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Grand espoir à ses débuts, Mamadou Bah s'est beaucoup perdu, entre comportement inapproprié et saisons blanches à Stuttgart. Son retour au RCS apparait comme une dernière chance de sauver sa carrière. Portrait.
Originaire de Friguiagbé, petit village de Guinée, Mamadou Bah y débute le football, jusqu'à évoluer en première division locale. En 2005, alors âgé de 17 ans, il participe à un grand tournoi populaire, diffusé à la télévision, et grouillant de recruteurs avides d'une bonne affaire. A l'instar de Simon Zenke et de Michael Nkambule, autres espoirs africains, c'est le Racing qui parvient à faire signer le jeune milieu défensif, après un essai de quelques semaines. A peine 6 mois plus tard, à l'été 2006, il est appelé avec les pros pour participer à la préparation, sous la houlette de Jean-Pierre Papin, et prend part à un match amical contre une sélection régionale (fiche). Si ce dernier est surtout marqué par le but du mythique Edgard Loué Gnoleba, qu'il a d'ailleurs remplacé, ces 21 minutes sont une marque de confiance dans le potentiel du garçon. Deux apparitions en CFA, avec l'équipe réserve de François Keller, complètent sa saison au niveau sénior. Dans le même temps, Bah est régulièrement convoqué avec les sélections de jeunes de son pays. Une exposition qui attisent les convoitises d'autres clubs plus huppés, mais qui seront vite refroidies par le contrat professionnel que s'empresse de lui faire signer le RCS.
En 2007, il se permet de décliner une sélection nationale pour les Jeux Africains, afin d'effectuer la préparation estivale avec Jean-Marc Furlan. Car s'il est devenu un titulaire indiscutable avec l'équipe 2 de François Keller (16 matchs pour 3 buts), c'est le quotidien de la Une qu'il partage. Toutefois, il ne manque pas de provoquer la colère du staff en janvier 2008, lorsqu'il rentre de vacances 3 jours après la date prévue.
Ses qualités font ainsi échos auprès de Robert Nouzaret, sélectionneur de la Guinée, qui le retient pour la Coupe d'Afrique des Nations 2008. Appelé pour suppléer Kevin Constant, il participe finalement à trois rencontres, dont deux comme titulaires. Une expérience plutôt enrichissante: « ça m'a rapporté des idées, j'étais toujours avec Bobo Baldé, c'est un exemple. Feindouno aussi, c'est un grand joueur. » A Strasbourg, sa présence sur le banc est de plus en plus systématique, et Bah peut observer son équipe en déliquescence, engoncée dans la fameuse spirale des 11 défaites. Sans solutions, Jean-Marc Furlan se décide à ouvrir la porte aux jeunes. Ainsi, Mamadou se voit offrir sa première titularisation à Valenciennes, où, malgré une grosse occasion sur corner, il ne peut empêcher un nouveau revers. Quatre autres matchs viennent compléter son expérience en L1. Au moment de la descente, il est considéré comme l'un des futurs piliers de la reconstruction.
Ça commence plutôt mal puisqu'il rate la reprise de l'entraînement le 19 juin, et se retrouve sanctionné financièrement. Néanmoins, et malgré quelques pépins physiques, il parvient à s'imposer dans l'entrejeu, et se voit offrir une prolongation de contrat, preuve de son potentiel. Au printemps, il sauve la baraque en inscrivant un doublé à Guingamp, permettant ainsi au Racing de continuer à croire à la remontée. La suite, malheureusement, on la connait: 29 mai 2009, Montpellier, etc...
Annoncé partant pour renflouer les caisses, il reprend finalement l'entraînement avec le groupe de Gilbert Gress. Enfin, pas tout à fait, puisqu'il sèche à nouveau la reprise, sans donner d'explications. Une attitude qui a bien sûr fait plaisir au technicien alsacien: « je n'ai aucune nouvelle, et alors ? Moi, j'aime parler des joueurs qui s'entraînent et des trains qui arrivent à l'heure. Le reste, c'est comme avec Gargorov: ça ne m'intéresse pas. » Finalement arrivé à Amphion-les-Bains, où ses coéquipiers sont en stage, le Guinéen ressent rapidement une douleur aux adducteurs, signe d'un début de pubalgie. Dans le même temps, des rumeurs l'envoient à Fenerbahce et au Werder Brême.
