Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

La légende verte

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Souvenir/anecdote
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Par aragon
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L'AS Saint-Étienne des années 70, ce monument du football français, a marqué son époque comme aucun autre club, même pas sans doute l'OM des années 90, ne l'a fait. Rétrospective.

Genèse verte
Ce qu'on pourrait retenir du rouleau compresseur incroyablement populaire des « Verts » 70, c'est d'abord la lente mais sûre construction de ses fondations.
Un Aulas aujourd'hui ne pourrait renier ce que les dirigeants et entraîneurs stéphanois qui se sont succédés entre les années 60 et 70 (Pierre Guichard, Pierre Faurand, Charles Paret, Jean Snella, Pierre Garonnaire, Albert Batteux, Roger Rocher et Robert Herbin) ont méthodiquement, patiemment et sûrement construit, avec un but - être les meilleurs en France, puis en Europe- avoué, et des moyens - le travail, la foi, l'argent - sans limite.
Aucune étape ne fut brûlée jusqu'au début des années 80. Le jour où les moyens devinrent plus discutables (politique de stars et de gros salaires aux origines douteuses) et les conflits internes de lutte de pouvoir invivables (tiens, tiens, comme la cause de la chute de notre Racing en 1980), cela marqua la fin d'un grand club à Saint-Étienne.

Pourquoi Verts, d'abord? Tout simplement parce que c'était les couleurs de l'entreprise d'épiceries Casino de Pierre Guichard, basée à Saint-Étienne et dont l'ASSE première version était l'équipe Corpo.
Devenu pro en 1933, le club progressera doucement jusqu'à un premier titre en 1957, puis un second en 1964. Mais c'est véritablement en 1967 que la machine verte est lancé: 4 titres consécutifs, du jamais vu dans le football français depuis la création du professionnalisme. Albert Batteux en est l'entraîneur et, déjà, Roger Rocher le président, depuis 1961.
Robert Herbin passé du rôle de joueur à celui d'entraîneur en 1972, le binôme à 2 fortes têtes Rocher/Herbin (du Bord/Gress juste avant l'heure) lance la légende verte. La France est trop petite pour leur ambition, l'Europe est leur objectif.
A cette époque, le football français n'a aucun poids hors de ses frontières.
Depuis Reims et les héros gaulois de la Coupe du monde 58, rien, c'est miracle - ou adversaires luxembourgeois - si les clubs passent un tour de Coupe d'Europe, et l'équipe de France loupe les coupes du Monde 70 et 74 en se faisant éliminer par les premiers Norvégiens qui passent.
C'est donc gageure d'espérer placer un club hexagonal au sommet de l'Europe.

Des matchs de légende
Mais ces Verts-là n'en ont cure: une domination sur le football national sans partage (quatre titres, deux doublés), et les échelons européen gravis à grandes enjambées.
Déjà, en 1969, un premier exploit contre le Bayern Munich - qui croisera plusieurs fois la route des Verts, comme le Milan AC pour l'OM dans les années 90 - ouvre les yeux et les ambitions d'un Roger Rocher, président mégalomane et avide de gloire.
Il faudra attendre 1975, et une demi-finale contre ces mêmes Munichois - qui remporteront en 74, 75 et 76 trois titres de champions d'Europe d'affilée - perdu sans démériter (0-0 et 0-2), pour lancer l'ASSE vers sa légende. La saison suivante sera celle de LA légende...
Le parcours des Verts dans les Coupe d'Europe 74/75 et 75/76 est remarquable par la valeur des adversaires rencontrés et ses suspenses, ses retournements de situations, une des raisons essentielle du coup de coeur incroyable de la France du football, tellement frustré d'exploits, pour ces valeureux footeux d'un pays minier, au public populaire.
En 74/75, ce sont le Sporting Lisbonne (2-0, 1-1), l'Hajduk Split et son match retour de folie (1-4, 5-1), les Polonais de Chorwoz (2-3, 2-0) qui passent à la trappe.
En 75/76, fort de ses exploits précédents, Saint-Étienne n'a peur de rien ni de personne.
Les champions danois ne sont qu'une formalité au premier tour (2-0, 3-1), les Glasgow Rangers sont aussi doublement battus en 8èmes (2-0, 2-1).
En quarts de finale, les Verts refont le coup de Split. Contre le Dynamo Kiev de la star mondiale Oleg Blokhine (ballon d'or l'année précédente), battus 0-2 à l'aller, une nouvelle page de gloire, digne des meilleurs scénaristes à suspense, est écrite au retour.
A 0-0, Blokhine se présente seul devant le gardien stéphanois Curkovic. Trop gourmand, il se fait reprendre par Christian Lopez, et sur la contre attaque, Hervé Revelli marque. Ensuite, Jean-Michel Larqué, d'un fantastique coup franc, enverra les 2 équipes en prolongations.
Durant celle-ci, Dominique Rocheteau, qui deviendra ce soir là et pour toujours "l'Ange Vert", assailli de crampes, s'arrache pour inscrire le but de la qualification. Toute la France pleure de joie devant sa télé.
En demi finale, ce sont les très solides champions hollandais du PSV Eindhoven qu'il faut éliminer. Car cette fois, plus question d'élimination au porte du paradis : la France y croit.
A l'aller, un nouveau maître coup franc du capitaine Jean-Michel Larqué donne un court avantage aux stéphanois.
Au retour, avec un superbe Yvan Curkovic dans les buts, Saint-Étienne tient bon (0-0): c'est fait, la France a de nouveau, après Reims il y a des siècles, un club en finale de la Coupe d'Europe des Clubs Champions.

