Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Le titre de champion de Dordogne

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Flux RSS 20 messages · 6.036 lectures · Premier message par marc · Dernier message par athor

  • Il me semble que le Racing détient un titre de "Champion de Dordogne" lorsque le club s'était exilé à Périgueux. Cependant, c'est assez dur de trouver des détails là-dessus. Quelqu'un en sait plus ?
  • oui j'en sais plus je vais te cherher ça on en avait parlé sur notre forum il y a quelque temps je te le recherche et te le file !
  • La guerre 39/45 frappe de plein fouet le Racing et ses joueurs. Mais l'activité "footbalistique" ne cesse pas pour autant. En 1940, la population strasbourgeoise réfugiée à Périgueux y reconstitue le Racing Club de Strasbourg. En Alsace occupée, le Racing change de nom et devient le "Rasensport Club", ce qui lui permet de garder les initiales RCS et à lma fin de la sasion, la racing a été champion de dordogne en 40 !!

    UN titre qu'on aura sasn doute plus jamais !
  • Ah mais que donc ferions-nous sans cieletblanc.com... ? ;)
  • Oui, c'est ce qu'on peut lire ici même

    Mais je trouve qu'on manque de détails sur cette histoire... moi ça m'intrigue :)
  • Info très intéressante..je ne manquerai pas de ressortir cette anecdote en société :)-
  • Strasbourg Champion de dordogne, c'est assez original dans le genre !!!! :)) :)) :)) :))
  • marc a écrit :
    Oui, c'est ce qu'on peut lire ici même

    Mais je trouve qu'on manque de détails sur cette histoire... moi ça m'intrigue :)


    faudrait demander au club s'il y a des archives ou qq chose comme ca.
    ou bien a la ligue de dordogne...
    y a pas des rescapes de cette epoque ?
  • samh a écrit :
    y a pas des rescapes de cette epoque ?


    Paplo !!!! :))
  • rachmaninov a écrit :


    Paplo !!!! :))



    :)) (+)
  • Trouvé dans "Les saisons d'Alsace" N° 9 (Hiver 2000/2001)

    Avec la guerre, le Racing devient le symbole de l'Alsace meurtrie

    Tout Strasbourg, toute l'Alsace, comme toujours depuis 1934, espèrent la grande saison, quand se prépare le championnat. En 1939, l'entraînement reprend le 18 juillet sous la direction d'un ancien international autrichien : Rumbold. Le bruit des crampons, chez les jeunes professionnels, couvre le bruit des bottes ; à 20 ans, peut-on avoir peur de l'avenir ? L'avenir immédiat, c'est le premier match contre le Racing Club de Paris et sa nouvelle réserve : Oscar Heisserer. A Paris. Une victoire contre Nancy (7-3) laisse tout espérer. Et le 2 septembre, dans la campagne alsacienne, les cloches sonnent. La guerre. Pour l'instant, la drôle de guerre, mais pas drôle pour les Alsaciens. Du jour au lendemain, tout s'arrête. Les compétitions sont suspendues. C'est l'évacuation (1/3 des Alsaciens transplantés dans le Sud-Ouest), la mobilisation. Ossi Rohr, l'Allemand de Strasbourg, choisit son camp : il est engagé volontaire dans l'armée française.

    Un jeune étudiant strasbourgeois, Paul Wolf, prend l'initiative de regrouper les footballeurs évacués et de poursuivre en Dordogne l'activité du Racing. Avec le président du CA Périgueux, on crée l'Entente Périgueux-Strasbourg avec siège social au café de Paris. Emile Stahl, celui qui sera dans l'ombre du Racing pendant 30 ans, viendra retrouver ses amis Wolf, Lergenmuller, Messaoud, Engel, Schaaf, Paganini. Il y a même, c'est le comble, un certain Fuhrer ! On inaugure en grande pompe, avec M. Naegelen, élu de la ville de Strasbourg, et le préfet, une plaque au stade. C'est l'entraînement deux fois par semaine et la compétition le dimanche.

