Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Disparition de Casimir Koza

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Par strohteam
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Troisième meilleur buteur de l'histoire du club, Casmir Koza s'est éteint mardi. Retour sur sa prolifique carrière.

Originaire, comme tant d'autres grands joueurs français de souche polonaise, du bassin minier du Nord Pas-de-Calais, Casimir Kozakiewicz dit « Koza » a débuté aux Carabiniers de Billy-Montigny avant de rejoindre le grand club local, le Racing club de Lens. Les Sang et Or sont alors une des meilleures équipes françaises et terminent trois fois consécutivement sur le podium du championnat entre 1955 et 1957. C'est l'époque des Marian Wisniewski, Xercès Louis et du grand buteur suédois Egon Jönsson. Avec une telle accumulation de talents, difficile pour le jeune Koza de se ménager une place de titulaire. Il est donc logiquement transféré en division 2, au Red Star, où il trouve enfin sa place au poste d'avant-centre, avec déjà cette redoutable efficacité qui deviendra sa marque de fabrique : 19 buts en 37 matches sur une année calendaire.

Les performances de Casimir Koza au sein du club audonien attireront rapidement l'attention du rival local, le Racing Paris. Transféré au cours de la saison 1958-1959, il inscrit 4 buts en 11 matches de D1 avec les Racingmen. C'est à l'issue de cette saison qu'il débarque à Strasbourg pour renforcer une ligne d'attaque tout juste amputée de Gérard Bourbotte et Fritz Kominek pour cause, déjà, de difficultés financières. Au sein d'une équipe affaiblie par les départs et handicapée par les blessures, Casimir Koza parvient tant bien que mal à remplir son rôle de buteur (12 en 34 matches). Mais la saison est difficile à tous les points de vue, et le RCS finit par retrouver la Deuxième division deux ans seulement après l'avoir quittée. Cet échec sportif précipite, comme souvent, un tohu-bohu en coulisses : le comité de Willy Scheuer doit jeter l'éponge, remplacé au pied levé par Jean-Nicolas Muller.

Le Racing ne souhaite pas moisir en deuxième division et la nouvelle équipe de dirigeants menée par Joseph Heckel frappe un très grand coup en attirant au club deux héros de la coupe du Monde 1958 - François Remetter et Robert Jonquet - grâce, entre autres, à l'indispensable subvention municipale. Une équipe de luxe à cet étage, et l'avant-centre en profite pour décrocher le titre de meilleur buteur, parfaitement entouré notamment par de jeunes ailiers nommés Gérard Hausser et Gilbert Gress. Comme en 1958, la remontée est immédiate pour le Racing et son buteur fétiche, qui possède la particularité de pouvoir marquer dans toutes les positions, et même sur retourné acrobatique. L'« Oscar Byhr » de meilleur canonnier de D2 ornait d'ailleurs encore jusqu'à ces derniers jours la commode de la salle à manger familiale des Kozakiewicz.

A l'image de Lucien Schaeffer quelques années plus tôt, Casimir Koza était logé au stade de la Meinau, dans un appartement aménagé sous la tribune. C'est là notamment qu'est née sa fille. Il en profitait d'ailleurs pour s'adonner à son autre passion, la pêche, directement sur les berges du Krimmeri. Les passants interloqués avait beau lui répéter en dialecte qu'il n'y avait pas de poisson, Casimir Koza revenait régulièrement au logis avec des perches ou des brochets. L'ambiance au club était alors très familiale et les Kozakiewicz lièrent notamment des liens très fort avec Robert Jonquet et son épouse, dont la disparition, il y a un an et demi, avait beaucoup affecté Casimir. Une autre personne l'avait durablement marqué, le directeur sportif Joseph Heckel, qui fit beaucoup pour relancer le Racing durant son court passage au club.

De retour en D1, le Racing connaît quelques difficultés alors que l'hiver arrive. L'équipe se traîne en queue de classement et, comme souvent, c'est l'entraîneur qui en fait les frais. Limogé, Emile Veinante est remplacé par Robert Jonquet. Un changement qui va donner un véritable coup de fouet à l'équipe et notamment à son avant-centre. Casimir Koza réussit l'exploit d'enchaîner deux triplés consécutifs à Paris et face à Lyon lors de la journée suivante. Son efficacité retrouvée permet au Racing de remonter au classement et lui ouvre les portes de l'équipe de France, pour une unique sélection face à la Pologne, le 11 avril 1962 (défaite 1-3). Casimir Koza est à cette occasion le premier joueur du Racing appelé chez les Bleus depuis Raymond Kaelbel, six ans plus tôt.

La saison 1962-1963 sera moins fructueuse puisque Casimir Koza, blessé à Rennes, manque la majeure partie des matches allers. De retour en deuxième partie de saison, il retrouve sa place et son excellent ratio (14 buts en 19 matches) au sein d'une équipe qui évite la relégation sans trop de frissons. Mais la fracture du péroné subie à Rennes l'empêchera de revenir à son meilleur niveau et l'handicapera pour la suite de sa carrière. Sa dernière saison au Racing (1963-1964) est d'ailleurs en dents de scie au sein d'une équipe pourtant plus performante que les années précédentes. En 1964, il suit son coéquipier François Remetter à Limoges en D2, pour une dernière saison conclue par son habituelle moyenne d'un but tous les deux matches. Les pépins physiques le forcent alors à stopper sa carrière professionnelle à tout juste 30 ans et il rentre dans sa région d'origine, du côté d'Arras où il évolue en amateurs pendant encore quelques années.

Avec 83 buts en 152 matches de championnat, Casimir Koza est encore aujourd'hui le troisième meilleur buteur de l'histoire du club, derrière Oskar Rohr et Albert Gemmrich. Il s'est éteint mardi à Bois-Bernard (Pas-de-Calais) à l'âge de 75 ans. Il avait gardé un très bon souvenir de son passage à Strasbourg, qui marque sans nul doute l'apogée de sa carrière de footballeur, et conservait notamment en mémoire la chaleur des supporters à son égard.

Sources


Pierre Perny, Racing 100 ans, 2006, pp. 185-201
rclens.fr
« Casimir Koza nous a quittés », Dernières Nouvelles d'Alsace, 3 décembre 2010

Merci à André Nowicki et bluesfriend pour les renseignements qu'ils ont bien voulu nous donner.

strohteam

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Stammtisch
  • chrisneudorf Maintenant que quasi tous nos attaquants sont disponibles,son absence serait moins préjudiciable
  • knack90 Bakwa a pris un coup a l'entraînement. Entraînement écourté et sortie en boîtant
  • cigonhao Peut on vraiment prevoir qu il y aura de l imprévu ?
  • pando67 mon prono était bon
  • takl ça manque d'imprevu
  • takl Le Real sans Benzema c'est un peu nul quand même
  • kitl 16 corners à 0 pour City :o)
  • chrisneudorf Inexistant Arsenal. Qualification logique de Munich
  • takl ça devient compliqué pour Madrid quand même je trouve
  • kitl ça se décoince, si ça reste comme ça, parfait
  • valdestras On se fait chier ce soir par rapport à hier
  • cigonhao Qu en pense mouloungoal ?
  • domes Manchester et arsenal
  • pando67 je pronostique une qualif du bayern et du real ce soir
  • tenseur Un maintien est déjà top, ne rêvons pas trop. Il y a quelques semaines, le maintien était en grand danger
  • daikaran @ samksn67 Sisi ! Et je pense même la majorité. C'est juste que, comme d'hab', on la ferme.
  • gohelforever vacances - 2
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  • takl bonne nuit à tous
  • takl j'arrête là sinon ça va partir en cachouètes :)

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