La légende de Glasgow
C'est, évidemment, le Bayern qu'il faut affronter. Le Bayern avec son ossature de champions du monde 74, les Sepp Maïer, Gerd Muller et compagnie.
Le match se déroule à Glasgow. Tiens tiens... dans ce même stade qui avait vu une probante victoire stéphanoise en 8ème contre les Rangers. Le public est totalement vert, la France est devant sa télévision, l'exploit est tout prêt.
Hélas. La blessure de Dominique Rocheteau quelques jours avant la finale - qui fera néanmoins une rentrée en fin de match qui donnera beaucoup de regrets -, et surtout, une maîtrise dans le jeu marquée par 2 frappes sur les poteaux (les fameux poteaux carrés de Glasgow, qui feront dire encore aujourd'hui que si ils avaient était ronds...) sur une fantastique frappe de Bathenay et une tête de Jacques Santini (qui n'était pas encore le lent arrière gauche de Nice, voir l'article sur Jean-François Larios...) seront annihilées par un but de raccroc, un coup franc tiré dans le dos du mur stéphanois, naïvement en train de suivre les consignes de l'arbitre sur la distance réglementaire...
C'est fini. Saint-Étienne ne sera pas Champion d'Europe avant 2133, la France est au tapis, et devra attendre d'être au Tapie (Bernard) pour revivre ça.
Néanmoins, en perdants magnifiques, les Verts feront le lendemain une descente des Champs-Élysées devant la France en liesse. Il faudra attendre 1998 pour revoir pareille folie.

En vert et contre tout
Les poteaux carrés de Glasgow ont décidé que Saint-Étienne ne gagnerait pas.
Le club connaît cependant six dernières années de succès, ponctuées par un dernier titre de champion de France en 1981, quelques nouveaux exploits européens sans lendemain (6-0 contre le PSV, 5-0 à Hambourg) et 2 finales de coupe, perdus devant Bastia et le PSG.
En 1982, alors que l'équipe dispute et perd sa dernière finale de Coupe de France, l'opposition interne à un président Rocher érodé (hi hi) débouche sur une crise dont le club ne se remettra pas. On "découvre" l'existence d'une caisse noire servant à alimenter les plus gros salaires du club - comme un certain Michel Platini -, c'est terminé, Saint-Étienne plonge.
Quand arrivera la plus belle page du football français, la victoire en Coupe du monde 1998, dont les Verts sont un des déclencheurs, Saint-Étienne, exsangue, frôle la descente en National et la disparition pure et simple. Alors vert de peur, le club, depuis, n'est plus que vert d'espoir...

aragon

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Stammtisch
  • cigonhao Peut on vraiment prevoir qu il y aura de l imprévu ?
  • pando67 mon prono était bon
  • takl ça manque d'imprevu
  • takl Le Real sans Benzema c'est un peu nul quand même
  • kitl 16 corners à 0 pour City :o)
  • chrisneudorf Inexistant Arsenal. Qualification logique de Munich
  • takl ça devient compliqué pour Madrid quand même je trouve
  • kitl ça se décoince, si ça reste comme ça, parfait
  • valdestras On se fait chier ce soir par rapport à hier
  • cigonhao Qu en pense mouloungoal ?
  • domes Manchester et arsenal
  • pando67 je pronostique une qualif du bayern et du real ce soir
  • tenseur Un maintien est déjà top, ne rêvons pas trop. Il y a quelques semaines, le maintien était en grand danger
  • daikaran @ samksn67 Sisi ! Et je pense même la majorité. C'est juste que, comme d'hab', on la ferme.
  • gohelforever vacances - 2
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  • takl bonne nuit à tous
  • takl j'arrête là sinon ça va partir en cachouètes :)
  • takl résultat y'a plus que des extrémistes trop méga lol
  • takl Bayrou et Macron ils ont calmé tout le monde avec le principe de soit-disant se placer au milieu de l'échiquier :)

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