    Paul Wolf plaide, à Paris, aux instances de la Fédération française de football, la participation du Racing au championnat dans le groupe Sud. Et ce qui devait arriver arriva : voilà les Alsaciens, les Yaya, comme on les appelle au pays de la truffe, champions... de Dordogne en 1940 (goalaverage : 46-8). Engel et Schaaf, qui auront un destin tragique, planent sur le match Strasbourg-Copo. Et l'aventure continue, avec l'entraîneur Rumbold et le jeune Paul Wolf, lors d'une coupe de France mémorable. Avec un 16ème de finale contre les Girondins de Bordeaux et Paco Mateo, qui ne sait pas encore qu'il illuminera, durant 20 ans, le football Alsacien. 3-2 pour Strasbourg, dans la grisaille de la drôle de guerre.

    Les Yaya vont dire Yo Yo devant les exploits de leurs jeunes footballeurs qui font la une des journeaux sportifs en allant jouer et perdre en 8ème de finale la Coupe à Sète, l'une des meilleurs équipes françaises, devant, nous disent les chroniqueurs, "une assistance suffisante". Suffisante, mais émue.

    Emue, elle l'est, la belle plume du journaliste vedette du sport français, Jean Eskenazi, que nous avons connu, à la grande époque de France Soir, en chemise de soie, noeud papillon et oeillet à la boutonnière. Il écrit dans la colonne de Football 39, une "Lettre à un ami alsacien", titrée [i]"Bravo Strasbourg et Périgueux. A bientôt!"[/i]

    Dans ce texte, si français, si bien "torché" comme on dit en jargon journaleux, Jean Eskenazi cerne bien, déjà, l'image du Racing, du public, vus "de l'intérieur".

    Pour les bonnes choses, le courage d'abord. "Il y a un club dont le titre est aussi ronflant que celui d'un condottiere du XVIème siècle : Strasbourg de Périgueux ! C'est magnifique, ça vous a une de ces gueules, ça sonne..."

    Pour l'accueil, la méfiance d'abord, la générosité ensuite. "Mes camarades du football et moi, nous avons tous l'impression d'avoir jouer un rôle en maintenant un contact plus étroit entre vous et nous, "gens de l'intérieur", pour qui vous aviez parfois une légère, une timide, une offensive méfiance." "Nous avons apprécié votre amitié qui ne se donne pas d'emblée." Alors il y a le rire, et l'hospitalité sans "la moindre ostentation".

    Enfin le public. Déjà râleur, siffleur et impatient. Eskenazi, dans cette lettre d'amour-sincérité, évoquant la mémoire du premier mort officiel de la guerre, pour le Racing, son secrétaire général Auguste Zinmeister, dit "Gus", tué comme lieutenant en service près de Stutzheim, raconte son vécu au stade de la Meinau. "Brave Gus ! Où j'ai le plus prisé son caractère, c'est un jour que Strasbourg avait été battu sur son terrain par un score sévère. Un public qui comme tous les publics, va au stade pour voir gagner son équipe plus que pour assister au football, manifestait son mécontentement de façon intenpestive. Quelques braillards, ceux qui se défilent quand on a besoin d'eux, s'en prenaient plus directement au facile bouc émissaire qu'est le secrétaire général. Je revois Zinsmeister. Sans faire ni une, ni deux, il piqua vers ces mouches de coche, et sur un ton ferme, sans être provocant, le ton d'un homme qui ne refuse pas le combat :
    - Alors, quoi ?
    Et les braillards s'égaillèrent come une volée de moineaux !"


    Des moineaux en cage, après la débacle de juin 1940. Le retour en Alsace est douloureux.

    Extrait de "Racing : autopsie d'un mythe" une enquête de Jean-Louis English
  • Triste époque ma foi !!! :( (-)
  • Voici un site référence sur cette époque dont voici le lien :
    LES YA-YA EN PERIGORD
    http://perso.wanadoo.fr/f.s.weiters/somevac.htm
  • Toute cette époque explique aussi la naissance de l'ex-joueur de Racing Yannick Fischer dans le sud-ouest de la France, où étaient finalement restés ses grands-parents.
  • Le président de la LAFA, Gilbert Schneider, est lui né en Dordogne durant la guerre.
  • Sur le titre de champion de dordogne, il existe aussi des informations sur le site du périgueux foot : www.pxfoot.com
  • Et bientôt Domarchivas va améliorer plus encore la connaissance de cette période de l'histoire du Racing, puisqu'il a affirmé avoir programmé des vacances à Périgueux pour y éplucher les archives. (+) Respect.
  • Quand le RC Strasbourg décrochait le titre de champion de… Dordogne !

