Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

A la decouverte de greg

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Interviews stubistes
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Par oudin
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De partout il a été, de partout il a chanté et il les suivra partout, lui l'enfant de Strasbourg. Retour sur une saison de plus où le vice-président de la fédération des supporters du Racing n'aura pas raté un match. Une saison de plus entre passion, organisation, déplacement et bus avec en point d'orgue la finale face à Raon. Interview fleuve


1. Greg, tout simplement pour commencer : comment te sens-tu ? Qui l'eût cru ?

Bien ! Cette fin de saison aura été l'occasion de passer par tous les états : impatience, frustration, colère, stress et enfin un grand soulagement couplé d'un grand bonheur ! Tout est bien qui finit bien, et ce n'est pas souvent qu'on a l'occasion de dire cela concernant le Racing.
Qui l'eût cru ? Pas grand-monde c'est sûr, même les plus passionnés et les plus optimistes ont douté cette saison je pense. A titre perso, j'ai toujours gardé un infime espoir tant que la montée restait mathématiquement possible, mais je suis souvent sorti de la Meinau en colère suite au manque d'engagement de l'équipe, en me disant que c'était toujours possible « mais pas comme ça ». Heureusement les joueurs ont su se transcender une fois dos au mur !


2. On a beau être supporter et optimiste, après un match comme celui de Moulins (0-4) croyais-tu toujours à cette montée ?


C'est le moment où le bateau tangue le plus fort c'est sûr, mais si on part à une vingtaine à Yzeure trois jours après, c'est qu'au fond de nous on devait forcément y croire encore un petit peu.


3. Avec Philippe, et bien d'autres tu animes et fais vivre la fédération des supporters ; les résultats du club ont forcément une influence sur la vie de l'association, comment gères-tu cela ?

C'est justement dans les moments difficiles que l'investissement associatif prend tout son sens je trouve. C'est là que les relations humaines et les projets associatifs permettent de continuer à vivre sa passion au quotidien en essayant de faire un peu abstraction des résultats. Après il ne faut pas mentir non plus : meilleure est la situation du Racing, plus simple est la vie dans les associations.
Je profite également de la question pour dire que les relations n'ont jamais été aussi bonnes entre les différentes composantes de la Fédé (et donc avec les Ultras et le KCB) et que ça facilite grandement les choses au quotidien. Le manque d'entente est un reproche qui a souvent été fait par les supporters hors associations et je pense que du coup ça mérite d'être souligné. Une grande victoire pour la Fédé !


4. Comment s'est passé l'organisation ou plutôt le report du match contre Raon ? On a lu pas mal de chose, mais au final les associations étaient au courant de quoi et à quel moment ?

La première chose que je souhaite dire sur ce match, c'est que hors finale de coupe, je n'ai jamais connu un tel engouement pour un match du Racing à l'extérieur. 13 bus se sont remplis en quelques jours, et si les contraintes logistiques (dispo des bus et problématique billets) n'avaient pas été si grandes, de nombreux bus supplémentaires auraient été affrétés. Malgré cela, quand les 2800 billets ont été attribués au Racing, je ne pensais pas que tout serait vendu. En voyant le lendemain courant de matinée qu'il ne restait que quelques centaines de billets et que les gens avaient fait la queue devant les grilles dès 7 heures du matin, j'ai halluciné. Tout cet engouement autour du club en CFA, c'est magique !

Pour répondre plus précisément à la question, l'organisation a vraiment été très très difficile et on est passé par des moments d'euphorie et des instants de gros doute, songeant même à annuler le déplacement. Trouver les bus, inscrire 200 personnes, annuler les bus (les compagnies étaient ravies), rappeler 200 personnes, remplacer les 50 qui ne pouvaient plus venir, les rembourser et encaisser les nouveaux inscrits, gérer le surcoût lié au racket sur le prix des places alors qu'on avait fait payer les gens à l'avance pour faciliter la gestion, retrouver des bus... On a vraiment galéré et ça a été le cas dans toutes les assocs. On a trouvé le 4e et dernier bus Fédé le jeudi en fin d'aprem alors que les gens étaient inscrits et avaient payé depuis le match contre le PSG2, ouf !



5. Pendant cette période, aviez-vous des contacts particuliers avec le club ?


Concernant les relations avec le club, elles ont été quotidiennes pendant ces dix jours d'incertitudes. On a notamment pesé de tout notre poids pour que le Racing n'accepte aucun compris du style 350 ou 700 billets. Les Ultras avaient notamment fait savoir au club qu'ils n'accepteraient aucun mode de sélection pour l'attribution des places et je pense qu'il faut les féliciter de l'avoir joué collectif et de ne pas s'être seulement soucié des places pour leurs bus. Le club a compris qu'il n'y avait pas de place pour les compromis et que tous les supporters du Racing devaient pouvoir assister à ce match. Mission accomplie !


6. Faisons un peu d'uchronie, le racing passe à côté de son match à Raon et se retrouve en CFA en 2013/2014. Quelles sont les conséquences selon toi pour le public, les sponsors, les associations, les Kellers ?


