Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

4 avril 1992: G. Ajaccio - RCS 0-1

Note
0.0 / 5 (0 note)
Date
Catégorie
Après-match
Lectures
Lu 2.058 fois
Auteur(s)
Par conan
Commentaires
0 comm.

Les voyages en Corse ne furent pas toujours des croisières tranquilles. Si les confrontations face à l'AC Ajaccio furent relativement rares, nous narrerons ici celle de 1992 face au Gazelec, l'autre club d'Ajaccio, qui fut mémorable et mouvementée.

A trois journées de la fin de cet époustouflant championnat de D2, le Racing pointait à deux petits points seulement du leader bordelais. Le déplacement à Ajaccio s'annonçait des plus délicats. Le résultat aller (victoire écrasante du Racing 6-0 à la Meinau) constituait en effet un véritable trompe l'oeil, car rares étaient les équipes continentales parvenant à ramener un résultat précieux de l'enfer vétuste de Mezzavia.

Gilbert Gress décida de muscler sa défense en y incorporant Serge Jenner, peu souvent titulaire à cette époque. Si la maîtrise collective fut alsacienne, le coeur et l'enthousiasme fut sans conteste corse. Un enthousiasme tendant souvent vers la violence à l'image de Ferri, coupable d'une agression sur la personne de Marc Keller dont on se demanda comment la cheville ne fut pas découpée en deux. Ce fut un avant goût de la chaude soirée qu'allaient vivre les Strasbourgeois. Si la première période fut globalement équilibrée malgré une très belle occasion de Jean Jacques Etamé dès les premières minutes de la rencontre, le Racing entama la deuxième mi temps tambours battants, José Cobos et Marc Keller se procurant deux occasions assez monstrueuses. Pourtant, la pression corse se fit de plus en plus forte au fil des minutes et Sylvain Sansone dut s'employer à plusieurs reprises pour éviter le pire.

C'est alors que, au plus fort de la domination corse, l'opportuniste Didier Monczuk, entré en jeu en cours de partie, sortit tel un diable de sa boîte pour ouvrir le score en faveur du Racing. Une avance au score très heureuse aux vues du déroulement de la partie. C'est avec beaucoup de courage et un peu de chance que ce Racing parvint a conserver ce maigre avantage malgré la furia des joueurs du Gazélec, Pelletier frappant à 5 mn de la fin un missile sur la transversale de Sylvain Sansone !

Il ne restait que deux journées du championnat, le Racing, par la grâce de cette victoire, revenait qu'à un seul petit point des Girondins de Bordeaux, auteurs d'un match nul à Gueugnon. Pourtant, ce résultat extrêmement précieux passa au second plan en vue des événements qui se déroulèrent à la fin de la rencontre. Pris en chasse par des fans corses fous furieux, Sylvain Sansone se fit agresser dans le couloir menant aux vestiaires. Bilan des opérations, deux dents cassées et un traumatisme à la mâchoire. Jacky Paillard vit également sa lèvre inférieure fendue. Les joueurs strasbourgeois durent battre en retraite dans le vestiaire dans lequel ils se réfugièrent pour rester enfermés plus de deux heures, le temps que s'apaise la colère de la foule. Eric Géraldès, l'ancien ailier du Racing à l'époque joueur du Gazelec, tenta de calmer les esprits et de réconforter ses anciens coéquipiers.

Pourtant les esprits n'étaient toujours pas calmés et il y avait une centaine d'excités fous furieux et désireux de véritablement lyncher la délégation alsacienne. Seuls une poignée de policiers protégea les joueurs du Racing qui virent leur bus caillassé et poursuivi sur les routes sinueuses corses. L'accueil à l'hôtel s'effectua à coup de bombes agricoles. Seule l'heure avancée de la nuit dispersa la foule en délire.

Tous ceux qui ont vécu cette rencontre s'en souviendront toute leur vie. Paillard et Pouliquen jurèrent qu'ils ne remettraient plus jamais les pieds en Corse. Quant à Gilbert Gress, ulcéré comme on l'imagine, il promit de porter l'affaire devant les tribunaux. Pourtant, bien au delà de ce fait divers assez hallucinant, l'histoire nous apprendra que si cette victoire fut insuffisante pour décrocher la remontée directe en D1, elle permit au Racing de décrocher la deuxième place qui lui permit de jouer les barrages, avec le succès que l'on sait.


Fiche du match :

G. Ajaccio-RC Strasbourg : 0-1
But de Didier Monczuk à la 73e minute.

Stade Mezzavia. Température très douce. Terrain herbeux et bosselé. Faible éclairage. 2000 spectateurs. Arbitrage de M. Colombo. Avertissements à Giori (26e) Périon (61e) Pouliquen (85e) Pelletier (87e).

G. Ajaccio : Chaumin - Zmijani, Pelletier, Pastinelli, Ferri – Giori, Périon, Nativi – Géraldès, Meilley, Gentili.

RC Strasbourg : Sansone – Mura, Keshi, Pouliquen, Cobos – Paillard, Jenner (Monczuk 73e) Leboeuf – Keller, Etamé, Peron.

conan

Commentaires (0)

Flux RSS
  • Aucun message pour l'instant.

Commenter


Connectés

Voir toute la liste


Stammtisch
  • gohelforever tu m'étonnes vu le jeu proposé....
  • cigonhao Syndrome dépressionaire aigue
  • lamazonienbleu En plus pour un dernier hommage à Gameiro et à la Meinau version 1984, il faut une victoire !
  • lamazonienbleu Bizarre tous les stubistes qui espèrent une victoire de Metz... Perso je n'y arrive pas
  • nicolesse68 Hopla un dernier match avant les vacances.
  • hoernel Il faudra rendre un grand hommage a kevin dimanche prochain
  • rutchi35 1.67 buts/match sur la phase retour
  • rutchi35 C'est pas honteux, vu qu'elles sont européennes cette saison et/ou en phase de l'être la saison prochaine
  • rutchi35 Le Racing n'a pris aucun point sur la saison contre seulement 4 équipes (PSG;Lens;Monaco;Nice)
  • fabsgugu Depuis le départ de Sels, on se prend 2 buts par match, avant on était à environ 1.2...
  • arthas Mais ça en dit long quand même
  • arthas Certes il suffirait d'une victoire pour que ce ne soit plus le cas
  • arthas On est relégable sur la base des matchs retour
  • arthas Elle a même été mauvaise en général
  • rutchi35 Le Racing a marqué 7% de buts/m en plus mais a encaissé 29% de buts/match en +
  • rutchi35 La phase retour a été laborieuse pour le Racing, surtout en défense
  • innomine même si on visait le top 10 (desfois qu'on ait des joueurs potables qui arrivent)
  • innomine il apporte de la hargne, de l'expérience et il est polyvalent. Il a largement sa place dans le groupe l'année prochaine
  • innomine même si Guilbert est globalement mauvais cette saison (à l'exception de 2-3 matchs en central)
  • arthas Le jour où ils seront surpassés, Perrin et Guilbert partiront déjà d'eux-mêmes

Mode fenêtre Archives