Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Et le Ballon d'Or est attribué à...

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© Karim Chergui

Jean-Pierre Papin est désigné Ballon d'Or de cette année 1991 et devient ainsi le premier joueur français sacré tout en évoluant dans un club de l'hexagone. Un exploit dont on parlera probablement encore dans quinze ans.

Une récompense logique
En cette fin d'année 1991, Jean-Pierre Papin devient l'un des Ballons d'Or les mieux élus de l'histoire, avec 141 points sur 145 possibles. Il relègue ainsi ses premiers concurrents (l'Allemand Matthäus et les Yougoslaves Pancev et Savicevic) très loin derrière lui, à 99 points, alors que seuls trois des pays votants n'ont pas placé le natif de Boulogne-sur-Mer en première position de leur choix : l'Angleterre de Lineker, la Yougoslavie de Savicevic ainsi que Malte.
Un plébiscite évident que JPP doit à sa constance au plus haut-niveau (il est le meilleur buteur du championnat français depuis quatre ans et le sera probablement à nouveau en fin de saison) ainsi qu'à la nature des buts que lui seul est capable de marquer aussi régulièrement : ces fameuses papinades qui lui valent le très rare honneur de voir son patronyme associé à un geste technique du football.

Une année pleine
Le parcours de l'Equipe de France cette année (six victoires en six matchs) et les performances de Papin en sélection (sept buts en cinq matchs dont deux papinades de légende contre l'Espagne et un doublé historique en Tchécoslovaquie assurant la qualification pour le championnat d'Europe suédois de juin prochain) sont également pour beaucoup dans ce succès.
Et comment ne pas évoquer le parcours de Papin et de l'OM qui survolent la première division depuis de longs mois, et ses performances en Coupe d'Europe : dès le début de l'année 1991 Papin marquait son territoire en championnat face à Lyon, certes une des plus faibles équipes du championnat, en inscrivant un quadruplé (victoire marseillaise 7-0).
L'impact médiatique de la victoire olympienne face au Milan AC de Gullit et Baresi (les champions d'Europe en titre) en quart de finale de la Coupe d'Europe est aussi à mettre à l'actif de Papin, auteur à cette occasion d'un but papinesque à San Siro et d'une passe décisive pour Waddle au Vélodrome.
Enfin ce Ballon d'Or met en lumière le talent de ses partenaires de l'attaque olympienne, Abedi Pelé et Chris Waddle (dixième de ce classement du Ballon d'Or) ainsi que l'influence de Bernard Tapie dans la carrière de JPP, « cet homme, ce père ou cet ami c'est selon, qui (lui) a ouvert les yeux et façonné » (citation France Football).

Le travailleur acharné
En dépit de l'échec en finale de la Coupe d'Europe des Clubs Champions aux tirs aux buts face à l'Etoile Rouge de Belgrade, le Ballon d'Or récompense donc la progression d'un joueur peut-être pas aussi naturellement doué qu'un Marco Van Basten, sacré il y a deux ans, mais d'un homme armé d'une volonté de fer et d'une capacité à toujours apprendre des choses nouvelles. C'est sans doute cela qui lui permit de tirer aussi bien profit des conseils d'Enzo Francescoli, de Klaus Allofs ou d'Alain Giresse qu'il côtoya au cours de ses premières saisons à Marseille.
Pratiquant un jeu sans artifices ni fioritures, ce joueur d'instinct symbolise à lui seul la devise olympienne : "droit au but".
Alors qu'il est aujourd'hui en passe d'atteindre la perfection dans la simplicité, il ne cesse pourtant jamais de travailler et d'améliorer ses qualités naturelles (la vitesse d'exécution, le jaillissement et une frappe de balle aussi puissante que précise en toute circonstances).
Au moment de recevoir ce Ballon d'Or, c'est avec plein d'humilité que sa première pensée est allée vers le gardien remplaçant de l'OM, Alain Casanova, sa victime préférée lors des longues séances d'entraînement supplémentaires qu'il s'inflige chaque semaine, confirmant ainsi son exceptionnelle abnégation à la tâche.

« Papin de Marseille »
Et rare sont les joueurs des temps modernes dont le destin soit autant lié au club dans lequel il évolue. Ce ch'ti du Nord est aujourd'hui un personnage aussi emblématique de Marseille que les Fanny, César ou Marius de Marcel Pagnol. Au centre des discussions de comptoir, Jean-Pierre Papin est celui qui fait rêver une ville vibrant plus que jamais pour son club de foot : « ce club m'a tout apporté. J'y suis lié pour la vie. J'ai bâti ma réputation ici, et il m'a aidé à me modeler. Je lui dois quelque chose » (FF).
A l'image de la cité phocéenne, bien que raillé par les gens de la Capitale, Papin n'est certainement pas le fada qu'on voudrait s'imaginer : « A mon arrivée à Marseille, pour les supporters de l'OM, JPP, ça voulait dire "J'en peux plus". Comme je ne joue pas au foot pour me faire siffler, je me suis mis à bosser plus. Alors je faisais du rab, du rab et encore du rab à l'entraînement. Et j'ai commencé à enquiller les buts » (FF). Et le mythe de Papin a ainsi rapidement dépassé les rives du vieux port pour faire de lui le héros populaire que toute la nation attendait depuis le départ à la retraite de Michel Platini, il y a déjà cinq ans.
Et s'il lui prend demain l'envie d'être l'un des rares français à tenter sa chance à l'étranger, nul doute que tout au long de cette décennie 1990, il restera pour tous les petits écoliers français jouant au foot à la récré, le seul et unique numéro neuf de la cour.



http://www.francefootball.fr/FF/ballon_or/img/couv91.jpg

filipe

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