Finalement resté en Alsace, son début de saison est néanmoins en demi teinte, bien loin des promesses engendrées par sa première saison de L2. Toujours appelé en sélection, il peine à enchainer et se retrouve relégué derrière le duo Rodrigo-Lacour. Le 19 février 2010, il est forfait pour le match face à Clermont, en raison d'une garde à vue pour défaut de permis de conduire, après plusieurs verbalisations, son permis guinéen n'étant pas valide en France. Il écope finalement de 10 000€ d'amende pour cette affaire. A peine quelques semaines plus tard, il est à nouveau sanctionné par le club pour avoir manqué une séance de soins médicaux, alors qu'il soignait une entorse de la cheville. Malgré cette saison noire pour lui, il est tout de même titularisé par Pascal Janin à l'occasion du dernier match crucial à Châteauroux. Transparent comme ses coéquipiers, il assiste donc à la descente de son club formateur en National. A la sortie des vestiaires, quelques supporters attendent devant le bus des joueurs. Si certains, à l'image de Stéphane Cassard, Arnaud Maire ou Milovan Sikimic sont conscients de la catastrophe sportive et cherchent à s'excuser, Mamadou Bah se présente tout sourire, après avoir joué sur son téléphone portable.
Avec cette chute en troisième division, le départ du joueur est inéluctable. Il participe néanmoins à la préparation estivale (sans retard cette fois-ci), mais manque le match amical face à Mulhouse. La raison, une blessure au poignet, suite à des violences conjugales, et une nouvelle garde à vue. Après avoir refusé une offre d'un million d'euros en provenance de Bursaspor (Turquie), le Racing le cède finalement à Stuttgart pour 600 000€, où Christophe Rempp l'avait repéré.
En Allemagne, son temps de jeu est extrêmement réduit. Titulaire une seule fois en championnat, il trouve surtout du temps de jeu en Europa Ligue, avec les autres réservistes du club souabe. Avec 2 apparitions sur le terrain, et 13 sur le banc (sans jouer), on est bien loin du constat dressé par le joueur: « la première année, ça s'est bien passé. Je jouais un peu en championnat et en Europa League... Tout allait bien. ». La saison suivante, Mamadou Bah joue encore moins, et n'apparait que l'espace de 14 minutes en Bundesliga. Il ne joue pas non plus avec la réserve de Stuttgart, évoluant en 3. Liga. Heureusement pour lui, la sélection nationale lui offre encore un peu la possibilité de jouer au foot. Rebelote la saison suivante, en 2012/2013, avec seulement une apparition de 22 minutes, face au Bayern Munich, pour une défaite 6 buts à 1. Il est même écarté de l'équipe première pour un mauvais comportement extra-sportif. En janvier, il part à l'essai à Kaiserslautern afin de trouver un peu de temps de jeu, mais se casse la cheville.
Depuis, plus rien. Arrivé en fin de contrat sur les bords du Neckar, il revient une première fois en juin à la Meinau, mais apparaît complètement hors de forme. Nouvelle tentative en janvier, cette fois bien plus convaincante, au point de convaincre François Keller, pas forcément à la recherche d'un milieu défensif, de lui faire signer un contrat.
Capable de réaliser de très bonnes prestations, comme lors de sa saison 2008/2009, comme de défrayer la chronique extra-sportive et d'être invisible sur le terrain, Mamadou Bah revient à Strasbourg après pratiquement trois ans d'inactivité. Les promesses de ses débuts se sont envolées, et ce contrat apparaît comme une dernière chance pour le Guinéen.
En 2007, il se permet de décliner une sélection nationale pour les Jeux Africains, afin d'effectuer la préparation estivale avec Jean-Marc Furlan. Car s'il est devenu un titulaire indiscutable avec l'équipe 2 de François Keller (16 matchs pour 3 buts), c'est le quotidien de la Une qu'il partage. Toutefois, il ne manque pas de provoquer la colère du staff en janvier 2008, lorsqu'il rentre de vacances 3 jours après la date prévue.
Ses qualités font ainsi échos auprès de Robert Nouzaret, sélectionneur de la Guinée, qui le retient pour la Coupe d'Afrique des Nations 2008. Appelé pour suppléer Kevin Constant, il participe finalement à trois rencontres, dont deux comme titulaires. Une expérience plutôt enrichissante: « ça m'a rapporté des idées, j'étais toujours avec Bobo Baldé, c'est un exemple. Feindouno aussi, c'est un grand joueur. » A Strasbourg, sa présence sur le banc est de plus en plus systématique, et Bah peut observer son équipe en déliquescence, engoncée dans la fameuse spirale des 11 défaites. Sans solutions, Jean-Marc Furlan se décide à ouvrir la porte aux jeunes. Ainsi, Mamadou se voit offrir sa première titularisation à Valenciennes, où, malgré une grosse occasion sur corner, il ne peut empêcher un nouveau revers. Quatre autres matchs viennent compléter son expérience en L1. Au moment de la descente, il est considéré comme l'un des futurs piliers de la reconstruction.
