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Inconnu du plus grand nombre il y a un an, il est aujourd'hui, à 20 ans, au terme de sa première saison de professionnalisme, le joueur le plus courtisé de l'équipe. Gros plan sur les premiers pas de ce pur produit du centre de formation.
Made in Elsass
Il parait que lorsque l'on vient de Eschentzwiller, village natal de Jaf, on travaille à Mulhouse, en Allemagne ou en Suisse à moins qu'on ne préfère cultiver la terre. Plutôt qu'au labour des champs c'est à celui des terrains de football que le petit Jean-Alain se destine très vite. Poursuivant sa découverte de la douce toponymie alsacienne c'est à Zimmersheim puis Rixheim qu'il prend ses premières licences. Déjà son ascension est fulgurante puisqu'il rejoint rapidement les benjamins du FC Mulhouse.
A seulement 13 ans le jeune défenseur aux origines guadeloupéennes entre dans le cycle de formation strasbourgeois évoluant dans l'équipe fanion de chaque catégorie d'âge. Un soir de match, ramasseur de balle, il est frustré du maillot de James Fanchone alors qu'il a pourtant amené sa carte d'identité pour se faire reconnaître de son lointain cousin et futur coéquipier ! Tout en gravissant les échelons au sein du club, Jaf se fait aussi remarquer en équipe de France avec des sélections chez les -16, -18 et -19.
En 2006, alors que le Racing s'apprête à retrouver la Ligue 2, Jaf et ses potes décrochent la coupe Gambardella après avoir maté au Stade de France la bande à Benzema. C'est en 2006-2007 qu'il commence à évoluer sous les ordres de François Keller en équipe réserve (8 matchs) faisant également ses premiers pas dans le groupe pro à l'appel de Jean-Pierre Papin. En sélection, il arrive - avec Quentin Othon - en demi-finale du championnat d'Europe des moins de 17 ans.
Avec 19 rencontres et pas mal de qualités démontrées en Championnat de France amateur, Fanchone poursuit son apprentissage la saison suivante, assistant au naufrage de ses aînés à l'image de l'expérimenté Manuel Dos Santos à son poste fétiche d'arrière gauche et de son cousin James. C'est durant cette période qu'il signe, en mars 2008, un premier contrat professionnel qui le lie au Racing jusqu'en 2011.
« Je ne m'attendais pas à disputer autant de match. »
Tout s'accélère l'été dernier lorsque Manuel Dos Santos et Jean-Christophe Vergerolle quittent le navire, alors que plus personne n'ose encore compter sur Abou et que les finances du club sont à sec. Les joueurs à l'aise sur le flanc gauche de la défense ne sont pas légion mais ce poste ne figure pas dans les priorités de Jean-Marc Furlan. Grégory Paisley dans l'axe, il n'y a plus guère pour barrer Jaf que le seul Quentin Othon lui aussi tout frais débarqué de la CFA et réputé plus à l'aise au milieu de terrain.
Si c'est ce dernier qui débute la saison dans le couloir gauche contre Montpellier, Jean-Alain fait ses débuts dès la deuxième journée contre Dijon distillant au passage une passe décisive pour son homonyme. Au match suivant, contre Bastia, pour ses débuts à la Meinau, il se fend d'une nouvelle balle de but à destination cette fois d'un Rudy Carlier à l'étoile de plus en plus pâlissante. Le public, séduit par une point de vitesse et une qualité de centre peut-être uniques dans l'équipe, lui décerne le titre de joueur du mois d'août du Site Officiel.
Fort de ces débuts encourageants, le Jaf ne quitte plus cette place de titulaire d'autant moins menacée que Othon, déjà pas épargné par les blessures au début de l'exercice, est fauché en pleine course dès novembre par le Tourangeau Giroud : fracture du péroné, saison gâchée.
« Il a raison de m'en demander plus. »
Auteur d'un joli coup-franc contre Sannois pour son premier but en pro, élu joueur du mois de décembre par les stubistes, Fanchone garde les pieds sur terre et poursuit son apprentissage du professionnalisme au gré des hauts et des bas de l'équipe d'un Furlan qui n'hésite pas à égratigner - pour son bien - son plus jeune titulaire, il est vrai pas toujours irréprochable notamment dans ses replacements défensifs.
Il en faudrait plus pour déstabiliser un Jaf au contrat bétonné jusqu'en 2013 qui assume ses erreurs et se régale, se souvenant avec le sourire d'avoir été pris en grippe par le public du stade François-Coty : « Les Corses sont magnifiques. Ils étaient bien marrants car ils avaient de bonnes vannes. C'est super de jouer là-bas. ».
