Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Hell Nino

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Par iuliu68
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La Meinau, un des jardins préférés de Wiltord (8 buts marqués) © line

Sylvain Wiltord a désormais l'essentiel de sa carrière derrière lui. De Rennes à Metz, ce grand compétiteur a collectionné les buts, les titres et les sélections, mais aussi les conflits avec ses dirigeants et les sorties médiatiques.

Sylvain Wiltord passe son enfance en Seine-Saint-Denis, mais c'est dans le Val-de-Marne voisin qu'il signe sa première licence, au RC Joinville. En 1991, il rejoint le centre de formation du Stade rennais. Il y découvre furtivement la D1 lors de la saison 1991/92, mais ne s'affirme que deux saisons plus tard en D2, en inscrivant 9 buts lors de l'exercice. Rennes retrouve l'élite en 1994, et Wiltord devient au fil des saisons un titulaire en puissance. Lors de la saison 1995/96, il inscrit 15 buts en 37 rencontres, ce qui lui ouvre les portes des Espoirs. Il fait partie de la sélection française aux Jeux olympiques d'Atlanta, en compagnie des futurs champions du monde que sont Patrick Vieira, Robert Pirès et Vincent Candela mais aussi avec Martin Djetou et Olivier Dacourt. La côte de Wiltord grimpe, et le joueur a des envies d'ailleurs. A son retour des JO, son club refuse de le laisser partir au Deportivo La Corogne, qui lui fait les yeux doux. Sylvain Wiltord va dès lors manifester son désir de partir en multipliant les coups de gueule et les absences, inaugurant ainsi sa marque de fabrique. Après une autre saison en Bretagne où il n'inscrit que trois buts, il rejoint finalement le récent finaliste malheureux de la coupe de la Ligue, les Girondins de Bordeaux. Dans un premier temps éclipsé par le duo Jean-Pierre Papin – Lilian Laslandes, Wiltord relègue peu à peu l'ancien Ballon d'or sur le banc des remplaçants et inscrits 11 buts cette saison. Le tandem qu'il constitue avec Laslandes va très vite refaire parler de lui.

Victoire en championnat, baptême et sacre en bleu


La carrière de Sylvain Wiltord explose véritablement lors de la saison 1998/99. "Nino" compose le carré magique du technicien bordelais Elie Baup avec Laslandes, Johan Micoud et Ali Benarbia. Au terme d'une lutte de tous les instants avec l'Olympique de Marseille des champions du Monde Laurent Blanc, Robert Pirès et Christophe Dugarry, les Girondins s'imposent finalement lors de la dernière journée. Premier titre pour Sylvain, qui finit également meilleur buteur du championnat avec 22 réalisations et découvre l'équipe de France. Lors de cette saison, il fait également parler de lui en séchant un entraînement pour aller voir un concert de rap, ce qui égayera un peu le quotidien de l'efficace mais très neurasthénique formation girondine. Au terme de sa dernière saison en Marine et Blanc, il finit deuxième meilleur passeur du championnat et inscrit 13 buts. Logiquement, Roger Lemerre le sélectionne pour disputer l'Euro 2000 en Belgique et aux Pays-Bas. Wiltord s'illustre de la plus belle des manières en faisant reboucher le Champagne à nos amis transalpins lors de la finale. Entré en jeu, il arrache l'égalisation à la 94'. Après le but en or de David Trézéguet, la France devient championne d'Europe. Wiltord veut dès lors franchir un nouveau palier. Arsène Wenger souhaite l'enrôler, Bordeaux voudrait le garder. Nouveau forcing du joueur, qui signe finalement pour Arsenal moyennant 20 millions d'euros.

Sylvain Wiltord sera dès lors soumis à la concurrence d'autres joueurs très talentueux comme Dennis Bergkamp ou Thierry Henry. Parfois utilisé comme joker de luxe, Wiltord est souvent replacé sur l'aile droite de l'attaque des Gunners. Avec les Frenchies d'Arsenal, il va décrocher deux Coupes d'Angleterre (2002, 2003) mais surtout deux titres de Premier League en 2002, où il inscrit au passage le but du titre sur le terrain de Manchester United, et 2004. Wiltord multiplie les matchs en ligue des Champions et avec l'équipe de France. Il décroche deux coupes des Confédérations en 2001 et 2003, mais fait aussi partie des fiascos de 2002 (élimination au premier tour) et 2004 (élimination en quart de finale contre la Grèce).