Ça commence plutôt mal puisqu'il rate la reprise de l'entraînement le 19 juin, et se retrouve sanctionné financièrement. Néanmoins, et malgré quelques pépins physiques, il parvient à s'imposer dans l'entrejeu, et se voit offrir une prolongation de contrat, preuve de son potentiel. Au printemps, il sauve la baraque en inscrivant un doublé à Guingamp, permettant ainsi au Racing de continuer à croire à la remontée. La suite, malheureusement, on la connait: 29 mai 2009, Montpellier, etc...
Annoncé partant pour renflouer les caisses, il reprend finalement l'entraînement avec le groupe de Gilbert Gress. Enfin, pas tout à fait, puisqu'il sèche à nouveau la reprise, sans donner d'explications. Une attitude qui a bien sûr fait plaisir au technicien alsacien: « je n'ai aucune nouvelle, et alors ? Moi, j'aime parler des joueurs qui s'entraînent et des trains qui arrivent à l'heure. Le reste, c'est comme avec Gargorov: ça ne m'intéresse pas. » Finalement arrivé à Amphion-les-Bains, où ses coéquipiers sont en stage, le Guinéen ressent rapidement une douleur aux adducteurs, signe d'un début de pubalgie. Dans le même temps, des rumeurs l'envoient à Fenerbahce et au Werder Brême.
Finalement resté en Alsace, son début de saison est néanmoins en demi teinte, bien loin des promesses engendrées par sa première saison de L2. Toujours appelé en sélection, il peine à enchainer et se retrouve relégué derrière le duo Rodrigo-Lacour. Le 19 février 2010, il est forfait pour le match face à Clermont, en raison d'une garde à vue pour défaut de permis de conduire, après plusieurs verbalisations, son permis guinéen n'étant pas valide en France. Il écope finalement de 10 000€ d'amende pour cette affaire. A peine quelques semaines plus tard, il est à nouveau sanctionné par le club pour avoir manqué une séance de soins médicaux, alors qu'il soignait une entorse de la cheville. Malgré cette saison noire pour lui, il est tout de même titularisé par Pascal Janin à l'occasion du dernier match crucial à Châteauroux. Transparent comme ses coéquipiers, il assiste donc à la descente de son club formateur en National. A la sortie des vestiaires, quelques supporters attendent devant le bus des joueurs. Si certains, à l'image de Stéphane Cassard, Arnaud Maire ou Milovan Sikimic sont conscients de la catastrophe sportive et cherchent à s'excuser, Mamadou Bah se présente tout sourire, après avoir joué sur son téléphone portable.
Avec cette chute en troisième division, le départ du joueur est inéluctable. Il participe néanmoins à la préparation estivale (sans retard cette fois-ci), mais manque le match amical face à Mulhouse. La raison, une blessure au poignet, suite à des violences conjugales, et une nouvelle garde à vue. Après avoir refusé une offre d'un million d'euros en provenance de Bursaspor (Turquie), le Racing le cède finalement à Stuttgart pour 600 000€, où Christophe Rempp l'avait repéré.
En Allemagne, son temps de jeu est extrêmement réduit. Titulaire une seule fois en championnat, il trouve surtout du temps de jeu en Europa Ligue, avec les autres réservistes du club souabe. Avec 2 apparitions sur le terrain, et 13 sur le banc (sans jouer), on est bien loin du constat dressé par le joueur: « la première année, ça s'est bien passé. Je jouais un peu en championnat et en Europa League... Tout allait bien. ». La saison suivante, Mamadou Bah joue encore moins, et n'apparait que l'espace de 14 minutes en Bundesliga. Il ne joue pas non plus avec la réserve de Stuttgart, évoluant en 3. Liga. Heureusement pour lui, la sélection nationale lui offre encore un peu la possibilité de jouer au foot. Rebelote la saison suivante, en 2012/2013, avec seulement une apparition de 22 minutes, face au Bayern Munich, pour une défaite 6 buts à 1. Il est même écarté de l'équipe première pour un mauvais comportement extra-sportif. En janvier, il part à l'essai à Kaiserslautern afin de trouver un peu de temps de jeu, mais se casse la cheville.
Depuis, plus rien. Arrivé en fin de contrat sur les bords du Neckar, il revient une première fois en juin à la Meinau, mais apparaît complètement hors de forme. Nouvelle tentative en janvier, cette fois bien plus convaincante, au point de convaincre François Keller, pas forcément à la recherche d'un milieu défensif, de lui faire signer un contrat.
Capable de réaliser de très bonnes prestations, comme lors de sa saison 2008/2009, comme de défrayer la chronique extra-sportive et d'être invisible sur le terrain, Mamadou Bah revient à Strasbourg après pratiquement trois ans d'inactivité. Les promesses de ses débuts se sont envolées, et ce contrat apparaît comme une dernière chance pour le Guinéen.
