Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Souvenir : RCS-OM 1992

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Souvenir/anecdote
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Par conan
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Près de 40 000 supporters survoltés à la Meinau en cette soirée de novembre. C'était il y a presque 12 ans. Le Racing affrontait le grand OM, futur champion d'Europe.

Le 20 Novembre 1992 se déroula l'un des plus mémorables Racing-OM de l'histoire. Mémorable à plus d'un titre : du fait du scénario assez incroyable d'une rencontre à la limite de la violence, mais aussi car ce fut une rencontre charnière, véritable acte de naissance de l'OM version 92/93 qui allait devenir champion d'Europe quelques mois plus tard. Enfin il n'y eut jamais autant de monde pour suivre une rencontre du Racing à la Meinau, 39 033 personnes se serrant les uns contre les autres pour voir le match tant attendu depuis des années...

En effet l'OM était incontestablement le club phare de cette époque : un palmarès impressionnant (4 titres de champion de France d'affilée entre 1989 et 1992), un président à la personnalité sulfureuse et véritable vedette médiatique (Bernard Tapie) et surtout une constellation de stars, pour la plupart titulaires en équipe de France ou dans leurs pays respectifs. L'OM semblait être la première équipe française capable d'emporter une coupe d'Europe, il fut d'ailleurs à un souffle de l'exploit un an et demi auparavant, battu aux tirs aux buts face à l'Etoile Rouge de Belgrade lors d'une finale jouée à Bari de sinistre mémoire. Et pendant ces années fastes, le Racing traînait sa peine dans les joutes de la deuxième division. Ses supporters rêvaient depuis 1989 de tutoyer les étoiles et de voir son Racing affronter un jour l'OM. Le rêve devint réalité un soir de mai 1992 et un match de barrage mythique face au Stade rennais ou le Racing obtint enfin le droit de jouer parmi l'élite.

Si les débuts du Racing en D1 se déroulèrent dans l'euphorie, le PSG, autre monstre de l'époque, se chargea du dur retour sur terre en s'imposant 4-0 à la Meinau... Une victoire incontestable qui fit entrer le Racing dans un rang relatif, notre équipe vivotant en milieu de classement pour le restant de la saison pour finalement terminer 8ème du championnat, classement plus jamais atteint depuis... Entraîné par Gilbert Gress, le Racing d'alors proposait un jeu porté vers l'offensif et quelques individualités très brillantes telles que Frank Leboeuf, Marc Keller, le buteur australien Franck Farina, le petit ailier Nord Irlandais Michael Hugues et surtout José Cobos, le chouchou de la Meinau.

Quant à l'OM, les observateurs nourrissaient beaucoup d'inquiétudes au sujet de sa réelle valeur. Les cadres emblématiques de l'époque 90-92 (Papin, Waddle, Mozer, Stojkovic, Olmeta, Amoros, Casoni) étaient soit transférés, soit relégués sur le banc de touche. Les arrivées de Omam-Biyik et de Martin-Vazquez furent des échecs retentissants. On s'interrogeait sur l'opportunité de faire signer Rudi Völler, buteur redoutable mais âgé de 33 ans. Le jeune buteur croate Alen Boksic ne semblait pas dénué de talent, mais on l'imaginait mal à l'époque faire oublier Papin ou Waddle. Enfin, tout le monde se montrait surpris par les titularisations régulières de deux joueurs quasiment inconnus du grand public quelques mois auparavant : Marcel Desailly, excellent sous le maillot nantais mais dont le nom n'était connu que par les grands spécialistes du football français, et surtout d'un jeune gardien chevelu de 21 ans un peu fantasque, un certain Fabien Barthez. Ces joueurs surprenants étaient encadrés par les Angloma, Di Meco, Boli, Deschamps, Sauzée et Pelé grandes vedettes de l'effectif marseillais.

Pourtant cet OM là restait un grand mystère pour les observateurs, il semblait en tous cas bien loin de la valeur de ses glorieux prédécesseurs. Un début poussif en championnat (l'OM n'était que 6ème au moment d'affronter le Racing) et une qualification plus que laborieuse pour les poules de la Champions League face au Dynamo de Bucarest ont été fatals à l'entraîneur, Jean Fernandez, qui fut remplacé dès l'automne par l'éternel Raymond Goethals, entraîneur belge à l'accent savoureux et au verbe haut.