Retour en France, finale de Coupe du Monde et clashes à répétitions


Au terme de son contrat du côté d'Highbury, Wiltord choisit de rejoindre à l'été 2004 l'ambitieux Olympique Lyonnais du sémillant Jean-Michel Aulas. Avec Sydney Govou et Florent Malouda, il forme un trio d'attaque redoutable. Mais, progressivement, Wiltord va de plus en plus faire parler de lui pour autre chose que son talent footballistique - tout en continuant à aligner des prestations d'un bon niveau. Lors de la fête du quatrième titre lyonnais consécutif, Wiltord déclarera notamment qu'il souhaite « Tout sauf Houillier » pour succéder à Paul Le Guen. Intronisé peu de temps après, ledit Houillier ne semblera pas lui en tenir rigueur, en apparence du moins. Au terme de la saison, Raymond Domenech le sélectionne pour la coupe du Monde de 2006 en Allemagne, où la France finira finaliste.

Avec l'Olympique Lyonnais, il est repositionné sur l'aile droite, où il entre en concurrence avec Sidney Govou. En mal de temps de jeu, Wiltord veut partir et le fait savoir. Il entame dès lors un bras de fer très médiatique avec Jean-Michel Aulas. Le président lyonnais lui reproche notamment ses frasques extra-sportives, comme l'organisation d'une bacchanale en présence de prostituées pour la célébration du titre de 2007, ou son interpellation lors d'un entraînement pour une histoire d'infraction au code de la route. On lui prête également des aventures adultérines avec la compagne de Fred et il se voit accusé d'instaurer une mauvaise ambiance au sein de l'équipe rhodanienne. Ces évènements, qui ont le mérite de rendre humain un club aussi emballant qu'un épisode de Maigret sous Subutex, déplaisent fortement à Aulas. Finalement, le bras de fer prend fin en août 2007, Sylvain rejoint son club formateur, le Stade Rennais, taillant un beau costard au passage à son ancien président : « Aulas, de temps en temps, il devrait avoir un peu d'humilité. Il n'est pas obligé de tout le temps parler quand il voit un micro » (propos rapportés dans L'Equipe du 23 août 2007).

Un challengeur caractériel


Acceptant au passage une baisse de salaire conséquente, Sylvain Wiltord a faim de ballon et de temps de jeu. Il réalise en Bretagne une première saison de bonne facture, inscrivant au passage six buts. Mais l'aventure rennaise tourne vite en eau de boudin. Lors de l'intersaison, il se heurte à un autre caractériel, son entraîneur Guy Lacombe, qui l'écarte du groupe. Wiltord n'apparaît que six fois en Ligue 1 et est libéré lors du mercato hivernal pour rejoindre l'OM, qui cherche un attaquant d'expérience. Sur la Canebière, Wiltord ne convainc pas vraiment et son bail ne sera pas renouvelé. Sans club pendant la première partie de la saison, Sylvain, qui à 35 ans a encore faim de défis, accepte le challenge messin. Il signe lors du mercato hivernal dans le club mosellan pour une durée de six mois, assortie d'une prolongation d'un an en cas de remontée en L1. Un retour sur les terrains qu'il marque de fort belle manière, en inscrivant un doublé face aux Crocodiles nîmois. illico propulsé titulaire au sein de l'équipe entraînée par Yvon Pouliquen, celui qui détient le record de capes en équipe de France pour un non-champion du Monde - 92 sélections, 26 buts - fera tout pour prouver qu'avant d'être un joueur décrié pour ses frasques, il reste un footballeur talentueux qui n'a pas encore envie de prendre sa retraite. La défense strasbourgeoise en aura pris bonne note : dans sa carrière, Wiltord en est à dix buts contre le RCS, dont huit à la Meinau, ce qui fait de lui le meilleur buteur adverse en activité.

iuliu68

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