    https://images.sudouest.fr/2017/12/02/5a2419a766a4bdf523e4a749/wi... L’équipe du RC Strasbourg en 1940 : (debout): Strub, Schaaf, Albertini, ?, Engel, Fuhrer, ?, ?, Rumbold, entraîneur (accroupis) : Peray, Lergenmuller, Messaoud. (Photo : P. Perny/Ouest-France)


    Champion de France en 1979, le Racing Club de Strasbourg qui retrouve Bordeaux vendredi en Ligue 1 affiche un titre bien plus surprenant à son palmarès : champion de Dordogne en 1940

    Un article est paru le mois dernier sur le sujet dans le journal Ouest-France
  • Certains d'entres-eux ne reviendront pas du front :( Lergenmuller a eu plus de chance, il fut le premier gardien de but du Racing de l'après-guerre.
  • On peut citer l'intégralité de cet excellent article (puisqu'il est public):

    Citation:

    Quand le RC Strasbourg décrochait le titre de champion de… Dordogne !

    Champion de France en 1979, le Racing Club de Strasbourg qui retrouve Bordeaux vendredi en Ligue 1 affiche un titre bien plus surprenant à son palmarès : champion de Dordogne en 1940

    Le 5 septembre 1939, les premiers réfugiés strasbourgeois descendent en gare de Périgueux. Sur ordre du gouvernement, environ 80 000 civils alsaciens sont évacués vers la préfecture de la Dordogne après la déclaration de guerre à l’Allemagne. Dans la cité périgourdine, la « drôle de guerre » accouche d’un drôle de club de football : l’Entente sportive Périgueux/Strasbourg, née à l’arrivée du Racing Club de Strasbourg (RCS).

    Aujourd’hui méconnue, son histoire ne passe pas inaperçue à l’époque. Elle pousse à l’emphase le journaliste Jean Eskenazi : « Il y a un club dont le titre est aussi ronflant que celui d’un condottiere du XVIe siècle : Strasbourg de Périgueux ! C’est magnifique, ça vous a une de ces gueules, ça sonne… » (1)

    Dans le rôle du mercenaire à l’italienne, Paul Wolff. À dix-huit ans seulement, l’étudiant en exil s’emploie à maintenir en vie le RCS, dixième de la dernière Division 1. Il obtient équipements et terrains du Club athlétique périgourdin (Cap), avec le concours du Club olympique de Périgueux-Ouest (Copo). Dès le 5 octobre, la nouvelle Entente sportive Périgueux/Strasbourg arbore les rayures bleu et blanc des Capistes et organise bientôt un premier match de gala face à une formation locale (3–2) au stade Roger-Dantou.

    Pierre Perny, spécialiste du football alsacien (2), précise que « les joueurs ne viennent pas que du Racing, mais aussi du Red Star Strasbourg et d’autres clubs », avec l’apport de soldats mobilisés. La majorité des cadres du RCS, à l’instar d’Oskar Rohr, n’est toutefois pas de l’aventure.

    Les Manchots battent Bordeaux

    Pour les Périgourdins, il est difficile de se faire une place parmi ceux qu’on surnomme, sur cette terre de rugby, les « Manchots ».

    « Leur venue apportait beaucoup au football parce que c’étaient des professionnels, des gens qui avaient la maîtrise du ballon »,

    se souvient Yves Bancon dans un entretien au site Mémoires de résistances en 2009. « L’esprit professionnel prédominait encore et nous, petits amateurs, on se sentait mal à l’aise », poursuit l’ancien joueur, aligné avec l’équipe réserve qui remportera le championnat départemental de l’Ufolep en battant en finale une certaine AS Strasbourg…

    À l’automne 1939, le football français est toujours à l’arrêt. Fin octobre, la Fédération décide d’inscrire soixante-quatre participants pour la coupe de France. La candidature de l’Entente est retenue pour représenter l’Alsace. Lors de son entrée en lice le 17 décembre, elle reçoit Ruelle. L’obstacle charentais franchi (4–2), elle part affronter les professionnels des Girondins de Bordeaux dans leur stade des Chartrons en seizièmes de finale. Le 14 janvier 1940, l’attelage alsaco-périgourdin s’impose (3–2) devant 5 000 spectateurs médusés.

