«Bastia ùn sera mai solu, tutt'inseme vinceremu

(racingstub.com) Après trois victoires consécutives, Bastia a subi un sérieux coup d'arrêt à Brest (0-4). Cet accroc est-il celui de trop à cinq journées de la fin ou est-ce que l'on croit encore au maintien ?
Banditu : C'est vrai que cela constitue un coup d'arrêt mais peut-être l'avions-nous prévu un petit peu moins sec. 4-0 dans la musette c'est lourd, surtout vu la physionomie du match où on a vu un Brest pas plus dangereux que ça en première période et où le Sporting a eu des occasions pour revenir au score. Nous n'étions logiquement pas favoris pour cette partie, la défaite a donc été envisagée bien à l'avance et il faut de suite se tourner vers cette partie contre Strasbourg, qui sera déterminante pour la suite de la saison, si ce n'est capitale. Le groupe a, je pense, les ressources nécessaires pour se relever et se transcender pour ce match là. A eux de nous démontrer qu'ils en veulent et qu'ils ont l'envie de s'en sortir, car à cinq journées de la fin et malgré 5 points de retard sur le 17è tout reste jouable, en regardant notamment le calendrier prétendu difficile de nos concurrents directs. Nous recevons Strasbourg, Vannes et Istres - tous des concurrents directs - et nous nous déplaçons à Clermont et Tours, quatre victoires assureraient à mon sens le maintien.

Pourtant, depuis le début des matches retour, le SCB se porte un petit peu mieux sous l'impulsion de Faruk Hadzibegic qui a remplacé Philippe Anziani. Qu'a-t-il essayé d'apporter au groupe ? La saison aurait-elle été toute autre avec Hadzibegic sur le banc dès le début de saison à ton avis ?
Il vit son métier avec passion et cela se ressent nettement, il est imprégné de la culture que nous préconisons : rigueur, hargne et combat. Cela faisait longtemps que nous n'avions un tel entraîneur, avec un tel état d'esprit. En plus de ça, il a emmené dans ses bagages deux joueurs, à savoir Jacques-Désiré Periatambée et Mathieu Robail, deux pièces maîtresses aujourd'hui du dispositif bastiais. Les recrues apportent ce plus indéniable qui ont fait franchir un cap à l'équipe. Peut-être sommes-nous partis de trop loin, mais en tout état de cause c'est encourageant pour la suite. Il a aussi apporté une autre méthode de travail. Au début de saison nous avons connu quelques soucis avec des joueurs comme Salim Arrache et Mehdi Meniri, dont les contrats ont été rompus suite à des altercations avec des supporters. Mais je pense pouvoir dire que les dirigeants sont les principaux responsables de cette situation même si pour la plupart, et ce grâce aux supporters et à leur mobilisation intense, ils ont changé.
Aujourd'hui on sent qu'un nouvel espoir est né, la victoire dans le derby corse nous a donné beaucoup d'espérances, avec 2000 bastiais qui avaient fait le déplacement à Ajaccio. Contre Angers, le stade a même doublé en nombre de spectateurs passant de 2500 à 5000 et ce malgré notre position au classement. Signe que quelque chose est en train d'émerger.

Ce que ce regain de forme est-il dû au buteur Xavier Pentecôte, arrivé au Mercato et auteur de neuf réalisations ?
Pentecôte apporte ce qui nous faisait défaut depuis le début de saison : l'efficacité. 9 buts en 10 matches ce n'est pas courant. De plus c'est un joueur qui a déjà effectué un passage à Bastia il y a deux saisons, il n'y a pas eu de souci d'acclimatation et puis il s'y sent comme chez lui. Il a voulu aider ce club et on ne peut que lui être reconnaissant. Espérons qu'au bout du compte, il y ait le maintien en Ligue 2 car avec l'effectif actuel nous pouvons estimer que cette saison a été un véritable gâchis.

Petit constat avant l'heure, après 33 journées, qu'est ce qui aura principalement manqué au Sporting pour réaliser une saison plus convenable ?
Il a manqué principalement de la compétence au niveau de la gestion de ce club. A l'intersaison, il y a eu une véritable saignée dans l'effectif avec 9 départs et nous avions enregistré que 3 arrivées dont un prêt et Arrache (qui est parti quelques mois après). Les dirigeants ont failli dans leur rôle de construction d'équipe et après le départ de Bernard Casoni, il aurait été certainement préférable de prendre un entraîneur de l'extérieur pouvant apporter du renouveau. Je ne tire nullement sur Philippe Anziani qui a fait avec ce qu'il a pu, c'est-à-dire avec presque rien. La chance - ou l'expérience - nous a cruellement fait défaut, on peut prendre pour preuve le match aller à Strasbourg où le Sporting menant 1-0 se fait rejoindre puis battre dans les dernières minutes alors que nous n'avions jamais été mis en danger durant la partie. La place du Sporting est logique si on prend ces paramètres, mais ne l'est nullement au vu de l'effectif actuel qui aurait pu jouer les premiers rôles s'il était aligné au début de saison. Des choses ont changé principalement grâce à la mobilisation massive et exemplaire des supporters qui a permis un renouvellement des instances dirigeantes et un recrutement convenable durant le mercato d'hiver (Lorenzi, Robail, Periatambée, Pentecôte).