« Eviter de jouer la montée à Montpellier. »
Des mots pour le public de la Meinau il en a aussi un soir de mai au terme d'une vitale victoire sur Amiens : « L'ambiance dans le stade nous a fait du bien. Le public était derrière nous et cela nous a boostés et motivés. ». Dans le même souffle le jeune défenseur laisse poindre sa crainte prémonitoire de devoir jouer la montée à la Mosson, lors de la dernière journée, comme l'a prophétisé depuis longtemps son entraîneur.
C'est pourtant sur les bords de la Méditerranée et sur une affreuse fausse note que s'achève tristement la saison strasbourgeoise.
Jean-Alain Fanchone termine l'exercice avec 33 matchs et 4 passes décisives au compteur, après les indéboulonnables que sont Stéphane Cassard et Guillaume Lacour, après l'autre Fanchone meilleur buteur du club, il aura été le quatrième joueur le plus utilisé cette saison. Au passage, le journal l'Equipe l'a sélectionné dans son équipe type. Pas si mal pour un Bleuet de 174 centimètres...
Et maintenant ?
L'éclosion du Jaf n'est pas passée inaperçue et les prétendants plus ou moins sérieux sont déjà nombreux pour le débaucher ; ainsi le RC Lens aurait eu des vues sur lui dès le marché d'hiver mais aurait renoncé devant l'indemnité exigée par les dirigeants alsaciens. A Boulogne - où il n'a d'ailleurs pas fait son meilleur match - ce sont les Grecs de l'Olympiakos le Pirée qui viennent le superviser tandis que l'on annonçait récemment l'intérêt persistant de la Fiorentina ainsi que de plusieurs clubs de la Liga espagnole.
Les finances du club n'étant pas dans le rouge, le club - déjà affaibli par les départs de Cohade et des joueurs prêtés - ne se trouve a priori pas dans l'obligation de vendre et même s'il figure au nombre des joueurs que Gilbert Gress ne « connaît pas suffisamment » pour savoir jusqu'à quel point il souhaite les voir rester, on n'ose pas douter que le si prometteur Fanchone soit destiné à compter parmi les tôliers d'un Racing version 2009-2010 rajeuni.
Si on lui souhaite de connaître une brillante carrière, on espère bien évidemment que c'est avec le maillot de son club formateur que Jaf découvrira l'échelon supérieur. Si une saison pleine à jouter en Ligue 2 ne peut être que bénéfique, il fait partie des joueurs qu'il faudra se résigner à voir s'envoler vers d'autres cieux si d'aventure le chemin de croix des Bleus et Blancs devait s'éterniser...
Il parait que lorsque l'on vient de Eschentzwiller, village natal de Jaf, on travaille à Mulhouse, en Allemagne ou en Suisse à moins qu'on ne préfère cultiver la terre. Plutôt qu'au labour des champs c'est à celui des terrains de football que le petit Jean-Alain se destine très vite. Poursuivant sa découverte de la douce toponymie alsacienne c'est à Zimmersheim puis Rixheim qu'il prend ses premières licences. Déjà son ascension est fulgurante puisqu'il rejoint rapidement les benjamins du FC Mulhouse.
A seulement 13 ans le jeune défenseur aux origines guadeloupéennes entre dans le cycle de formation strasbourgeois évoluant dans l'équipe fanion de chaque catégorie d'âge. Un soir de match, ramasseur de balle, il est frustré du maillot de James Fanchone alors qu'il a pourtant amené sa carte d'identité pour se faire reconnaître de son lointain cousin et futur coéquipier ! Tout en gravissant les échelons au sein du club, Jaf se fait aussi remarquer en équipe de France avec des sélections chez les -16, -18 et -19.
En 2006, alors que le Racing s'apprête à retrouver la Ligue 2, Jaf et ses potes décrochent la coupe Gambardella après avoir maté au Stade de France la bande à Benzema. C'est en 2006-2007 qu'il commence à évoluer sous les ordres de François Keller en équipe réserve (8 matchs) faisant également ses premiers pas dans le groupe pro à l'appel de Jean-Pierre Papin. En sélection, il arrive - avec Quentin Othon - en demi-finale du championnat d'Europe des moins de 17 ans.
Avec 19 rencontres et pas mal de qualités démontrées en Championnat de France amateur, Fanchone poursuit son apprentissage la saison suivante, assistant au naufrage de ses aînés à l'image de l'expérimenté Manuel Dos Santos à son poste fétiche d'arrière gauche et de son cousin James. C'est durant cette période qu'il signe, en mars 2008, un premier contrat professionnel qui le lie au Racing jusqu'en 2011.