    Championne sans rival

    Le bon parcours de l’Entente en coupe atténue sa déception de n’être pas autorisée à prendre part au prochain championnat de France. Les coéquipiers du buteur Gérard Schaaf doivent se contenter d’un championnat de Dordogne de huit équipes, renforcées par des joueurs alsaciens et réparties en deux poules dont les vainqueurs s’affrontent en finale (3). Le 21 janvier, les débuts de l’Entente sont ajournés à cause de la pelouse gelée de Chancelade. Sa première rencontre a lieu une semaine plus tard à Saint-Aulaye. À la surprise générale, elle est accrochée en bord de Dronne (3–3). Cette entame est d’autant plus inquiétante qu’elle se déplace ensuite à Sète, champion de France en titre, pour son huitième de finale de coupe. Le 4 février, les vedettes héraultaises se montrent impitoyables (8–1).
    Cette sévère déconvenue agit comme une remise en question. À domicile, l’Entente étrille Chancelade (21–0) avant de prendre sa revanche sur Saint-Aulaye (8–3) et de finir aisément en tête de son groupe après deux victoires (5–1 et 9–1) sur l’AS La Cité de Périgueux. Elle disputera donc le titre de champion de Dordogne au Copo, meilleur que Fossemagne/Thenon, Les Mondoux et Thiviers. Le 17 mars, elle assume son statut de favori sans trembler (4–1). Deux jours plus tard, le RCS retrouve « son autonomie » : l’Entente est officiellement dissoute après vingt-quatre matches, ponctués par dix-sept succès.
    Après l’armistice du 22 juin, le Racing rentre à Strasbourg où il devient le Rasensport Club Straßburg au sein du IIIe Reich. Seul, le Cap atteint les huitièmes de finale de la coupe de France de la zone libre en 1941 et 1942, s’inclinant à chaque fois contre les professionnels du Toulouse FC (0–4 et 0–1). À la Libération, il fusionne avec le Copo et La Cité pour former une ambitieuse Union sportive de Périgueux qui fréquente l’élite de la Ligue du Centre-Ouest jusqu’à sa faillite en 1959.

    (1) Dans l’article « Racing : autopsie d’un mythe », de Jean-Louis English dans la revue « Saisons d’Alsace » (n° 9, hiver 2000–2001). (2) Sa thèse de doctorat s’intitule : « Le football en Alsace (1890–1950) : une histoire sportive et politique ». Également auteur de l’ouvrage « Racing 100 ans » pour le centenaire du club en 2006.(3) Résultats fournis par l’historien Pierre Lafond également auteur de l’Encyclopédie du Rugby Français (1989).

    Les mystères de herr Rumbold

    À l’été 1938, ce parfait francophone arrive à Strasbourg, cinquième du dernier exercice de Division 1. Un an plus tard, il suit ses joueurs à Périgueux malgré le déclenchement de la guerre et, en tant qu’Autrichien, sa citoyenneté allemande… « Un sacré bonhomme », rigoureux et sévère, aux dires de son ancien protégé Paul Wolff dans le quotidien Les Dernières nouvelles d’Alsace en 2009, qui interdit notamment au public de fumer !
    En 2000, dans la revue Les Saisons d’Alsace, le journaliste Jean-Louis English soulève une autre interrogation en rapportant les propos d’Alphonse Rolland, attaquant des Girondins sous l’Occupation. À cette époque, celui qui l’a connu quelques années plus tôt à Strasbourg assure l’avoir croisé dans les rues de Bordeaux. Son ancien technicien lui aurait alors glissé ! « Si tu as un problème, tu m’appelles à la Kommandantur et tu demandes lieutenant Rumbold ».
    À la fin de la guerre, l’insaisissable Charles Rumbold parvient à se faire oublier. Son nom réapparaît en Espagne en tant qu’entraîneur du Sporting Gijón lors de la saison 1947–1948. Avant de disparaître à nouveau.
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