C'est donc un OM en plein doute qui devait affronter le Racing à la Meinau, et ce à trois jours du premier match de Champions League dans l'enfer d'Ibrox Park face aux Glasgow Rangers. Un match répétition donc pour un OM qui n'avait plus le droit à l'erreur face à un Racing qui allait se révéler constituer un excellent sparring partner. Sans doute pour se préparer au football rude des écossais, l'OM impose un jeu viril et violent. Les joueurs strasbourgeois sont véritablement matraqués notamment Etamé victime d'un véritable attentat de la part de Casoni à la 22ème minutes. Les avertissements pleuvent et c'est le sulfureux Eric Di Meco qui commit l'agression de trop sur Marc Keller et qui fut expulsé des la 33ème minute. Pourtant cette violence doublée il faut bien le dire d'une remarquable maîtrise collective des marseillais allaient considérablement gêner l'organisation strasbourgeoise. L'OM domine et mène logiquement 1-0 quasiment d'entrée de jeu. C'est alors un sentiment d'impuissance qui envahit les esprits strasbourgeois, le Racing apparaît trop tendre face à cet OM qui est une véritable machine de guerre et qui laisse apparaître un potentiel que personne ne soupçonnait suite à son début de saison moyen. Même réduit à 10, Marseille maîtrise la partie et double la mise en début de deuxième mi-temps par Sauzée. Le souvenir de la déroute 4-0 face au PSG hante à cet instant la Meinau...

Pourtant, la dernière demi-heure restera dans les mémoires des supporters strasbourgeois, une dernière demi-heure de folie où le Racing tenta tout pour inverser le destin. Tout commença par un coup de pouce du destin et une main de Basile Boli en pleine surface. Penalty, contesté par les Marseillais qui estimaient que la faute de Boli était involontaire. Leboeuf transforme et marque le but de l'espoir. A 1-2 ce n'est plus du tout le même match ! Le Racing donne alors tout ce qu'il a dans le ventre et parvint à 11 contre 10, à bousculer la formidable armada marseillaise. Et c'est Jean Jacques Etamé qui, à cinq minutes de la fin de la rencontre, fit littéralement exploser la Meinau en parvenant à égaliser ! Sous les rugissements d'une foule en délire, le Racing attaque encore de toute part pour tenter d'arracher la victoire. José Cobos est à deux doigts du bonheur, mais sa balle est sauvée sur sa ligne par un défenseur olympien.

2-2 sera le score final de cette rencontre mémorable, sans doute avec le match de barrage face à Rennes LE match référence de la seconde ère Gress. Une rencontre inoubliable par son déroulement mais aussi grâce à la ferveur populaire entourant le Racing. Ce fut aussi la rencontre qui mit définitivement sur les rails l'OM version 92/93 qui poursuivit sa campagne européenne par une rencontre tout aussi passionnante à Ibrox Park, se déroulant exactement de la même manière que 4 jours plus tôt à Strasbourg et s'achevant sur le même score de 2-2 ! La suite, on la connaît, Munich, la tête de Boli, la Coupe d'Europe et la liesse populaire rapidement assombrie par les déclarations d'un ancien joueur strasbourgeois, un certain Jacques Glasmann...


RCS- Olympique de Marseille : 2-2

39 033 spectateurs, arbitre : M. Lartigot

Buts : Boksic (17ème) et Sauzée (49ème) pour l'OM ; Leboeuf (64ème SP) et Etamé (85ème) pour le RCS.

RCS : Sansone - Baills, Keshi, Leboeuf, Cobos - Paillard, Etamé, Keller, Hughes (Djétou, 71ème) - Farina, Bouafia. Entraîneur : Gress

OM : Barthez – Angloma, Boli, Casoni, Desailly, Di Meco – Eydelie (Amoros, 39ème), Deschamps, Sauzée, Pelé – Boksic (Durand, 90ème). Entraîneur : Goethals

Avertissements : Casoni (8ème), Deschamps (26ème), Desailly (31ème), Pelé (35ème), Boli (76ème).
Expulsion : Di Meco (33ème)

conan

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