Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Au bord de l'Istres-érie

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Par iuliu68
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Qui eut dit qu'un jour Strasbourg serait moins bien classé qu'Istres? C'est pourtant le cas, mais avant de jouer notre survie contre l'un des clubs les plus anonymes de France, faisons preuve de mauvaise foi.

(NDLR : cet article fait partie d'une série d'articles au ton décalé et résolument second degré. A lire avec précaution et humour !)


Dystopie neufchâteloise


Nous sommes en 2029. L'entraîneur du Racing Club de Strasbourg Gilbert Gress, dont le 4e retour à la tête de l'équipe première fait débat, est très critiqué suite à la sévère défaite 7-2 concédée en Coupe de la Ligue Roche Tamiflu face à l'Eintracht de Bourg-Péronnas. Du haut de ses 88 ans, le natif de Strasbourg ne faiblit pas et se souvient : « Vous savez, ça ne veut rien dire, je me souviens qu'en 2009, en début de saison, nous avions perdu 6-1 contre Istres. Cela ne nous avait pas empêché quelques mois plus tard de retrouver l'élite et de faire le parcours que l'on sait... ». En effet, du côté du Krimmeri, personne n'a oublié cette saison mémorable et l'équipe irrésistible qui devait retrouver la L1 Orange pour de nombreuses saisons. Personne n'a oublié que le début de cette aventure avait commencé par une dérouillée face à un club anonyme nommé Istres.


Réalité istréenne


Nous sommes en 2009. Personne n'a oublié la dérouillée face à Istres, ni l'irrésistible chute du Racing club de Strasbourg dans les tréfonds de l'obscur championnat de L2. Personne n'a oublié cette sortie mythique de celui qui était encore, pour un match, l'entraîneur de l'équipe première : « Je me souviens une saison avec Xamax, nous avions perdu 6-2 en Coupe des Alpes. Quelques semaines plus tard, nous jouions un ¼ de finale de coupe d'Europe contre Hambourg ». Personne n'oublie le début de cette aventure qui a commencé par une humiliante défaite face à un club (déjà) anonyme nommé Istres quoique, pas si anonyme que cela.


Le charme de la province...


Car, comme l'écrivait il y a deux ans un illustre stubiste russophile, Istres est une ville qui nous parle. Elle évoque des choses, loin de nous laisser indifférents. Istres, c'est pour nous les pages de France Football que l'on survole, ces lointaines affiches de L2. C'est l'archétype même d'un club qui est là, on ne sait pas vraiment pourquoi, et qui, s'il n'était pas là, ben... finalement ça ne nous empêcherait pas de dormir sur nos deux oreilles.

Il y a le PMU, où les nostalgiques de Gilbert Gress s'en vont dépenser leurs pensions de retraite, il y a les PME, ces petites entreprises dont l'on vante la flexibilité et l'esprit d'initiative, et les PMF, néologisme non homologué désignant les petites et moyennes villes de France. Ces villes que vous n'aurez sans doute jamais la malchance de connaître, tout simplement car vous ne savez pas pourquoi vous crameriez votre essence ou vos S'miles pour y aller. Le genre de ville que l'on côtoie seulement si le destin, bien cruel, a eu la facétieuse idée de nous y faire naître. Istres évoque tout cela : les Buffalo Grill, les paquets de cigarettes trop chers achetés au bar tabac le Balto, les hôtels Formule 1, les mauvais élèves d'IEP qui finissent par travailler dans le service communication des mairies de ces mêmes PMF et qui arrivent à nous pondre des pages wikipédia surréalistes, qui, pour peu que l'on soit sous l'emprise de la mescaline, arriveraient presque à nous faire croire qu'à l'Ouest Provence, il y a du nouveau !

Car oui, Istres est, d'après wikipédia, la ville qui a connu Léon-François Sibour, Charles Rostaing ou encore Nora Lafni. Forcément, ça vous en bouche un coin à vous, Strasbourgeois embourgeoisés et ivres de vous-mêmes, de votre Petite France et de vos institutions européennes, hein ! Vous étiez loin de vous douter qu'il existait une vie une fois dépassé le Buffalo Grill de Fegersheim. Pour l'anecdote, l'une des personnalité les plus illustres de cette douce cité d'Istres est un certain Jacques Rémy... Non, vous ne rêvez pas, vérifiez par vous-même.


