Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

L'envol de Bellaïd

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Par bluefever67
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Habib Bellaïd s'en est allé. L'un des plus grands espoirs du Racing a traversé le Rhin pour atterrir à Francfort. Retour sur son parcours sous les couleurs des Ciel et Blanc...

Né le 28 mars 1986 à Bobigny dans le 93, c'est dans les années 2000 qu'on découvre ce jeune Français d'origine tunisienne qu'est Habib Bellaïd. En effet, on découvre son visage juvénile sur les antennes de Canal + en compagnie notamment d'Hatem Ben Arfa et de Ricardo Faty, l'ancien Strasbourgeois, dans une émission qui nous montre comment se passe la formation à la française. Le décor est planté à l'INF Clairefontaine.
Pendant cette période de 1999 à 2003, le jeune Bellaïd fait ses gammes sur les terrains d'entraînement de Clairefontaine et joue le week-end pour le Red Star.

Puis tout s'accélère : début 2004 il est mis à l'essai par les dirigeants strasbourgeois qui cherchent un solide défenseur pour pallier les errements de l'arrière-garde lors de la 1ère partie de saison. Test concluant pour le longiligne défenseur de 1,88 mètres, qui a convaincu l'entraîneur de l'époque, Antoine Kombouaré. Cependant, il fut bien trop tôt pour le lancer dans le grand bain de la Ligue 1, c'est pour cela qu'Habib commença par fouler, tout naturellement, les pelouses de CFA avec le Racing. Entre temps, le Racing finira la saison 2003/2004 avec le maintien en Ligue 1 en poche, en arrachant pas mal de matches nuls et en s'appuyant sur un bloc défensif impressionnant, à la manière « Grèce 2004 »

La saison 2004/2005 à peine débutée que le Racing a déjà réussi à se mettre dans de beaux draps. En effet, pas la moindre victoire en neuf matches de championnat et une place déjà très délicate au classement : Antoine Kombouaré est débarqué après une défaite totale face à Nantes (0-2) à la Meinau. Et c'est Jacky Duguépéroux qui arrive à la rescousse... C'est ici que le destin de Bellaid va à nouveau s'accélérer. Le Racing obtient sa 1ère victoire en championnat lors de la 11e journée face à Nice (3-1) et commence petit à petit à remonter la pente. Et c'est un soir de novembre 2004 qu'Habib connaît sa première réussite. C'est par un froid hivernal qui glaça le Stade de l'Aube de Troyes que Bellaïd, 19 ans, connut sa première titularisation avec le groupe pro. Ce jour-là, le jeune défenseur central de métier, prit place sur le côté gauche de la défense alsacienne. Très nerveux, commettant beaucoup de fautes et averti logiquement à la 43e minute, Habib sortit à la 55e, remplacé par Jacques Momha. On retiendra tout de même son envie de bien-faire et d'apporter son soutien offensivement. Malheureusement, on ne le reverra plus avec les pros lors de cette saison où le Racing gagna notamment la Coupe de la Ligue face à Caen (2-1), se qualifiant du même coup pour la Coupe UEFA.

Le début de saison 2005/2006 ressembla étrangement à celui de l'année écoulée. En effet, après neuf matches, pas la moindre victoire à l'horizon et après une violente claque administrée à la Meinau par le Téfécé (2-4), Jacky Duguépéroux fait à nouveau appel à Habib. Arthur Boka étant suspendu, l'entraîneur strasbourgeois lance le jeune défenseur dans le grand bain de la Ligue 1 le 2 octobre 2005 en le titularisant d'entrée au poste de défenseur central. C'était à nouveau à... Troyes, où le Racing bien que menant au score à la mi-temps, fut finalement accroché par l'ESTAC (1-1). Montrant quelques belles qualités, Bellaid fut néanmoins coupable sur l'égalisation troyenne par Jaziri... Trois semaines plus tard, il connaît sa deuxième titularisation face à l'AS Saint-Etienne (0-1) en rendant une copie honorable. Petit à petit, il commença à s'affirmer en alignant les titularisations palliant les défaillances et blessures du trio Kanté-Haggui-Devaux.

Puis, c'est au mois de novembre 2005, le 24 pour être plus précis, qu'Habib connut sa 1ère grande émotion footballistique... Le Racing est en déplacement chez la grande AS Roma, dans l'immense Stadio Olimpico, dans le cadre de la 3e journée de la Coupe UEFA. Le Racing déjà auréolé de deux victoires à Bâle (2-0) et face à Tromso (2-0) se déplace néanmoins dans ses petits souliers dans la capitale italienne. On joue la 52e minute, le Racing tient le choc face à la Roma en tenant le nul 0-0, c'est à ce moment-là qu'Habib décide de changer le cours du match... Il raconte lui-même : « En fait, je suis à l'origine de l'action, je remonte le ballon, le donne à Amara (Diané) qui le transmet à Haikel. Je vois qu'il n'y a personne dans l'axe et je suis. Quand le ballon arrive, je m'applique. Après c'est un autre monde. Si Pontus Farnerud ne m'avait pas arrêté, j'aurais fait le tour du stade. » Voilà le 1er but inscrit par Bellaïd en pro au Stade Olympique de Rome qui permet au Racing de mener 1-0. Malheureusement, Cassano égalisera à 20 minutes de la fin. Le Racing ramènera tout de même un excellent match nul d'Italie.