Serisay Barthélémy, le prometteur milieu de terrain corse, n'a joué qu'une seule partie cette saison. Elle pèse lourd cette absence, non ?
Rien à dire sur cette question... (On pense que oui...)

Depuis quelques temps, le SCB intègre de plus en plus de jeunes joueurs au sein de l'équipe professionnelle tels les Wahbi Khazri, Baptiste Anziani, Alexandre Garcia ou encore Johan Martial. Le centre de formation tourne pas mal quant à lui, non ?
Le centre de formation tourne très bien. Seulement, on les a jeté en pâture sur le terrain sans encadrement, sans expérience. Les dirigeants du début de saison ont avancé le fait qu'il fallait miser sur le centre de formation pour répondre à l'attente des supporters. Ce qu'ils ont oublié de dire, c'est qu'on n'a jamais demandé que tout le centre de formation soit aligné c'est-à-dire toute l'équipe qui évoluait l'an passé en réserve et qui se sont battus pour se maintenir en CFA2. Il y a partout des exemples où des jeunes encadrés par des joueurs expérimenté sont un parfait exemple de réussite. Il en aurait été autant si la même chose avait été reproduite ici. Malheureusement, ça n'a pas été le cas mais ces jeunes-là ont un potentiel certain et il se dit ça et là que certains d'entre attireraient la convoitise de nombreux clubs de l'élite. La prochaine inter-saison nous en dira plus.

Ce vendredi, le Sporting accueille Strasbourg dans un stade de Furiani à huis-clos. Est-ce que cela constitue un lourd handicap pour le onze bastiais ?
Cela sera un handicap certain, ce serait totalement fou de répondre le contraire. La LFP n'hésite jamais à sanctionner Bastia alors qu'elle est totalement incohérente avec ce qu'elle fait avec les autres clubs. Il y a toujours eu des justices à deux vitesses, mais nous ne nous plaignons pas. Nous assumons nos responsabilités. Ce match sera une bataille à laquelle les joueurs devront répondre plus que présents. Concernant les supporters, il est fort à parier qu'ils se feront entendre même en-dehors de l'enceinte sportive. En tout cas côté supporters, nous sommes prêts au combat. La mobilisation de ces derniers mois démontre bel et bien que les supporters sont de nouveau un élément considérable à prendre en compte dans ces batailles.

Le Sporting est invaincu sur ses terres depuis deux mois et le Racing n'a toujours pas trouvé l'ouverture à l'extérieur. Le SCB sera-t-il le favori ?
Il n'y aura pas de favori. Le RCS n'est pas brillant cette saison tout comme il ne l'a pas été au match aller. Un match reste un match mais Furiani semble redevenir ce qu'il n'aurait jamais du cesser d'être : la fameuse citadelle imprenable. Cet état d'esprit a été inculqué en partie par le coach mais également par de nouveaux dirigeants. Avec ou sans le public, il n'y aura pas d'autre alternative que la victoire.

Strasbourg possède six points d'avance sur la ligne de flottaison mais n'est toujours pas sauvé. Tu les vois se maintenir ? Quel est ton regard sur le parcours strasbourgeois ?
Tout peut aller très vite et le RCS n'est pas encore sauvé. Maintenant, il est vrai que nous préférerions être à leur place avec cette avance certaine sur le premier relégable. Mais pour un club aussi structuré, avec l'environnement économique non négligeable et des infrastructures modernes, cette place ne l'honore guère. Ils n'ont pas été épargnés non plus par les problèmes sportifs et surtout extra-sportifs. Les résultats du terrain sont toujours la traduction de ce qu'il s'y passe derrière.

En 2004-2005, le Racing avait condamné le SCB à la Ligue 2. Paraît-il que ce triste événement trotte encore beaucoup dans les têtes bastiaises...
Cela restera en mémoire pour beaucoup de personnes. Alors que le RCS n'avait plus rien à jouer, ils avaient sorti quasiment le match parfait. Il faudra s'en souvenir, mais en théorie il est vrai qu'en football, il n'y a pas de cadeau à faire aux autres équipes. Dont acte.

Puis pour finir, peux-tu nous donner ton film du match, ton pronostic et un mot d'encouragement en corse ?
Pas de pronostic, ni de film du match. L'environnement sera spécial, un huis-clos n'est peut-être pas l'idéal pour disputer une bataille mais le seul espoir qui nous fera avancer demeure l'a victoire, peu importent la manière, les tribunes et tout le reste.

Bastia ùn sera mai solu, tutt'inseme vinceremu ! (Bastia ne sera jamais seul, tous ensemble nous vaincrons !)

Un grand merci à Banditu pour son énième intervention ! Retrouvez-le sur le site ForzaBastia.com, dont il est un des responsables !