Metz - RCS, côté tribunes

Il ne faut pas être trop naïf et crédule quand on est supporter et pourtant il faut croire que nous sommes prêts à gober n'importe quoi. Tout d'abord, le communiqué du club qui parlait d'une ventes des billets exclusivement réservée aux supporters se déplaçant à bord des bus des associations. Le mensonge a fait des ravages, malgré les avertissements des supporters les plus expérimentés qui criaient comme chaque année au grand bluff (rien à voir avec l'émission de Patrick Sébastien , qui n'était d'ailleurs pas là au match et nulle doute que le communiqué a dû aussi avoir une influence non négligeable sur son absence) . Pas plus de 500 strasbourgeois en tribune alors que les 800 visiteurs étaient facilement envisageable (à noter que Saint-Symphorien était également loin d'être plein). On parlait ensuite de « plan vigipirate noir »... et pourquoi pas des B52 au dessus de Saint-Symphorien ? (Avouez que l'idée reste alléchante !) Bilan : pas plus de policiers que ça, surtout pour un derby.

Bref, 7 bus (KCB, CCS, Hansi Elsass) seulement arrivent à Metz. Les UB90 sont venus par leurs propres moyens pour que le groupe ne soit pas là de manière officielle, évitant ainsi toutes les retombées sur l'association qu'ils avaient subies l'an dernier. Moralité : avec d'autres supporters venus en voiture ils se font confisquer cartes d'identité (carte vitale ou carte de bowling pour ceux qui n'avaient pas de pièce d'identité...). Puis les autorités locales les parquent dans un coin devant la tribune visiteurs pendant près d'une heure et demi alors que la sécurité messine laisse entrer devant eux les autres associations. KCB et CCS chauffent la tribune et mettent l'ambiance avant le match, ça sent bon le derby ! (enfin pour ceux qui ont la chance d'être à l'intérieur du stade...). La sécurité annonce ensuite un filtrage chez les ultras qui restent solidaires entre eux et arriveront à faire entrer tous leurs membres finalement.

Tous les supporters strasbourgeois sont dans le parcage du haut, celui qui a une inclinaison qui ferait peur à Lance Amstrong et qui ne permet de voir qu'une partie du terrain. Décidément à Metz on ne fait rien comme ailleurs... A l'entrée des joueurs les supporters messins sortent les tifos : des voiles de couleurs côté tribune Est, et en tribune Ouest une chorégraphie bien trouvée en réponse au tifo des UB90 de l'an dernier : un graoully crachant ses flammes sur l'araignée bleue et sa toile avec, pour bien comprendre qu'il s'agit du Racing, l'ancien logo du club juste au dessus. Ça a dû faire plaisir à certains stubistes qui débattent du logo du club depuis quelques jours. Voyez, même les messins apportent de l'eau au moulin !

L'arbitre délivre tout le monde de cette impatience typique des minutes qui précèdent le coup d'envoi d'un derby et l'ambiance décolle aussitôt. Et il y a de quoi puisque dès la 2ème minute Cassard s'illustre par une claquette. Sans le savoir, il sera le seul soleil de la rencontre (en plus de celui qu'on avait dans la figure pendant la première mi-temps). Malgré le peu d'occasions les supporters continuent de remplir leur rôle et le coup franc à la 17ème de Pagis leur fait espérer un sort favorable. Le jeu n'a rien d'emballant mais dans les tribunes le derby tient pour l'instant ses promesses. Et si le ton baisse un peu, la frappe de Johansen à la 40ème minute revitalise les fidèles. La mi-temps est sifflée, les Strasbourgeois ont dominé au nombre très maigre des occasions mais le jeu n'a vraiment rien de transcendant. Jacky Duguépeyroux a dû bien sermonner les joueurs puisqu'ils reviendront sur le terrain bien après leurs homologues lorrains.

On espère alors plus de combativité et d'efficacité. Mais les bretelles ont dû être un peu trop remontées et les joueurs ont du mal à courir : la deuxième mi-temps reprend avec un Racing médiocre et un FC Metz pas plus brillant que ça mais qui domine malgré tout. Le kop strasbourgeois ne fera guère mieux que les joueurs sur le terrain. Le manque d'enthousiasme est contagieux et les inquiétudes sont légitimes. Seul Cassard et ses arrêts de grande classe réussissent à réveiller, mais par intermittence seulement, les endormis qui scandent son nom. L'entrée du Coréen Ahn dont on dit le plus grand bien en Moselle (à l'entraînement il décoche de bonnes grosses frappes lointaines) ne fait qu'empirer les choses. Quant à M. Thual, il est à la hauteur de sa réputation. Dans les tribunes on se surprend même à rigoler et à plaindre les Messins quand il accordait une faute à l'avantage des bleus et blancs.

Les dernières minutes sont interminables dans les gradins et le point du match nul semblent largement suffire à tous les présents tant le Racing semble impuissant et bancal. La fin de rencontre est sifflée mais personne n'explose vraiment de joie. Il y a des matchs nuls qui ont déjà fait bien plus plaisir. Beaucoup de joueurs viennent faire un signe aux Alsaciens qui ont fait le déplacement (une bonne habitude à garder). Tous les Strasbourgeois qui n'ont pas chanté du match lancent alors des « Messins Messins on te fait l'amour par le pot d'échappement », c'est grand...

Bilan de la soirée : communiqué foireux, plan vigipirate qui n'était qu'un mirage, peu de Strasbourgeois présents, peu d'abnégation et une parodie de jeu sur le terrain, aucun but, une ambiance qui était pourtant bien partie mais qui s'est vite essoufflée malgré la rivalité qui devrait exister mais qui ne devient que folklorique au fil des années, etc...Tous les ingrédients ont été réunis pour une belle mascarade. Espérons que le carnaval ne dure pas jusqu'à la fin de saison.