Passés tout près

Composition et tactique

Donzelot, Gauclin, Golliard, Oliveira, Sabo, Sikimic, Genghini: la composition du RC Infirmerie a fière allure, mais illustre bien les soucis auxquels sont confrontés François Keller au moment de composer son groupe. Confronté à cette cascade de blessés, et notamment dans le secteur défensif, le coach est ainsi très limité dans ses choix. Néanmoins, le 4-3-3 aligné dimanche conserve une certaine allure:



Orpheline du duo Sikimic-Golliard, la charnière centrale était composée de Jérémy Grimm, intérimaire du poste, et de Billy Modeste, en difficulté depuis le début de saison. Le milieu à trois élément, avec Brian Amofa en sentinelle, et Sichi et Belahmeur en pistons, capables d'apporter du soutien aux attaquants, a permis d'offrir une vrai opposition dans ce secteur aux nancéens, positionnés dans un classique 4-4-2. Ainsi, l'ASNL a clairement manqué de maîtrise dans la construction du jeu et a abandonné la possession au Racing pour évoluer en contre. Malheureusement avec réussite.

En attaque, le trio Ledy-Liénard-Perrin est plutôt habituel. Comme d'habitude, Dimitri Liénard s'est surtout contenté d'un travail d'ailier presque à l'ancienne, mais ses quelques incursions dans l'axe ont pu apporter des solutions. De l'autre côté, David Ledy est resté dans son registre, avec un pressing vraiment impressionnant, en libérant l'espace pour un Gauthier Pinaud hyperactif et avalant les kilomètres tel un lapin Duracell. Julien Perrin a lui aussi effectué un pressing constant et est resté dans son rôle de pivot, avec quelques ballons inspirés (l'occasion de Pinaud sur le poteau).

Le film du match

Agressif et conquérant d'entrée de jeu, le Racing se laisse toutefois surprendre à la 3ème minute, lorsque Zitte, à la suite d'une montée côté droit, renverse pour un Romain Grange étonnamment seul dans l'axe, mais l'ancien Castelroussin croise trop sa frappe. Les Blancs reprennent leur domination et obtiennent un bon coup franc dans l'axe (7') que Liénard frappe parfaitement pour trouver Grimm qui butte par deux fois sur un Nardi plutôt chanceux sur le coup. En face, Nancy pointe parfois le bout de son nez, histoire d'affirmer son statut de pensionnaire de L2, avec cette frappe à côté de Coulibaly (13').

La suite des débats manque quelque peu d'occasions nettes, le RCS tentant surtout d'inquiéter le portier lorrain sur coups de pied arrêtés. Mais l'ASNL se montre très rapide dans sa projection vers l'avant, et, sur un service de Grange, Florent Zitte file côté droit, dépose Jacques Momha et sa caravane et centre pour Abdou Coulibaly, à la lutte avec ... son équipier Benjamin Jeannot, qui marque de la tête (0-1, 39') et assure le score de la mi-temps.

A la reprise, le Racing repart à l'assaut de la surface adverse, en intensifiant son pressing. Sur un centre plutôt anodin de Pinaud, Amadou concède un corner, sous le quart de virage nord-ouest. Liénard le tire parfaitement et trouve la tête victorieuse d'Amofa (1-1, 50'). La réaction de Nancy est timide, et ne parvient pas calmer le gros temps fort alsacien. A la 63ème, Joffrey Cuffaut est tout prêt de convertir, du ventre, un centre parfait de Gauthier Pinaud en but contre son camp. Deux minutes plus tard, le Racing se lance d'une contre attaque à pleine vitesse avec une nouvelle fois Pinaud à la baguette qui joue un une-deux avec Julien Perrin pour se retrouver en face à face avec Nardi. Malheureusement, cette action s'achève sur le poteau (65').

Plus que jamais dans le coup pour décrocher sa qualification, le Racing va toutefois céder à la suite d'un une-deux entre Grange et Cuvilier. Ce dernier bénéficie d'une sortie manquée de Kéhi pour marquer dans le but vide (1-2, 75'). Le coup est rude pour des strasbourgeois qui dès lors ne parviendront plus à se montrer dangereux de manière ordonnée. Pire, Nancy est tout proche de tripler sa mise, mais, sur un contre et un service idéal de Cuvilier, Bassilekin parvient à placer son plat de pied au dessus du but vide (83').

Fin du match, Nancy retiendra avant tout le résultat et sa qualification, tant les hommes de Correa ont été secoués. Le Racing, malgré sa déception légitime, pourra s'appuyer sur sa prestation, dans la détermination, le pressing et sa projection vers l'avant. Des points forts qu'il s'agira de montrer dès ce vendredi, contre Orléans.

Les observations en vrac

6403 spectateurs, sans le traditionnel gonflage du chiffre en National, pour l'affiche de ce 7ème tour de Coupe de France, qui plus est un derby de l'est, le dimanche 20h45 est décidément un horaire idéal pour vider les stades.

Ce match était également l'opposition de deux équipes évoluant en championnat avec des maillots moches (ou « fashion » pour les amateurs de mauvais goût). Si en coupe de France, le Racing avait pris l'habitude de troquer sa tunique Harpic Gel © pour un maillot plus sobre, l'ASNL était vêtue d'un dégradé bleu foncé vers rouge, avec un magnifique logo PMU pour sublimer l'ensemble.

Olivier Dacourt en co-présentateur, Marc Keller, Guillaume Gauclin et Milovan Sikimic comme invités de l'avant-match, Xavier Gravelaine aux commentaires, la soirée sur Eurosport avait une très forte consonance strasbourgeoise dimanche soir, avec un parti pris parfois très affirmé. De quoi exaspérer les supporters nancéen sur leur forum.