Phénomènes paranormaux

Je me demande à ce moment là s'il n'existe pas une loi pour m'empêcher de faire ce que je suis en train de faire, tant cela s'apparente à de la cruauté. Est-il nécessaire d'en rajouter, je veux dire, d'enfoncer le clou alors que ces pauvres bougres d'Istréens le font si bien eux-mêmes en élevant Jacques Rémy au rang de citoyen d'honneur ?

La transition est malaisée, car après avoir parlé de Jacques Rémy, je vais désormais parler de football. Istres, c'est un club qui a une fois côtoyé la L1 lors de la saison 2004-2005 (si si, je vous jure). Pourquoi, on ne sait pas, personne, pas même Fox Mulder ou Jean-Claude Bourret, n'a compris ce qu'il arrivait au bord de la départementale 5, ni ce que ce club venait faire en L1. Faute de réponse convaincante, et avec toute l'humilité qui caractérise les habitants des petites et moyennes villes de France, nos amis provinciaux provençaux décidèrent finalement de quitter cette même L1. Pour mettre toutes les chances de retrouver la L2 de leur côté, les Istréens choisirent de faire jouer Steven Pelé en défense.

A l'image de ces villes moyennes ou petites donc, qui ne peuvent se vanter d'avoir le pouvoir d'attraction et l'histoire des grandes villes, ni le charme pittoresque et l'esprit de clocher des doux villages, le FC Istres Ouest Provence est un petit-moyen club de football. Sans avoir le côté désuetement séduisant du club de village, où les mères de joueurs lavent les maillots crasseux et font des gâteaux pour les goûters d'après match, et où, à bas mots, on critique le gardien de l'équipe I qui est une chèvre, mais bon voilà c'est le fils du président qui a acheté un nouveau jeu de maillot au club (les mêmes maillots qui, une fois crasseux sont lavés par les mères... bref, essayez de suivre un peu...), Istres ne peut pas non plus se vanter d'être un grand club. Un club avec des milliers de fans, un stade plein, des affiches exaltantes, des matchs de coupe d'Europe, des résumés le dimanche soir sur le Canal Football Club avec la blondasse dont le rouge à lèvres criard évoque le Joker, un palmarès lointain, ou même d'avoir été entraîné par des grands noms du foot comme Jean-Marc Furlan ou Gilbert Gress.

Rien de tout cela, niet, nada, nichts. Les deux seuls « faits d'armes » (si l'on peut appeler cela comme ça) du club sont les suivants : avoir remporté le championnat de National en 2009 - pour situer le niveau du National, il suffit de rappeler que Jacques Rémy et Jérémy Perbet en furent tous deux meilleurs buteur - et l'autre, d'avoir passé un cinglant 6-1 au Racing Club Strasbourg en Coupe de la Ligue. Il y a bien un autre fait d'arme : en 1994, j'avais trouvé l'écusson brillant du FC Istres qui manquait à mon album Panini par terre, mais en fait c'était celui d'Alexis Paolini, alors j'ai dû le lui rendre. Après, j'ai beau chercher, je ne vois rien qui mérite d'être mentionné...


Le cimetière des éléphants...


On ne peut même pas dire que tel grand joueur a débuté ou fut révélé à Istres. Car on ne naît pas à Istres, on y meurt, et le seul intérêt qu'a pu présenter le FC Istres à une époque fut celui d'être la dernière demeure de grands joueurs, souvent des anciens de l'OM, qui vécurent leurs petites morts sous le maillot istréen : Ibrahima Bakayoko, Florian Maurice, Sébastien Perez, Xavier Gravelaine et tant d'autres sont tous venus rendre leur dernier souffle de footballeurs professionnels sur les bords du plus grand étang d'Europe. Ce qui diffère de la politique du Racing, car les joueurs qui viennent chez nous étaient déjà mauvais avant. Istres, si proche mais si loin de Marseille, le FC Istres, si proche mais si loin de l'OM.

Voilà tout ce que l'on peut dire sur ce club, tout en espérant qu'un jour, « l'OM de l'Est » ne se transforme pas en « Istres de l'Est ».

iuliu68

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