Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Dans le mur, en souriant...

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Par hyrka
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Prise de tête à La Meinau © Karim Chergui

Les soupirs, les plaintes et les râles de la Meinau n'y changeront rien : le Racing a marqué six points en onze journées. Le bon vouloir et la malchance des Bleus n'expliquent pas tout.

« Tous les voyants sont au vert »

Marc Keller répète à qui veut l'entendre que le Racing est sur de bons rails. Les dettes et les dissensions internes font partie du passé, le club a tous les éléments en main pour faire quelque chose de probant; en tout cas plus convaincant que les résultats épileptiques des dernières années. Le groupe strasbourgeois semble homogène et compétitif, les supporters sont au rendez-vous et la coupe de l'UEFA apporte un soupçon de piment à même de rendre cette saison un tant soit peu passionnante. Malgré le départ de Mamadou Niang, tout semble réuni pour que Strasbourg attaque le championnat version 2005-2006 d'un pas sûr et volontaire afin de réaliser une bonne saison, à la hauteur des ambitions maintes fois déçues du public alsacien.
Quantitativement, le recrutement répond aux besoins de l'équipe : un attaquant star du football tunisien, un grand espoir du football égyptien, une valeur montante de Ligue 2, un récupérateur suédois rodé aux joutes européennes et apprécié du côté de la Meinau... Jacky Duguépéroux ajoute un certain cachet à cette équipe, fort de ses résultats de la saison dernière, et tout semble réuni pour que le Racing fasse bonne figure en Ligue 1...

Une sympathique image d'Epinal
Dans un enthousiasme partagé avec le public, les Bleus débutent la saison pleins de bonne volonté. Un nul contre Auxerre, une courte défaite à Lyon, une défaite injustifiée contre Monaco...Le Racing souffre en ce début de saison sans que l'on sache vraiment pourquoi, mais fait bonne figure. Le mal s'inscrit dans les rencontres suivantes, le doute également. Strasbourg joue bien, produit un jeu relativement léché, mais pêche cruellement dans la finition. Menés au score contre le PSG, les Alsaciens sonnent la révolte sans parvenir à concrétiser la moindre occasion. Le scénario se répète contre Lens puis Toulouse : c'est quand le Racing est mené qu'il se montre le plus volontaire. Malgré quelques fulgurantes offensives face au Grazer AK (d'une faiblesse consternante), Pagis, Gmamdia ou Farnerud ne trouvent pas moyen de percer les défenses adverses. L'ouverture du score face à Troyes a fait entrevoir la victoire aux supporters alsaciens, en vain. Cinq buts en onze matches, cela est extrêmement pauvre, même si l'équipe semble jouer au ballon, voire dominer son adversaire la majorité du temps. Un jeu construit et relativement technique, voilà ce que le Racing offre à ses observateurs. Mais voilà, cela ne suffit pas. Si les joueurs sont volontaires et semblent animés d'un certain esprit de conquête, le résultat comptable est plus qu'alarmant. L'image d'un Racing jouant au ballon est certes plaisante mais ne répond pas aux besoins comptables d'une équipe souhaitant sauver sa peau en Ligue 1 le plus rapidement possible. Elle répond encore moins aux ambitions d'un club souhaitant figurer dans la première moitié du classement.

Un sourire qui rend la défaite moins amère
Voilà le dilemme de Strasbourg : ressembler à une équipe efficace et « joueuse » sans en toucher le bénéfice est une situation délicate. Quand le Racing semblait plus qu'affligeant face à Nantes lors de la saison passée, il paraissait aisé d'identifier les dysfonctionnements de l'organisation d'Antoine Kombouaré. Le manque de combativité et de solidarité sautait aux yeux. Difficile d'en dire autant aujourd'hui pour les hommes de Duguépéroux. Les joueurs semblent impliqués, combatifs et techniquement en place. Le groupe reflète une certaine cohésion et sur le terrain les enchaînements sont convaincants... par moment. Les occasions sont là, malgré le côté brouillon qui en ressort souvent, et les tirs fusent. Mais les buts manquent, les passes propres aussi, l'acharnement fait défaut. La précision connaît certaines largesses également. Et pourtant, c'est le sourire qui viendrait presque aux lèvres des commentateurs et des acteurs du jeu strasbourgeois, tant le niveau de jeu de l'équipe semble offrir des opportunités...

Le mur...sans rire
Mais voilà, le Racing est déjà bien mal en point. Toute la bonne volonté du monde ne suffira pas à faire des Strasbourgeois des foudres de guerre. Il ne s'agit pas que de ça. L'équipe peut être en place, produire du jeu, etc. Ce n'est pas forcément ça qui la fera gagner. Etre organisé et volontaire est une chose. Savoir dépasser ce statut en est une autre. Etre des morts de faim et se remettre en cause constamment en sont d'autres. Le Racing manque cruellement d'imagination et d'improvisation finalement. Répéter un schéma offensif de passes lorsqu'on est mené au score suffira rarement à obtenir la victoire. Les tirs se doivent d'être incisifs, car il n'est pas possible d'en obtenir 50 par match. Les attaques doivent éviter cette forme de suffisance qui hante les attaquants de Strasbourg depuis le début de saison. Passe après passe, les opportunités de tir se font plus ou moins rares ou sont mal exploitées. Les appels sont en général pas trop mauvais, mais il manque ce soupçon de hargne pour les rendre efficaces. Si les joueurs veulent éviter les sacro-saints discours « d'esprit commando » et de « révolte », ils doivent oublier le sourire du beau jeu et passer à un mode de détermination encore plus élevé. La suffisance du jeu léché ne leur sera d'aucune utilité tant qu'ils ne seront pas capables de mettre le couteau entre les dents et de rendre leurs actions décisives à chaque fois. Ils sont de bonne volonté, mais ne dépassent pas leur envie de bien faire par l'envie de tout bousculer, de dépasser leurs acquis et de mettre à mal les défenses adverses. Droit dans le mur si on continue à en sourire. Arrêter de sourire, c'est aussi faire montre de réalisme et de détermination. Tirer la gueule et marquer, c'est toujours mieux que de soupirer et de rater son tir. Râler après avoir raté une occasion, c'est plus acceptable que de pester après s'être fait tacler. Mettre la balle au fond en faisant la grimace, ça fait toujours plus plaisir que tirer au-dessus en marmonnant sur ses ratés. Faire du beau jeu, c'est bien, marquer sans faire joujou c'est mieux. Sourire en ayant bien joué, en ayant dominé, en ayant fait le beau, ça rend acceptable dix journées de championnat sans victoire, mais ça devrait inviter à se sentir plus laid, plus ignoble et à marquer des buts de raccrocs, sans réfléchir plus que ça. L'état d'esprit est là, il lui manque juste l'oubli des 50 000 € mensuels pour en faire quelque chose de pragmatique et de hargneux -quelque chose qui donne faim-, qui pourrait faire des Bleus une équipe qui joue juste...et qui marque des buts.

Alors sans rire, il faut avoir faim pour vaincre, et en général quand on a vraiment la dalle, on ne sourit pas...

hyrka

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