Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

24 juillet 1993 : RCS-Auxerre 1-1

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Souvenir/anecdote
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Par conan
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A croire que les RCS-Auxerre sont traditionnellement les théâtres de rivalités de gardiens de buts. 11 ans avant l'affaire Vercoutre / Cassard, la Meinau fît la connaissance avec Joël Corminboeuf.

L'exercice 92/93 fut une belle réussite pour un Racing fraîchement remonté en D1. Tout auréolée d'une belle 8éme place et de quelques rencontres biens mémorables joué dans une Meinau en feu, l'Alsace attendait avec curiosité et une certaine impatience la nouvelle saison. Ils étaient plus de 30 000 à être venu encourager les Bleus en amical face au prestigieux Bayern de Munich. Cette rencontre fut soldée par une défaite que l'on peut qualifier d'honorable, défaite à laquelle prirent part les nouvelles recrues qui avaient pour nom Wilfried Gohel, David Régis, Philippe Thys et Rémi Garde alors international français.

Si les supporters avaient le sourire, Gilbert Gress ruminait quand à lui sa colère. L'objet du courroux du bouillant entraîneur strasbourgeois était notamment le départ au PSG de José Cobos, joueur emblématique des saisons précédentes et homme de base de son système. Les dirigeants furent publiquement fustigés pour leur manque flagrant d'ambition. Mais, déjà passablement énervé par ce transfert, Gress allait reporter sa colère vers un autre de ses hommes de base, Sylvain Sansone, gardien de but adulé et un peu fantasque du Racing. Un peu trop fantasque au goût de l'entraîneur qui n'a que très modérément apprécié le but stupide encaissé à la Meinau face au FC Nantes. Comment oublier ce but qui a fait le tour de toutes les émissions de vidéos gags et assimilées ? Sansone dégagea violemment du pied un ballon anodin sur le dos d'un Nantais qui passait par là et marqua ainsi de manière totalement involontaire !

Moyennement adepte de l'émission Vidéo-Gag et passablement échaudé par l'affaire Cobos, le sang de Gilbert Gress se mit sérieusement à bouillonner lorsque des rumeurs annoncèrent Sansone comme successeur possible du vétéran Jean Luc Etorri à Monaco. La goutte qui fit déborder le vase fut une interview donnée aux DNA par le prolixe gardien strasbourgeois, bon client pour les journalistes car réputé pour ne pas avoir sa langue dans la poche. Sansone critiqua ouvertement la méthode Gress et son coté trop tyrannique...

Excédé par ces déclarations, la réponse de Gress ne se fit pas attendre. Elle fut brutale et fut ressentie comme un séisme dans le petit monde du Racing : Un nouveau gardien de but sera titularisé ! Il avait pour nom Joël Corminboeuf, un illustre inconnu venant de Neuchâtel Xamax.

La Meinau fut dubitative à le vue de ce gardien dont la très grande taille et la longue tignasse bouclée qu'il portait sur la tête lui donnaient un air un peu gauche. Le voir garder le but du Racing à l'heure de recevoir l'AJ Auxerre, qui avait à l'époque ému la France entière par ses matchs héroïques de coupe UEFA face à Liége, l'Ajax et Dortmund, laissa le public dans l'incompréhension totale. Le fait de voir Sansone, le chouchou de la Meinau, cirer le banc de touche déclencha la colère et une certaine rébellion. Des « Sylvain, Sylvain » furent scandés et, affront suprême, des sifflets s'élevèrent à l'encontre de Gress.

Après quelques minutes, Auxerre bénéficia d'un coup franc bien placé. Franck Verlaat, le très élégant défenseur néerlandais du club cher à Guy Roux, effectua une frappe mule parfaitement placée dans la lucarne. Mais le grand Corminboeuf s'envola et effectua l'une de ces parades venues d'ailleurs qui laisse sans voix les stades les plus sulfureux. La Meinau était bouche bée... Elle devint carrément enthousiaste en constatant que le Suisse répéta ses exploits et ses arrêts réflexes. En 90mn Corminboeuf avait conquis un public complètement hostile à la mise à l'écart de son idole. Son nom fut scandé à la fin du match. Quel retournement de situation !

Pour la petite histoire, le Racing et Auxerre firent match nul 1-1, résultat auquel Joël Corminboeuf a largement contribué. Sylvain Sansone ne se remit jamais de ce match qui sonna le glas d'une carrière prometteuse. Il ne réapparu en D1 qu'en fin de saison pour remplacer le Suisse victime d'une grave blessure puis il disparu totalement de la circulation pour sombrer dans l'anonymat des divisions inférieures portugaises et françaises. Quand à Joël Corminboeuf, s'il n'a joué qu'une seule saison au club, il resta dans les mémoires comme l'un des plus brillants gardiens de buts ayant évolué au Racing.

conan

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