Amiens, tout ou rien

A quand l'élite ?
L'Amiens SC, club centenaire (1901), c'est d'abord une quête de reconnaissance.
Une finale de Coupe de France (perdue face au Racing en 2001 aux tirs aux buts), un titre de champion de France amateur en 1935 et un autre de division 3 en 1974. Autant dire rien pour le chef-lieu d'une région de 136 000 habitants.
L'auteur de ces lignes, de par sa famille maternelle amiénoise, et ayant fait ses premières armes de footeux dans la capitale picarde, se souvient d'un club avec toujours une même ambition, comme une obsession : l'accession à l'élite. Si les Amiénois s'en rapprochent timidement parfois (plusieurs saisons proches des trois premiers, mais craquant toujours à la fin), le paradis est encore loin. Et malgré un classement flatteur (6ème), cette année encore, la rude concurrence devrait avoir raison des ambitions picardes...

Une saison de transition
16ème l'an passé, à cinq points du premier relégable, malgré un président qui clamait en début de saison « La L1 en 2 ans » (air connu...), les Amiénois ont connu une saison type : dans la première moitié de tableau jusqu'à la trêve, puis la chute lente et inexorable.
Malgré la présence d'un attaquant comme Titi Camara, qui achèvera là sa brillante carrière (Lens, St Etienne, Marseille, Liverpool...), ou encore de l'international espoir Issiar Dia, le club picard vivra là une saison noire, avec comme points culminants une défaite 6-0 à Guingamp (record) et le remplacement en mars de l'entraîneur Alex Dupont (loin de faire l'unanimité) par Ludovic Batelli, ancien entraîneur de la CFA2 de l'ASC, rappelé alors qu'il coachait le FC Sète.

Place aux jeunes
Qui dit saison loupée dit intersaison animée : départs de Titi Camara, Diaw, Dia, Celdran, Youra Camara (soit toute l'attaque amiénoise, remplaçants compris !), Colleau, Makuma et Scotto, mais des arrivées intéressantes : d'abord Thibault Giresse, le fils de l'ancien international, en provenance du Toulouse FC ; Stéphane Heitzmann, un attaquant baroudeur de talent, Nicolas Raynier (attaquant) et Tristan Lahaye (un défenseur central prometteur) qui rejoignent leur ancien entraîneur du FC Sète ; Titi Buengo, international angolais, présent à la coupe du monde en Allemagne ; Warren Jacmot, 19 ans, formé à l'Olympique Lyonnais ; M'Baye Leye, attaquant en provenance de Lorient ; Quentin de Parseval défenseur central (Angers) ; Aurélien Boche, défenseur gauche de Cherbourg (National) et Jonathan Martins Pereira (réserve lensoise).
Un recrutement très jeune mais prometteur, selon la formule consacrée.

Attention danger(s)!
Avec les anciens comme le gardien Cyrille Merville (fidèle du club), l'Argentin Fernando Casartelli, le grand défenseur buteur, le rapide ailier de poche Ludovic Buron (élu meilleur joueur par les supporters picards l'an dernier), le très solide défenseur Joël Sami, le milieu inspiré David De Freitas, ou encore l'ex-Monégasque Fabrice Levrat, Amiens espère ne pas connaître les affres de la saison dernière.

Les dangers pour le Racing auront pour noms Heitzmann (six buts en L2 cette saison), Giresse (quatre buts) et Casartelli, le défenseur auteur de montées décisives (quatre buts).
5ème attaque de L2 (25 buts, à égalité avec le Racing), l'Amiens SC n'en possède que la 14ème défense. De quoi donner des idées aux attaquants du Racing, qui se sont bien amusés devant Ostwald en Coupe de France (6-0).

Capables de tout
Pas d'ambitions clairement affichées, c'est la voie de la sagesse. Celle qui mène parfois aux sommets, comme après la seconde journée où Amiens pointe dans le trio de tête après une victoire contre le Racing (1-0) faisant suite à un triomphe (3-1) sur le terrain du Havre.
Après avoir rencontré deux nouveaux prétendants à la montée (Ajaccio et Caen, pour une défaite et un nul), le premier bilan de début de saison est positif.
Depuis, les Picards se tiennent en embuscade, alternant le très bon (victoires à Istres, Montpellier et Guingamp) et le mauvais (nul à la maison contre Libourne, un 0-4 contre Dijon...).
Après une dernière victoire contre Créteil, les Amiénois pointent à la 6ème place, quatre points seulement derrière le Racing.
Neuf victoires, sept défaites pour seulement trois nuls. Autant dire qu'il faut espérer les prendre dans un mauvais jour !
Fort de leur victoire du match aller et de leurs quatre victoires à l'extérieur, nul doute qu'Amiens ne viendra pas à La Meinau en victime. D'autant plus qu'ayant frôlé l'exploit à Metz il y a quelques semaines (1-0), et restant sur une dynamique de victoires (tranquille qualification en coupe à Avranches -CFA2-), Amiens voudrait bien continuer sur cette lancée, pour, une fois encore, rêver d'élite, comme depuis... toujours.


Composition lors du dernier match à Avranches: (3-0, buts: Perchet (26ème, 88ème) et Levrat (78ème)):


Contre le Racing, la composition devrait être sensiblement la même, avec sans doute Giresse (en remplacement de Levrat, suspendu) et Heitzmann titulaires d'entrée.


Je me permets de dédier cet article à ma grand-mère maternelle, décédée à Amiens au début de ce mois de décembre 2006.