irrationnel lors de la saison 92/93.

Août 1992 : non content de placardiser la mythique Marianne Mako, le fine équipe de Téléfoot époque Pascal Praud et Frédéric Jaillant (les plus anciens savent ce que j'évoque...) font de William Prunier leur tête de Turc. Lors de la deuxième journée de championnat, Auxerre reçoit Monaco qui aligne sa toute nouvelle vedette, Jürgen Klinsmann (n'empêche quand on y repense, Klinsmann en championnat de France !). Auxerre l'emporte largement 4-1 mais téléfoot diffuse un reportage sur le traitement rugueux infligé par Prunier à l'Allemand. Il faut dire que ce n'est pas très joli à voir et il parait aujourd'hui impensable de voir des images d'une telle violence à des heures de grande écoute. TF1 réclame clairement le TPI pour le tortionnaire Auxerrois.

Quelques jours plus tard, Prunier connaît sa première sélection en équipe de France, sa seule en fait. La France se fait balader au Parc par le Brésil de Raï qui l'emporte 2-0 avec une insolente facilité. Prunier passe complètement au travers, les sarcasmes niais de Pascal Praud gloussent.

Cette situation, William Prunier la vit très mal, d'autant qu'il se fait désormais siffler sur tous les terrains de France. Il serre les dents, mais finit par craquer en janvier 1993. Monaco reçoit Auxerre pour la revanche, Prunier est au marquage de son ami Klinsmann qui claque ce soir là un quadruplé. Il quitte le terrain en larmes et annonce au micro de Pascal Praud qu'il prend sa retraite suite à cette humiliation.

Fort heureusement, Guy Roux trouve les mots justes et Prunier vit quelques semaines plus tard le plus grand temps fort de sa carrière. Auxerre enchaîne les matchs de fous en Coupe d'Europe et élimine successivement Plodviv, Copenhague et le Standard de Liège. En ¼ de finale, le terrible Ajax d'Amsterdam pointe ses crampons à l'Abbé Deschamps et encaisse un 4-2 retentissant. Auxerre se montre héroïque aux Pays-Bas et ne perd que 1-0. William Prunier est le symbole de cette résistance. Pas un mince exploit, en face il y avait quand même entres autres Bergkamp, Overmars, les frangins de Boer, Van Der Saar, Litmanen, le tout jeune Seedorf...
En demi finale, Auxerre tombe la tête haute au terme d'une double confrontation d'anthologie face à Dortmund. Battus 2-0 à l'aller, les Auxerrois renversent la vapeur, manque de l'emporter 6-0 avant de se faire avoir lors d'une tragique séance de tirs aux buts.

Prunier est au sommet de sa gloire et signe à l'Olympique de Marseille, tout frais champion d'Europe. Le choix de carrière s'avère peu judicieux, les Marseillais sont embourbés dans l'affaire VA-OM et finalement rétrogradés en D2. Dans le même temps, Auxerre remporte cette saison là sa première coupe de France, prélude au doublé de la saison 95/96. A quoi tient une carrière...

La suite des années 90 est assez triste: Bordeaux version Panzani où il est loin de son niveau Auxerrois, Copenhague et les joies du mythique et rafraîchissant championnat Danois, une saison à Montpellier chez Loulou Nicollin, 4 matchs en une saison à Naples, une saison à Courtrai en Belgique. C'est ce qu'on appelle rater le bon wagon, d'autant plus qu'au milieu de ce parcours, il y a l'incroyable épisode Manchester United.

William Prunier a en effet porté le maillot de red devils durant l'hiver 95/96 ! L'anecdote mérite développement. Il faut dire qu'il a bénéficié d'un sacré piston avec son ami Eric Cantona, qui en plus d'être adulé par Old Trafford semblait avoir une réelle influence sur Alex Ferguson qui, suite à un enchaînement de blessures, recherche un défenseur central. Le premier match se passe bien pour Prunier, le deuxième beaucoup moins puisque Manchester encaisse 4-1 à Tottenham, avec un magnifique but contre son camp du défenseur Français. Une prestation calamiteuse qui ne refroidit pourtant pas Ferguson qui demande encore à voir et est prêt à lui laisser sa chance en prolongeant son essai. Ce n'est pas du goût de Prunier qui fait sa star et n'accepte pas qu'un joueur de son rang subisse un essai aussi long. Voilà comment on se retrouve à Copenhague après deux matchs à Manchester...

Si le plan de carrière ne fut pas de plus heureux, William Prunier eu le mérite de terminer en beauté, étant l'un des éléments clés de la renaissance du Toulouse FC. En compagnie de Stéphane Lièvre et de Christophe Revault, deux autres tauliers de L1, il reste au club qui vient d'être rétrogradé en national. Les Toulousains remontent de deux divisions en deux ans et parviennent à pérenniser leur présence en L1 depuis 10 ans.

Si la carrière chaotique de William Prunier peut inspirer le Racing au niveau de son épilogue....

conan

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Stammtisch
  • pliughe Bonne nuit
  • takl bonne nuit
  • takl 2024 devrait accoucher d'un 2025 appaisé et empathique. Tout va bien se passer, le Racing sera en L1, paix amour liberté et fleurs.
  • takl futur antérieur : [lien]
  • takl mais bon on a pas le droit de les exterminer. Y'en a qui ont essayé, ils ont eu des problèmes.
  • takl le monde serait mieux sans "les gens"
  • takl les gens tu leur donne une pelle ils creusent avec le manche
  • pliughe Pff si les gens creusé un peu plus ça nous éviterait de polluer
  • takl BO de la saison : [lien]
  • takl il manque plein de choses dans la dernière phrase, dont des mots, la honte.
  • takl allez dédicace à tous ceux qui ont eu la "cahnce" de mourir avant vu la Racing BlueCo [lien]
  • pliughe Mais oui
  • takl Excellent les Young Gods
  • pliughe L'octogone
  • pliughe [lien]
  • pliughe Et pour le fun, genre yen a dans locomoteur et puis l'entraînement
  • takl allez un morceau quye j'adore : [lien]
  • takl mais c'est frais
  • takl Ca ressemble à ce que The Streets faisait y'a genre 25 ans
  • pliughe Putain maintenant c'est les punks qui rap

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