On a beau savoir qu'on ne montera pas tous les ans, le coup aurait été assez rude au niveau du public et des associations je pense. D'abord, je pense que l'après-match à Raon aurait été très difficile à gérer. Entre le climat très particulier autour du match et l'énorme déception qu'aurait été une non-montée... autant ne pas y penser !
D'un point de vue du club, Marc Keller nous avait assuré lors de sa venue au local avant le derby de sa totale confiance en cas de non-montée, que les actionnaires et les partenaires répondraient présents et que l'équipe serait plus compétitive l'année prochaine si on ne montait pas cette année. Cette sérénité était rassurante, on a rarement eu ce genre de discours, du moins de personnes avec un minimum de crédibilité.
Concernant François Keller, j'espère vraiment qu'il fera le plus long bout de chemin possible avec le Racing, indépendamment des résultats. J'ai fait sa connaissance en mai 2011 lorsqu'il est venu au local des supporters avec Thierry Wendling et Jean-Marc Kuentz pour discuter du centre de formation. Et je me souviens très bien m'être dit la chose suivante ce soir-là « ce gars-là il aime le club autant que moi ». Au-delà du fait que la suite l'a confirmé, je crois que c'est primordial et que c'est ça qui fait qu'on arrache la montée à la dernière journée ou qu'on reste à quai en attendant la prochaine galère.



7. Comment as-tu personnellement vécu le match et surtout l'animation entre la tribune latérale et la paysagère ?

Que les associations aient été séparées du reste du public restera pour moi la grande frustration de cette belle journée. Si les associations avaient pris place au centre de la paysagère, l'ambiance aurait été largement meilleure. On a fait ce qu'on a pu et l'ambiance n'a pas été trop mal non plus au vu des conditions. Je retiens surtout que la tribune paysagère était magnifique avec 2000 personnes aux couleurs du Racing sans la présence des associations et une belle motivation pour soutenir l'équipe dans ce dernier combat. C'est la plus belle mobilisation des vingt dernières années pour un match à l'extérieur en championnat, et c'est en CFA que ça se passe !


8. Comment vois-tu la saison prochaine s'agissant par exemple des déplacements : certes une division de plus, mais des déplacements loitains. Va-t-on gagner des supporters ou en perdre ?

Plus que la distance, c'est les matchs le vendredi qui vont faire perdre des supporters à l'extérieur. Quel scandale, veut-on nous faire croire que cet anonyme championnat National ferait de l'ombre à qui que ce soit le samedi ? Les dirigeants du foot français ont des motivations bien différentes des nôtres et c'est bien dommage. Quand les stades se vident, c'est le football qui meurt, indépendamment des revenus publicitaires et des stratégies marketing.
Un petit mot pour la triste nouvelle qui vient de tomber : la rétrogradation administrative du Gazélec. Ce déplacement était attendu avec une grande impatience par les habitués des migrations, après deux saisons sans voyage en Corse. Espérons qu'ils auront gain de cause en appel et qu'on aura le droit à notre virée insulaire.
Pour le reste, je suis optimiste, si la sérénité reste la même en coulisse, le Racing jouera un rôle dans ce championnat dépourvu de grosses équipes.



9. Depuis que tu fréquentes les tribunes, et sans tomber dans l'analyse de comptoir, est ce que quelque chose a particulièrement évolué selon toi ?

Avant d'être responsable de la Fédé, je suis membre des UB90 depuis bientôt 15 ans et j'ai donc une vision très Ultra des tribunes. De manière générale, je trouve que les tribunes françaises sont de plus en plus aseptisées, avec le business qui grignote chaque année un peu plus le côté populaire du football. Sans occulter une indiscutable part de responsabilités des Ultras, les groupes disparaissent les uns après les autres et cela se ressent en terme d'ambiance. Les supporters bénéficient d'un traitement à part, sous la pression médiatique et à coups d'auto-promo pas chère des politiques. C'est injuste et insupportable !
C'est tout le paradoxe de cette descente aux enfers du club, on a été gâté d'un point de vue foot populaire : esprit bon enfant, respect mutuel et proximité avec les joueurs et dirigeants, plus de sécu, plus de police... et pas ou très peu d'incidents (à méditer !).
Parallèlement à cela l'engouement renaît autour du club, les gens recommencent à s'identifier au Racing et l'ambiance est bonne dans les tribunes. Je crains que cette parenthèse enchantée se referme très vite une fois en L1/L2 et que le retour à la réalité du football professionnel soit très dur à vivre par certains côtés, même s'il est sûr que les gros matchs manquent et qu'on ne peut pas se satisfaire de la position actuelle du Racing.
Espérons que le club saura prolonger le plus longtemps possible cet esprit populaire qui lui aura permis de renaître de ses cendres.


10. Pour toi, la trève c'est plutôt le repos, ou l'impatience que la saison reprenne ?

3 jours de repos et deux mois d'impatience !


11. Un mot pour finir ?

J'invite tout le monde à soutenir le Racing quoiqu'il arrive et à profiter de ces belles années où la victoire est souvent au rendez-vous ! Franchissez le pas et venez boire un coup au local des supporters, les débats sur le Racing sont plus sympas autour d'un verre que seul derrière son ordi. Faîtes une fois l'expérience d'un déplacement en bus pour voir le Racing à l'autre bout de la France, c'est une expérience à vivre. Et si vous appréciez la mentalité ou les actions de l'une ou l'autre association, prenez une carte de membre pour la soutenir. Mais faîtes gaffe, la dépendance n'est jamais loin, Allez Racing !

oudin

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