Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Ô Capitaine

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Par mosto
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Mickaël Pagis, capitaine du Racing cette saison © Karim Chergui

Ô Capitaine, mon Capitaine, pourquoi ne voit-on rien venir ? Si en coulisse tout le monde sait à présent qui est le patron, sur le terrain, la question se pose encore.

En plus du grand barnum dont tout le monde se souvient, l'administration Mc Cormack avait ramené dans sa brouette pleine, une bien mauvaise manie qui perdure encore : la valse du brassard. Depuis plusieurs saison déjà, le morceau d'étoffe distinguant le capitaine (Chef d'une équipe sportive dixit le Petit Robert) du reste de la troupe parait réduit à ses strictes obligations administratives. Car sur le terrain, il y a un petit air de mouchoir perdu, comme dans la chanson enfantine.

Claude Leroy avait ouvert le bal en arrachant le brassard du bras de Corentin Martins, tout en lui indiquant la route pour Bordeaux, et l'avait repassé au fer avant de l'offrir à Teddy Bertin son ex meilleur ennemi. L'ancien Havrais s'en montra toutefois digne. Grande gueule, au point de parfois sortir de grosses conneries, volontaire et solide au poste, il sut rameuter les troupes derrière sa crinière chevaline.

Captain Bertin devait perdre son titre pour de sombres histoires d'états d'âme au profit du revenant Martins, revigoré par son périple Girondin. Le petit meneur de jeu le ramassa, toujours comme dans la chanson, pour le reperdre et le récupérer au grès des disgrâces, entamant ainsi une valse à trois temps de seconde zone avec Pascal Camadini et Christian Bassila. Antoine Kombouaré, intronisé technicien en chef lors du retour parmi l'élite, confirma le grand Christian dans son rôle de tour de contrôle. Dans la continuité de sa bonne saison, Bassila ne donna pas sa part au chien mais, le mental friable, il finit par sombrer comme toute son équipe et, c'est lesté des quolibets de la foule, qu' il coula à pic.

Cédric Kanté en devint alors l'héritier. Il en fut presque le premier étonné. La symbolique ancré dans le terroir en quelque sorte. Le jeune Strasbourgeois, enfant de la maison, le porta sans esbroufe. Proprement. Mais sa nature ne le porte pas en tête de proue. Sur le long terme, sa place sur le terrain ne parut plus indiscutable au staff technique et son capitanat remit en cause par ses allers-retours entre le onze majeur et le banc de touche. Mickaël Pagis, figure emblématique d'une saison somme toute inattendue rayon palmarès, se vit désigner pour arborer le brassard jusqu'au terme du calendrier et son apothéose au Stade de France Paris 2012 (Aujourd'hui London 2012).

Malgré ses velléités de départ, il fut conforté dans son rôle et dans son portefeuille par les dirigeants Alsaciens désireux d'en faire le représentant de leurs prétendues ambitions. Joueur longtemps sous-côté, comme dirait le regretté Guy Lux, l'Angevin atteint la reconnaissance à l'âge ou d'autres ont été virilement reconduit vers la sortie.

Technique inspirée, élégance dans la conduite, Pagis est doté d'une justesse de jeu au-dessus de la moyenne mais également d'un sacré foutu caractère. Heureusement loin de l'agressivité d'un Cyril Rool, ses éclats capricieux et sa gestuelle colérique lui ont valu d'être surnommé «notre petit Cantona à nous » par une frange de supporters enamourés. Mais là où Cantona gardait le port altier dans l'adversité pour servir de phare à sa jeune garde, Pagis, lui, perd ses moyens dans les courses vaines, dans l'impuissance du jeu alsacien, dans sa paranoïa par rapport au corps arbitral. Si comme le prétendent nombres d'entraîneurs, un capitaine est le baromètre d'une équipe, Jacky Duguépéroux doit se faire du mauvais sang. Que peut penser l'ancien rameuteur de l'équipe championne de France devant l'impuissance affichée par son relais sur le terrain ?

La question peut alors se poser. Et se pose déjà chez certains observateurs. Et si Pagis n'était pas l'homme de la situation ? Et s'il n'était pas le leader espéré ? Au moment où des inquiétudes naissent quant à l'état de son ménisque, où va échouer le brassard ? Sur la tunique de Pontus Farnerud ? Bon. Ne nous fâchons pas. Sur celle de Johansen ? Si le Colmarien a le caractère bien trempé, il donne le sentiment d'avoir du mal à digérer son excellente fin de saison dernière. Retour à Kanté ? Et la semaine suivante à Boka ? Jeannot Devaux ? La sophrologie mène à tout parait-il, mais ne lui assure toujours pas une place de titulaire dans une défense centrale bien pourvue. A moins que Stéphane Cassard, promu lors du match amical face à Nancy, ne vienne mettre tout le monde d'accord.

Pour l'heure, et pour finir en faisant l'intello qui s'y connaît en poésie, le Capitaine est ivre et les marins sont partis danser. Une dernière petite valse ?

mosto

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