Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Le pari Fauvergue

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Par strohteam
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Le Racing tient enfin son numéro 9. Une bonne pioche ?

Nicolas Fauvergue est né à Béthune en 1984. Ce n'est pas vraiment une bonne année pour le vin mais, dans le cas présent, cela n'importe guère puisqu'il y a assez peu de vignes dans le Pas-de-Calais et qu'on y boit plutôt de la bière. Généralement, on y supporte aussi le Racing club de Lens (RCL) et le petit Nicolas – oui, à l'époque il était encore petit – ne fait pas exception à la règle. Vêtu de l'attirail chamarré du parfait supporter Sang-et-Or, il fréquente dans son enfance les travées du stade Felix-Bollaert, encourageant tant qu'il peut les coéquipiers de Roger Boli, meilleur buteur du championnat 1993/1994 à égalité avec Youri Djorkaeff et Nicolas Ouédec. Alors évidemment, on imagine la joie dans la famille Fauvergue quand le rejeton réussit le test d'entrée au centre de formation du RCL. Pendant plusieurs années, Nicolas fait ses classes à Lens mais, à l'âge de 16 ans, il est brutalement écarté pour cause de lacunes techniques. Éviction mal vécue par le jeune attaquant et qui est la source d'une solide rancune depuis lors. Le Béthunois obtiendra sa revanche en 2005 en marquant lors du derby du Nord le but de la victoire pour Lille, son premier en L1. Évidemment, il ne manque pas à cette occasion de dédicacer sa réalisation aux dirigeants artésiens.

Rejeté par Lens en 2000, il atterrit dans le club de sa ville natale, où il évolue pendant deux ans. D'abord aligné en Promotion d'honneur, il débute la saison suivante avec l'équipe fanion, en CFA 2 à 17 ans. Ses bonnes performances attirent l'oeil des voisins du Lille Olympique Sporting Club (LOSC) qui le font signer stagiaire en 2002. Après une saison d'apprentissage en CFA, Fauvergue connaît pour la première fois les joies de la L1 en octobre 2003 contre Ajaccio puis signe professionnel en 2004. Pour sa première saison en pro, il se retrouve quatrième attaquant dans la hiérarchie de Claude Puel, derrière Matt Moussilou, Peter Odemwingie et Johan Audel. Comme l'ancien Monégasque ne joue qu'avec un attaquant, le temps de jeu est mince mais Fauvergue pointe le bout de son nez et inscrit le but sus-mentionné contre le rival régional. Désormais catalogué « grand espoir du football français », il dispute et remporte le tournoi de Toulon avec les Espoirs, inscrivant au passage deux buts en finale. La saison suivante, il profite du départ d'Audel et du calendrier désormais plus chargé du LOSC – coupe d'Europe oblige – pour grignoter du temps de jeu (18 matches, 2 buts).

En 2006, les dirigeants lillois vendent Moussilou à Nice et Fauvergue gagne encore une place dans la hiérarchie. Il réalise alors sa saison la plus pleine sur le plan statistique (28 matches, 4 buts en L1, 8 matches, 3 buts en Ligue des Champions). Celui qu'on surnomme désormais « Le Fauv' » du côté du Stadium Nord semble alors avoir les épaules assez larges pour assumer la charge du jeu d'attaque lillois. Évidemment, il ne s'agit pas de pratiquer le football champagne ou d'enquiller les buts puisque Puel n'est que peu friand des goleadors, préférant un jeu basé sur la déviation, le pressing et le replacement défensif, ce qu'en termes polis, on appelle « peser sur les défenses ». Le mutisme chronique devant le but et le jeu souvent terne du LOSC commencent cependant à devenir surtout pesants pour les supporters des Dogues qui désignent désormais Fauvergue comme une de leurs têtes de Turc favorites. Outre son inefficacité et son manque de technique, il est reproché à l'avant-centre un déficit certain de vitesse – un comble pour un ancien administré de Jacques Mellick. Les choses ne s'améliorent pas avec l'arrivée de Rudi Garcia. L'ancien coach manceau est adepte d'un jeu plus offensif et entre progressivement en conflit avec les Lillois historiques comme Grégory Malicki, Grégory Tafforeau et donc Fauvergue. Peu en confiance, l'avant-centre connaît une bien pâle saison 2008/2009 au sein d'un LOSC plutôt à la fête.

Peu en cour du côté de son entraîneur et pris en grippe par son public, Fauvergue fait assez logiquement son apparition au sein de la rubrique « transferts » dans la colonne « départs ». Son arrivée au Racing est déjà évoquée fin janvier 2009 mais c'est finalement l'inénarrable Romûlo Marques Antonelli qui viendra jouer le rôle de pivot-remiseur de grand gabarit cher à Jean-Marc Furlan. Rebelote cet été, mais l'ancien international espoirs semble dans un premier temps se diriger vers Munich 1860. Mis à l'essai chez les Lions, le Fauv' semble dans un premier temps convaincre et son transfert est même annoncé. Mais l'affaire finira par capoter, les dirigeants bavarois ne souhaitant pas payer l'indemnité de transfert demandée par leurs homologues lillois. Le Racing relance la piste et obtient finalement le prêt avec option d'achat du joueur, qui devient donc l'avant-centre réclamé à cor et à cri par Gilbert Gress.

Dès son arrivée, Fauvergue a opté pour le numéro 9. Un choix risqué pour un joueur qui n'est pas vraiment connu pour être un renard des surfaces. Pari d'autant plus aventureux que le Racing a connu moults numéros 9 qui peinaient à scorer – de Lionel Rouxel à Szilard Nemeth en passant par l'incontournable Mario Haas – et que ça a généralement plutôt mal fini. La volonté des dirigeants du Racing de recruter un attaquant de grand gabarit semble également plutôt énigmatique. Avant Fauvergue, ce furent en effet les noms des imposants Klemen Lavric et Eduardo Dady qui furent évoqués alors même alors que Gilbert Gress a toujours dit détester le jeu direct et demande au contraire de la mobilité à ses attaquants, qualité qui n'est pas celle à laquelle on pense spontanément en évoquant le nouvel avant-centre du Racing. Sur racingstub.com, le débat a fait rage entre les détracteurs de Fauvergue – renforcés à l'occasion de quelques Lillois – et ceux qui inclinaient plutôt à l'indulgence, les seconds reprochant aux premiers de condamner hâtivement un joueur sur sa réputation avant même de l'avoir vu jouer. Gress de son côté s'est ouvertement réjoui de l'arrivée d'un joueur qu'il considère comme revanchard. Qualifié pour le match contre Châteauroux, Fauvergue aura l'occasion de prouver sa valeur dès vendredi. Même les sceptiques espèrent qu'il fera mentir ses nombreux détracteurs.

strohteam

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