Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Rodrigo II, le retour

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Par zero-zero
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© jeanclaude

Le revoilà ! Un an après son départ pour le Japon et Júbilo Iwata, Lacerba Ramos Rodrigo est de retour au Racing. Portrait d'un joueur qui aura marqué (en bien) les supporters alsaciens lors de son premier passage à Strasbourg.

Un retour plébiscité


La nouvelle est tombée sans crier gare, ou presque : le 30 juin dernier, le journal L'Alsace nous apprenait que le Racing envisageait plus que sérieusement le retour de Rodrigo, encore sous contrat avec le club japonais de Jubilo Iwata jusqu'en 2011. Rapidement, le nombre de messages du topic « Arrivée » du Brésilien sur racingstub.com explose, la majorité pour exprimer la joie et l'allez-Gress qui découlent de cette rumeur. Les raisons sont multiples : les souvenirs laissés par le joueur à la Meinau, les départs de Cohade (à Valenciennes) et de Shereni (retour de prêt à Nantes), les blessures/états d'âmes de Gargorov et de Bah,... Bref, tout le milieu de terrain est à repenser et le combattif brésilien est l'homme de base idéal ! Puis quel plaisir d'entendre à nouveau Jean-Luc Filser : « Le numéro 6, le capitaine RO-DRI... GOOO !!! ».

Problème de taille : les deux années de contrat restantes au Japon. Après plusieurs jours -semaines plutôt- de négociations et une interminable attente d'un fax en provenance du Japon, Rodrigo a finalement été libéré « gracieusement » par Júbilo Iwata en contrepartie d'un bonus versé par le Racing en cas d'accession en Ligue 1. Si le commun des mortels ne saura peut-être jamais le pourquoi de cet exil au pays du soleil levant, force est de reconnaître que nous sommes face à un grand voyageur !


Un globe-trotter du football


Lacerba Ramos Rodrigo a vu le jour le 6 octobre 1980 au Brésil, à Sao Bernardo do Campo dans l'état de São Paolo, 27 ans jour pour jour avant la dernière victoire du Racing à St-Symphorien, ce qui, ne nous cachons pas, n'est autre qu'un signe du destin. C'est tout naturellement à São Paolo, dans le club de Palmeiras, que ce milieu défensif droitier de 1,84 m pour 80 kg fait ses débuts en 1998. Il dispute cinq rencontres du championnat brésilien sous la houlette de Luiz Felipe Scolari, alors que le club reporte la Copa Libertadores. Rodrigo ne fera qu'une unique apparition lors de la saison suivante, ce qui le poussera à rejoindre l'Europe et à s'exiler en Grèce à l'AEK Athènes lors de l'été 2000. Deux saisons assez pleines vont se succéder, avec 22 puis 24 matchs (et un but) au compteur. Il participe également à onze rencontres de Coupe UEFA, qui restent à ce jour sa seule expérience en Coupe d'Europe. Le 27 avril 2002, le lendemain d'un match à Martigues où le Racing assure sa remontée en L1, il remporte la Coupe de Grèce face à l'Olympiacos de Christian Karembeu sans toutefois prendre part à la finale. La suite sera moins brillante, puisque Rodrigo ne semble pas bénéficier de la confiance du nouvel entraîneur Dušan Bajevic.

Lassé de son faible temps de jeu, il retourne au pays en janvier 2003, à l'Atlético Mineiro où il gagne rapidement une place de titulaire. Il enchaine 28 matchs pour deux buts en une année et, la confiance retrouvée, il tente un come-back en Europe. C'est ainsi qu'il s'engage en faveur de l'AC Ajaccio en janvier 2004. Il fête ses débuts et sa première titularisation en Ligue 1 le 29 février par une victoire 1-0 sur les Girondins de Bordeaux (grâce à un but de Mamadou Bagayoko). Son premier but survient dès la journée suivante à Lyon, mais malheureusement... du mauvais côté ! Son CSC de la 42e minute contribue à la lourde claque (4-0) reçue par les Corses à Gerland. Ces premiers pas convainquent néanmoins Dominique Bijotat, puisque le Brésilien de 24 ans va participer à dix matchs en fin de saison.

Rodrigo s'affirme durant la saison 2004-2005 comme un joueur majeur de l'entrejeu corse avec 36 matchs, tous comme titulaire. Dès le quart de la saison, il s'empare même régulièrement du brassard de capitaine, mettant déjà en valeur ses qualités de meneur d'hommes. La saison d'après est du même acabit : 36 matchs comme titulaire et avec le brassard, seules des suspensions l'empêchant de disputer l'intégralité de la saison. Malheureusement l'ACA comme le RCS sont relégués en Ligue 2. Rodrigo reste fidèle au club et dispute encore 31 rencontres, se muant même quelques fois en buteur décisif (5 réalisations).


