Sidi Keita, joueur du mois d'avril

En toute honnêteté, il y a des moments où le titre de joueur du mois ne devrait même pas être attribué. Les joueurs du Racing, au cours de cette dernière ligne droite, pourtant décisive pour le maintien, ont fait honte à leur public extraordinaire. Leur démission collective relève de l'injure pure et simple à l'encontre des amoureux du club. Les quatre rencontres comptant pour l'attribution du trophée resteront comme autant de souvenir funestes : les défaites face à Nice et Nantes sont simplement dues à un incroyable manque d'envie et de fierté. A Sochaux, les Strasbourgeois ont été une nouvelle fois d'une mollesse affligeante. Et que dire de la monstruosité du match face à Nancy ? Les pauvres choux étaient fatigués et déjà en vacances. Ajoutez à cela Yves Deroff qui nous explique le plus sérieusement du monde que la pression est insoutenable quand on aborde la dernière ligne droite avec deux points de retard, et Ulrich Le Pen qui se permet de faire le malin devant le Kop... La coupe est pleine, pleine de vomi d'ailleurs... Vivement que tous ces clowns aillent se produire ailleurs, chez nous ils n'amusent plus grand monde...

Attribuer un titre de « joueur du mois » dans ce contexte paraît tellement dérisoire. Et pourtant le podium n'y est pas inintéressant, bien au contraire : Sidi Keita, Stéphane Cassard et Cédric Kanté le composent. Ce sont trois des (très) rares joueurs exempts de tout reproche, qui ont tout simplement eu un comportement professionnel au cours de cette saison. Car au Racing, avoir un comportement professionnel est devenu un signe d'excellence, c'est dire à quel point le club est tombé bas...

On en oublierait même avec tout cela que l'histoire de Sidi Keita relèverait presque du conte de fées. Révélation de la saison dernière, le jeune Malien s'est grièvement blessé face à Ajaccio en début de saison, laissant le milieu de terrain du Racing dans le désoeuvrement le plus total. La suite, on la connaît : la souffrance physique, la rééducation longue et pénible et le bonheur simple de pouvoir tout simplement rejouer au ballon. Et puis dès son retour face à Nantes, il est le meilleur sur le terrain. Ce n'était pas bien compliqué au sein de cette équipe de fantômes, mais bon, cela n'enlève rien à ses mérites. Sidi Keita symbolise bien avec Kevin Gameiro et Habib Bellaïd l'émergence d'une nouvelle génération qui, par son enthousiasme, a montré la voie que n'ont pas voulu suivre leurs peu glorieux aînés. Solide à Sochaux, Sidi a été sans doute le seul à se faire remarquer positivement face à Nancy.

Ces bonnes prestations sont d'autant plus remarquables que Sidi Keita a exprimé sa volonté de quitter le club à la fin de la saison. C'est toujours un crève-coeur de devoir perdre un joueur de cette trempe, mais très objectivement, il mérite mieux que ce Racing-là...

Stéphane Cassard, deuxième du classement, est également épargné par la critique du public. Le Franc-Comtois a profité de l'erreur de Nicolas Puydebois face au LOSC pour retrouver son poste de titulaire. Stoppant un penalty à Nice, Stéphane s'est montré brillant à Sochaux sur ses terres. Ce gardien de but sérieux, discret et sympathique constituera sans nul doute un élément précieux pour la saison à venir.

Quand à Cédric Kanté, c'est lui qui a tenu la baraque en défense tout au long de cette saison. Encore un joueur de qualité qui a fait son boulot et dont on se demande ce qu'il faisait dans cette galère... Malheureusement, il est à ce jour fort possible que la saison de L2 se déroule sans lui. Mais comme Keita, Cédric mérite tellement mieux...

Au rayon des flops, il est difficile de faire ressortir une individualité plus piteuse que les autres tant les candidats se bousculent au portillon. Abou a le triste privilège d'être tête de liste. Brillant lors de ses premières apparitions cet hiver, l'Egyptien s'est complètement effondré. Sa prestation face à Nancy fut tout bonnement catastrophique, il fut d'ailleurs remplacé avant la demi-heure de jeu... L'ami Yves Deroff, chouchou des utilisateurs du site www.racingstub.com, a payé très cher la pression qui pesait sur ses frêles épaules... Ce qui est un comble pour un capitaine ! Enfin Hosni, absolument méconnaissable depuis son retour de blessure, erre depuis quelques semaines comme une âme en peine dans l'entrejeu strasbourgeois.

Il est cependant encore une fois à souligner que ce ne sont pas trois joueurs qui mériteraient de figurer dans le flop, mais bien une quinzaine... Bref, vivement que cette saison se termine !