Un peu de maintien s'il vous plaît

« Bastia siempre » (trad. : « Encore eux »)

Il y a eu cette soirée de 2005 où le Racing avait condamné le SC Bastia à la L2. « Ihr werdet nie Deutscher Meister » : ben d'abord, et d'une, vous nous plus, et de deux, c'était pas la peine de s'énerver pour en arriver là, tous ensemble-tous ensemble au fond de la L2.

Alors, la L2... c'est laid comme la guerre mais avec Steven Pelé à la place d'Apollinaire. Tant pis ! L'article est loin d'être fini, et vous pouvez encore vous rabattre sur « Forza Bastia » de Jacques Tati.

... A Bastia, la saison 2005-06 a été le début d'un long mandat de Bernard Casoni pendant lequel le club n'a guère progressé, handicapé par le problème lancinant des infrastructures et des ressources de la région. Ceci dit, il y a tout de même là-bas quelques sponsors à faire rougir la winstub Meyer et France Poignée-de-porte : jugez plutôt, Casino, Europcar !

La faute en revient peut-être aussi (surtout ?) à l'équipe dirigeante, à Bernard Casoni lui-même, et à certains de ses joueurs favoris qui n'ont jamais convaincu. Dans le même temps, de précieux éléments ont dû quitter le club ; certains à Bastia pleurent encore des garçons comme Christophe Meslin, Gary Coulibaly et même Arnaud Maire, l'homme qui est venu cet été renforcer la redoutable réserve du Racing une fois échu son contrat avec Bastia.

Tout cela pèse lourd dans le bilan de Nanard : Pierre-Yves André a beau être immortel, il faut quand même onze joueurs en tout et une rigueur au moins syndicale. Les Corses, gens ombrageux, à tendance teigneux/déplaisants – à ce sujet, on relira à profit la somme de MM. Obélix et Astérix Legaulois – ont avec le temps fini par en concevoir une certaine aigreur à l'égard de Casoni. C'est pourquoi le technicien a quitté le Sporting en fin de saison dernière, après y avoir passé quatre ans (i.e. cinq ulcères en unités Gilbert Gress).

Une saison trop super (+)

Le successeur Philippe Anziani, ancien entraîneur-adjoint promu en début de saison, a lui mis tout le monde d'accord en quelques mois. Il a laissé la place à Michel Padovani il y a quelques jours. Padovani, c'est l'intérimaire qui avait perdu contre le Racing en 2005. Juste avant l'arrivée de Bernard Casoni ! Autant vous dire qu'à l'abord du match de ce soir, on a grave les miquettes du côté d'Armand-Cesari - comme ces gens-là sont impressionnables !

Mise à part l'ample fessée infligée à Nîmes (6-1 à Bastia) et les trois points pris contre Ajaccio, le bilan du Sporting est actuellement maigre. Le SC Bastia est donc logiquement vingtième. Sans doute était-ce prévisible après la saignée de l'intersaison ; alors que neuf joueurs sont partis, dont Nicolas Marin et Ludovic Genest retournés à Lorient et Auxerre, seulement trois sont arrivés en comptant Salim Arrache. De toute façon à Bastia en ce moment, même les joueurs en forme sont hors de forme.

En coulisses, c'est Carnaval aussi : Frédéric Antonetti-frère (Pierre-Paul de son prénom) a récemment lâché la présidence pour des raisons de santé. L'intérim est assuré par Julien Lolli ; cette présidence collégiale (avec Charles Orlanducci et Albert Pieri) n'a pour l'heure pas d'alternative, la reprise par l'homme d'affaires local Charles Capia ayant échoué.

Quelques menues affaires de racisme ont égayé aussi l'ordinaire cette saison : Mehdi Méniri en est venu aux mains avec un supporter, et est actuellement en rupture avec le club. Salim Arrache a fui l'île (si !) il y a quelques jours, en invoquant des menaces à son endroit ; las, n'étant désormais plus un joueur de Bastia, il prive à cause de cela la Une de Racingstub.com de son improbable regard de Joconde bourrée.

Sur ces entrefaites, Frédéric Antonetti a fait savoir depuis Rennes qu'il ne croyait pas aux accusations portées contre le public par Arrache. Fred s'est ainsi fait l'écho de beaucoup de Corses qui suivent le club - mais ceci ne change pas grand-chose au résultat. Les supporters survivants ne sont pas loin d'être courroucés ; pétition, sifflets, prise à partie de Méniri suite à l'élimination en Coupe de France devant Marignane (CFA), tribune incendiée de nuit... Dans le vestiaire, entre autres pétages de plomb, Fehti Harek ouvertement sceptique sur la suite du championnat (source Nice-Matin)... les dirigeants en sont à souhaiter l''union sacrée' et rien de moins.

L'équipe, en plein chambardement, pourrait ressembler à ça compte tenu des forfaits et joueurs écartés :

Au Racing, je vous dis pas

De l'autre côté, j'ai l'honneur de vous présenter l'ogre d'outres-Vosges, le fauve de la Meinau, le tyrannosaure du classement à l'envers : j'ai nommé, le Racing ! Cède président-actionnaire, état quasi-neuf, raie sur le côté, possib. dével. fil. esp. verts, projet stade 40 000 places (ou +) dispo tds. Prix à débattre (ou pas, enfin pas avec tout le monde).

Le Racing compte lui aussi assez peu de joueurs en forme. N'importe quel supporter alsacien aura quand même conservé un peu d'affection à Stéphane Cassard, Habib Bellaïd et Nicolas Fauvergue, trois hommes qui donnent à l'équipe un petit air 'L1' quand on regarde très fort. Pour entretenir l'illusion, le jeu consiste d'ailleurs à faire passer le ballon le plus vite possible entre ces trois joueurs pendant que les autres s'appliquent à marcher vite. En streaming basse qualité, c'est assez bluffant, et le match sera d'ailleurs retransmis dans l'intérêt supérieur du spectacle, car le spectacle doit continuer. Ça va encore swinguer à la Meinau.