Dans le Guinness des Records alsacien


Durant l'été 2007, à 26 ans, le Brésilien est désireux de changer d'air et il est donc prêté avec option d'achat au Racing. Une recrue d'abord accueillie de manière générale avec scepticisme sur le stub d'autant que le poste de milieu défensif ne constituait pas une priorité, la paire Lacour-Cohade partant avec les faveurs des pronostics. Ceux qui avaient loué sa combativité et prédit un renfort de choix ne se sont pourtant pas trompés. Dès l'ouverture du championnat contre Marseille, il étouffe complètement le milieu olympien, Cheyrou et Cana en tête. Le duo de récupérateurs Rodrigo-Cohade va s'imposer de manière naturelle, prenant une grande part dans l'excellent début de saison alsacien. S'il n'est de loin pas le joueur le plus technique de l'équipe et absolument pas un adepte de gris-gris et autres dribbles déroutants que sa nationalité pourrait lui conférer, sa hargne, sa combativité et sa capacité à récupérer un nombre incalculable de ballons par match le rendent indispensable. L'anti-Brésilien en somme... Le jour de ses 27 ans, en l'absence de Yacine Abdessadki, Jean-Marc Furlan lui confie le brassard de capitaine à l'occasion de la victoire à Metz évoquée plus haut. Le chef d'oeuvre de sa saison a lieu un soir d'octobre à Villeneuve d'Ascq. A la 42e minute, Rodrigo reprend du droit aux 25 mètres un ballon mal dégagé par la défense lilloise et envoie un missile qui heurte le poteau droit de Sylva avant de terminer au fond des filets. Pour le plaisir, le but vu des tribunes :

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Le Racing est alors 6e du classement et s'apprête à recevoir un Paris SG mal en point, avec un Rodrigo en état de grâce. Et pourtant... dès la septième minute, il détourne dans ses propres buts un centre de Ceara. Douze minutes plus tard, sa perte de balle permet à Rothen d'alerter Arnaud qui double la mise. Malgré une pression de tous les instants et un magnifique but de Renteria, le Racing ne s'en relèvera pas. La Meinau réserve une ovation à ses valeureux combattants. Pourtant ce match va marquer un tournant dans la saison de Rodrigo : enchaînant les bons matchs jusqu'ici, il va progressivement perdre en régularité, sauf dans les avertissements et les suspensions, diront les mauvaises langues. A partir du match contre Valenciennes le 24 novembre, il est définitivement promu capitaine jusqu'à la fin de la saison. Un capitanat qui subira quelques critiques plus tard, notamment de la part de Pascal Johansen, qui reprochera à Furlan d'avoir désigné un joueur prêté qui quittera le club à la fin de la saison. Il est vrai qu'en matière de motivation des partenaires, le Colmarien est un maître...

De bons matchs (Nancy, Toulouse), des matchs sans (Caen, Nice), Rodrigo s'acquitte de sa tâche jusqu'à ce fameux match retour contre Metz. Ensuite, c'est l'Histoire qui débute : capitaine d'un Racing qui va enchaîner onze défaites consécutives qui déboucheront sur une relégation, le voilà forcément dans le livre des records ! Jusqu'à la dernière journée, le Brésilien continuera cependant à mouiller le maillot et à tenter d'enrayer la spirale négative. Trop seul face à la démission des cadres supposés (Abdessadki, Johansen, Paisley) et à la jeunesse de l'effectif, il ne pourra empêcher le naufrage.

L'option d'achat s'élevant à plus d'un million d'euros, beaucoup trop pour un club de Ligue 2, Rodrigo retourne à Ajaccio et casse son contrat pour s'engager à la surprise générale avec le club japonais de Júbilo Iwata.


Et maintenant ?


29 matchs et un but plus tard, le voilà désireux de retrouver l'Alsace (et la Ligue 2...) pour y signer un contrat de deux ans, prétextant notamment des difficultés d'adaptation à la vie japonaise. Libéré de ses deux années de contrat en échange de bonus en cas d'accession du Racing en L1, il va venir renforcer le milieu de terrain tout en encadrant les jeunes pousses alsaciennes. A priori une bonne nouvelle pour Gilbert Gress, à la recherche d'un milieu expérimenté. Reste tout de même à lever le doute sur le niveau et la condition physique du joueur après une année dans un championnat somme toute très différent du combat de la Ligue 2 (oui oui Gilbert, même si là-bas aussi on joue onze contre onze). Les récents retours plus que mitigés d'anciens Strasbourgeois (Zitelli, Collet, P. Farnerud) ne plaident pas non plus en sa faveur. Mais gageons en tout cas que son abnégation à toute épreuve ne sera pas de trop dans la mission remontée du RCS. Et surtout, Jean-Luc Filser pourra s'en donner à coeur joie : « RO-DRI... » !

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