Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Le retour du capitaine

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Par conan
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Le capitaine va retrouver un navire à la dérive © Karim Chergui

Corentin Martins, absent depuis presque quatre mois, devrait retrouver les terrains de Ligue 1 à Metz ce week-end. Portrait d'un très grand joueur.

Un joueur discret, sympathique, qui ne se met pas en avant, qui a pourtant connu une carrière exemplaire et dont on a l'honneur et le privilège de le voir évoluer depuis de nombreuses saisons maintenant sous le maillot du Racing. Qui est-ce ? Ce Monsieur se nomme Corentin Martins.

A bientôt 35 ans, à l'heure où de nombreuses vieilles gloires ont rangé leurs crampons, Coco continue à nous régaler. Bien sûr il n'a plus sa fougue d'antan. Il a même de plus en plus de mal à tenir 90 minutes sur un terrain. Et pourtant, Martins apparaît encore comme l'une des pièces maîtresses de notre Racing si jeune et parfois si naïf. Peut être le meilleur joueur du Racing même...

Beaucoup d'entre nous, et surtout les plus jeunes qui ne l'ont pas connu au sommet de sa gloire sportive, ne mesurent pas la chance qu'ils ont de voir au sein de l'effectif de notre Racing chéri un tel joueur. Martins, c'est tout d'abord une carrière assez extraordinaire. Formé à Brest, il est issu de la génération formidable produite par le club breton et côtoya des joueurs non moins talentueux tels que Vincent Guérin, Paul Le Guen, Bernard Lama, David Ginola, le buteur paraguayen Cabanas ou encore le gardien argentin Sergio Goicotchea. Il n'a que 20 ans lorsqu'il fait ses premiers pas en D1 et fit rapidement étalage de sa grande classe en tant que meneur de jeu. Malheureusement, en proie à de graves difficultés financières, le club brestois est relégué en deuxième division avant de purement et simplement disparaître en cours de saison. Le jeune Corentin n'a que 22 ans quand il se retrouve sur le carreau, pas pour longtemps néanmoins car Guy Roux ne fut pas insensible au talent du jeune numéro 10. Rapidement, il lui confia le poste de meneur de jeu de l'AJ Auxerre, pas un cadeau quand on sait que les glorieux prédécesseurs de Coco à ce poste s'appelaient Scifo et Ferreri. Et pourtant, Martins s'imposera rapidement et deviendra sans doute le plus grand numéro 10 de l'histoire de l'AJA, à l'époque trouble fête habituel du championnat de France !

C'est en coupe d'Europe que Martins allait se révéler à l'Europe entière et Auxerre sera lors de la Coupe UEFA 1992/1993 la véritable terreur de la compétition. C'est sous sa houlette que les Martini, Prunier, Mahé, Dutuel, Verlaat, Vahirua, Cocard et Baticle allaient pulvériser Plodviv et Copenhague à l'Abbé Deschamps. Le Standard de Liège est éliminé au terme d'une double confrontation restée dans les mémoires de ceux qui l'ont vécu. Personne ne misait pourtant le moindre centime sur Auxerre la veille de son quart de finale face au terrible Ajax d'Amsterdam de Bergkamp, Overmars, Seedorf et des frères De Boer. Mais Martins creva littéralement l'écran lors du match aller à Auxerre, notamment par un magnifique coup franc Platinien, où des Hollandais trop sûrs d'eux furent battus 4-2 au terme d'une rencontre extraordinaire. Le match retour aux Pays Bas est pathétique et émouvant, Auxerre faisant front avec un courage admirable aux vagues d'assaut de l'Ajax. Auxerre ne perdit cette rencontre que 1-0, un score suffisant à leur bonheur. Il fallait à présent affronter les allemands de Dortmund pour le compte des demi-finales. Auxerre perdit 2-0 en Allemagne mais le match retour à l'Abé Deschamps fut sans aucun doute l'un des plus grands souvenirs du football français de ces quinze dernières années. Martins une fois de plus intenable affola la lourde défense allemande et marqua des le début de match un but somptueux synonyme d'espoir pour Auxerre. Les Auxerrois l'emportèrent 2-0 au terme d'une rencontre palpitante, mais se virent fermer les portes de la finale suite à une cruelle séance de tirs aux buts favorable aux Allemands. Auxerre perdit là une occasion unique de jouer une finale de coupe d'Europe mais Martins était désormais devenu l'un des joueurs les plus célèbres et convoités de France.

Il connut d'ailleurs à cette époque ses premières sélections en équipe de France. Il mena le jeu de l'équipe A' victorieuse 3-0 au Sénégal, une nouvelle performance saluée par tous les observateurs qui n'hésitèrent pas à le comparer par son style et son petit gabarit à Alain Giresse. Il connu aussi sa première titularisation dans la grande équipe de France à l'automne 1993 face à la Russie en amical. Nul doute que Martins aurait fait partie des 22 à la Coupe du Monde aux Etats-Unis. Hélas le destin et Kostadinov en décidèrent autrement, et la France, sans Martins, fut éliminée de la compétition dès le stade des éliminatoires.

