Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

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© Karim Chergui

Le héros de la Meinau s'en va parfaire ses gammes en Bretagne. Retour sur son passage en Alsace.

C'est avec une tristesse teintée d'amertume que beaucoup de supporters du Racing ont appris la nouvelle du départ de Kévin Gameiro pour le FC Lorient. Une nouvelle fois, la Meinau voit l'un de ses chouchous et un grand espoir partir sous d'autres cieux prématurément. Cette tristesse s'accompagne cependant d'une forme de bienveillance rare, celle qu'on accorde qu'à ceux qui ont tout donné pour le club et qui méritent d'avoir une belle carrière, même si elle doit désormais se dérouler loin des sempiternels remous du RCS. En dehors de Stéphane Cassard, aucun joueur n'a suscité une telle unanimité au sein de l'exigeant public strasbourgeois ces dernières années. Ce statut, Gameiro le doit avant tout à un engagement de tous les instants et à une combativité sans faille, car tout était loin d'être gagné d'avance pour le jeune attaquant.

La vie est un long fleuve tranquille

Dans le monde des surfaces de réparation où les athlétiques défenseurs croisent les attaquants bodybuildés, le physique de Kévin Gameiro pourrait presque constituer un handicap rédhibitoire. 1 mètre 72 et 69 kilos, ça ne pèse pas bien lourd pour faire son trou dans le football d'aujourd'hui. Cela n'a pourtant pas empêché le jeune joueur de s'imposer à Strasbourg après une trajectoire aussi météorique qu'inattendue. A la veille de ses débuts en pros en 2005, Gameiro est en effet loin d'être le joueur le plus remarqué au sein du centre de formation du Racing. A l'époque, les regards sont plutôt focalisés sur Rudy Carlier, capitaine de l'équipe de France des moins de 19 ans, vainqueur de la Coupe de la Ligue et déjà apparu à plusieurs reprises dans le groupe pro. Bien qu'étant lui aussi régulièrement appelé dans les différentes sélections nationales de jeunes, Gameiro présente alors un profil plus discret et peu de supporters connaissent même son nom à l'orée de la saison 2005/2006.

Gameiro joue son premier match de Ligue 1 le 10 septembre 2005 au Parc des Princes dans l'anonymat d'une énième défaite contre le Paris Saint-Germain. Le Racing est déjà en grande difficulté et Jacky Duguéperoux multiplie les expérimentations pour trouver la bonne combinaison. Buteur en amical contre Nancy la semaine précédente, le jeune avant-centre est appelé dans le groupe pour pallier les forfaits de Mickaël Pagis et d'Ulrich Le Pen. Il remplace à la 60ème minute le décevant Haykel Gmamdia - qui a manqué une très belle occasion quelques minutes plus tôt - mais ne parviendra pas à changer le cours du jeu.

C'est contre L'Etoile Rouge de Belgrade que Gameiro va crever l'écran pour sa première titularisation au terme d'un match mémorable qui, pourtant, comptait pour du beurre. Déjà qualifié, le Racing aligne une équipe de jeunes et de remplaçants face aux champions d'Europe 1991. Menés 0-2, les Strasbourgeois se dirigent vers une défaite anodine avant qu'en 15 minutes Gameiro ne ramène la marque à deux partout grâce à un doublé de la tête. En égalisant à la dernière minute, Gameiro fait exploser la Meinau et qualifie le FC Bâle... qui finira par éliminer le Racing en 8ème de finale. Trois semaines plus tard, il récidive contre Nancy en Coupe de France. Quatre buts en deux titularisations, il n'en faut pas plus pour introniser un gamin de 18 ans comme le sauveur d'un Racing à la dérive qui vient de perdre Mickaël Pagis. Le costume ne semble pas trop grand pour Gameiro qui inscrit un but plein de culot contre Lens et forme avec Amara Diané un duo d'attaque plein de punch à défaut d'être prolifique.

Cette trajectoire prometteuse est interrompue brutalement le 26 février 2006 quand, à la 64ème minute d'un match contre Troyes, Gameiro croise la route d'un joueur dénommé Blaise Kouassi que l'on ne qualifiera pas de « boucher » uniquement par respect pour cette noble corporation. Rupture des ligaments croisés, six mois d'indisponibilité, le verdict tombe comme un coup de massue et, malgré la victoire, c'est le coeur lourd que beaucoup de spectateurs quittent la Meinau ce soir là. Pour beaucoup, le Racing vient de perdre un atout irremplaçable dans la quête d'un maintien de plus en plus illusoire.

Le bonheur est dans le pré

C'est un joueur à peine convalescent qui signe son premier contrat pro au RCS en mai 2006. Il faudra encore cinq long mois de galère à Gameiro pour retrouver les terrains avant la délivrance le 13 octobre face à Grenoble en Ligue 2. Le tandem Jean-Pierre Papin / Kévin Gameiro semblait alors alléchant tant l'on pouvait espérer que le premier transmette au second sa science du but. Les choses seront cependant plus difficiles pour Gameiro qui n'en a pas fini avec les pépins physiques et se trouve barré par la pléthore d'attaquants recrutés pour assurer la remontée immédiate du club strasbourgeois (notamment "Tatie" Daniel Joao Paulo). L'attaquant de poche enchaînera néanmoins de belles prestations une fois le printemps venu avec notamment des buts venus du banc contre Gueugnon et Istres. Gameiro terminera même la saison en trombe au festival espoirs de Toulon où, appelé de dernière minute, il termine meilleur buteur de la compétition et meilleur joueur du tournoi au sein d'une équipe de France victorieuse.