Quelques jours plus tard, le conte de fée continue pour le jeune Strasbourgeois. En effet Roger Lemerre, sélectionneur de l'équipe nationale de Tunisie, le sollicite pour la CAN. Ceci dit, Habib possédant la double nationalité n'a pas encore fait son choix entre les aigles de Carthage tunisiens et le coqs français. Il restera au Racing pendant l'hiver.
Pendant ce temps-là, le Racing avec Habib Bellaïd toujours titulaire en défense, obtient sa 1ère victoire en championnat à Nancy (1-2) lors de la... 19e journée. Puis début mars 2006, au coeur d'une belle série de résultats où le Racing se mit à rêver d'une improbable maintien (la seule et l'unique), Habib Bellaïd se voit proposer un contrat pro avec le Racing. C'est fin mars qu'il signera son premier contrat pro de trois ans avec le club alsacien.
Comme Bellaïd, ses compères du centre tels Gaëtan Krebs, Rudy Carlier ou Kévin Gameiro en profiteront pour emmagasiner du vécu en Ligue 1, le Racing sachant assez tôt qu'il évoluera la saison prochaine en Ligue 2. La descente fut officialisée après une nouvelle défaite à la Meinau face à Nancy (1-3).

Durant l'intersaison, Karim Haggui s'envole pour le Bayer Leverkusen, Cédric Kanté pour l'OGC Nice et après trois journées de L2, c'est Arthur Boka qui suivra en signant au VfB Stuttgart. C'est donc tout logiquement qu'Habib, tout juste 20 ans, s'installe au poste de défenseur central aux côtés d'Eugène Ekobo, débarqué de Créteil. Le premier match de Ligue 2 oppose le Racing à Dijon. Au bout d'un match terne et d'un penalty manqué par le Dijonnais Poyet, le Racing obtient laborieusement le point du nul (0-0). Habib Bellaïd est passé à travers de ce premier match, en témoigne son remplacement par Edgard Loué Gnoleba après la pause. Ses relances furent très moyennes et son placement assez approximatif. A partir de là, quelques critiques fusèrent déjà à son égard... Une semaine plus tard, le Racing s'inclinera à Amiens (0-1) et Habib fit les frais de cette défaite en étant carrément écarté du groupe pour la prochaine rencontre à la Meinau face à Montpellier, alors qu'il n'était de loin pas le plus mauvais à la Licorne... Un coup du sort va remettre le jeune défenseur dans la partie : Ahmed Kantari se blesse pour un mois et Habib est réintégré dans le groupe amené à se déplacer à Niort. Malgré le score nul de deux buts partout, Habib réalise une excellente partie, faisant taire ses détracteurs. Bons jaillissements, grosse envie et application, il a de plus rattrapé les imprécisions de son compère de défense centrale, Eugène Ekobo. Deux semaines plus tard, pour pallier aux déficiences d'Ekobo, Kantari et d'un Devaux pas toujours dans le coup, le Racing engage l'expérimenté international luxembourgeois Jeff Strasser. C'est à préciser car l'immense Jeff, surnommé « Grand Corps Malade » apportera beaucoup à son cadet, lui prodiguant de nombreux conseils et l'aidant à mûrir. Le Racing enchaîne les bons résultats, alignant notamment 12 matches sans défaite du 4 août au 7 novembre 2006.

C'est aussi au mois de novembre 2006, que la carrière de Bellaid va à nouveau embrayer sur quelque chose de beau. En effet, en même temps que la bonne série du Racing, Habib multiplie les bonnes prestations et c'est donc tout logiquement que René Girard, l'entraîneur de l'Equipe de France Espoirs, fait appel à lui pour un match amical en Suède le 14 novembre. Il profite également de l'événement pour confirmer qu'il choisira le maillot frappé du coq, et non celui des aigles tunisiens. Il raconte : « Pour moi, c'était évident, c'était l'Equipe de France. La question ne s'est presque pas posée. J'ai fait ce choix par respect pour mes éducateurs. » La grande classe. Lors de ce match amical, la France l'emportera 4-2. Titulaire, sa prestation s'est avérée intéressante malgré le penalty qu'il provoque, entraînant le 1er but suédois. Début 2007, Habib se met même à marquer. C'est lui qui donnera trois points importantissimes au Racing en catapultant un ballon de la tête dans les filets niortais. Le Racing l'emportera 1-0.

