RCS - Bastia, côté tribunes

Le football n'est pas une marchandise, trop de pognon tue la passion !

Tels étaient les slogans qui encadraient hier le bas du ¼ de virage nord-ouest traditionnellement occupé et animé par le bloc des Ultras Boys 90. Une vingtaine de groupes français à tendance ultra a en effet décidé de s'unir (une nouvelle fois) dans le cadre d'une contestation nationale afin de se faire entendre par la Ligue et d'obtenir l'ouverture de négociations sur les dossiers chers à leurs coeurs (assurance de pouvoir faire entrer en tribune le matériel destiné à l'animation de celle-ci, refus des interdictions de stade à titre préventif, etc).

Quel cadre plus approprié, pour commencer à manifester par le silence, que cette Coupe de la Ligue dont les premiers tours ne suscitent déjà naturellement que très peu d'engouement ? Cette compétition symbolise en effet le football business et ses dérives sans cesse dénoncées par ces groupes et ainsi résumées dans le communiqué des UB90 : « le football business où l'intérêt économique prime sur le public,la télévision qui décide du jour et de l'horaire des matchs, le calendrier déjà surchargé que la coupe de la Ligue ne fait qu'aggraver ».

Les évènements autour de cette rencontre ne viennent d'ailleurs pas démentir ces considérations. Rappelons que le RCS devait initialement affronter Boulogne-sur-Mer avant que la réintégration du Paris SG ne nécessite un retirage ! Rappelons également que nous étions hier mardi, sans doute pas le meilleur jour de la semaine pour permettre aux gens de venir au stade sinon peut-être quelques enfants bien heureux de n'avoir pas école le mercredi... Ce sont au final quelques 4586 spectateurs - dont quelques unités de supporters bastiais et leurs drapeaux déjà aperçus lors du récent match de championnat - qui auront pris place dans les trois tribunes ouvertes et assisté à cette rencontre à vite oublier !

Seul vrai brin de passion entrevu et entendu hier dans les travées de la Meinau, ce père ou grand-père narrant à un tout jeune supporter les exploits passés du Racing dans la Coupe des Clubs Champions, la vraie ! De cette soirée il se souviendra pas seulement que Cassard a failli mais que le Racing a disputé un jour un ¼ de finale de coupe d'Europe contre « Hamster dame » !

Une protestation toute symbolique qui aura été fort bien respectée par l'ensemble de la tribune dont les manifestations se seront limitées à l'expression des sentiments suscitées par la physionomie du match, satisfaction de voir le Racing se procurer des occasions puis marquer, dépit d'être presque toujours en désaccord avec l'arbitre – sauf sur le plongeon de Chahir – puis déception de voir la belle série du Racing s'achever ainsi comme l'an passé. On notera tout de même que les UB90 ont préalablement prévenu Jean-Marc Furlan et ses joueurs de l'action et de ses motivations, précaution pas forcément superflue, ne serait-ce que pour éviter que l'entraîneur strasbourgeois ne soit tenté d'attribuer au public une trop grande part de responsabilité dans cette élimination !

La grève des encouragements en Coupe de la Ligue n'était valable que pour deux tours, « l'intérêt final avec une coupe Européenne (étant) l'objectif prioritaire », cette année encore, on ne sera au moins pas trop tiraillé entre le rejet d'une compétition et le désir bien humain de voir son équipe remporter un titre...

Peu importe finalement, puisque c'est la Coupe de France que nous voulons, celle qui n'attend pas les derniers tours pour faire vibrer même contre des adversaires incongrus et jusque dans les tribunes les plus vaseuses !

Retour aux choses sérieuses dès ce vendredi au Stade Louis Dugauguez de Sedan !