Un vent mauvais

Malgré le brassard noir qu'ils arborent, les joueurs strasbourgeois entendent bien manifester leur envie de jouer et surtout de gagner pour leur ami trop rapidement disparu. Les premières minutes du match confirment cette impression, les bleus sont à l'attaque ! Une fois n'est pas coutume Le Pen y va de son animation et insuffle à son équipe un bon entrain. La défense bourguignonne résiste malgré tout. Les hommes de Guy Roux, visiblement fatigués, semblent alors attendre que l'orage passe et se manifestent par contres et coup de pieds arrêtés. Yann Lachuer, sur coup-franc, voit ainsi sa tentative repoussée des deux poings par le portier strasbourgeois (9ème minute). L'essentiel du jeu prend néanmoins place au milieu du terrain où les Strasbourgeois font preuve d'une certaine fébrilité. Symbole de cette fébrilité, Richard Dutruel qui « offre » l'ouverture du score à l'adversaire. Sur un bon service de Kalou, le bouillonnant Kapo contrôle et frappe au but. Pourtant bien placé, Dutruel semble pouvoir capter aisément le tir mais manque totalement de maîtriser le ballon (0-1, 18ème). Il n'en faut pas moins au gardien du Racing pour s'attirer alors les foudres de la Meinau. Le Racing réagit, du moins il tente de le faire. Mouloungui essaye désespérément de faire oublier le duo Niang-Ljuboja, sans succès toutefois. Ses centres et passes ne trouvent pas un Chapuis encore en manque de repères. Le match est bien terne et le public n'a que peu d'actions à se mettre sous la dent. Seule occasion véritable, un bon coup-franc de Le Pen repoussé par Mexès (24ème). Auxerre attend et semble particulièrement à son aise dans ce schéma. Alors que le Racing pousse, les protégés de Guy Roux restent attentifs pour placer un contre ravageur. Les Racingmen sont mal en point. Dutruel, heureusement, ne sombre pas et parvient, hors de sa surface, à empêcher les Auxerrois de doubler la mise par Cissé (35ème). Ce même Cissé est, heureusement pour les bleus, signalé hors jeu cinq minutes plus tard alors qu'il s'en allait affronter seul une nouvelle fois le dernier rempart du Racing (40ème). Timide réaction des Strasbourgeois par Le Pen qui ne peut concrétiser un bon service de Chapuis (41ème). Le dernier mot de la mi-temps est toutefois pour les visiteurs. Cissé parvient en effet à lober Dutruel mais le KO est évité de peu par un retour miraculeux d'Ehret (45ème)

A l'image de la première mi-temps, la deuxième démarre sur d'excellentes velléités alsaciennes. Le jeu semble se mettre en place progressivement mais Auxerre parvient à bien gérer la rencontre et les offensives des locaux. Les quelques accélérations de Mouloungui sont malheureusement sans résultats. L'espoir renaît quelque peu avec une bonne tête de Pontus Farnerud sur corner (52ème). Mexès repousse malheureusement la tentative. C'est ce même Mexès qui, dans la minute qui suit, dégage un bon centre de Chapuis. Il ne faut pas s'y tromper, les Auxerrois jouent un faux rythme et ne se laissent pas déborder. Toujours dangereux en contre, ils parviennent à menacer les cages strasbourgeoises notamment avec Cissé qui voit le chemin du but barré par Fahmi (55ème). Les absences de Niang et Ljuboja sont pesantes, Mouloungui ne semble pas encore prêt à reprendre le flambeau. Les débats se sont souvent concentrés sur la défense du Racing, l'attaque n'échappera pas aux discussions... La percussion auxerroise est plus affûtée et il en faut peu pour l'AJA d'aggraver la marque lorsque Cissé, très en verve, parvient à dribbler Dutruel et à remettre sur qui Kalou échoue sur Devaux (63ème). La rentrée d'Alexander Farnerud à la place de Chapuis ne change pas véritablement la donne (65ème). Le Racing reste stérile ! Face à lui, Auxerre se montre toujours opportuniste notamment avec l'inévitable Cissé qui croise trop une belle frappe de l'entrée de la surface (71ème). Maladroit et naïf, le Racing est pris dans la tenaille des Bourguignons qui maîtrisent parfaitement le match. Kombouaré tente alors le tout pour le tout en lançant Arrache en lieu et place de Deroff (78ème). Malgré quelques belles prestations, Strasbourg reste en retrait et Auxerre en profite pour faire tourner le ballon. A deux minutes de la fin du temps réglementaire, le public se prend à rêver d'une égalisation lors qu'Arrache tente une reprise de volée dans la surface de réparation (88ème). Cela ne masque toutefois guère l'impuissance des bleus et ce sont même les Auxerrois qui (re)trouvent finalement le chemin des buts. Olivier Kapo, « comme à l'entraînement », trouve son compère Djibril Cissé qui ne tremble pas et double la mise dans les arrêts de jeu (O-2, 91ème)...

Troisième défaite du Racing sur ses terres et décidément funeste semaine pour le club, il souffle comme un air de vent mauvais sur la capitale alsacienne...