Le début de saison 2007-2008 sera tout aussi enthousiasmant pour celui qui revêt désormais le numéro 9 maudit (un résumé de la série noire ici). Au sein d'un Racing séduisant, il inscrit deux buts en fin de match contre Auxerre et Toulouse pour parachever la victoire du RCS. Quelques semaines plus tard, c'est un but astucieux contre Bordeaux qui marque les esprits d'un public qui apprécie plus que jamais son envie, sa combativité mais aussi ses qualités techniques. Pourtant, Gameiro n'est pas un titulaire indiscutable dans l'équipe de Jean-Marc Furlan et quand il débute c'est le plus souvent sur le flanc droit ou même en meneur de jeu lors d'un déplacement au Mans qui reste à ce jour la dernière victoire en match officiel du Racing. La suite, on ne la connaît que trop bien. Comme les autres, Gameiro a sa part dans le naufrage collectif du printemps, notamment à Valenciennes quand il manque à plusieurs reprises de lucidité. Au passage, il honorera tout de même sa première cape sous le maillot des Espoirs par un but contre la République Tchèque le 26 mars. Ce garçon a décidément la bonne habitude de soigner ses débuts.

Tanguy finit par quitter le bercail

Il faut remarquer que, lorsque Furlan s'est enfin décidé à lui faire confiance en pointe, Gameiro a répondu présent en inscrivant deux buts lors des deux dernières journées contre Caen et à Marseille. Cette dernière réalisation - un une-deux suivi d'un magnifique enchaînement - n'est d'ailleurs sans doute pas pour rien dans l'intérêt soutenu que lui a porté le club phocéen ces dernières semaines. Car, avec la nouvelle descente du RCS, Gameiro a rapidement attiré l'attention des recruteurs de L1 qui ont sans doute jugé, comme beaucoup de supporters du Racing, que six buts dans un club naufragé, ça n'était déjà pas si mal pour un joueur que l'on a baladé sur tout le front de l'attaque. Ce sont finalement les Merlus qui ont emporté l'affaire pour trois millions d'euros - record du club - plus d'éventuels bonus.

Gameiro est donc transféré à Lorient pour une somme que d'aucuns auraient préféré plus rondelette mais qui fera néanmoins du bien dans les caisses exsangues d'un Racing relégué. Il rejoint un club de L1 où il est sûr d'avoir sa chance et fait un choix de carrière somme toute très intelligent. La blessure de Marama Vahirua et l'âge de Rafik Saïfi - 33 ans - laissent en effet espérer pour Gameiro un temps de jeu conséquent dans un système, le 4-4-2, qui devrait parfaitement lui convenir. On peut également espérer que Christian Gourcuff, sans doute l'un des meilleurs entraîneurs français, saura tirer le meilleur du jeune attaquant au sujet duquel il a sûrement déjà beaucoup réfléchi. Nul doute aussi que Gameiro sera chaudement acclamé s'il doit repasser par la Meinau, à l'instar de joueurs comme Cédric Kanté, Olivier Echouafni ou Mamadou Niang.

strohteam

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Stammtisch
  • tenseur Ça ne passera pas chaque année
  • tenseur Notre maintien très probable tiens du miracle, tant le niveau du racing à été souvent décevant
  • titof67 Un joueur à 24 ans voir 26 peux déjà aider mais pas que des jeunes de 19 ans
  • takl +1000 pour le patriarcat
  • takl je vous laisse deviner à quel niveau je place l'instinct
  • takl si déjà on fait les trucs sans réfléchir, autant se laisser guider par l'instinct.
  • takl J'espère qu'on fera surtout avec ni tête
  • takl :)
  • lamazonienbleu Espérons qu'on construise avec cette base et qu il n'y ait pas un énorme chamboulement sans queue ni tête
  • lamazonienbleu Il y aura de nouveaux jeunes, espérons qu ils soient choisis aux bons postes et qu ils soient bons
  • lamazonienbleu Perso les joueurs d expérience je n y crois pas...
  • titof67 Pour moi il faut un joueur d'expérience par ligne. Et un gardien d'au moins 24 ans avec de la bouteille
  • tenseur En effet *
  • tenseur En effer
  • lamazonienbleu Curieux de voir le vrai sens du projet cet été
  • lamazonienbleu Pourtant il y une base de joueurs pour faire une très belle équipe aussi
  • lamazonienbleu Une meinau qui gronde et se vide.... Et tu deviens vite Troyes
  • lamazonienbleu Le départ des derniers vieux, des arrivées de nouveaux gamins sans cohérence sportive
  • lamazonienbleu Faudrait pas grand chose pour que ça s ecroule
  • tempest La chance du racing est qu'actuellement les clubs promus de L2 sont tous plus ou moins des canard boîteux

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