« Je ne m'attendais pas à disputer autant de match. »
Tout s'accélère l'été dernier lorsque Manuel Dos Santos et Jean-Christophe Vergerolle quittent le navire, alors que plus personne n'ose encore compter sur Abou et que les finances du club sont à sec. Les joueurs à l'aise sur le flanc gauche de la défense ne sont pas légion mais ce poste ne figure pas dans les priorités de Jean-Marc Furlan. Grégory Paisley dans l'axe, il n'y a plus guère pour barrer Jaf que le seul Quentin Othon lui aussi tout frais débarqué de la CFA et réputé plus à l'aise au milieu de terrain.
Si c'est ce dernier qui débute la saison dans le couloir gauche contre Montpellier, Jean-Alain fait ses débuts dès la deuxième journée contre Dijon distillant au passage une passe décisive pour son homonyme. Au match suivant, contre Bastia, pour ses débuts à la Meinau, il se fend d'une nouvelle balle de but à destination cette fois d'un Rudy Carlier à l'étoile de plus en plus pâlissante. Le public, séduit par une point de vitesse et une qualité de centre peut-être uniques dans l'équipe, lui décerne le titre de joueur du mois d'août du Site Officiel.
Fort de ces débuts encourageants, le Jaf ne quitte plus cette place de titulaire d'autant moins menacée que Othon, déjà pas épargné par les blessures au début de l'exercice, est fauché en pleine course dès novembre par le Tourangeau Giroud : fracture du péroné, saison gâchée.
« Il a raison de m'en demander plus. »
Auteur d'un joli coup-franc contre Sannois pour son premier but en pro, élu joueur du mois de décembre par les stubistes, Fanchone garde les pieds sur terre et poursuit son apprentissage du professionnalisme au gré des hauts et des bas de l'équipe d'un Furlan qui n'hésite pas à égratigner - pour son bien - son plus jeune titulaire, il est vrai pas toujours irréprochable notamment dans ses replacements défensifs.
Il en faudrait plus pour déstabiliser un Jaf au contrat bétonné jusqu'en 2013 qui assume ses erreurs et se régale, se souvenant avec le sourire d'avoir été pris en grippe par le public du stade François-Coty : « Les Corses sont magnifiques. Ils étaient bien marrants car ils avaient de bonnes vannes. C'est super de jouer là-bas. ».
« Eviter de jouer la montée à Montpellier. »
Des mots pour le public de la Meinau il en a aussi un soir de mai au terme d'une vitale victoire sur Amiens : « L'ambiance dans le stade nous a fait du bien. Le public était derrière nous et cela nous a boostés et motivés. ». Dans le même souffle le jeune défenseur laisse poindre sa crainte prémonitoire de devoir jouer la montée à la Mosson, lors de la dernière journée, comme l'a prophétisé depuis longtemps son entraîneur.
C'est pourtant sur les bords de la Méditerranée et sur une affreuse fausse note que s'achève tristement la saison strasbourgeoise.
Jean-Alain Fanchone termine l'exercice avec 33 matchs et 4 passes décisives au compteur, après les indéboulonnables que sont Stéphane Cassard et Guillaume Lacour, après l'autre Fanchone meilleur buteur du club, il aura été le quatrième joueur le plus utilisé cette saison. Au passage, le journal l'Equipe l'a sélectionné dans son équipe type. Pas si mal pour un Bleuet de 174 centimètres...
Et maintenant ?
L'éclosion du Jaf n'est pas passée inaperçue et les prétendants plus ou moins sérieux sont déjà nombreux pour le débaucher ; ainsi le RC Lens aurait eu des vues sur lui dès le marché d'hiver mais aurait renoncé devant l'indemnité exigée par les dirigeants alsaciens. A Boulogne - où il n'a d'ailleurs pas fait son meilleur match - ce sont les Grecs de l'Olympiakos le Pirée qui viennent le superviser tandis que l'on annonçait récemment l'intérêt persistant de la Fiorentina ainsi que de plusieurs clubs de la Liga espagnole.
Les finances du club n'étant pas dans le rouge, le club - déjà affaibli par les départs de Cohade et des joueurs prêtés - ne se trouve a priori pas dans l'obligation de vendre et même s'il figure au nombre des joueurs que Gilbert Gress ne « connaît pas suffisamment » pour savoir jusqu'à quel point il souhaite les voir rester, on n'ose pas douter que le si prometteur Fanchone soit destiné à compter parmi les tôliers d'un Racing version 2009-2010 rajeuni.
Si on lui souhaite de connaître une brillante carrière, on espère bien évidemment que c'est avec le maillot de son club formateur que Jaf découvrira l'échelon supérieur. Si une saison pleine à jouter en Ligue 2 ne peut être que bénéfique, il fait partie des joueurs qu'il faudra se résigner à voir s'envoler vers d'autres cieux si d'aventure le chemin de croix des Bleus et Blancs devait s'éterniser...