Puis mi-février, avant un déplacement dominical à Châteauroux, Habib apprend qu'il commencera la partie en tant que remplaçant... Une semaine plus tard, c'est carrément des tribunes qu'il suivra la victoire des siens face à Créteil... Jean-Pierre Papin estimant que « Habib était moins bien », qu'il « ne méritait pas d'être dans les 16 » et estimant sa responsabilité engagée sur les buts encaissées contre Lille, à Guingamp et face à Tours ». Habib, visiblement plus motivé, retrouve sa place de titulaire, profitant de la suspension de Strasser lors du match capital au Havre. Et là, il donne sa réponse. Comme tout la défense strasbourgeoise, il réalise un match énorme d'abnégation et de courage ! Le Racing l'emporte 0-1 et glane trois points capitaux face à un concurrent direct à la montée. Quelques jours plus tard, il dira : « Pourquoi pas évoluer 3 ou 4 ans au Racing et même plus. Je suis attaché à cette région et cette ville... » Aussitôt dit, Philippe Ginestet, qui avait certainement déjà son idée en tête, veut faire prolonger Bellaïd. Affaire à suivre...

La saison continue et lors de la 36e journée, Habib va s'avérer à nouveau décisif dans le sprint final que joue le Racing en compagnie d'Amiens et du Havre pour la 3e place. 36e journée, le Racing est mené à Bastia 1-0 à la mi-temps, et l'affaire semble bien mal engagée surtout qu'Amiens et Le Havre, eux, font le boulot. Après le repos, Mathlouthi égalise et à deux minutes de la fin, c'est Bellaïd, à nouveau de la tête, qui vient offrir les trois points de la victoire au Racing. Sa joie est indescriptible, il sort toute sa rage et hurle de toutes ses forces, le banc alsacien exulte ! Une semaine plus tard dans une Meinau archi-comble, le Racing battra Metz (2-1) et compostera son billet pour la Ligue 1 !

Pour son retour en Ligue 1, le Racing de Bellaïd, toujours présent, a l'honneur d'affronter l'OM pour débuter. Son nouveau compère de défense se nomme Grégory Paisley, venu de Troyes. Le Racing et sa défense que l'on croyait exploser face à l'armada olympienne, tient le choc (0-0). La prestation de Bellaïd, au marquage de Niang et Cissé, fut notamment déjà très prometteuse. Deux semaines plus tard, René Girard le convoque à nouveau en Espoirs pour affronter l'Italie.

Fin août 2007 et malgré une proposition du Racing Santander, Habib Bellaïd resigne jusqu'en 2011 avec Strasbourg. Tout semble réussir pour Habib en ce début de saison, surtout que le Racing pointe à une 4e place au classement après cinq journées !

En septembre, Habib se met même à marquer avec les Espoirs lors d'une victoire à Malte (0-2), d'une tête évidemment. Un but après cinq sélections, pas mal pour un défenseur central ! Le Racing continue à se maintenir dans la 1ère partie du classement et Habib enchaîne les prestations de haut-vol en compagnie de Paisley. C'est donc tout à fait normalement que le Racing possède l'une des meilleures défenses de l'Hexagone. De plus, Habib commence à attiser les convoitises. Des superviseurs débarqués de Munich et Madrid se seraient déplacés plus d'une fois pour observer le jeune international espoir...

Concernant le championnat, le Racing, malgré deux claques subies à Monaco (0-3) et Lyon (0-5) finira la première partie de saison à la 15e place, pas une seule fois inquiété par la zone rouge. La défense strasbourgeoise ayant conclu huit matches sans encaisser de buts. La paire Bellaïd-Paisley semble être une des plus grandes satisfactions de cette demi-saison comme la paire Rodrigo-Cohade à la récupération.

Le Racing commence bien son début d'année et reprend des couleurs en enchaînant quatre matches sans défaite (deux victoires, deux nuls) et paraît en bonne voie pour assurer son maintien... Les prestations d'Habib furent à nouveau remarquées, ses tacles et sa vision de jeu étincelaient à nouveau ! Puis début mars, tout s'écroule. Strasbourg-Metz : le Racing, en cas de victoire, ferait un immense pas vers le maintien face au voisin lorrain complètement à la rue depuis le début de saison. Le Racing est défait 2-3 et Habib est coupable sur les trois buts messins. Une lenteur invraisemblable, un placement plus qu'approximatif et une envie tout simplement inexistante ! Il prend l'eau tout comme ses partenaires... C'est le début de la fin. Il admettra après le match : « Après la défaite contre Metz, je n'étais pas bien [...] je n'avais envie de parler à personne, hormis à ma femme. »
Dès la semaine suivante, il fut logiquement placé sur le banc des remplaçants par Jean-Marc Furlan à Bordeaux. Sur la fin, il ne joua qu'un match sur deux à peu près, souvent suspendu pour des avertissements à répétition. Pierre Ducrocq lui sera même des fois préféré. Il a bu la tasse, tout comme ses compagnons d'infortune, établissant le record peu honorifique de 11 défaites consécutives...

Le Racing descend en Ligue 2 et Habib a des envies d'ailleurs, cette descente nuisant à sa progression. Pisté par l'Ajax Amsterdam, Valence et le Hertha Berlin, c'est finalement l'Eintracht Francfort qui réussit à enrôler le jeune défenseur strasbourgeois pour quatre années et une somme de 2,2 millions d'euros. Le Racing vient là de perdre un de ses plus grands espoirs.

Bon vent à Habib qui a honoré notre maillot durant six saisons avec fierté et respect. On espère tous le voir très vite sous le maillot des Bleus, mais des grands, cette fois-ci !

bluefever67

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