RCS - Red Star, côté tribunes

Rideau

Dernier match pour du beurre ou presque, puisqu'il faut un petit miracle pour que le Racing accroche la place de premier relégable, hypothétiquement synonyme de repêchage administratif.

Alors que la dernière journée nous avait habitué à jouer la saison sur un match loin de nos bases, le Racing validera donc son ticket pour la CFA à domicile. Autant dire qu'il s'agit là du résultat sportif le plus catastrophique de l'histoire du club, une histoire longue de 108 années dont rappelons le un siècle à la Meinau.

L'ambiance n'est donc pas à la fête, malgré le soleil printanier, malgré l'affluence correcte pour une rencontre dénuée d'enjeu sportif. Mis à part une présence policière accrue devant le stade, on pourrait se croire à n'importe quelle rencontre de la saison 2013-2014. On notera tout de même la visite de nombreux voisins allemands dont le championnat s'est terminé il y a 2 semaines. Les supporteurs de Karlsruhe viennent goûter à l'exotisme de la troisième division française, leur KSC a fini 5ème pour son retour en Bundesliga 2. Une dizaine de fans du Hertha Berlin ont également fait le voyage depuis la capitale.

Bye bye rendez-vous à jamais

Affluence officielle plus de 9 000 spectateurs, évidement quelques milliers de moins dans la réalité et pas uniquement en raison du huis clos partiel concernant une partie de la tribune Sud et le quart de virage Sud Est. Des affiches ont été placardées pour dissuader les habitués d'occuper ces secteurs, c'est à peu près tout. Autour du rond central, 3 ex-racingmen sont revenus à la maison pour le match. Il s'agit de Quentin Othon, James Fanchone et Billy Ketkeophomphone. Anecdotique.

Dès le coup d'envoi le Kop entame son festival de banderoles. La première exprime le ressenti du fan du Racing après cette saison lamentable : TRAHISON. Trahis les milliers de supporteurs du Racing l'ont été par leurs joueurs, par leurs dirigeants. Peut être rêvions nous un peu trop fort de seconde division mais jamais au grand jamais il n'aurait dû être question de relégation.

S'ensuit donc une question adressée plus particulièrement à Marc Keller : Dirigeants après ce fiasco, quelles réactions ? Des actes, du changement, voilà ce que demandent les supporteurs qui entament divers chants contestataires parodiant les chants de soutien lancés toute cette saison jusqu'à Colomiers encore la semaine dernière.

CFA on voulait pas ! On veut une équipe à Strasbourg ! Ou encore Tra-hi-son !! résonneront donc jusqu'à la prochaine banderole : Vous vous prenez pour des stars, vous jouez comme des tocards, au revoir. Les joueurs sont ici directement visés, tant leurs prestations ont été indigentes avec le triste résultat que tout le monde connait. Nous étions des milliers, vous étiez des zéros commentera un célèbre stubiste durant la mi-temps.

Enfin une dernière banderole fait son apparition alors que le Racing a entre temps ouvert le score dans une semi indifférence. Allez bruler en enfer. Plus qu'une revendication, il s'agit évidemment d'un ressenti après une saison d'espoirs déçus. Pour que la punchline soit complète, le quart de virage s'enflamme de dizaines de fumigènes puis de pots de fumée noire qui incommoderont légèrement les habitués de la tribune Nord. Certains auront quelques mots à l'intention du Kop alors qu'une partie se déplacera de quelques mètres pour mieux respirer.

Voilà 15ème minute, la saison du kop se termine et la partie inférieure occupée par les UB90 est évacuée. La majorité se retrouve sur la plate forme derrière le quart de virage ou ils assistent à l'entrée dans le stade de la compagnie de CRS assurant la sécurité.

Étoile filante

La fin de la mi-temps voit enfin l'arrivée des supporteurs du Red Star, non au stade mais en tribune. En effet ses derniers discuteront le prix du billet pendant une bonne partie de la première période avant d'être invités poliment par la police à gagner la tribune réservée aux visiteurs. Leur présence générera un attroupement de supporteurs désoeuvrés en tribune Nord. Des amabilités seront échangées jusqu'à ce qu'un petit malin s'empare d'un drapeau naïvement accroché sur la grille du parcage visiteur coté tribune Est. La perte d'un de leurs oriflammes fait prendre la mouche aux fans du Red star qui décrochent les banderoles Perry Boys, Red Stars Fans mais aussi celle siglée 1994 et appartenant à leurs collègues ultras de Grenoble. La majorité quitte ensuite la tribune pour rentrer à la maison.

Rentrer à la maison c'est surement ce qui démange la majorité des spectateurs du match. Les équipes se séparent sur un score de parité 2 à 2. Les joueurs entament un « tour d'honneur », c'est effectivement la der pour une partie d'entre eux. Les réactions seront « mitigées », comment aurait il pu en être autrement après cette saison en enfer.

Un vieux pleure dans un coin, son cinéma est fermé.
C'était la dernière séquence.