Coco continua donc doucement mais sûrement sa progression sous le maillot auxerrois. Il remporta brillamment sa première Coupe de France en 1994 face à Montpellier, laminé 3-0 sous sa baguette. L'année suivante, il fut éliminé au stade des quarts de finale de la Coupe des coupes par Arsenal des Wright, Dixon, Adams et Seaman. Enfin la saison 1995/1996 fut sans doute celle de tous les sommets pour Corentin Martins. Epaulé par les Laslandes, West, Lamouchi, Saïb, Charbonnier et Laurent Blanc, Auxerre créa l'une des plus grandes surprises de l'histoire du championnat de France et devint Champion de France au détriment d'un PSG pourtant archi favori ! Martins était LE leader de cette machine auxerroise, qui se permit en outre le luxe d'emporter lors de la même saison la Coupe de France face à Nîmes. C'est donc fort logiquement que Coco pouvait prétendre à une place en équipe de France lors de l'Euro 1996 en Angleterre. Impression confortée par une très belle performance face à la Belgique en match amical à quelques mois de la compétition. Hélas pour lui, s'il fut effectivement sélectionné parmi les 22, il fut barré par le tandem Zidane-Djorkaeff, inamovible pour le sélectionneur Aimé Jacquet qui fut sévèrement critiqué au terme de la compétition d'avoir persisté à aligner un Zidane diminué et peu en verve au détriment d'un Martins au sommet de son art. Coco ne joua pas une seule minute de l'Euro anglais et la France fut battue en demi finale par la République Tchèque aux tirs aux buts. Suite à cette aventure, Martins ne portera quasiment plus jamais le maillot bleu frappé du coq et son compteur fut finalement bloqué à 14 sélections (pour 1 but).

En 1996/1997, Martins allait connaître une saison à nouveau pleine d'émotions. Transféré en effet au Deportivo la Corogne, il évolua aux cotés d'un certain Rivaldo et allait former avec le Brésilien un binôme assez phénoménal de complémentarité et d'efficacité. Cette saison en Liga fut sensationnelle pour un Martins qui sera, au terme de la saison, nommé 2ème meilleur joueur de la compétition, derrière un jeune attaquant de Barcelone considéré comme hors catégorie, Ronaldo ! Malheureusement, l'idylle espagnole tourna court à cause d'une très grave blessure qui fit perdre à Martins sa place de titulaire à La Corogne. A 6 mois de la Coupe du Monde en France, Corentin devait absolument se relancer afin d'espérer participer à l'aventure. C'est la raison pour laquelle il signa en janvier 1998 pour le Racing Club de Strasbourg, club repris en main par l'ambitieux président Proisy mais qui avait connu un début de saison très décevant.

Il est clair que Martins était pétri d'ambitions lorsqu'il débarqua au Racing. Malheureusement, il dû vite déchanter et s'habituer aux combats d'arrière garde. Adieu les rêves de Coupe du monde, il fallait sauver la place du Racing en D1, ce qui allait être fait en mai 1998 face à Montpellier lors d'une rencontre haletante et inoubliable. Mais si le choix sportif fut, il faut bien l'avouer désastreux, Martins est littéralement tombé amoureux de l'Alsace où il se plait énormément. Cette qualité de vie explique en partie sa fidélité au club. Pourtant rien ne lui fut épargné par Claude Le Roy qui ne le considérait même plus comme un titulaire indiscutable et, affront suprême, le prêta lors de la saison 99/2000 à Bordeaux. Martins joua sous le maillot girondin une saison honorable et connu de très belles soirées de Champions League face à la Fiorentina, Valence ou Arsenal. Il connut néanmoins sa revanche sur Le Roy qui fut contraint de l'aligner pour tenter de colmater les brèches. Le Racing en effet encaissa une série de défaites plus lourdes les unes que les autres et sembla promis à la D2. Martins fit ce qu'il pu pour sauver le Racing, mais la mission était simplement impossible... Maigre consolation, il permit à notre club de remporter la Coupe de France, la troisième de sa carrière !

A partir de cette saison, Martins, d'un professionnalisme irréprochable contribua a redonner au Racing son rang. Sans rechigner, il enfila le bleu de chauffe pour participer au obscures joutes du championnat de deuxième division, et ce un an et demi après avoir joué la Champions League avec Bordeaux ! Il permit grandement au Racing de remonter directement et de se maintenir la saison suivante parmi l'élite. Et il constitue à prêt de 35 ans un des piliers de la formation d'Antoine Kombouaré même si cette saison fut marquée par des pépins physiques à répétition.

Alors que le Racing commence à nouveau à regarder le bas du classement, Martins pourrait enfin faire son retour dans le groupe pro. Eloigné des terrains pendant presque 4 mois, le capitaine du Racing a fait cruellement défaut en ce début d'année 2004. Conjuguée au départ de Ljuboja, l'absence de Martins à condamner le secteur offensif du Racing. Le voila enfin de retour. Après deux matchs en CFA, Coco semble apte et pourrait bien retrouver sa place samedi à Metz pour un derby qui s'annonce comme capital ! Enfin !

Oui, Corentin Martins fut et reste encore un très grand joueur. Un technicien hors pair et ce doublé d'un palmarès bien fourni. Mais Corentin Martins est avant tout un type bien. Un gars dont on sent, malgré une carrière bien remplie, qu'il a encore plaisir à jouer au football sous le maillot du Racing. Un gars qui ne se la raconte pas et qui n'a pas une pastèque à la place de la tête à l'instar de nombres de ces collègues qui n'ont pas réalisé le quart de ses exploits. Corentin Martins est tout simplement fait du bois des champions, et il est un très beau champion. Alors Monsieur Martins, qui êtes peut-être hélas en train de jouer votre dernière saison en tant que professionnel, bravo encore pour tout ce que vous avez accompli ! Et merci...

conan

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  • guigues hopla
  • takl rajouter du caca à de la merde, y'a aucune plus-value.
  • takl sinon y'a le tacacacos, mais le tacos de base est déjà au niveau
  • takl le palais français est trop sensible.
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